Un Palestinien meurt dans une prison israélienne après 38 ans de détention

« Depuis le 7 octobre 2023, Walid Daqqah a été torturé, humilié, privé de visites familiales et confronté à de nouvelles négligences médicales », a déclaré Amnesty International (Photo, X).
« Depuis le 7 octobre 2023, Walid Daqqah a été torturé, humilié, privé de visites familiales et confronté à de nouvelles négligences médicales », a déclaré Amnesty International (Photo, X).
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Publié le Lundi 08 avril 2024

Un Palestinien meurt dans une prison israélienne après 38 ans de détention

  • Condamné à la prison à vie, sa peine avait été commuée en 37 années de réclusion.
  • Il souffrait d'une forme rare de cancer de la moelle osseuse diagnostiquée en décembre 2022

JÉRUSALEM: Un Palestinien de nationalité israélienne est mort dimanche des suites d'un cancer après avoir passé 38 ans en détention pour l'enlèvement et le meurtre d'un soldat israélien, ont rapporté des médias israéliens et palestiniens.

Walid Daqqa, 62 ans, est mort au Centre médical Shamir, au sud-est de Tel-Aviv. Il souffrait d'une forme rare de cancer de la moelle osseuse diagnostiquée en décembre 2022, après avoir été atteint d'une leucémie il y a plusieurs années.

"Malgré les appels internationaux et palestiniens en faveur de sa libération en raison d'une grave négligence médicale en prison, il est resté détenu jusqu'à sa mort", a écrit sur X Lema Nazeeh, avocate et militante palestinienne.

Détenu depuis mars 1986, il avait été jugé pour son appartenance à une cellule armée du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) responsable de l'enlèvement et du meurtre d'un soldat israélien en 1984.

Condamné à la prison à vie, sa peine avait été commuée en 37 années de réclusion.

Demandes de libération anticipée rejetées 

Mais en 2018, la justice l'avait condamné à deux ans supplémentaires pour avoir tenté d'introduire des téléphones portables en détention, et sa libération avait été repoussée à mars 2025.

Ses demandes de libération anticipée pour raison médicale étaient restées lettre morte, selon le Club des prisonniers palestiniens, association de défense des droits des Palestiniens détenus par Israël.

Amnesty international avait de nouveau demandé sa libération samedi. Depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre en Israël, il avait été "torturé, humilié, privé des visites de sa famille" et des soins médicaux dont il avait besoin, affirmait l'ONG.

Le plus célèbre détenu palestinien en Israël est Marwan Barghouthi, ancien haut cadre du Fatah condamné à la perpétuité pour meurtres pour son rôle dans une série d'attaques anti-israéliennes au début des années 2000 et écroué en Israël depuis près de 20 ans.

Il est considéré comme la personnalité politique la plus populaire dans les Territoires palestiniens, et ses soutiens espéraient qu'il ferait partie des détenus élargis fin novembre 2023 lors de la trêve d'une semaine entre Israël et le Hamas.

Cette trêve a permis la libération de 80 otages israéliens sur les 250 enlevés le 7 octobre, en échange de 240 prisonniers palestiniens.

Aucun accord n'a pu être trouvé depuis en vue d'une nouvel échange mais une énième session de négociations indirectes avec le Hamas via les médiateurs internationaux -Etats-Unis, Qatar, Egypte - doit se tenir au Caire où les délégations sont déjà arrivées ou attendues incessamment.


Un éminent médecin de Gaza est mort sous la torture dans une prison israélienne

Le Dr Al-Bursh était le chef du service d’orthopédie du complexe médical Al-Shifa à Gaza. (Photo fournie)
Le Dr Al-Bursh était le chef du service d’orthopédie du complexe médical Al-Shifa à Gaza. (Photo fournie)
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  • Le Dr Al-Bursh est décédé à la prison d’Ofer, un établissement pénitentiaire géré par Israël en Cisjordanie, selon la Société des prisonniers palestiniens
  • Dans son communiqué, la prison n’a cependant pas fourni de détails sur la cause du décès. Un porte-parole des services pénitentiaires a assuré qu’une enquête était en cours

GAZA: Adnan al-Bursh, chirurgien palestinien et ancien chef du service d’orthopédie du complexe médical Al-Shifa à Gaza, a été tué le 19 avril sous la torture dans une prison israélienne.

Selon un communiqué de la Société des prisonniers palestiniens, le Dr Al-Bursh, âgé de 50 ans, est décédé à la prison d’Ofer, un établissement pénitentiaire géré par Israël en Cisjordanie.

