France: les demandeurs d'asile à l'épreuve de l'entretien

 Des écoliers afghans portant des drapeaux talibans s’alignent lors d’une cérémonie organisée pour marquer le début de la nouvelle année scolaire le 20 mars 2024
Des écoliers afghans portant des drapeaux talibans s’alignent lors d’une cérémonie organisée pour marquer le début de la nouvelle année scolaire le 20 mars 2024
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Publié le Lundi 25 mars 2024

France: les demandeurs d'asile à l'épreuve de l'entretien

  • En 2023, le nombre de demandes d'asile en France a atteint un niveau historique avec 142.500 dossiers déposés à l'Ofpra, au premier rang desquels des Afghans.
  • e taux de protection accordé par l'administration, sous tutelle du ministère de l'Intérieur, a atteint 33%, toutes nationalités confondues.

FRANCE :" Racontez-moi le jour où les talibans ont pris le pouvoir ? Quel était précisément votre travail ? A quoi ressemblait votre quartier ?" Les questions s'enchaînent pour ce jeune Afghan interrogé par une agente de l'Ofpra chargée d'évaluer rapidement sa demande d'asile en France.

Dans l'un des innombrables box de l'administration, Ashif (prénom changé pour des raisons de sécurité), assis droit comme un i, répond calmement au feu roulant des questions posées avec délicatesse par l'employée de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui tape frénétiquement ses réponses sur son ordinateur.

Spécialiste de cette zone géographique, cette agente de l'Etat, qui a lu son dossier avant de le recevoir, est chargée d'évaluer si la demande de protection de l'homme d'une vingtaine d'années est fondée.

A l'issue de l'entretien, qui peut être renouvelé, elle recoupera un certain nombre d'informations, puis émettra un avis qu'elle transmettra à ses supérieurs à qui reviendra la décision finale sur la reconnaissance du statut de réfugié.

En 2023, le nombre de demandes d'asile en France a atteint un niveau historique avec 142.500 dossiers déposés à l'Ofpra, installé à Fontenay-sous-Bois, près de Paris, au premier rang desquels des Afghans. Le taux de protection accordé par l'administration, sous tutelle du ministère de l'Intérieur, a atteint 33%, toutes nationalités confondues.

- "Politique du chiffre" -

En moyenne, chaque employé doit conduire 1,7 entretien par jour et rendre 386 décisions par an. Les agents sortent d'une grève de plusieurs mois pour dénoncer la "politique du chiffre" de l'organisme, alors que la loi immigration votée fin 2023 vise à accélérer les procédures. Et ce alors que leurs tâches s'avèrent de plus en plus complexes.

Conscient de l'enjeu du rendez-vous, Ashif, à la tenue impeccable, baskets neuves et jean repassé, livre pendant une heure trente, en langue pachto, les détails de sa vie, traduits par l'interprète assis à ses côtés. Photos et diplômes à portée de main, il se tient prêt à apporter les preuves de sa bonne foi.

Employé administratif au ministère de l'Intérieur sous l'occupation américaine, il raconte avoir fui Kaboul quelques mois après l'arrivée au pouvoir en août 2021 des talibans à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam, "de peur des représailles". Arrivé en France au terme d'un difficile périple, il rappelle que certains de ses collègues ont été arrêtés, torturés et tués.

"Quelles étaient vos tâches au ministère ?", "Participiez-vous aux réunions avec votre hiérarchie ?", "Quelles études avez-vous suivies ? Avez-vous été directement menacé ?", "Que pensez-vous de l'obligation des talibans d'aller prier à la mosquée ?": l'interroge - en français - son interlocutrice, n'hésitant pas à revenir plusieurs fois sur certaines questions.

- Soulagé -

"Nous devons repérer tous les éléments qui peuvent peser en faveur d'une protection. Nous ne cherchons pas à les coincer", assure l'agente, en poste depuis un an.

A plusieurs reprises, la jeune femme doit néanmoins rassurer Ashif sur ses intentions: "Si j'insiste c'est pour bien comprendre, ça ne veut rien dire d'autre", dit-elle au jeune Afghan, qui avec le temps finit par dénouer ses doigts.

Sans rien laisser transparaître de ses intentions, l'agente lui signifie à la fin de l'entretien qu'elle rendra une réponse dans les meilleurs délais: en moyenne dans un peu plus de quatre mois.

Elle lui explique qu'il pourra bénéficier en cas de réponse positive du statut de réfugié ou d'une protection subsidiaire pluriannuelle, mais qu'en cas de refus, rien n'est définitif et qu'il pourra encore saisir la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).

"Je me sens très bien, beaucoup mieux, j'étais sous tension avant", lâche soulagé Ashif à l'issue de l'entrevue.

Pour l'agente, qui a achevé son deuxième entretien de la journée, la concentration peut aussi enfin se relâcher.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.