Après la Déclaration d’AlUla, le Golfe préoccupé par les questions de sécurité posées par l’Iran

Le ministre d’État aux Affaires étrangères des EAU, Anwar Gargash, s’exprime lors d’une conférence de presse à Khartoum, capitale du Soudan. (Fichier/AFP)
Le ministre d’État aux Affaires étrangères des EAU, Anwar Gargash, s’exprime lors d’une conférence de presse à Khartoum, capitale du Soudan. (Fichier/AFP)
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Publié le Jeudi 07 janvier 2021

Après la Déclaration d’AlUla, le Golfe préoccupé par les questions de sécurité posées par l’Iran

  • La Déclaration d'AlUla a été signée le 5 janvier lors du sommet du CCG réunissant des dirigeants du Golfe, dans la ville d’AlUla, située nord-ouest de l'Arabie saoudite
  • L’Arabie saoudite a accueilli le 41ᵉ sommet du CCG, présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane

DJEDDAH: Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (EAU), le Dr Anwar Gargash, a déclaré à Arab News que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) était «en accord total concernant toute menace contre sa sécurité» émanant de l'Iran.

Au cours d'une conférence de presse virtuelle jeudi, lors du 41ᵉ sommet du CCG à AlUla, où un accord a été signé pour améliorer les relations avec le Qatar, le ministre a cependant affirmé que certaines divergences persistaient sur la manière de traiter les principaux problèmes sécuritaires, au vu des relations récentes de Doha avec Téhéran.

Depuis 2017, le Qatar a renforcé ses relations avec l'Iran et la Turquie, ce que les autres quatre pays du Golfe ont considéré comme une atteinte à la sécurité régionale. Les relations  du Qatar avec l’Iran et la Turquie ont forcément préoccupé le quator et accru les tensions sur la question du soutien à des groupes islamistes, l’accueil d’extrémistes, ou l’ingérence dans les affaires intérieures.

Le ministre a déclaré que le point de vue des EAU sur l’Iran et la Turquie était identique, soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un problème concernant seulement le Golfe, mais que la question se posait plus largement au niveau arabe. Il a indiqué que la Turquie était l'un des plus grands partenaires commerciaux du Moyen-Orient, et devait respecter la souveraineté et les intérêts arabes.

«Nous comprenons que les considérations géostratégiques prendront du temps, et nous devons travailler ensemble sur ces questions. Je suis sûr qu'il y existe des perspectives concernant le Qatar», a-t-il expliqué. «Plus les pays du CCG se rapprocheront les uns des autres, plus ils se mettront d’accord sur les questions géostratégiques.»

Le ministre a également annoncé que le commerce, le transport et la reprise des relations diplomatiques complètes avec le Qatar auront lieu dans la semaine suivant la signature de la Déclaration d'AlUla. «La Déclaration est une étape importante dans la résolution d'une crise difficile et douloureuse au sein du CCG et du Golfe. Je suis heureux que cette crise touche à sa fin, mais son issue dépendra également de la transparence et de l'approche constructive que nous élaborons au fur et à mesure que nous avançons», a-t-il ajouté, précisant que la reprise du commerce, des transports, des investissements et des transactions financières sera plus facile à réaliser que certains autres défis, d’autant que «les mesures de renforcement de la confiance prendront du temps.»

«Une région plus stable et connectée était dans l’intérêt de tous» 

Le ministre a déclaré que la question de l'ouverture de l'espace aérien avait été abordée il y a quelques mois, et que l'Arabie saoudite déployait des efforts pour résoudre les problèmes les plus urgents, et trouver une solution avec l'aide des États-Unis et avec le soutien des EAU. Il a assuré que les quatre nations «partageaient cette situation commune et allaient y trouver une solution commune.»

Le ministre a souligné les efforts déployés par le Koweït et les États-Unis, notant que le différend avec le Qatar était une question en cours de règlement, car il s'agissait d'un problème «au sein de la famille» et qu'il était question de rétablir la confiance entre les deux États.

Anwar Gargash a affirmé que le CCG allait désormais «se réorganiser en interne» et améliorer la coordination sur les questions de sécurité, d’économie, de sciences, ajoutant: «Une région plus stable et connectée est dans l’intérêt de tous.»

Abordant la question de la chaîne d'information arabe étatique Al-Jazeera, le ministre a déclaré que le défi défendra de la perception de neutralité du gouvernement dans la période à venir, et qu'il s'agissait d'une question interne à laquelle les Qataris devaient faire face, mais qui dépendrait «des accords bilatéraux entre les États».  

Au sujet d'Israël, le ministre a affirmé qu'il espérait que le soutien des EAU et la signature des Accords d'Abraham modifieraient l’opinion dans la région: «Nous espérons changer la réalité dans la région», a-t-il affirmé, tout en soulignant que chaque pays était libre d’adopter une position souveraine concernant ces accords. 

«Ce n'est pas la première crise dans le CCG, mais c’est la plus grave, et il est dans notre intérêt de ne pas revenir à une crise, petite ou grande», a déclaré le ministre. Il a enfin rappelé  que «toute crise laissera derrière elle des problèmes de confiance», notant que la crise qui a commencé en 2017 servira d’expérience et poussera les membres du CCG à résoudre rapidement tout problème futur. «Nous voulons vraiment prendre un nouveau départ et saisir l’opportunité offerte par la Déclaration d’AlUla», a-t-il conclu. 

 

Cet article a été publié pour la première fois sur arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.