Avec le conflit à Gaza, la quête d’un État palestinien est à nouveau sur le devant de la scène

Les relations entre dirigeants israéliens et palestiniens n’ont pas toujours été acrimonieuses. (AFP)
Les relations entre dirigeants israéliens et palestiniens n’ont pas toujours été acrimonieuses. (AFP)
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Publié le Mardi 23 avril 2024

Avec le conflit à Gaza, la quête d’un État palestinien est à nouveau sur le devant de la scène

  • Le sort de l’État palestinien dépend également des actions du gouvernement israélien et des opinions d’une population divisée
  • La solution à deux États a été proposée pour résoudre le conflit israélo-palestinien pour la première fois en 1947, dans le cadre du plan de partage de la Palestine de l’ONU

LONDRES: L’offensive militaire israélienne à Gaza soulève des questions quant aux scénarios potentiels en matière de gouvernance et de sécurité d’après-guerre. Le consensus qui émerge – du moins pour le moment – semble être la nécessité de mettre en place une solution à deux États

Plusieurs obstacles entravent la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. L’un des écueils immédiats réside dans le fait que le rêve d’un État palestinien repose sur le bon vouloir des administrations en place en Israël et aux États-Unis. 

Les alliés, habituellement proches, sont apparus plus divisés que jamais depuis que l’abstention de Washington lors du vote du Conseil de sécurité de l’ONU du 25 mars a abouti à l’adoption d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat. 

Les relations se sont détériorées encore plus après que sept travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen ont été tués le 1er avril lors d’une série de frappes aériennes israéliennes alors qu’ils distribuaient de la nourriture dans la bande de Gaza, ce qui a entraîné des blâmes supplémentaires du côté de Washington. 

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Le président américain Bill Clinton (à gauche) assiste à l’entretien entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat (au centre) et le Premier ministre israélien Ehud Barak (à droite), le 11 juillet 2000. (AFP) 

Même avant ces événements, le gouvernement américain avait exprimé ouvertement son soutien à un État palestinien. Dans son discours sur l’état de l’Union le 8 mars, le président américain, Joe Biden, a clairement indiqué que «la seule vraie solution est une solution à deux États». 

Cependant, l’élection présidentielle prévue le 5 novembre s’annonce serrée pour Biden. S’il perd face à son rival républicain, Donald Trump – ardent partisan de la politique d’extrême droite d’Israël lors de son mandat présidentiel –, une solution à deux États semble peu probable. 

En effet, les discussions parmi les fidèles alliés de Trump suggèrent que l’ancien président pourrait être enclin à soutenir le déracinement une fois pour toutes des Palestiniens de Gaza, l’indication la plus frappante venant de son gendre et ancien conseiller pour le Moyen-Orient, Jared Kushner. 

À la question de savoir s’il s’attend à ce que Benjamin Netanyahou empêche les Gazaouis de revenir au cas où ils seraient expulsés en masse, Kushner a répondu en mars dernier à la Harvard Kennedy School: «Peut-être», avant d’ajouter: «Je ne suis pas sûr qu’il reste grand-chose de Gaza.» 

Le 5 mars, Trump a déclaré à Fox News qu’Israël devait «en finir avec le problème» à Gaza. Lorsqu’on lui demande son avis sur une solution à deux États, Trump élude la question et se contente de dire: «Cette horrible invasion n’aurait jamais eu lieu si j’avais été président.» 

Le 18 avril, au Conseil de sécurité de l’ONU, douze pays ont voté en faveur d’une résolution recommandant une adhésion palestinienne à part entière. Seuls les États-Unis ont voté contre, utilisant leur veto pour bloquer la résolution. 

Le projet de résolution appelait à recommander à l’Assemblée générale «que l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies», remplaçant ainsi le statut actuel d’«État observateur non membre» qu’il détient depuis 2012. 

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Des Palestiniens regardent de la fumée s’échapper lors de bombardements israéliens sur le marché de Firas, dans la ville de Gaza, le 11 avril 2024. (AFP) 

La majorité des 193 États membres de l’ONU – 137 selon un décompte palestinien – ont reconnu un État palestinien. 

