L'Américain Paul Auster, auteur de la «Trilogie new-yorkaise», disparaît à l'âge de 77 ans

L'écrivain américain Paul Auster regarde à Lyon le 16 janvier 2018. Paul Auster, l'auteur américain prolifique dont les œuvres incluent « La trilogie new-yorkaise », est décédé des suites d'un cancer du poumon, a rapporté le New York Times le 30 avril 2024. (AFP)
L'écrivain américain Paul Auster regarde à Lyon le 16 janvier 2018. Paul Auster, l'auteur américain prolifique dont les œuvres incluent « La trilogie new-yorkaise », est décédé des suites d'un cancer du poumon, a rapporté le New York Times le 30 avril 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 mai 2024

L'Américain Paul Auster, auteur de la «Trilogie new-yorkaise», disparaît à l'âge de 77 ans

  • Né en 1947 dans l'Etat du New Jersey, Paul Auster est devenu une icône littéraire de New York. Auteur d'une trentaine de livres, il a été traduit dans plus de 40 langues
  • Ecrivain vénéré en France qu'il considère comme son "deuxième pays", il reçoit le Prix Médicis étranger pour le "Léviathan" en 1993

NEW YORK: Paul Auster, auteur américain prolifique de romans, poèmes et films propulsé sur la scène littéraire internationale par sa "Trilogie new-yorkaise", est mort de complications d'un cancer du poumon à l'âge de 77 ans, a annoncé une amie de la famille.

L'écrivain est décédé à son domicile de Brooklyn, à New York (Etats-Unis), a indiqué Jacki Lyden dans un email à l'AFP, après avoir informé le New York Times.

"Paul s'est éteint ce soir, chez lui, entouré de ses proches", a écrit mardi Mme Lyden.

Son épouse, l'écrivaine Siri Hustvedt, avait annoncé l'an dernier qu'il souffrait d'un cancer. Fin août, dans un long post poignant sur Instagram, accompagné de photos du couple jeune, elle indiquait que Paul Auster n'était pas sorti d'affaire, après avoir annoncé six mois auparavant, sur le même réseau social, le cancer de son époux soigné à New York.

"Nous n'avons pas encore passé le panneau +Vous quittez le Cancerland+ qui marque la frontière du pays", avait-elle dit.

Comparant le sort de son mari à celui "d'enfants malades", elle avait estimé que "Paul (avait) de nombreuses années derrière lui, son enfance, sa jeunesse, l'âge adulte" et qu'"il (était) aujourd'hui âgé."

Paul Auster, le maître du labyrinthe new-yorkais

Paul Auster, disparu à 77 ans après un cancer, est l'auteur de romans, poèmes et films, marqués par New York et des personnages désorientés qui embarquent le lecteur dans une quête existentielle vertigineuse.

Prix Médicis étranger pour le "Léviathan" en 1993, Paul Auster est un écrivain vénéré en France qu'il considère comme son "deuxième pays".

Sa "Trilogie new-yorkaise" parue en 1987, le propulse sur la scène littéraire internationale et l'associe définitivement à la mégapole qu'il n'aura de cesse de réinventer dans ses livres et ses films.

"Parfois New York est le centre de l'histoire, parfois elle n'en est que la périphérie. New York, ville où je vis et où j'écris, est une image qui vit dans ma réalité et dans mes fictions", racontait-il.

Dans "Cité de Verre", "Revenants" et "La Chambre dérobée" qui forment la "Trilogie", ses personnages partent à la recherche de leur identité à la manière de détectives dans le labyrinthe de Manhattan hérissé de gratte-ciels où tout n'est que reflets et faux semblants.

C'est à Newark , une banlieue new-yorkaise, que Paul Auster naît en 1947 de parents descendants de juifs ashkénazes. Très jeune, il est attiré par cette ville où il passe tous ses week-ends. Il s'y installe à 18 ans pour y étudier la littérature française, italienne et britannique à l'université de Columbia de 1965 à 1970.

Plus tard, il s'ancre à Brooklyn, quartier familial qu'il célèbre dans "Smoke" et sa suite "Brooklyn Boogie", deux films qu'il réalise avec Wayne Wang. "Smoke" obtient l'Ours d'argent à Berlin (1995).

Après ses études, il vit à Paris de 1971 à 1975. Il occupe une chambre de bonne, rencontre une prostituée qui lui récite du Baudelaire et manque de s'inscrire à l'institut des hautes études cinématographiques. Il écrit des scenarii pour films muets et traduit Breton, Mallarmé, Michaux et Dupin. Il perfectionne son français qu'il manie d'une voix éraillée par les cigarillos qu'il affectionne.

