JO-2024: Bernadette, aveugle, et sa chienne Mara testent les trajets vers les sites

Sébastien Verdin de l'équipe de France de rugby paralympique s'entraîne en vue des Jeux paralympiques de Paris 2024 au centre d'expertise de la performance de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) à Dijon,. (AFP)
Sébastien Verdin de l'équipe de France de rugby paralympique s'entraîne en vue des Jeux paralympiques de Paris 2024 au centre d'expertise de la performance de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) à Dijon,. (AFP)
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Publié le Lundi 15 avril 2024

JO-2024: Bernadette, aveugle, et sa chienne Mara testent les trajets vers les sites

  • A 76 ans, elle fait partie des "comités d'experts usagers" mis en place par les organisateurs des JO pour tester régulièrement des cheminements jusqu'aux sites olympiques -des comités composés de personnes en fauteuil roulant, non-voyantes, autistes etc.
  • Des Jeux, elle espère un "changement de regard sur les personnes handicapées, une acceptation plus grande de leur présence". "On va les voir dans la rue, les stades, les salles de sport. Là où sont tous les autres citoyens".

PARIS : Un bon point pour les tramways et les autobus, qui annoncent les stations. Le métro, lui, s'apparente à une course d'obstacles. A 100 jours des JO, Bernadette Pilloy, aveugle, teste les trajets qui mènent aux sites olympiques, accompagnée de sa chienne guide Mara.

A 76 ans, elle fait partie des "comités d'experts usagers" mis en place par les organisateurs des JO pour tester régulièrement des cheminements jusqu'aux sites olympiques -des comités composés de personnes en fauteuil roulant, non-voyantes, autistes etc.

Pour améliorer le quotidien des quelque 200.000 non-voyants en France, la septuagénaire fait remonter les difficultés concrètes qu'architectes et concepteurs n'avaient pas anticipées.

Car les organisateurs attendent des dizaines de milliers de personnes handicapées dans le public des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) et paralympiques (28 août - 8 septembre), sans compter les 4.300 athlètes qui participent à ces derniers.

Cet événement est l'occasion de donner un coup d'accélérateur à l'accessibilité, clé pour l'inclusion, mais aussi pour adapter la société à une population vieillissante.

Métro en direction d'Arena Bercy (sud-est de Paris), où se tiendront les épreuves de basket. "Mara, cherche la porte", lance Bernadette Pilloy. La chienne en laisse la guide vers l'ouverture de la rame. "Mara, cherche un siège". La chienne trouve un strapontin et place sa tête dessus.

- "Nous ne les verrons pas!" -

La rame n'annonce pas les stations. "Je compte sur mes doigts. Onze stations". Elle a, comme toujours, planifié son déplacement avec une appli payante spécifique.

"On nous a promis que les métros seraient vocalisés, puis on nous a dit que ce serait impossible. Seules les rames les plus modernes +parlent+", regrette la septuagénaire.

A la station suivante, le trafic est interrompu par un incident, les passagers doivent sortir. Lorsqu'elle est perdue, la voyageuse s'exclame: "Y aura-t-il quelqu'un de gentil pour m'aider?"

Arrivée sur le quai de la station Bercy, vers quel côté sortir pour rejoindre l'Arena?

La chienne la guide vers un escalier. Est-ce le bon? Bernadette tâte autour d'elle et détecte un panneau. Elle sort de sa poche son iPhone. L'appli "Seeing AI" lui "lit" le panneau.

"Être autonome, c'est ne pas peser sur ses proches, ne pas avoir besoin qu'ils viennent avec moi", explique cette mère de cinq enfants et grand-mère de 11 petits-enfants, mariée depuis 52 ans à un homme voyant.

A la sortie du métro, comment trouver l'Arena? "Il y aura des volontaires, 30.000, spécialement formés pour aider les personnes handicapées. J'ai dû expliquer lors des réunions que c'était à eux de nous repérer...car nous ne les verrons pas!".

Ces volontaires formés au handicap seront recrutés pour la période des Jeux, mais Bernadette Pilloy veut croire que cette formation leur sera utile dans leur profession future.

- Le tramway "parle" -

Et maintenant, en bus, direction Roland-Garros (sud-ouest), qui accueillera boxe et tennis. C'est nettement mieux. Tous les bus parisiens annoncent les stations et des endroits sont prévus pour les fauteuils roulants. Mais lorsqu'il y a du monde, ces places ne sont plus accessibles, relève Bernadette Pilloy.

Elle teste ensuite le tramway, pour aller à Arena La Chapelle (nord), le site où se dérouleront les épreuves de parabadminton. Le chien détecte la "bande d'éveil à la vigilance" (des picots), qui indique le passage qui traverse les voies. Le chien lui trouve la porte, un siège. "Le tramway +parle+ et est extrêmement accessible", se réjouit-elle.

