Des Libanais réfugiés en Israël face au spectre d'une autre guerre

De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Majdel Zoun, au sud du Liban, le 15 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. (AFP)
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Majdel Zoun, au sud du Liban, le 15 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. (AFP)
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Publié le Mardi 16 avril 2024

Des Libanais réfugiés en Israël face au spectre d'une autre guerre

  • Des deux côtés de la frontière, dans une bande de plusieurs kilomètres devenue de facto une zone de guerre, des dizaines de milliers de Libanais et d'Israéliens ont fui la région
  • Israël réplique par des frappes de plus en plus profondes en territoire libanais contre des cibles du mouvement de Hassan Nasrallah

TIBERIADE: "Ils nous ont dit de nous préparer pour passer deux semaines à l'hôtel, à Tibériade. Ca fait déjà six mois", lance Claude Ibrahim, un Libanais réfugié de longue date en Israël de nouveau déplacé par la guerre.

Depuis le 7 octobre, le conflit larvé entre Israël et le Hezbollah libanais ravive les traumatismes de l'exil des anciens de l'Armée du Liban-Sud (ALS) et de leurs familles, réfugiés il y a plus de 20 ans en Israël.

Les "Tsadalnikim", littéralement en hébreu "ceux de l'ALS", sont les anciens membres de la milice, en grande majorité chrétienne, alliée à Israël dans les années 80 et 90 lors de la guerre dans le sud du Liban.

Ils se sont réfugiés du côté israélien de la frontière après le retrait israélien de la zone en mai 2000, de crainte de mesures de représailles du Hezbollah, contre lequel ils se sont battus pendant des années au Liban.

Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, la mouvement chiite, allié de l'Iran comme le mouvement islamiste palestinien, tire quasi-quotidiennement sur le nord du pays voisin.

Israël réplique par des frappes de plus en plus profondes en territoire libanais contre des cibles du mouvement de Hassan Nasrallah. Une escalade qui fait craindre le déclenchement d'une guerre.

Des deux côtés de la frontière, dans une bande de plusieurs kilomètres devenue de facto une zone de guerre, des dizaines de milliers de Libanais et d'Israéliens ont fui la région.

«Génération après génération»

Bras droit de l'ancien commandant de l'ALS Antoine Lahad après le retrait israélien du sud du Liban, Claude Ibrahim a été à nouveau évacué, en octobre dernier, avec sa famille, de Kyriat Shmona, ville complètement vidée de ses habitants.

"C'est comme si l'histoire se répétait (…) génération après génération", déplore-t-il, en soulignant que l'évacuation de 2000 faisait elle-même suite à une série d'autres déplacements de la population pendant la guerre civile au Liban dans les années 70.

Sur les 6.000 à 7.000 Libanais passés en Israël en mai 2000, environ 3.500 y vivent encore avec leurs familles, selon les chiffres des autorités israéliennes. Ils sont enregistrés comme "Libanais" d'Israël et ont obtenu la nationalité israélienne en 2004.

Peu après leur arrivée dans le pays, où les autorités ne les ont que partiellement et tardivement pris en charge, beaucoup sont partis en Suède, en Allemagne ou au Canada. D'autres, plus rares, sont rentrés au Liban, où ils ont fait face à la justice, accusés de collaboration avec Israël.

Tous les anciens de l'ALS en Israël ont de la famille au Liban, la plupart dans des villages à quelques kilomètres de la frontière.

Rares sont ceux qui acceptent d'être interviewés, craignant des représailles contre leurs proches, avec lesquels ils ne sont en contact que via des tierces personnes.

Maryam Younnes, 28 ans, étudiante en communication à l'université de Bar-Ilan, près de Tel-Aviv, avait cinq ans lorsqu'elle est arrivée en Israël avec ses parents.

«Gros coup au Hezbollah»

Lorsque son père, un ancien officier de l'ALS, est décédé il y a une dizaine d'années, il a pu être inhumé dans leur village de Debel à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau de Maalot-Tarshita, la petite localité israélienne où ils se sont installés.

Le reste de leur famille est resté à Debel et Beyrouth.

