Bras de fer Hamas-Fatah sur la nomination d'un nouveau Premier ministre palestinien

Un cadet de la police palestinienne du Hamas tire avec une arme alors qu'il démontre ses compétences lors d'une cérémonie de remise des diplômes de l'Académie de police, dans un contexte d'inquiétudes concernant la propagation du coronavirus COVID-19 dans la ville de Gaza. (Photo d'archives AFP)
Un cadet de la police palestinienne du Hamas tire avec une arme alors qu'il démontre ses compétences lors d'une cérémonie de remise des diplômes de l'Académie de police, dans un contexte d'inquiétudes concernant la propagation du coronavirus COVID-19 dans la ville de Gaza. (Photo d'archives AFP)
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Publié le Dimanche 17 mars 2024

Bras de fer Hamas-Fatah sur la nomination d'un nouveau Premier ministre palestinien

  • Le président Abbas a nommé jeudi un de ses proches, l'économiste Mohammad Mustafa, comme Premier ministre
  • vendredi, le mouvement islamiste palestinien Hamas, ainsi que le Jihad Islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste) ont fustigé cette nomination, accusant Mahmoud Abbas d'être "déconnecté" de la réalité

JÉRUSALEM: Le Fatah et le Hamas se sont écharpés vendredi soir à propos de la nomination d'un fidèle de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre appelé à réformer l'Autorité palestinienne dans le cadre de l'éventuel "après-guerre" à Gaza.

Le président Abbas a nommé jeudi un de ses proches, l'économiste Mohammad Mustafa, comme Premier ministre afin de tenter, selon des analystes, de convaincre la communauté internationale de sa volonté de réformer son Autorité palestinienne.

Mais vendredi, le mouvement islamiste palestinien Hamas, ainsi que le Jihad Islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste) ont fustigé cette nomination, accusant Mahmoud Abbas d'être "déconnecté" de la réalité.

"Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions" interpalestiniennes, ont-ils mis en garde dans un communiqué conjoint.

La nomination du nouveau Premier ministre prouve "la profonde crise au sein de l'Autorité palestinienne et sa déconnexion de la réalité", selon le communiqué qui dénonce le "fossé entre l'Autorité et le peuple" palestinien.

Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, menée par le Fatah, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, et le Hamas, au pouvoir à Gaza.

Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont vivement critiqué le président Abbas pour son "impuissance" face à l'opération terrestre et aérienne israélienne dans la bande de Gaza aujourd'hui ravagée par la guerre.

Riposte musclée du Fatah

Tard vendredi soir, le Fatah a répliqué au Hamas accusant dans un communiqué le mouvement islamiste "d'avoir causé le retour de l'occupation israélienne de Gaza" en "entreprenant l'aventure du 7 octobre" qui a mené à une "catastrophe (nakba, en arabe) encore plus horrible et cruelle que celle de 1948", une référence au déplacement et à l'expulsion d'environ 760.000 Palestiniens de leurs terres à la création d'Israël.

La guerre Israël/Hamas a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du mouvement islamiste infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis "d'anéantir" le Hamas et lancé une offensive dans la bande de Gaza ayant fait jusqu'à présent 31.490 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"La véritable déconnexion de la réalité et du peuple palestinien est celle de la direction du Hamas, qui jusqu'à présent ne saisit pas l'ampleur de la catastrophe que connaît notre peuple", ajouté le Fatah, accusant le Hamas de ne pas avoir lui-même "consulté" les autres dirigeants palestiniens avant de lancer son attaque contre Israël.

La nomination de Mohammad Mustafa, qui fait suite à la démission le mois dernier du gouvernement de Mohammed Shtayyeh, intervient alors que des puissances régionales et occidentales appellent à une réforme de l'Autorité palestinienne afin qu'elle puisse être un acteur "crédible" pour administrer Gaza après la guerre et à terme diriger un futur Etat palestinien.

Mais le rôle de l'Autorité palestinienne après la guerre demeure encore incertain, en raison de son influence limitée à Gaza et du refus notamment du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envisager un futur Etat palestinien.

Dans une lettre d'acceptation de sa mission au président Abbas, M. Mustafa s'est dit "conscient de la phase critique que traverse la cause palestinienne", et insisté sur la nécessité d'un Etat palestinien regroupant Gaza et la Cisjordanie.

 

 


L'Iran promet une réponse si Washington tente de franchir une « ligne rouge »

Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • « Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).
  • L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

GENEVE : L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies à Genève a accusé mercredi les États-Unis d'être « complices » des agissements d'Israël en Iran, promettant une riposte si une « ligne rouge » est franchie.

L'armée israélienne mène depuis le 13 juin des frappes sans précédent sur l'Iran, disant vouloir empêcher Téhéran d'obtenir l'arme nucléaire. En riposte, l'Iran a promis de bombarder Israël sans relâche jusqu'à la fin des attaques.

« Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).

« Nous suivons les actions des États-Unis. Et à tout moment, si nous arrivons à la conclusion que les États-Unis sont directement impliqués dans les attaques contre l'Iran, nous commencerons à répondre aux États-Unis », a-t-il prévenu.

Il a également indiqué que l'Iran restait vigilant face aux propos de Donald Trump.

« Nous le prenons en compte dans nos calculs et évaluations », a-t-il dit, affirmant que « si une ligne rouge est franchie, il y aura une réponse ».

Affirmant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire. 

L'Iran, qui dément toute intention de fabriquer l'arme nucléaire, a déclaré qu'il riposterait à ce qu'il considère comme une « guerre » lancée par Israël, qu'il accuse d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.

« L'Iran va répondre. L'Iran est déterminé à répondre aux attaques d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, ajoutant que « nous répondons très sérieusement et fermement, et c'est ce que nous faisons maintenant ». 

L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

« Quand vous regardez les positions des différents pays, non seulement ils ne condamnent pas les attaques et l'agression, mais ils essaient aussi de justifier l'agression par des allégations et des excuses infondées. C'est honteux », a-t-il affirmé.

Interrogé sur une possible reprise des négociations, il a indiqué que « pour l'instant, nous n'envisageons aucun scénario, si ce n'est celui de nous défendre ».

Mercredi également, lors de son discours devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, l'ambassadeur a mis en garde les soutiens d'Israël.

« Les partisans du régime israélien et les États-Unis en premier lieu devraient savoir que soutenir ce régime signifie soutenir directement les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a-t-il dit.


L'armée israélienne annonce qu'un de ses drones a été abattu en Iran

De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • « Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.
  • L'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé mercredi pour la première fois depuis le début de sa campagne de frappes sur l'Iran qu'un de ses drones était tombé en territoire iranien après avoir été visé par un tir de missile.

« Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.

« Aucun blessé n'a été signalé et il n'y a aucun risque de fuite d'informations », ajoute le texte.

L'armée israélienne ne précise pas le type de l'appareil abattu (drone de surveillance, d'attaque, etc.).

Plus tôt, l'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Selon le dernier bilan officiel iranien publié dimanche, les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran.

Depuis vendredi, les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien.


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.