Israël «vise désormais des cibles spécifiques au Sud-Liban»

Des personnes en deuil accompagnent les cercueils drapés de drapeaux des quatre victimes de la frappe israélienne dans le village frontalier de Naqoura, au sud du Liban, lors de la procession funéraire tenue le 28 mars 2024. (AFP)
Des personnes en deuil accompagnent les cercueils drapés de drapeaux des quatre victimes de la frappe israélienne dans le village frontalier de Naqoura, au sud du Liban, lors de la procession funéraire tenue le 28 mars 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 30 mars 2024

Israël «vise désormais des cibles spécifiques au Sud-Liban»

  • Les craintes d'un conflit généralisé s'intensifient alors qu'Israël revendique la mort d'un commandant de l'unité de roquettes du Hezbollah
  • Selon des sources sécuritaires, les bombardements israéliens ciblent désormais des zones profondes à l'intérieur du territoire libanais

BEYROUTH : Selon des sources sécuritaires à Beyrouth, les frappes israéliennes au Liban se sont intensifiées ces derniers jours.

Sept combattants du Hezbollah ont été tués à la suite d'affrontements dans le sud du Liban et en Syrie. Les attaques sont survenues 48 heures après des offensives dans les villages de Hebbariyeh, Naqoura et Tayr Harfa, au cours desquelles 16 personnes, dont des membres du Hezbollah, des secouristes et des civils, auraient perdu la vie.

Selon les sources sécuritaires, l'armée israélienne « provoque désormais davantage de dégâts en frappant des cibles plus spécifiques, plutôt que des forêts, les abords de villages, des maisons vides et des routes pour entraver les approvisionnements. »

Le front sud a été le théâtre d'hostilités quotidiennes entre l'armée israélienne et le Hezbollah depuis le 8 octobre. Ces affrontements ont entraîné la mort de plus de 300 personnes du côté libanais, une destruction massive des villages frontaliers adjacents et le déplacement d'environ 100 000 personnes.

D’après ces mêmes sources, Israël ne se limitait plus à bombarder des cibles situées au-delà de la Ligne Litani, mais se concentrait sur des zones profondes à l'intérieur du territoire libanais, ainsi que des zones à Baalbek et aux alentours du Hermel.

Et d’ajouter que les hostilités israéliennes avaient ciblé ces derniers jours le Mouvement Amal et le groupe islamique Jamaa Islamiyya, alliés du Hezbollah, qui contribuent ouvertement à l'escalade de la situation sur le front sud libanais.

« L'attaque israélienne, qui a visé à l'aube de vendredi des bases militaires, des rassemblements et des casernes de l'armée syrienne et du Hezbollah aux abords d'Alep, en Syrie, a été un coup sans précédent pour le Hezbollah. »

Les pertes dans les rangs du Hezbollah sont : Ahmed Jawad Chhimi, né en 1964 à Markaba ; Mustafa Ahmad Makki, né en 1983 à Tibnin ; Ibrahim Anis Al-Zein, né en 1982, de Chehour ; Ali Mohammed Al-Haf, né en 1984, de Hallousiyé ; Ali Mohammed Bakka, né en 1994, de Saïda ; Mustafa Ali Nassif, né en 1991, d'Al-Hafir dans la vallée de la Bekaa.

Par ailleurs, Ali Abdel Hassan Naïm a été tué par un drone israélien alors qu'il conduisait le long de la route Bazouriyé — Wadi Gilo dans le district de Tyr. L'armée israélienne a affirmé que Naïm, de Selaa, était le commandant adjoint d'une unité de roquettes et de missiles du Hezbollah.

Le Hezbollah a annoncé vendredi avoir visé la caserne Branit d'Israël en réponse aux attaques à Damas et à Alep. C'est la première fois que l'organisation répond à des attaques en dehors du territoire libanais.

De même, le Hezb a lancé des frappes sur la caserne de Zibdin, dans les fermes de Chebaa occupées, ainsi que sur des soldats au château de Hunin.

Les médias israéliens ont rapporté que des sirènes ont retenti sur le site militaire de Margaliot dans la région de la Galilée et autour de Kiryat Shmona, ainsi qu'à Yer'un, Doviv et Baram, en Galilée occidentale.

Avec des avions de reconnaissance survolant le sud et la vallée de la Bekaa, l'armée israélienne a visé les abords de Wazzani à Marjayoun, tirant au-dessus des têtes de travailleurs agricoles.

Le député du Hezbollah, Hassan Ezzeddine, a déclaré lors des funérailles d'un membre de son parti: « Le parti a le droit de défendre sa patrie et son peuple, de s'armer et d'obtenir des armes qui dissuaderont l'ennemi.