D’après la Commission palestinienne des affaires civiles, son corps est toujours détenu par les autorités israéliennes.

La Société des prisonniers palestiniens considère la mort du médecin en détention israélienne comme un «assassinat».

Le Dr Al-Bursh, qui était un éminent chirurgien à Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, travaillait semble-t-il à l’hôpital Al-Awada, dans le nord de la bande de Gaza, lorsqu’il a été arrêté par les forces israéliennes.

Le 19 avril, les services pénitentiaires israéliens l’ont déclaré mort, affirmant que le médecin était détenu pour des «raisons de sécurité nationale».

Dans son communiqué, la prison n’a cependant pas fourni de détails sur la cause du décès. Un porte-parole des services pénitentiaires a assuré qu’une enquête était en cours.

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, a fait savoir jeudi qu’elle était «extrêmement alarmée» par la mort du chirurgien palestinien.

«J’exhorte la communauté diplomatique à prendre des mesures concrètes pour protéger les Palestiniens. Aucun Palestinien n’est en sécurité sous l’occupation israélienne aujourd’hui», a-t-elle écrit sur X.

Depuis le 7 octobre, date à laquelle Israël a lancé sa campagne de bombardements de représailles dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a mené plus de 435 attaques contre des établissements médicaux dans l’enclave palestinienne assiégée, faisant au moins 484 morts parmi les membres du personnel médical, selon les chiffres de l’ONU.

Les autorités sanitaires de Gaza ont toutefois indiqué dans un communiqué que la mort du Dr Al-Bursh portait à 496 le nombre de professionnels de la santé tués dans le cadre de l’attaque en cours contre la bande de Gaza.

Les organisations de prisonniers palestiniens rapportent que l’armée israélienne a détenu plus de 8 000 Palestiniens rien qu’en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Parmi eux, 280 sont des femmes et au moins 540 sont des enfants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces de sécurité libanaises arrêtent un «influenceur TikTok» qui utilisait la plate-forme pour attirer et agresser des mineurs

Le chef du réseau criminel aurait abusé de sa notoriété et invité des enfants à tourner des vidéos TikTok avec lui. (Photo, AFP)
Le chef du réseau criminel aurait abusé de sa notoriété et invité des enfants à tourner des vidéos TikTok avec lui. (Photo, AFP)
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  • La police libanaise déclare avoir arrêté six personnes, dont trois mineurs, impliquées dans des agressions sexuelles sur des mineurs
  • Les six suspects feraient partie d’un réseau criminel composé d’une trentaine d’individus impliqués dans des agressions sur au moins 30 enfants.

LONDRES: Mercredi, les autorités libanaises ont arrêté six personnes pour leur implication présumée dans des agressions sexuelles sur des enfants, parfois en utilisant la plate-forme de partage de vidéos TikTok pour attirer les mineurs.

Les Forces de sécurité intérieure (FSI) précisent dans un communiqué que parmi les personnes arrêtées se trouve un «influenceur TikTok», qui est également coiffeur, selon les médias locaux.

Les six suspects feraient partie d’un réseau criminel composé d’une trentaine d’individus impliqués dans des agressions sur au moins 30 enfants.

La police libanaise indique dans un communiqué que «sur la base d’informations obtenues par le Bureau de la cybercriminalité de la police judiciaire, et à la suite d’une plainte déposée par plusieurs mineurs auprès du ministère public concernant des agressions sexuelles, des photos compromettantes et des incitations à la consommation de drogues par les membres d’un gang, le bureau en question a pu arrêter, à ce jour, six personnes à Beyrouth, au Mont-Liban et au Liban-Nord».

Parmi les suspects arrêtés figurent également trois mineurs de nationalités libanaise, turque et syrienne qui étaient actifs sur TikTok, d’après le communiqué.

Précisant que l’affaire fait l’objet d’une enquête depuis environ un mois, la police libanaise a assuré que «l’enquête se poursuit en vue de l’arrestation de tous les membres du gang».

Le chef du réseau criminel, une personnalité célèbre de TikTok, aurait abusé de sa notoriété et invité des enfants à tourner des vidéos TikTok avec lui, a rapporté la chaîne de télévision libanaise indépendante Al-Jadeed.

