Les Etats-Unis envoient des troupes au Moyen-Orient, craintes d'un embrasement régional

Un Palestinien inspecte les dégâts causés à une maison du village de Mughayir, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 13 avril 2024, après une attaque des colons israéliens contre le village. (AFP)
Un Palestinien inspecte les dégâts causés à une maison du village de Mughayir, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 13 avril 2024, après une attaque des colons israéliens contre le village. (AFP)
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Publié le Samedi 13 avril 2024

Les Etats-Unis envoient des troupes au Moyen-Orient, craintes d'un embrasement régional

  • Après avoir retiré ses troupes de Khan Younès (sud), l'armée israélienne a annoncé samedi qu'elle poursuivait ses opérations contre les militants du Hamas dans le centre de l'étroite bande de terre
  • Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé «un grand complexe militaire» du Hezbollah dans le sud du Liban

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des troupes américaines sont en route samedi vers le Moyen-Orient, sur fond de craintes d'une riposte de l'Iran contre Israël, plus de six mois après le début de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

"Nous envoyons des moyens supplémentaires dans la région pour soutenir les efforts de dissuasion régionale et accroître la protection des forces américaines", a déclaré vendredi soir un responsable du ministère de la Défense américain à Washington.

Alors que les médiateurs -- Qatar, Egypte, Etats-Unis -- attendent des réponses d'Israël et du mouvement islamiste palestinien Hamas à leur dernière proposition de trêve, les craintes d'une régionalisation du conflit, ne font que s'accentuer.

Le président américain Joe Biden a dit vendredi qu'il s'attendait à ce que l'Iran passe "bientôt" à l'action, en réponse à une question sur les menaces contre Israël, accusé par la République islamique d'être à l'origine de la frappe contre son consulat à Damas le 1er avril.

Dans ce contexte, M. Biden a envoyé le chef du commandement central américain, le général Michael Kurilla, en Israël pour des entretiens.

Samedi, les Pays-Bas ont annoncé que leur ambassade en Iran ainsi que leur consulat à Erbil, dans le Kurdistan irakien, sont fermés au public "par précaution". La veille, la compagnie allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé suspendre leurs vols de et vers Téhéran jusqu'au jeudi 18 avril.

Parallèlement, plusieurs pays dont la France, l'Allemagne ou les Etats-Unis, ont réitéré leurs appels à leurs ressortissants à ne pas se rendre en Iran.

Téhéran a promis une riposte à la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas qui a fait, selon une ONG, 16 morts parmi lesquels deux généraux des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique d'Iran.

Israël est, depuis, en état d'alerte maximale.

Opérations dans le centre

Après avoir retiré ses troupes de Khan Younès (sud), l'armée israélienne a annoncé samedi qu'elle poursuivait ses opérations contre les militants du Hamas dans le centre de l'étroite bande de terre où vivent près de 2,4 millions de personnes.

A Deir al-Balah (centre) une vidéo de l'AFP montre des montagnes de ruines, dont les restes d'une mosquée. L'armée a "exigé que toute la zone soit évacuée" avant qu'elle ne soit "anéantie en quelques minutes", a affirmé à l'AFP Abdullah Baraka, un témoin.

"Il n'y avait rien dans la mosquée, rien du tout. Personne ne s'y cachait. Nous ne faisions qu'y prier", a-t-il ajouté.

De son côté, l'armée israélienne a déclaré samedi avoir frappé plus de "trente cibles" dans la bande de Gaza au cours de la journée précédente.

Des sirènes d'alerte ont retenti vendredi dans la ville israélienne de Sdérot, a-t-elle aussi dit, ajoutant avoir intercepté des roquettes tirées depuis le territoire palestinien.

Vendredi, le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, a annoncé avoir lancé "des dizaines de roquettes" sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé "un grand complexe militaire" du Hezbollah dans le sud du Liban.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre lorsque des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas -- qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne -- et lancé une vaste opération militaire qui a fait 33.634 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas.

«Pas tangible»

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza. Strictement contrôlée par Israël, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes dans le territoire où le Hamas à pris le pouvoir en 2007.

Au cours des derniers jours, les autorités israéliennes ont fait état d'un nombre record de camions d'aide autorisés à entrer dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a d'ailleurs annoncé vendredi qu'un nouveau point de passage avait ouvert dans le nord. Selon les médias locaux, il se trouve à proximité de la localité israélienne de Zikim, non loin d'Erez, un point de passage actuellement fermé.

Depuis des mois, les organisations humanitaires et les chancelleries étrangères, y compris les Etats-Unis, principal allié d'Israël, exhortent le pays à ouvrir des routes directes d'approvisionnement vers le nord de la bande de Gaza, où la crise humanitaire est la plus aiguë.

"L'augmentation de l'aide n'est pas encore tangible", a toutefois déclaré sur X Philippe Lazzarini, chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

"L'aide doit pouvoir se rendre en toute sécurité à tout ceux dans le besoin", a-t-il ajouté, appelant Israël à "lever" des restrictions au personnel de son agence pour lui permettre d'accéder au nord de Gaza.

Le pape François a fait part de sa "grande" souffrance en raison de la guerre entre Israël et le Hamas, dans un message vendredi à l'occasion de la fin du ramadan. "Je souffre énormément à cause du conflit en Palestine et Israël," a écrit le pape, 87 ans, dans un message envoyé à la chaîne Al Arabiya rendu public par le Vatican.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com