Pour cette membre de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), pouvoir se déplacer, "c'est avoir un accès réel aux droits: à l'éducation, à la santé, au sport, à la justice..."

Membre également du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), elle vient à Paris depuis Elancourt (Yvelines), où elle vit, plusieurs fois par semaine pour des réunions.

Des Jeux, elle espère un "changement de regard sur les personnes handicapées, une acceptation plus grande de leur présence". "On va les voir dans la rue, les stades, les salles de sport. Là où sont tous les autres citoyens".

 

 

 

 


Le bracelet électronique de Nicolas Sarkozy posé ce vendredi

L'ancien président français Nicolas Sarkozy quitte la salle après le verdict de son procès en appel dans l'affaire Bygmalion, au Palais de justice de Paris, le 14 février 2024. Le procès de l'ancien président français Nicolas Sarkozy et de 12 autres personnes, accusés de corruption dans l'affaire de l'argent provenant de Libye, se poursuit à partir du 3 février 2025. (AFP)
L'ancien président français Nicolas Sarkozy quitte la salle après le verdict de son procès en appel dans l'affaire Bygmalion, au Palais de justice de Paris, le 14 février 2024. Le procès de l'ancien président français Nicolas Sarkozy et de 12 autres personnes, accusés de corruption dans l'affaire de l'argent provenant de Libye, se poursuit à partir du 3 février 2025. (AFP)
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  • Le bracelet n'avait pas encore été posé dans la matinée, selon cette source. Nicolas Sarkozy avait été convoqué la semaine dernière au tribunal de Paris pour que lui soient notifiées les modalités de cette condamnation
  • "La procédure suit son cours, je n'ai aucun commentaire à faire", a réagi auprès de l'AFP Jacqueline Laffont, l'avocate de Nicolas Sarkozy. Son entourage n'a pas non plus souhaité réagir

PARIS: Nicolas Sarkozy doit se faire poser ce vendredi le bracelet électronique auquel il a été condamné dans l'affaire dite des écoutes, a-t-on appris de source proche du dossier.

Le bracelet n'avait pas encore été posé dans la matinée, selon cette source. Nicolas Sarkozy avait été convoqué la semaine dernière au tribunal de Paris pour que lui soient notifiées les modalités de cette condamnation, inédite pour un ancien chef de l'Etat.

"La procédure suit son cours, je n'ai aucun commentaire à faire", a réagi auprès de l'AFP Jacqueline Laffont, l'avocate de Nicolas Sarkozy. Son entourage n'a pas non plus souhaité réagir.

Nicolas Sarkozy, par ailleurs jugé en ce moment devant le même tribunal dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne 2007, avait été convoqué le 28 janvier dans le cadre de sa condamnation pour corruption et trafic d'influence à un an de prison ferme aménagé sous bracelet électronique, devenue définitive après le rejet de son pourvoi en cassation le 18 décembre.

A l'issue de cet entretien, le juge d'application des peines (JAP) avait fixé au 7 février le début d'exécution de la peine sous bracelet électronique.

Nicolas Sarkozy va pouvoir demander sans délai à bénéficier d'une libération conditionnelle sous certaines conditions, comme le permet la loi pour les plus de 70 ans - âge qu'il a depuis le 28 janvier, jour de sa convocation devant le JAP.


Compétitivité de la France: le Medef a envoyé un «projet de loi» clé en main à Matignon

Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, sort d'une réunion avec le Premier ministre et les syndicats au ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, sort d'une réunion avec le Premier ministre et les syndicats au ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Medef veut d'abord "sécuriser les investissements sur le territoire national" via un "bouclier administratif" qui permettrait d'assurer à l'investisseur "la stabilité et la sécurité du cadre règlementaire" pendant cinq ans
  • Pour tout projet d'investissement privé dont le montant serait supérieur à 100 millions d'euros, l'organisation patronale souhaite une qualification de "projet d'intérêt national majeur"

PARIS: Simplifier, accélérer, investir: le Medef a envoyé jeudi à Matignon un "projet de loi" clé en main pour permettre à la France d'améliorer son attractivité et sa compétitivité, selon un document consulté vendredi par l'AFP et révélé par La Tribune.

"Enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale le XX février 2025" et "présenté par M. François Bayrou Premier ministre": dans un document présentant toutes les apparences d'un véritable projet de loi, le Medef propose au chef du gouvernement de reprendre ses propositions pour une "accélération économique" du pays.

L'organisation patronale souhaite "répondre rapidement aux défis de l'attractivité et de la compétitivité" française, indique-t-elle en préambule, dans un exposé des motifs qui précède treize articles de loi.

