Espagne: feu vert à la remise en liberté de Dani Alves, condamné pour viol

L'ancien footballeur international brésilien Dani Alves, qui purge une peine de quatre ans et demi en Espagne pour viol, a demandé le 19 mars 2024 à être libéré sous caution pendant l'examen de son appel. (AFP)
L'ancien footballeur international brésilien Dani Alves, qui purge une peine de quatre ans et demi en Espagne pour viol, a demandé le 19 mars 2024 à être libéré sous caution pendant l'examen de son appel. (AFP)
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Publié le Mercredi 20 mars 2024

Espagne: feu vert à la remise en liberté de Dani Alves, condamné pour viol

  • Pour justifier cette remise en liberté, le tribunal de Barcelone a mis en avant les nombreuses conditions encadrant l'éventuelle remise en liberté de l'ex-star de la sélection brésilienne, du Barça et du Paris-Saint-Germain
  • Outre la caution d'un million d'euros, ses deux passeports espagnol et brésilien lui seront retirés

BARCELONE: Sortie de prison en vue pour Dani Alves: un tribunal de Barcelone (nord-est de l'Espagne) a donné son feu vert mercredi à la remise en liberté du footballeur brésilien, condamné à quatre ans et demi de prison pour viol, moyennant une caution d'un million d'euros.

Mais cette décision a été aussitôt dénoncée en termes très vifs par l'avocate de la plaignante, Me Ester García, qui s'est dite "très surprise" et "très indignée", et a annoncé qu'elle ferait appel contre un arrêt "qui n'est pas conforme au droit", y voyant "une justice pour les riches".

Pour justifier cette remise en liberté, le tribunal de Barcelone a mis en avant les nombreuses conditions encadrant l'éventuelle remise en liberté de l'ex-star de la sélection brésilienne, du Barça et du Paris-Saint-Germain, qui a fait appel de sa condamnation.

En début d'après-midi, on ignorait quand Alves ou son entourage serait en mesure de verser cette somme d'un million d'euros et donc quand il pourrait sortir de prison.

Outre la caution d'un million d'euros, ses deux passeports espagnol et brésilien lui seront retirés et "il lui sera interdit de quitter le territoire national", a souligné le tribunal dans un communiqué.

Alves, 40 ans, qui est en détention depuis le 20 janvier 2023, devra aussi "se présenter toutes les semaines" au tribunal et répondre "à toutes les convocations" judiciaires d'ici à son nouveau procès, dont on ignore la date.

Il lui sera également interdit d'approcher "à moins d'un kilomètre du domicile" ou "du lieu de travail" de la victime et "de communiquer avec elle par tout moyen", souligne le tribunal.

Un scandale

Dani Alves avait demandé sa remise en liberté provisoire mardi lors d'une brève session à huis clos devant le tribunal de Barcelone. Le parquet s'était opposé à cette demande, estimant que le risque de fuite était important.

Entendu par vidéoconférence depuis la prison de Barcelone où il est détenu, l'ancien arrière latéral de la Seleçao avait assuré au tribunal qu'il ne prendrait pas la fuite, ajoutant qu'il croyait en la justice, selon des sources judiciaires.

Son avocate, Me Inés Guardiola, qui avait proposé une caution de 50.000 euros en contrepartie de la remise en liberté de son client, avait rappelé, de son côté, que l'ancien joueur avait déjà purgé un quart de la peine prononcée en première instance.

Un argument pris en compte par le tribunal, qui s'était jusqu'à présent opposé aux différentes demandes de remise en liberté du joueur en raison justement du risque de fuite, jugé élevé compte tenu de ses moyens financiers.

"Il faut prendre en compte le temps qui a passé" depuis le début de son incarcération, qui le rapproche de sa date potentielle de remise en liberté, a souligné dans sa décision le tribunal pour justifier son changement d'appréciation.

De quoi agacer l'avocate de la plaignante. "C'est un scandale qu'on laisse en liberté une personne alors qu'on sait qu'elle peut rassembler le million d'euros en un rien de temps", a déclaré Me Ester García sur la radio catalane RAC-1.

Le parti de gauche radicale Sumar, membre de la coalition de gauche au pouvoir à Madrid, a également vertement critiqué la décision. "Dani Alves peut attendre chez lui la sentence définitive d'un viol parce qu'il a un million d'euros. La justice est patriarcale et de classe. Ca suffit!", a lancé Sumar dans un message sur le réseau social X.

