Le huis clos dans le cinéma est un des partis pris les plus audacieux qu’il soit. Et la difficulté de plus qu’a choisie Ghazi Zaghbani est celle d’adapter sa pièce éponyme, encore récente dans l’esprit du public, à l’écran. Le résultat est captivant à plus d’un titre.
«El Harba ou la fuite» est une pièce de théâtre créée il y a à peine 3 années d’après le texte théâtral «La p. Savante» de Hassen Mili. C’est la rencontre improbable entre une travailleuse du sexe dans une maison close et un jeune diplômé chômeur et extrémiste religieux qui, fuyant la police à travers les ruelles de la Médina de Tunis, se retrouve coincé sous le lit de la prostituée. De cette situation, qui met ces deux personnages au pied du mur, remontent à la surface divergences, idéologie et morale, deux visions du monde qui s’affrontent. Entre son intégrisme et le caractère libertin de la prostituée, un face-à-face entre eux s’installe, la tension monte et la distance qui les sépare finit par se raccourcir.
Aussi bien dans la pièce que dans le film, Ghazi Zaghbani, metteur en scène (lui-même campant le rôle du jeune extrémiste), joue sur les extrêmes. Et c’est une démarche dramatique des plus intéressantes. C’est avec les extrêmes que l’on se révèle, que l’on se découvre et se rende compte de la distance qui nous sépare et du chemin que nous devons parcourir.
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