Quelle que soit l’issue du projet de résolution, le sort de l’État palestinien dépend également des actions du gouvernement israélien et des opinions d’une population divisée. 

Les données d’un sondage mené par le Pew Research Center suggèrent que la diminution du soutien à la création de deux États en Israël est principalement due à la population arabe du pays. 

En 2013, environ 74% des Arabes israéliens soutiennent que deux États indépendants, l’un israélien et l’autre palestinien, pourraient coexister. Ce chiffre est tombé à 64% en 2014 avant de chuter à 41% en avril de l’année dernière. 

À l’inverse, la croyance en une coexistence pacifique parmi les Juifs israéliens a fluctué entre 46% et 37% au cours des dix dernières années, tombant à 32% avant les attentats du 7 octobre. 

en chiffres

  • 41% d’Arabes israéliens croient que la coexistence pacifique est possible, contre 74% en 2013. 

  • 32% de Juifs israéliens croient que la coexistence pacifique est possible, contre 46% en 2013. 

(Source: sondage mené par le Pew Research Center en septembre 2023) 

Mais, surtout, le soutien à un État israélien unique n’a jamais été majoritaire, avec environ 15% d’indécis. Cela suggère que les gens hésitent à soutenir cet État parce qu’ils ignorent à quoi un tel système ressemblerait dans la pratique. 

Cette évaluation reflète celle de Benjamin Case, chercheur postdoctoral à l’Arizona State University, qui signale que, dans un cadre adéquat, les Israéliens pourraient en venir à soutenir une solution à deux États. 

«L’opinion publique change en fonction des horizons de possibilités politiques», explique M. Case à Arab News. «Les Israéliens veulent le retour de leurs proches retenus en otages et exigent une sécurité garantie. Bien sûr, ils désirent ce que la plupart des gens souhaitent, à savoir une vie saine et prospère.» 

«Si une véritable solution qui apporte la paix et la sécurité est proposée, je pense que la plupart des Israéliens finiront par la soutenir.» 

 

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Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pose pour une photo avec le nouveau gouvernement palestinien, le 31 mars 2024 à Ramallah. (AFP) 

Il semble que les législateurs de Washington tentent de fournir un tel cadre. Le 20 mars, dix-neuf sénateurs démocrates ont lancé un appel public à Biden pour qu’il établisse un «cadre public et audacieux» en vue d’une solution à deux États une fois la guerre à Gaza terminée. 

Conscient des problèmes de sécurité persistants en Israël, l’appel suggérait un modèle basé sur un «État palestinien non militarisé». 

Il appelle à l’unification de Gaza et de la Cisjordanie sous le drapeau palestinien et affirme que ce pays nouvellement reconnu pourrait être gouverné par une «Autorité palestinienne revitalisée et réformée». 

Selon M. Case, il est certes important de reconnaître les préoccupations sécuritaires israéliennes dans la création d’un État palestinien, mais tout modèle devrait accorder une attention particulière aux droits des Palestiniens. 

Le chercheur souligne que les droits humains des Palestiniens «doivent passer avant les préférences des Israéliens», mais il précise que répondre à ces besoins avec un État palestinien est une «solution raisonnable à l’extrême violence en Israël et en Palestine». 

«Un État palestinien priverait probablement le Hamas de sa raison d’exister», souligne-t-il. «Le Hamas est né de conditions d’occupation prolongée et prospère grâce au conflit.» 

«Sa popularité parmi les Palestiniens vient moins de sa gouvernance que de sa résistance face à l’occupation dans une situation désespérée. Si la voie vers un État palestinien est tracée, le Hamas devra se réformer de manière significative ou il perdra le pouvoir.» 

Mouin Rabbani, coéditeur du magazine en ligne indépendant Jadaliyya et ancien analyste pour International Crisis Group fait part de ses préoccupations. En effet, malgré le soutien occidental croissant à une solution à deux États, le monde ne semble pas plus près d’atteindre cet objectif. 

