La frappe qui a tué les enfants de Haniyeh ne forcera pas le Hamas dans les négociations en vue d'une trêve

Des proches et des médias officiels du Hamas ont annoncé mercredi que trois fils du chef suprême du groupe militant islamique, Ismail Haniyeh, avaient été tués dans une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza. (Reuters/Fichier)
Des proches et des médias officiels du Hamas ont annoncé mercredi que trois fils du chef suprême du groupe militant islamique, Ismail Haniyeh, avaient été tués dans une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza. (Reuters/Fichier)
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Publié le Jeudi 11 avril 2024

La frappe qui a tué les enfants de Haniyeh ne forcera pas le Hamas dans les négociations en vue d'une trêve

  • Le chef du Hamas a annoncé la mort de trois de ses fils et de plusieurs petits-enfants dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza
  • «Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants», a déclaré M. Haniyeh

JERUSALEM: Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a annoncé mercredi sur la chaîne Al Jazeera la mort de trois de ses fils et de plusieurs petits-enfants dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza.

"Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants", a déclaré M. Haniyeh depuis Doha dans une déclaration à la chaîne qatarie. Dans un communiqué, le mouvement islamiste palestinien a confirmé la mort de trois fils de son chef et de quatre de ses petits-enfants.

"L'ennemi a visé une voiture à bord de laquelle ils se trouvaient", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne et le renseignement intérieur ont confirmé une frappe aérienne ciblée contre les trois hommes qualifiés d'"agents militaires" du Hamas.

Identifiés comme Mohammad, Hazem et Amir Haniyeh, ils "menaient des activités terroristes dans le centre de la bande de Gaza", selon l'armée.

Quatre petits-enfants d'Ismaïl Haniyeh ont également été tués, a indiqué le Hamas dans un communiqué, dénonçant une frappe "perfide et lâche".

Biden dit que le Hamas « doit avancer » sur la proposition d'un cessez-le-feu à Gaza

Joe Biden a assuré mercredi à Washington que le Hamas devait "avancer" sur la proposition qui lui a été soumise de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et l'accord sur les otages retenus dans le territoire palestinien.

"La balle est dans le camp du Hamas, il faut qu'ils avancent sur la proposition qui leur a été faite", a dit le président américain lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Joe Biden a également assuré qu'Israël n'autorisait "pas assez" d'aide à entrer dans Gaza, où la guerre dure depuis plus de six mois.

 

Le mouvement palestinien a précisé que les tirs se sont produits au sein du camp de réfugiés de Chati, dans la ville de Gaza, au nord du territoire assiégé par l'armée israélienne.

Des images de l'AFP montrent des carcasses de voitures calcinées dans une rue du camp, présentées comme celles où se trouvaient les fils de M. Haniyeh. La famille rendait visite à des proches au premier jour de l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan, selon le Hamas.

« Nous ne renoncerons pas »

M. Haniyeh a assuré que la frappe ne forcerait en aucun cas la main du Hamas dans les négociations en vue d'une trêve et de la libération des otages, dont il est l'un des acteurs clés: "Si l'ennemi croit que cibler mes fils au plus fort des négociations, et avant que le Hamas ne donne sa réponse, poussera le mouvement à changer de position, il peut rêver", a-t-il déclaré.

"Le sang de mes enfants n'est pas plus précieux que le sang du peuple palestinien", a-t-il ajouté. "Nous ne renoncerons pas à nos exigences."

Elu chef du bureau politique du Hamas en 2017, Ismaïl Haniyeh vit entre le Qatar et la Turquie.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lui a présenté mercredi ses condoléances. Le président iranien Ebrahim Raïssi et le N.2 du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, ont aussi appelé le chef du Hamas pour lui présenter leurs condoléances, a indiqué le mouvement islamiste palestinien.

"60 membres de ma famille sont morts en martyrs, y compris mes petits-enfants, les fils de mes frères, les fils de mes sœurs et mes cousins", a également affirmé M. Haniyeh, sans préciser quand ces décès sont intervenus.

Les médias palestiniens ont fait état ces derniers mois de la mort de nombreux proches du chef du Hamas.

La guerre entre le Hamas et Israël a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du mouvement islamiste palestinien infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

En représailles, l'offensive de l'armée israélienne lancée sur la bande de Gaza pour détruire le Hamas a fait au moins 33.482 morts, en majorité des civils, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas.


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
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  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
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  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.


Un mort et trois blessés dans une attaque près de colonies en Cisjordanie

Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
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  • L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron
  • La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie

TERRITOIRES PALESTINIENS: Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne.

L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Cet endroit a été le théâtre de plusieurs attaques anti-israéliennes depuis fin 2015.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé le décès d'un homme d'une trentaine d'années.

La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie.

Le MDA a également déclaré que ses services avaient évacué dans des hôpitaux de Jérusalem trois autres personnes, dont un adolescent de 15 ans "présentant des plaies profondes" et une femme d'environ 40 ans.

L'hôpital Hadassah de Jérusalem a précisé dans un communiqué que la femme, "blessée par balle", avait été hospitalisée dans un état grave.

Selon des médias locaux, elle aurait été blessée durant l'attaque par un tir de soldats visant les assaillants.

L'armée israélienne a précisé que ses "soldats ont éliminé deux terroristes sur place" et que des explosifs ont été "découverts" dans leur véhicule. "Les soldats de l'armée israélienne procèdent à des fouilles et ont mis en place des barrages routiers encerclant la zone", a-t-elle précisé.

L'Autorité générale des affaires civiles palestiniennes a identifié les assaillants comme Imran al-Atrash et Walid Sabbarna, tous les deux âgés de 18 ans et originaires de la région d'Hébron.

"Il s'agit de la deuxième attaque au carrefour du Goush Etzion en un an qui se solde par de graves conséquences", a déclaré à la presse Yaron Rosental, président du conseil régional du Goush Etzion, un bloc de colonies dans la zone du lieu de l'attaque.

Violences records 

Plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

"Avec l'armée, nous ferons également payer un prix très élevé aux terroristes et à tout leur entourage, et nous renforcerons également la colonisation", a ajouté M. Rosental.

La veille, des colons extrémistes avaient attaqué le village palestinien de Jabaa, près de Bethléem, après que les forces de sécurité israéliennes ont fait démolir et évacuer l'avant-poste de colonisation juive dit de Tzour Misgavi, dans le bloc de colonies du Goush Etzion.

Les mouvements palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, considérés comme des organisations terroristes par les Etats-Unis, l'Union européenne, et Israël, ont salué l'attaque dans des communiqués distincts.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

Selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, civils et soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Dans le même temps, au moins 1.006 Palestiniens, combattants et civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Ces violences n'ont pas cessé avec la trêve en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Selon l'ONU, la Cisjordanie a d'ailleurs connu en octobre un pic inédit de violences en près de deux décennies.