Le TikToker coupait les cheveux des enfants pour gagner leur confiance avant de les inviter à une fête, où ses complices les agressaient sexuellement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban invité à conclure un accord avec l'agence européenne des frontières pour prévenir l'immigration clandestine

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, accueille la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Grand Sérail, le siège du gouvernement, à Beyrouth, le 2 mai 2024. (AFP)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, accueille la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Grand Sérail, le siège du gouvernement, à Beyrouth, le 2 mai 2024. (AFP)
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  • Cette aide intervient dans un contexte d'hostilité croissante à l'égard des réfugiés syriens au Liban et d’une augmentation des flux de migrations irrégulières de Syriens du Liban vers Chypre
  • «Le plus dangereux demeure la recrudescence des tensions entre les réfugiés syriens et les communautés d'accueil libanaises», explique M. Mikati

BEYROUTH: L'Union européenne (UE) a annoncé un programme d'aide pour Liban qui s’élève à un milliard d'euros afin de renforcer les contrôles aux frontières et d'endiguer le flux de demandeurs d'asile et de migrants qui, venant du pays, traversent la Méditerranée vers Chypre et l'Italie.

Cette aide intervient dans un contexte d'hostilité croissante à l'égard des réfugiés syriens au Liban et d’une forte augmentation des flux de migrations irrégulières de Syriens du Liban vers Chypre.

Le Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) a quant à lui décidé de réduire de 50% la couverture des soins de santé pour les réfugiés syriens enregistrés.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lors de sa visite à Beyrouth avec le président chypriote, Nikos Christodoulidis, qu'ils espéraient que le Liban conclurait un «accord de coopération» avec Frontex, l'agence européenne des frontières.

Mme Von der Leyen a indiqué que la distribution de l'aide, lancée cette année et qui se poursuivra jusqu'en 2027, sera destinée aux personnes les plus vulnérables, notamment les réfugiés, les personnes déplacées à l'intérieur du pays et les communautés d'accueil.

Cette aide de l'UE est liée à la nécessité pour le Liban de mettre en œuvre les réformes requises et de contrôler ses frontières ainsi que les passages illégaux avec la Syrie. Elle a été accordée dans un contexte de poursuite des hostilités sur le front sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

L’arrivée des deux hauts responsables à Beyrouth s’inscrit dans le prolongement de la réunion spéciale du Conseil européen qui s'est tenue le mois dernier.

À l'issue de cette réunion, le Conseil a affirmé la «détermination de l'UE à soutenir les personnes les plus vulnérables au Liban, à renforcer son soutien à l’armée libanaise et à lutter contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants».

Il a également rappelé «la nécessité de mettre en place les conditions d'un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés syriens, telles qu’elles ont été définies par le HCR».

Cette visite au Liban, qui n’a duré que plusieurs heures, a été marquée par une rencontre avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et le président du Parlement, Nabih Berri.

À l'issue d'une réunion tripartite et d'une discussion élargie à laquelle ont participé des ministres et des responsables de la sécurité, M. Mikati a salué la compréhension de l'UE à l'égard de la demande de l'État libanais de reconsidérer certaines de ses politiques relatives à l'aide aux réfugiés syriens dans le pays.

M. Mikati a déclaré: «Le Liban a supporté le plus lourd fardeau, mais il ne peut plus continuer à assumer cet état de fait, d'autant plus que les réfugiés représentent environ un tiers de la population libanaise, ce qui entraîne des difficultés, des défis supplémentaires et exacerbe la crise économique du pays.»

Il a ajouté: «Le plus dangereux demeure la recrudescence des tensions entre les réfugiés syriens et les communautés d'accueil libanaises en raison de la récurrence des crimes qui menacent désormais la sécurité nationale.»

M. Mikati a par ailleurs souligné que «la sécurité du Liban va de pair avec celle des pays européens, et vice versa», expliquant que «notre coopération en la matière constitue le véritable point d'entrée de la stabilité».

En outre, a-t-il précisé, «nous refusons que notre pays devienne une patrie de substitution, et personne n’ignore que la solution passe par la recherche de l’excellence politique».

M. Mikati a également demandé à l'UE ainsi qu’aux acteurs internationaux de reconnaître que la plupart des régions syriennes étaient désormais sûres, ce qui faciliterait le retour des réfugiés et leur permettrait d'être assistés dans leur pays d'origine.

Dans un premier temps, ceux qui sont entrés au Liban en 2016 doivent retourner dans leur pays, parce que la plupart d'entre eux ont fui pour des raisons économiques et ne peuvent être considérés comme des réfugiés, a affirmé M. Mikati.

Ce dernier a également mis en garde contre le risque de «transformer le Liban en un pays de transit vers l'Europe», soulignant que «les problèmes qui se posent à la frontière chypriote sont un exemple de ce qui pourrait se produire si la question n'était pas traitée de manière radicale».

