Le Liban invité à conclure un accord avec l'agence européenne des frontières pour prévenir l'immigration clandestine

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, accueille la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Grand Sérail, le siège du gouvernement, à Beyrouth, le 2 mai 2024. (AFP)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, accueille la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Grand Sérail, le siège du gouvernement, à Beyrouth, le 2 mai 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 mai 2024

Le Liban invité à conclure un accord avec l'agence européenne des frontières pour prévenir l'immigration clandestine

  • Cette aide intervient dans un contexte d'hostilité croissante à l'égard des réfugiés syriens au Liban et d’une augmentation des flux de migrations irrégulières de Syriens du Liban vers Chypre
  • «Le plus dangereux demeure la recrudescence des tensions entre les réfugiés syriens et les communautés d'accueil libanaises», explique M. Mikati

BEYROUTH: L'Union européenne (UE) a annoncé un programme d'aide pour Liban qui s’élève à un milliard d'euros afin de renforcer les contrôles aux frontières et d'endiguer le flux de demandeurs d'asile et de migrants qui, venant du pays, traversent la Méditerranée vers Chypre et l'Italie.

Cette aide intervient dans un contexte d'hostilité croissante à l'égard des réfugiés syriens au Liban et d’une forte augmentation des flux de migrations irrégulières de Syriens du Liban vers Chypre.

Le Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) a quant à lui décidé de réduire de 50% la couverture des soins de santé pour les réfugiés syriens enregistrés.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lors de sa visite à Beyrouth avec le président chypriote, Nikos Christodoulidis, qu'ils espéraient que le Liban conclurait un «accord de coopération» avec Frontex, l'agence européenne des frontières.

Mme Von der Leyen a indiqué que la distribution de l'aide, lancée cette année et qui se poursuivra jusqu'en 2027, sera destinée aux personnes les plus vulnérables, notamment les réfugiés, les personnes déplacées à l'intérieur du pays et les communautés d'accueil.

Cette aide de l'UE est liée à la nécessité pour le Liban de mettre en œuvre les réformes requises et de contrôler ses frontières ainsi que les passages illégaux avec la Syrie. Elle a été accordée dans un contexte de poursuite des hostilités sur le front sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

L’arrivée des deux hauts responsables à Beyrouth s’inscrit dans le prolongement de la réunion spéciale du Conseil européen qui s'est tenue le mois dernier.

À l'issue de cette réunion, le Conseil a affirmé la «détermination de l'UE à soutenir les personnes les plus vulnérables au Liban, à renforcer son soutien à l’armée libanaise et à lutter contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants».

Il a également rappelé «la nécessité de mettre en place les conditions d'un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés syriens, telles qu’elles ont été définies par le HCR».

Cette visite au Liban, qui n’a duré que plusieurs heures, a été marquée par une rencontre avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et le président du Parlement, Nabih Berri.

À l'issue d'une réunion tripartite et d'une discussion élargie à laquelle ont participé des ministres et des responsables de la sécurité, M. Mikati a salué la compréhension de l'UE à l'égard de la demande de l'État libanais de reconsidérer certaines de ses politiques relatives à l'aide aux réfugiés syriens dans le pays.

M. Mikati a déclaré: «Le Liban a supporté le plus lourd fardeau, mais il ne peut plus continuer à assumer cet état de fait, d'autant plus que les réfugiés représentent environ un tiers de la population libanaise, ce qui entraîne des difficultés, des défis supplémentaires et exacerbe la crise économique du pays.»

Il a ajouté: «Le plus dangereux demeure la recrudescence des tensions entre les réfugiés syriens et les communautés d'accueil libanaises en raison de la récurrence des crimes qui menacent désormais la sécurité nationale.»

M. Mikati a par ailleurs souligné que «la sécurité du Liban va de pair avec celle des pays européens, et vice versa», expliquant que «notre coopération en la matière constitue le véritable point d'entrée de la stabilité».

En outre, a-t-il précisé, «nous refusons que notre pays devienne une patrie de substitution, et personne n’ignore que la solution passe par la recherche de l’excellence politique».