Le Medef veut d'abord "sécuriser les investissements sur le territoire national" via un "bouclier administratif" qui permettrait d'assurer à l'investisseur "la stabilité et la sécurité du cadre règlementaire" pendant cinq ans.

Pour tout projet d'investissement privé dont le montant serait supérieur à 100 millions d'euros, l'organisation patronale souhaite une qualification de "projet d'intérêt national majeur" leur permettant de bénéficier de "procédures administratives accélérées".

Ces procédures accélérées offrent notamment un allégement des procédures à respecter en matière d'environnement et d'urbanisme.

Sur ces deux sujets, le Medef prône d'ailleurs que "le silence" vaille "acceptation" au-delà d'un délai de six mois pour toutes les demandes d'autorisation environnementale et de deux mois pour les permis de construire.

Dans l'article de loi qu'il propose à ce sujet, le Medef précise que "le silence" vaudrait "acceptation" pour "toutes les demandes d'autorisation environnementale, y compris l'approbation des études de danger relatives aux installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), incluant les sites SEVESO".

L'organisation patronale souhaite aussi que le gouvernement fasse passer "la suppression d'un niveau de juridiction pour les recours" concernant "les litiges relatifs aux projets industriels et logistiques stratégiques".

Toutes ces mesures concourraient selon le Medef à rétablir "la confiance" des acteurs économiques, sans laquelle "il ne restera à la France que ses normes complexes et ses longues procédures administratives".

Ce projet de loi "n'altère ni ne dégrade les ambitions et obligations existantes, mais les conforte en les rendant applicables par les acteurs économiques concernés", estime le Medef.

 


Débat sur être français: «il faut respecter le mode de vie», déclare Retailleau

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, entouré de la ministre française chargée des comptes publics, Amélie de Montchalin, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse après qu'on lui a présenté une vue d'ensemble du mode opératoire utilisé par les réseaux de passeurs lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025.  (AFP)
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, entouré de la ministre française chargée des comptes publics, Amélie de Montchalin, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse après qu'on lui a présenté une vue d'ensemble du mode opératoire utilisé par les réseaux de passeurs lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025. (AFP)
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  • Le ministre a mis en avant l'importance de "l'assimilation" et s'est dit "parfaitement d'accord" avec l'idée formulée plus tôt dans la matinée par François Bayrou qui avait jugé "trop étroit" un débat sur le droit du sol et souhaité un débat "plus large"
  • Au lendemain d'un vote pour restreindre le droit du sol dans l'archipel de Mayotte, François Bayrou a dit souhaité rouvrir ce dossier explosif dans le cadre d'un débat "plus large" sur l'identité française

LOGNES: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a déclaré vendredi que pour être français il "faut respecter le mode de vie" et "les principes républicains" du pays, lors d'un déplacement à Lognes (Seine-et-Marne).

Le ministre a mis en avant l'importance de "l'assimilation" et s'est dit "parfaitement d'accord" avec l'idée formulée plus tôt dans la matinée par François Bayrou qui avait jugé "trop étroit" un débat sur le droit du sol et souhaité un débat "plus large" sur "qu'est-ce que c'est qu'être Français".

Au lendemain d'un vote pour restreindre le droit du sol dans l'archipel de Mayotte, François Bayrou a dit souhaité rouvrir ce dossier explosif dans le cadre d'un débat "plus large" sur l'identité française, réclamé par la droite mais déjà dénoncé dans son propre gouvernement.

"Qu'est-ce que c'est qu'être Français? Qu'est-ce que ça donne comme droits? Qu'est-ce que ça impose comme devoirs? Qu'est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d'une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français?", a développé le chef du gouvernement qui a fait récemment polémique en évoquant un "sentiment de submersion" migratoire.

Interrogé sur ces déclarations lors d'un déplacement en Seine-et-Marne pour évoquer la lutte contre le trafic illicite des migrants, Bruno Retailleau a rappelé que "l'accès à la naturalisation, c'est le code civil". "Le code civil, dans les articles 21 notamment, parle d'assimilation".

"On voit bien qu'il y a des conditions administratives à respecter, mais (...) cela signifie qu'il faut assimiler des valeurs", a-t-il développé, citant la liberté, l'égalité entre les hommes et les femmes, la fraternité, "une notion républicaine qui dépasse les croyances, qui dépasse la couleur de peau, les conditions sociales".

"La question du travail, c'est important, mais ce n'est pas tout", a-t-il ajouté. "Il faut respecter le mode de vie", "les principes républicains", a-t-il estimé, évoquant le partage de "destins communs", d'une "culture", de "principes".

"De ce point de vue là, nous sommes d'accord" avec le Premier ministre, a ajouté le ministre de l'Intérieur.