"Je suis très inquiète pour ma famille, pour mon village (...) J'espère qu'il y aura un moyen de les protéger" en cas d'escalade entre Israël et le Hezbollah, dit la jeune femme qui se définit comme "à moitié libanaise et à moitié israélienne".

Des inquiétudes partagées par Claude Ibrahim qui dit cependant espérer qu'en cas de guerre, Israël "finira" le Hezbollah et que ce sera la "dernière" guerre contre ce mouvement.

"La seule solution, c'est un gros coup au Hezbollah pour qu'il comprenne qu'il n'y a pas d'autre voie que de faire la paix", dit-il.

Il dit croire en la paix entre Israël et le Liban, deux pays, qui, selon lui, n'ont pas de "raison de principe" d'être en guerre.

Mais pour Asher Kaufman, professeur d'histoire spécialiste du Liban à l'université américaine Notre-Dame (Indiana), cette vision "d'une relation idéale entre les chrétiens libanais et les Israéliens, qui était à la base de l'invasion de 1982 (du Liban par Israël) s'est complètement effondrée".

Israël a cessé de "considérer le Liban comme la Suisse du Moyen-Orient" pour le voir comme "un bourbier violent avec lequel on ne veut pas avoir à faire".


La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa s'associent pour des travaux archéologiques

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
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  • L’accord stratégique prévoit notamment des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles
  • Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites

DUBAÏ: La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa vont collaborer à des travaux archéologiques sur deux sites préhistoriques.

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. Il témoigne de l’engagement de la commission à étendre son travail de terrain et ses prospections archéologiques à l’ensemble du Royaume ainsi qu’à renforcer ses partenariats scientifiques avec des universités et des centres spécialisés dans le monde entier.

L’accord stratégique prévoit des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles ainsi que l’attraction d’experts scientifiques de renom. Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites.

La signature, qui a eu lieu à Riyad, s’est déroulée en présence de Jasser al-Harbash, président de la Commission saoudienne du patrimoine, et de Fumio Iwai, ambassadeur du Japon en Arabie saoudite.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conditions climatiques extrêmes attendues aux EAU, le pays en état d’alerte

Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays
  • Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire

DUBAÏ: Des conditions climatiques extrêmes sont à nouveau attendues aux Émirats arabes unis (EAU). Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays.

L’Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes (NCM) a déclaré que des rafales qui peuvent atteindre 40 km/h risquent de s’abattre sur la région jeudi.

Bien que le NCM prévoie des conditions moins sévères qu’en avril, elle a averti les habitants qu’ils devaient s’attendre à des pluies et à des orages au cours des deux prochains jours. Des chutes de grêle pourraient se produire dans les régions de l’est et s’étendre à certaines régions de l’intérieur et de l’ouest.

Vendredi et samedi, la nébulosité devrait diminuer, avec la possibilité de pluies légères à moyennes qui pourraient être plus fortes dans certaines régions du sud et de l’est.

Les agences gouvernementales se coordonnent avec l’Équipe d’évaluation conjointe des conditions météorologiques et tropicales afin de suivre l’évolution de la situation, selon un communiqué du NCM.

Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire.

Le gouvernement de Dubaï a annoncé que toutes les écoles privées des EAU passeraient à l’enseignement à distance jeudi et vendredi par mesure de précaution.

Les autorités ont invité la population à faire preuve de prudence, à respecter les normes de sécurité et les lignes directrices, à s’abstenir de faire circuler des rumeurs et à ne se fier qu’aux sources d’information officielles.

Les EAU se remettent encore des tempêtes du mois dernier, qui ont provoqué de graves inondations, submergeant les rues et perturbant les vols à l’aéroport international de Dubaï.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Autorité saoudienne du tourisme organise son premier salon du voyage en Indonésie

L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
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  • Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023
  • L’exposition de l’Autorité saoudienne du tourisme à Jakarta se tiendra jusqu’au 5 mai

JAKARTA: L’Autorité saoudienne du tourisme (STA) a inauguré mercredi sa première exposition en Indonésie. L’objectif est de présenter les destinations de culture et d’aventure du Royaume aux visiteurs du plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Le secteur du tourisme est en plein essor depuis le lancement de la Vision 2030. Le Royaume se positionne en effet comme une destination et un marché touristique dynamique, diversifié et attirant tout au long de l’année, qui contribuera à hauteur de 10% au PIB d’ici à 2030.