Changements de versions

Alves a été condamné le 22 février à quatre ans et demi d'emprisonnement pour le viol d'une jeune femme dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022 dans une discothèque de Barcelone, une peine très inférieure aux réquisitions du parquet, qui réclamait neuf ans de prison.

Le tribunal avait également obligé le joueur à verser 150.000 euros à sa victime et lui avait imposé cinq ans de liberté surveillée après sa sortie de prison, ainsi qu'une interdiction d'approcher sa victime pendant neuf ans et demi.

Lors de son procès, Alves avait assuré que la relation sexuelle était consentie, mais sa défense avait été fragilisée par ses nombreux changements de versions, épinglés par l'accusation.

Footballeur parmi les plus titrés de l'histoire, Dani Alves a connu la période la plus glorieuse de sa carrière au Barça, entre 2008 et 2016. Au moment de son incarcération, il jouait dans le club mexicain des Pumas, qui l'a licencié.

 

 


En Turquie, le pape Léon XIV visite la Mosquée bleue d'Istanbul

Le pape Léon XIV visite la mosquée du sultan Ahmed (Mosquée bleue) à Istanbul, le 29 novembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV visite la mosquée du sultan Ahmed (Mosquée bleue) à Istanbul, le 29 novembre 2025. (AFP)
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  • Le pape Léon XIV a visité la Mosquée bleue d’Istanbul pour la première fois depuis son élection, marquant un signe d’amitié envers l’islam sunnite
  • Son voyage en Turquie comprend également des rencontres avec les chefs des Églises chrétiennes, une messe à Istanbul et prépare une visite au Liban

ISTANBUL: Le pape Léon XIV a visité samedi la Mosquée bleue d'Istanbul, joyau emblématique de la ville et célèbre monument ottoman dont il s'est fait expliquer l'histoire, sans s'y recueillir contrairement à son prédécesseur François.

Au troisième jour de sa visite en Turquie, le premier pape américain de l'Histoire s'est présenté en chaussettes blanches dans ce lieu symbolique du XVIIe siècles aux murs ornés de faïences fines, accompagné du mufti d'Istanbul.

Ce signe d'amitié envers l'islam sunnite, religion majoritaire du pays, constitue la première visite dans un lieu de culte musulman de Léon XIV depuis son élection en mai, qui marche ainsi sur les pas de Benoit XVI en 2006 et de François en 2014.

Entouré de dignitaires musulmans, le souverain pontife à effectué le tour de la mosquée dans un silence troublé par le seul bruit des appareils photo sans marquer de moment de prière.

"Le pape a visité la mosquée en silence, dans un esprit de recueillement et d'écoute, avec un profond respect pour le lieu et pour la foi de ceux qui y étaient réunis en prière", a fait valoir le service de presse du Vatican.

La mosquée de Sultanahmet, appelée Mosquée bleue pour ses céramiques, est l'une des principales attractions touristiques d'Istanbul, construite sur le site de l'ancien "palais sacré" des empereurs byzantins, sous le règne du sultan ottoman Ahmed Ier.

Contrairement à ses prédécesseurs, Léon XIV ne s'est pas non plus rendu à Sainte-Sophie, l'ancienne basilique byzantine située à 300 mètres en face, devenue un musée puis transformée en mosquée en 2020.

Dehors, malgré le froid et un ciel très gris, une petite foule - des touristes pour la plupart - a accueilli l'arrivée du convoi par des vivats enthousiastes.

"C'est positif et surtout courageux. Les voyages du pape c'est toujours très beau, il apporte la paix avec lui", s'est réjouie Roberta Ribola, quinquagénaire italienne originaire de Brescia (nord).

Dans la foulée, Léon a rencontré les chefs des Églises et des communautés chrétiennes à l'église syriaque orthodoxe de Mor Ephrem.

Dans l'après-midi, il doit participer à une prière à l'église patriarcale Saint-Georges avant de rejoindre le patriarche œcuménique Bartholomée Ier au palais patriarcal, sur les rives de la Corne d'or.

Les deux dirigeants spirituels y signeront une déclaration commune dont le contenu n'a pas été dévoilé.

La journée s'achèvera par une messe à la Volkswagen Arena d'Istanbul, une salle de spectacles où 4.000 fidèles sont attendus.

Vendredi, le pape a appelé à l'unité et la fraternité entre chrétiens de différentes confessions lors de la célébration des 1.700 ans du Concile œcuménique de Nicée, un évènement fondateur pour le christianisme.

Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.

De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage avec une visite très attendue au Liban.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".