Grand brun hédoniste, aux cheveux peignés en arrière et aux yeux noirs cernés légèrement exorbités, il plaît aux femmes mais connaît plusieurs années d'errance professionnelle qu'il raconte dans "Le diable par la queue". "Unearth", son premier recueil de poèmes paraît aux Etats-Unis en 1974, mais faute de revenus suffisants, il enchaîne les petits boulots et embarque comme homme à tout faire sur un pétrolier.

L'héritage de son père mort en 1979 lui permet de se consacrer à l'écriture. Après un divorce d'avec l'écrivaine Lydia Davis dont il a un fils, il se marie en 1981 avec la romancière américaine, Siri Hustvedt. C'est le début d'une nouvelle vie.

Trompe l'oeil 

Il publie "L'invention de la solitude" (1982), un roman autobiographique où il tente de cerner la personnalité de son père, figure "invisible" qui inspirera ses personnages aux prises avec un double inquiétant. C'est le cas notamment dans "Moon Palace" (1990), roman initiatique d'un orphelin, qui lui apporte enfin la reconnaissance américaine.

Fin connaisseur des ficelles narratives, Paul Auster aime jouer avec le lecteur: anagrammes entre les noms, mises en abîme, récits fragmentés. "Leviathan", "Le livre des illusions" (2007) ou encore le phénoménal "4321" (2018), brouillent les frontières entre fiction et réalité. Au risque parfois d'être trop confus et de déplaire.

"Nous passons notre temps à imaginer des histoires. Nous vivons avec ça ... le réel et l'imaginaire ne font qu'un. Les pensées sont réelles, mêmes les pensées de choses imaginaires", explique l'un de ses personnages dans "Seul dans le noir".

Démocrate, il dénonce dans ce roman publié en 2009, les huit années Bush où l'Amérique de la guerre en Irak et du 11-Septembre, a basculé, dit-il, "dans un monde parallèle", à travers l'évocation d'une guerre civile imaginaire que se raconte un insomniaque dépressif.

Il renoue avec le récit autobiographique avec "Chroniques d'Hiver" (2013) et "Excursions dans la zone intérieure" (2014), décidé, "à l'hiver de sa vie", de reconstituer le puzzle de son existence à travers la description des mutations de son corps. "Je veux essayer de montrer, de faire ressentir ce que c'est qu'être vivant. La vie est à la fois merveilleuse et horrible et ma tâche est de capturer ces moments-là. Voilà ma mission d'écrivain. Rien de plus".

Reflets et faux-semblants 

Né en 1947 dans l'Etat du New Jersey, Paul Auster est devenu une icône littéraire de New York. Auteur d'une trentaine de livres, il a été traduit dans plus de 40 langues.

Plusieurs de ses romans creusent le thème du hasard et des coïncidences qui changent le destin de ses personnages.

Dans "Cité de Verre", "Revenants" et "La Chambre dérobée" qui forment la "Trilogie", ses personnages partent à la recherche de leur identité à la manière de détectives dans le labyrinthe de Manhattan hérissé de gratte-ciels où tout n'est que reflets et faux semblants.

Ce descendant de juifs ashkénazes a étudié à l'Université Columbia de New York les littératures française, italienne et britannique.

Après ses études, il vit à Paris de 1971 à 1975 et traduit des poètes français, mais il doit multiplier les emplois avant de pouvoir vivre de ses livres.

L'héritage de son père mort en 1979 lui permet de se consacrer à l'écriture.

Vénéré en France 

Il s'est fait connaître en 1982 avec "L'invention de la solitude", un roman autobiographique où il tente de cerner la personnalité de son père.

Le romancier perce en 1987 sur la scène internationale, notamment en Europe, avec sa "Trilogie new-yorkaise", un roman noir qui s'inspire du genre policier.

Également scénariste, Paul Auster a contribué au film "Smoke", qui dresse le portrait d'âmes perdues gravitant autour d'un débit de tabac de Brooklyn, et sa suite "Brooklyn Boogie", deux films qu'il réalise avec Wayne Wang.

Parmi ses autres œuvres à succès figurent notamment "Moon Palace", "Le Livre des illusions" et "Brooklyn Follies".

Ecrivain vénéré en France qu'il considère comme son "deuxième pays", il reçoit le Prix Médicis étranger pour le "Léviathan" en 1993.

Démocrate affiché, il a dénoncé dans l'un de ses livres, les années Bush.

En avril 2022, il avait perdu son fils Daniel Auster, 44 ans, qu'il avait eu avec l'écrivaine Lydia Davis, sa première épouse. Ce dernier était mort d'une "overdose accidentelle" à New York après avoir été inculpé d'homicide involontaire pour le décès fin 2021, également par overdose, de sa fille Ruby, âgée seulement de dix mois.

Malgré un cancer diagnostiqué la même année, il a achevé un dernier livre à la tonalité nostalgique, "Baumgartner", un "petit livre tendre et miraculeux", selon les mots de sa femme Siri Hustvedt.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com