 

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Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, rencontre le président palestinien, Mahmoud Abbas, dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 7 février 2024. (AFP) 

«Je ne pense pas qu’une solution à deux États soit plus proche qu’auparavant», affirme M. Rabbani à Arab News. «Avec le temps, elle semble de plus en plus difficile à mettre en place.» 

«Une solution à deux États est une question de volonté politique et non de points de non-retour artificiels. À cet égard, la volonté politique d’Israël et de ses partenaires occidentaux de mettre fin à l’occupation de 1967, sans laquelle il ne peut y avoir de solution à deux États, a été systématiquement inexistante.» 

Néanmoins, indique-t-il, «compte tenu des évolutions récentes», il était pertinent de poser «des questions connexes, mais non moins importantes» sur le désir d’une solution à deux États et sa durabilité à la lumière de ce qu’il décrit comme «le régime d’apartheid génocidaire et irrationnel qu’incarne Israël». 

Au sujet des positions des pays du monde arabe, il suggère qu’il y a un «déclin de l’adhésion» à une solution de paix avec Israël. 

Contestant la position de M. Rabbani, M. Case estime que la création d’un État palestinien est désormais plus proche de devenir une réalité qu’elle ne l’était le 6 octobre et que la «disproportion flagrante» de la réponse d’Israël à l’attaque terroriste du Hamas a joué un rôle important dans ce processus. 

«De manière ironique, si Israël avait fait preuve de retenue après l’attaque du 7 octobre, le contraire aurait très bien pu se produire», précise-t-il. 

«La brutalité de l’attaque du Hamas aurait probablement suscité une sympathie internationale sans précédent pour Israël, renforçant ainsi la politique d’occupation israélienne.» 

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Le président américain Bill Clinton (au centre) se tient entre le chef de l’OLP Yasser Arafat (à droite) et le Premier ministre israélien Yitzahk Rabin (à gauche), alors qu’ils se serrent la main pour la première fois, le 13 septembre 1993. (AFP) 

«Cependant, la réponse militaire israélienne, en particulier l’ampleur choquante des pertes civiles à Gaza ainsi que les remarques génocidaires faites par de nombreux responsables israéliens à l’encontre des Palestiniens ont inversé le retour de flamme, sensibilisant la communauté internationale aux injustices de l’occupation et générant un sentiment d’urgence pour trouver une solution durable.» 

La solution à deux États a été proposée pour résoudre le conflit israélo-palestinien pour la première fois en 1947 dans le cadre du plan de partage de la Palestine de l’ONU, à la fin du mandat britannique. 

Cependant, les conflits successifs, qui ont vu Israël étendre sa zone de contrôle, ont eu raison de cette initiative. 

Puis, en 1993, le gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) se sont mis d’accord sur un plan qui visait à mettre en place une solution à deux États dans le cadre des accords d’Oslo, ce qui a conduit à la création de l’Autorité palestinienne. 

Cet État palestinien aurait été basé sur les frontières établies après la guerre de 1967 et aurait eu Jérusalem-Est pour capitale. Cependant, ce processus a une fois de plus échoué face à l’opposition violente des militants d’extrême droite israéliens et palestiniens. 

Depuis, la croissance des colonies israéliennes en Cisjordanie, les attaques réciproques, l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne et les contrôles de sécurité toujours plus stricts imposés par Israël ont rendu la solution à deux États pratiquement irréalisable aux yeux de nombreuses personnes. 

Pour d’autres, elle reste la seule option réalisable. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Israël visé par des missiles iraniens après une quatrième nuit de frappes sur l'Iran

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
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  • L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive
  • La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés

JERUSALEM: L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait.

La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés.

Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.

A Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.

La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays.

Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol 

Israël a dit viser des "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est.

Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.

Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions.

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications.

Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

"Bruit terrible" 

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir.

Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

"Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays.

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".

"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam.

Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.

Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Appels à négocier 

Egalement dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième  ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre).

Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".

 


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com