M. Mikati a également demandé à l'UE ainsi qu’aux acteurs internationaux de reconnaître que la plupart des régions syriennes étaient désormais sûres, ce qui faciliterait le retour des réfugiés et leur permettrait d'être assistés dans leur pays d'origine.

Dans un premier temps, ceux qui sont entrés au Liban en 2016 doivent retourner dans leur pays, parce que la plupart d'entre eux ont fui pour des raisons économiques et ne peuvent être considérés comme des réfugiés, a affirmé M. Mikati.

Ce dernier a également mis en garde contre le risque de «transformer le Liban en un pays de transit vers l'Europe», soulignant que «les problèmes qui se posent à la frontière chypriote sont un exemple de ce qui pourrait se produire si la question n'était pas traitée de manière radicale».

Mme Von der Leyen, première présidente de la Commission européenne à se rendre au Liban, a affirmé sa «compréhension de la position libanaise».

«Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban en renforçant les services de base ainsi que les investissements dans les domaines de l'éducation, de la protection sociale et de la santé, par exemple, pour le peuple libanais», a-t-elle fait savoir.

«Nous vous accompagnerons dans la mise en œuvre des réformes économiques, financières et bancaires essentielles pour redresser la situation économique à long terme du pays. Cela permettrait de restaurer la confiance de la communauté internationale dans les milieux des affaires et dans le secteur bancaire et favoriserait ainsi la reprise des investissements dans le secteur privé.»

La présidente de la Commission européenne a précisé que le programme de soutien à l'armée libanaise et aux forces de sécurité «se concentrera principalement sur la fourniture d'équipements, la formation et la mise en place des infrastructures nécessaires à la gestion des frontières».

«En outre, il serait fort utile pour le Liban de conclure un accord avec Frontex, en particulier en termes d'échange d'informations et de connaissances de la situation.»

«Pour vous faciliter la gestion des migrations, nous nous engageons à maintenir les voies légales d'accès à l'Europe et à réinstaller les réfugiés du Liban dans l'UE», a-t-elle poursuivi.

«Parallèlement, nous comptons sur votre coopération pour prévenir l'immigration clandestine et lutter contre le trafic de migrants.»

«Nous examinerons également les modalités pour rendre l'aide de l'UE plus efficace. Il s'agit notamment d'étudier les moyens de travailler sur une approche plus structurée des retours volontaires vers la Syrie, en étroite collaboration avec le HCR.»

Mme Von der Leyen a souligné que la communauté internationale devrait renforcer son soutien aux programmes humanitaires et de redressement rapide en Syrie.

«Nous sommes profondément préoccupés par l'instabilité de la situation au  sud du Liban et nous pensons que la sécurité du Liban et celle d'Israël ne peuvent être dissociées», a-t-elle renchéri.

«Nous appelons donc à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des nations unies. Cela doit faire partie d'un règlement diplomatique négocié. Les forces armées libanaises jouent également un rôle essentiel à cet égard et l'UE est prête à travailler au renforcement de leurs capacités.»

M. Christodoulidis, quant à lui, a déclaré que «l'assistance européenne, qui comprend également la lutte contre la contrebande, la gestion et la surveillance des frontières». Le président chypriote a souligné qu’elle «renforcerait les capacités des autorités libanaises à faire face aux différents défis que représentent la surveillance des frontières terrestres et maritimes, la sécurité des citoyens, la lutte contre la traite des êtres humains ainsi que la poursuite des efforts en matière de lutte contre le terrorisme».

M. Christodoulidis a indiqué que les «répercussions des problèmes et des défis» auxquels le Liban se trouve confronté affectent directement Chypre et l'UE.

«Nous devons travailler avec nos partenaires et le HCR au sujet de la question des retours volontaires et reconsidérer la situation de certaines régions en Syrie.»

Il a souligné que le Liban devait mettre en œuvre «les réformes nécessaires et fondamentales conformément aux exigences du Fonds monétaire international et aborder les questions de reddition des comptes. De son côté, Chypre soutiendra les efforts du Liban pour élire un nouveau président, un progrès qui enverra un message politique et symbolique fort en faveur du changement et de la poursuite de la progression».