Mme Von der Leyen, première présidente de la Commission européenne à se rendre au Liban, a affirmé sa «compréhension de la position libanaise».

«Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban en renforçant les services de base ainsi que les investissements dans les domaines de l'éducation, de la protection sociale et de la santé, par exemple, pour le peuple libanais», a-t-elle fait savoir.

«Nous vous accompagnerons dans la mise en œuvre des réformes économiques, financières et bancaires essentielles pour redresser la situation économique à long terme du pays. Cela permettrait de restaurer la confiance de la communauté internationale dans les milieux des affaires et dans le secteur bancaire et favoriserait ainsi la reprise des investissements dans le secteur privé.»

La présidente de la Commission européenne a précisé que le programme de soutien à l'armée libanaise et aux forces de sécurité «se concentrera principalement sur la fourniture d'équipements, la formation et la mise en place des infrastructures nécessaires à la gestion des frontières».

«En outre, il serait fort utile pour le Liban de conclure un accord avec Frontex, en particulier en termes d'échange d'informations et de connaissances de la situation.»

«Pour vous faciliter la gestion des migrations, nous nous engageons à maintenir les voies légales d'accès à l'Europe et à réinstaller les réfugiés du Liban dans l'UE», a-t-elle poursuivi.

«Parallèlement, nous comptons sur votre coopération pour prévenir l'immigration clandestine et lutter contre le trafic de migrants.»

«Nous examinerons également les modalités pour rendre l'aide de l'UE plus efficace. Il s'agit notamment d'étudier les moyens de travailler sur une approche plus structurée des retours volontaires vers la Syrie, en étroite collaboration avec le HCR.»

Mme Von der Leyen a souligné que la communauté internationale devrait renforcer son soutien aux programmes humanitaires et de redressement rapide en Syrie.

«Nous sommes profondément préoccupés par l'instabilité de la situation au  sud du Liban et nous pensons que la sécurité du Liban et celle d'Israël ne peuvent être dissociées», a-t-elle renchéri.

«Nous appelons donc à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des nations unies. Cela doit faire partie d'un règlement diplomatique négocié. Les forces armées libanaises jouent également un rôle essentiel à cet égard et l'UE est prête à travailler au renforcement de leurs capacités.»

M. Christodoulidis, quant à lui, a déclaré que «l'assistance européenne, qui comprend également la lutte contre la contrebande, la gestion et la surveillance des frontières». Le président chypriote a souligné qu’elle «renforcerait les capacités des autorités libanaises à faire face aux différents défis que représentent la surveillance des frontières terrestres et maritimes, la sécurité des citoyens, la lutte contre la traite des êtres humains ainsi que la poursuite des efforts en matière de lutte contre le terrorisme».

M. Christodoulidis a indiqué que les «répercussions des problèmes et des défis» auxquels le Liban se trouve confronté affectent directement Chypre et l'UE.

«Nous devons travailler avec nos partenaires et le HCR au sujet de la question des retours volontaires et reconsidérer la situation de certaines régions en Syrie.»

Il a souligné que le Liban devait mettre en œuvre «les réformes nécessaires et fondamentales conformément aux exigences du Fonds monétaire international et aborder les questions de reddition des comptes. De son côté, Chypre soutiendra les efforts du Liban pour élire un nouveau président, un progrès qui enverra un message politique et symbolique fort en faveur du changement et de la poursuite de la progression».

Le président du Parlement, Nabih Berri, a pour sa part précisé à la présidente de la Commission européenne que le Liban «ne souhaite pas la guerre, étant donné qu’il est resté attaché aux règles d'engagement depuis le début de l'agression israélienne». Selon lui, «Israël continue de les violer en ciblant le territoire libanais en profondeur, sans épargner les civils, les journalistes, les zones agricoles ni les ambulances et en utilisant des armes prohibées par la communauté internationale».

M. Berri a souligné que le pays du Cèdre «sera prêt à poursuivre les discussions sur la mise en œuvre de la résolution 1701 de l'ONU, à laquelle le Liban adhère et envers laquelle il reste toujours engagé, une fois que les efforts internationaux qui visent à mettre fin à l'agression sur la bande de Gaza auront abouti, ce qui se répercutera inévitablement sur le Liban et la région».

Le président du Parlement a exhorté «les parties concernées à se rapprocher du gouvernement syrien, qui est désormais présent sur la plupart de ses territoires, afin de traiter la question des réfugiés».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com