Jusqu'à présent, la résistance se bat avec des armes conventionnelles connues de l'ennemi. Tout le reste est actuellement gardé secret jusqu'à l'heure zéro, si l'ennemi envisage de lancer une offensive. »

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Egypte annonce travailler avec les médiateurs en vue d'une trêve à Gaza

Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit. (AFP)
Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne
  • Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable"

GAZA: L'Egypte a annoncé mardi travailler avec le Qatar et les Etats-Unis en vue d'un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la plus grande ville du territoire palestinien.

Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit.

"Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe", a affirmé M. Netanyahu, interrogé lors d'une interview sur la chaîne de télévision internationale I24 News, à l'heure où l'armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de son offensive afin de vaincre le Hamas, qui avait déclenché la guerre en attaquant Israël le 7 octobre 2023.

De précédents appels israéliens et américains à une évacuation sous la contrainte des Gazaouis ont été vivement rejetés par la communauté internationale et par les Palestiniens.

Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne, pendant qu'à l'étranger, les appels se multiplient pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien.

Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable", appelant à agir de manière "urgente" pour y mettre fin.

"Nouvelle proposition" 

Dans ce contexte, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré mardi que Le Caire travaillait "activement" avec Doha et Washington pour tenter de remettre sur les rails un projet de cessez-le-feu de 60 jours.

"L'objectif principal est de revenir à la proposition initiale: instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans conditions et sans restrictions de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza", a ajouté le ministre.

Le Hamas a confirmé dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi qu'une délégation dirigée par son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, était arrivée au Caire en vue de discussions avec l'Egypte pour "mettre fin à la guerre à Gaza" et "faciliter l'entrée de l'aide humanitaire" notamment.

Après une trêve de deux mois rompue à la mi-mars, de nouvelles négociations indirectes menées à Doha par les trois pays médiateurs avaient échoué en juillet.

Selon une source palestinienne ayant connaissance du dossier, "les médiateurs sont en train de formuler une nouvelle proposition d'accord global de cessez-le-feu", prévoyant la libération, "en une seule fois", de tous les otages.

Les otages n'ont pas été mentionnés dans le communiqué du Hamas.

"Le sol tremble" 

A Gaza, la Défense civile a annoncé mardi la mort de 33 Palestiniens tués par des frappes israéliennes.

"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n'ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Israël avait annoncé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, située dans le nord du territoire, et de camps de réfugiés voisins, sans fournir de calendrier.

Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


La Défense civile fait état d'une intensification des raids à Gaza-ville

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération. (AFP)
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération. (AFP)
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  • Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a précisé M. Bassal
  • "L'occupation utilise tous types d’armes dans cette zone — bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles", a-t-il affirmé

GAZA: La Défense civile à Gaza a fait état d'une intensification des bombardements israéliens sur la ville de Gaza ces derniers jours et annoncé la mort de 24 Palestiniens mardi à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 22 mois de guerre.

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération.

"Pour le troisième jour consécutif, l'occupation israélienne intensifie ses bombardements" sur la ville de Gaza, située dans le nord du territoire affamé et assiégé, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a précisé M. Bassal.

"L'occupation utilise tous types d’armes dans cette zone — bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles", a-t-il affirmé.

Selon M. Bassal, au moins 24 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens à travers la bande de Gaza mardi, dont plusieurs dans la ville éponyme.

"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n’ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Israël fait face à des critiques croissantes concernant son offensive dévastatrice dans le territoire palestinien, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël contrôlait désormais militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza et des secteurs du centre du territoire.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

Quarante-neuf otages restent aux mains du Hamas et de son allié du Jihad islamique à Gaza - dont 27 déclarés morts par l'armée - sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre.

Cette attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Gaza au cœur d’un échange entre le prince héritier saoudien et la Première ministre italienne

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman s'est entretenu mardi par téléphone avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni pour discuter de la coopération bilatérale et des moyens de la renforcer dans divers secteurs. (SPA/File Photo)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman s'est entretenu mardi par téléphone avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni pour discuter de la coopération bilatérale et des moyens de la renforcer dans divers secteurs. (SPA/File Photo)
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  • Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est entretenu mardi par téléphone avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est entretenu mardi par téléphone avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ils ont examiné les développements dans la bande de Gaza, notamment les répercussions sécuritaires et humanitaires, et ont souligné la nécessité d’efforts internationaux pour mettre fin à l’escalade, atténuer les conséquences du conflit et protéger les civils.

Ils ont également abordé les relations entre l’Arabie saoudite et l’Italie ainsi que les moyens de les renforcer, a ajouté la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com