Le président du Parlement, Nabih Berri, a pour sa part précisé à la présidente de la Commission européenne que le Liban «ne souhaite pas la guerre, étant donné qu’il est resté attaché aux règles d'engagement depuis le début de l'agression israélienne». Selon lui, «Israël continue de les violer en ciblant le territoire libanais en profondeur, sans épargner les civils, les journalistes, les zones agricoles ni les ambulances et en utilisant des armes prohibées par la communauté internationale».

M. Berri a souligné que le pays du Cèdre «sera prêt à poursuivre les discussions sur la mise en œuvre de la résolution 1701 de l'ONU, à laquelle le Liban adhère et envers laquelle il reste toujours engagé, une fois que les efforts internationaux qui visent à mettre fin à l'agression sur la bande de Gaza auront abouti, ce qui se répercutera inévitablement sur le Liban et la région».

Le président du Parlement a exhorté «les parties concernées à se rapprocher du gouvernement syrien, qui est désormais présent sur la plupart de ses territoires, afin de traiter la question des réfugiés».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.


Netanyahu prévoit «très bientôt» la deuxième phase de l'accord de trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre. (AFP)
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  • "Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza"
  • Le Premier ministre a toutefois rappelé que conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre.

"Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza" et "nous attendons très bientôt de passer à la deuxième phase, qui est plus difficile ou tout aussi difficile", a souligné M. Netanyahu, à l'issue d'une rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz à Jérusalem.

Le Premier ministre a toutefois rappelé que conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili.

La deuxième phase de l'accord, appuyé sur le plan du président américain Donald Trump, prévoit le désarmement du Hamas, le retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza ainsi que le déploiement d'une force internationale dans le territoire palestinien.

M. Netanyahu a annoncé qu'il rencontrerait Donald Trump durant le mois de décembre. Son bureau avait annoncé le 1er décembre qu'il avait été invité à la Maison Blanche.

"Déradicaliser Gaza" 

"Il y a une troisième phase, qui consiste à déradicaliser Gaza, quelque chose que beaucoup pensaient impossible. Mais cela a été fait en Allemagne (...) cela peut être fait à Gaza aussi, mais bien sûr, le Hamas doit être démantelé", a ajouté M. Netanyahu.

"Il faut maintenant que cela aboutisse", lui a répondu le chancelier Merz, affirmant que l'Allemagne contribuerait à la reconstruction de Gaza. "Le Hamas ne peut jouer aucun rôle à Gaza", a-t-il déclaré.

Samedi soir, Khalil al-Hayya, chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien, a déclaré être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l'armée israélienne.

Il a en outre refusé le déploiement d'une force internationale qui aurait pour mission de désarmer le Hamas.

S'exprimant dans la bande de Gaza face à des soldats réservistes, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a affirmé dimanche que la Ligne jaune, marquant un premier retrait de l'armée israélienne à l'intérieur du territoire, constituait "une nouvelle frontière - une ligne de défense avancée pour les localités (israéliennes) et une ligne d'attaque".

"Israël a le droit de se défendre" 

Arrivé samedi en Israël pour une visite destinée à consolider la relation privilégiée entre les deux pays, M. Merz a également rencontré d'anciens otages israélo-allemands, Ziv et Gali Berman, enlevés lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

"L'Allemagne doit défendre l'existence et la sécurité d'Israël. Cela restera à jamais profondément inscrit dans le lien qui nous unit", a déclaré dimanche le chancelier au mémorial de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem, mettant en avant "la responsabilité historique durable" de son pays dans l'extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sa décision prise en août de décréter un embargo partiel sur les exportations d'armes de son pays vers Israël avait fortement déplu aux autorités israéliennes.

"Les actions de l'armée israélienne à Gaza nous ont posé quelques dilemmes et nous y avons réagi", mais "nous avons également constaté qu'à ce jour, il n'y a fondamentalement aucune divergence (entre nous)", avait déclaré samedi M. Merz, qui a levé cet embargo fin novembre à la faveur du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.

"Israël a le droit de se défendre car c'est la seule façon de garantir son droit à exister", a-t-il dit.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 70.360 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.