Accueillis avec des dattes et du qahwa, le café arabe traditionnel, les Indonésiens se sont rendus en masse à l’exposition de la STA, inaugurée par Tawfiq al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de l’Omra, et par Alhasan Aldabbagh, président de la STA pour les marchés d’Asie-Pacifique, au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta.

«L’Arabie saoudite et l’Indonésie sont de bons pays qui entretiennent des relations sociales et économiques depuis très longtemps. Nous recevons et nous accueillons de nombreux voyageurs indonésiens qui se rendent à l’Omra et au Hajj», a précisé M. Aldabbagh à la presse.

«Nous voulons attirer encore plus d’Indonésiens, non seulement pour accomplir l’Omra, mais aussi pour découvrir d’autres endroits. [...] L’Indonésie est un marché spécial pour nous en raison de cette relation étroite.»

Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023, mais la plupart d’entre eux ont voyagé pour accomplir l’Omra et se sont concentrés sur les sites de pèlerinage. Les autorités saoudiennes espèrent donc qu’ils commenceront à explorer également la richesse de l’histoire et du patrimoine du pays.

M. Aldabbagh s’attendait à recevoir environ 10 000 visiteurs par jour à l’exposition de Jakarta, qui se tiendra jusqu’au 5 mai.

«Nous voulons que les gens découvrent toutes les attractions dont nous disposons en Arabie saoudite [...], qu’ils viennent en famille pour profiter du pays et le découvrir», a-t-il expliqué, donnant pour exemples Djeddah et AlUla.

 

Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)

 

Ville historique située sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah est, depuis le viie siècle, un port important pour les routes commerciales de l’océan Indien, et constitue la porte d’entrée des pèlerins musulmans à La Mecque.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Djeddah se caractérise par une tradition architecturale particulière influencée par les anciennes routes commerciales.

AlUla, autre site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, est une ancienne oasis au milieu du désert et l’un des berceaux culturels les plus importants de la péninsule Arabique.

Les anciens royaumes ont prospéré dans la vallée d’AlUla entre 800 et 100 avant J.-C. et ils ont été suivis par Hégra, une ville importante de la civilisation nabatéenne – premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Sa capitale, Pétra, est située dans l’actuelle Jordanie.

Le Salon du voyage saoudien, à Jakarta, a déjà suscité l’intérêt de visiteurs potentiels qui se sont dits étonnés par la variété des destinations qu’offre le Royaume.

«C’est une bonne chose pour nous d’obtenir davantage d’informations, car nous n’avons jamais connu cela auparavant; c’est rare. D’habitude, nous sommes informés par les agences de voyages, mais là, les informations viennent directement des autorités saoudiennes», a confié Yudi Prasetyo, un habitant de Jakarta.

Une autre visiteuse, Linda Wardani, explique qu’elle éprouve de la curiosité à l’idée d’explorer les sites anciens du Royaume, qu’elle ne connaissait jusqu’à présent que par les réseaux sociaux.

«Nous sommes curieux de découvrir AlUla, qui est vraiment magnifique», a-t-elle lancé. «Nous sommes encore plus curieux de découvrir d’autres destinations en Arabie saoudite, car, lorsqu’il s’agit de l’Omra, les destinations sont connues de tous. Par ailleurs, nous assistons à la croissance de l’Arabie saoudite et il y a d’autres sites touristiques à admirer.»

Halid Umar Bakadam, PDG de l’agence de voyages Dream Tour, a observé un intérêt croissant pour les voyages en Arabie saoudite qui ne sont pas liés à l’Omra. Son agence propose désormais des circuits étendus, qui permettent aux visiteurs de découvrir d’autres destinations dans le Royaume.

«Ils accueillent davantage de touristes», a-t-il précisé. «De nombreuses personnes manifestent de l’intérêt au sujet des nouvelles destinations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com