Raids israéliens et combats meurtriers à Gaza, près de 450 000 déplacés à Rafah

Les chars israéliens se sont enfoncés plus profondément dans l'est de Rafah mardi, atteignant certains quartiers résidentiels de la ville frontalière du sud où plus d'un million de personnes s'étaient réfugiées, faisant craindre de nouvelles victimes civiles. (Reuters/Fichier)
Les chars israéliens se sont enfoncés plus profondément dans l'est de Rafah mardi, atteignant certains quartiers résidentiels de la ville frontalière du sud où plus d'un million de personnes s'étaient réfugiées, faisant craindre de nouvelles victimes civiles. (Reuters/Fichier)
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Publié le Mercredi 15 mai 2024

Raids israéliens et combats meurtriers à Gaza, près de 450 000 déplacés à Rafah

  • Dans le petit territoire palestinien assiégé et ravagé par les bombardements et les combats entre les soldats et le Hamas, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes
  • Alors qu'Israël fête mardi l'anniversaire de sa création, le pays est hanté cette année par l'absence des otages

RAFAH: Les bombardements israéliens incessants sur la bande de Gaza ont fait des dizaines de morts, a indiqué mardi le Hamas, à l'heure où près de 450.000 Palestiniens ont dû fuir des secteurs pilonnés de la ville de Rafah menacée d'une offensive d'envergure.

Au huitième mois de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien Hamas, les Israéliens commémorent de leur côté le 76e anniversaire de la création de leur Etat.

Dans le petit territoire palestinien assiégé et ravagé par les bombardements et les combats entre les soldats et le Hamas, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge, même si l'ONU affirme qu"il "n'y a pas d'endroit sûr à Gaza".

Avant l'aube mardi, des frappes ont visé différents secteurs de la bande de Gaza, y compris Rafah, ville de l'extrême sud du territoire où s'entassent des centaines de milliers de Palestiniens en grande majorité des déplacés, selon des témoins et des correspondants de l'AFP.

Gaza: l'UE exhorte Israël à «cesser immédiatement» son opération militaire à Rafah

L'Union européenne a exhorté mercredi Israël à "cesser immédiatement" son opération militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, sous peine de "mettre à rude épreuve" sa relation avec l'UE.

"L'Union européenne exhorte Israël à cesser immédiatement son opération militaire à Rafah", dont la poursuite "mettrait inévitablement à rude épreuve la relation de l'UE avec Israël", indique le communiqué du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

«Epuisées, affamées, apeurées»

Ces dernières 24 heures, au moins 82 Palestiniens ont péri, ce qui porte à 35.173 le bilan des morts, en majorité des civils, dans la bande de Gaza en un peu plus de sept mois de guerre, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas. La défense civile a dénombré au moins huit morts dans une frappe sur un immeuble à Nousseirat (centre).

Des combats acharnés ont lieu dans l'est de Rafah, située à la frontière sud d'Israël, où l'armée est entrée avec des chars le 7 mai.

Depuis, le point de passage de Rafah reste fermé, alors qu'il est crucial pour les convois transportant de l'aide à une population menacée de famine à Gaza selon l'ONU. L'Egypte, voisine de la bande de Gaza, et Israël se sont rejeté la responsabilité mardi du blocage de l'entrée de l'aide par Rafah.

Depuis que l'armée a ordonné aux civils de quitter les secteurs est à Rafah le 6 mai, "près de 450.000 personnes ont été déplacées de force", a indiqué l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Elles "sont épuisées, affamées, et constamment apeurées", selon l'agence.

Les bombardements israéliens ont aussi touché l'ouest de Rafah, ville survolée sans cesse par l'aviation, selon des témoins.

«Atterré»

"Les tirs d'obus et les raids aériens sont continus. C'est très effrayant. J'ai peur pour mes enfants", affirme à l'AFP Hadil Radwane, 32 ans, déplacée de Gaza dans l'ouest de Rafah.

"Nous avons fui le nord du territoire vers Rafah à cause des bombardements et maintenant nous avons préparé nos affaires pour fuir à nouveau, mais nous n'avons aucun endroit où aller", dit-elle.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est "atterré par l'intensification des activités militaires des Forces de défense israéliennes à Rafah et autour", selon un de ses porte-parole.

Dans le nord de la bande de Gaza, les Palestiniens ont été aussi sommés de quitter certaines zones après que les combats violents ont repris notamment à Jabaliya et Gaza-ville, où selon l'armée le Hamas tente de "reconstituer ses capacités militaires".

Après l'attaque sanglante du 7 octobre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré d'anéantir le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Pour ce faire, il est déterminé à lancer une opération d'envergure à Rafah où sont retranchés selon lui les derniers bataillons du Hamas, au grand dam de la communauté internationale inquiète pour la population civile.

Premier allié d'Israël, les Etats-Unis s'opposent à une telle opération.

"Si les efforts d'Israël (pour vaincre le Hamas) ne s'accompagnent pas d’un projet politique pour l'avenir de Gaza (et) l'avenir du peuple palestinien, les terroristes reviendront et Israël continuera d'être sous la menace", a déclaré à des journalistes le porte-parole du département d’Etat Vedant Patel.

L'attaque du 7 octobre menée par des commandos du Hamas infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

«Omri est là-bas»

En riposte, Israël a lancé des bombardements aériens et à l'artillerie intenses suivis d'une offensive terrestre qui ont ravagé la bande de Gaza.

Alors que l'aide humanitaire ne parvient plus aux habitants de Gaza depuis le 9 mai selon le Qatar, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé que le système de soins dans le territoire était sur le point de "s'effondrer" faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les ambulances.

La police israélienne a par ailleurs ouvert une enquête après que des activistes ont bloqué et vandalisé en Israël des camions d'aides destinées à Gaza. "Aucune aide ne devrait être acheminée avant que nos otages ne soient rentrés chez eux sains et saufs", a dit Hana Giat, l'une d'elles.

Alors qu'Israël fête mardi l'anniversaire de sa création, le pays est hanté cette année par l'absence des otages. "Nous sommes toujours là, mes filles sont toujours là, Israël est toujours là, mais ce n'est pas un vrai jour d'indépendance", lâche Lishay Lavi Miran, parce que son mari "Omri est là-bas", à Gaza.

La guerre à Gaza a des répercussions à la frontière entre Israël et le Liban, théâtre d'échanges de tirs quotidiens entre les forces israéliennes et le mouvement libanais Hezbollah, qui soutient le Hamas.

L'armée israélienne a annoncé mardi qu'un civil israélien avait été tué et cinq soldats blessés dans le nord d'Israël par une roquette tirée depuis le Liban.


L'Arabie saoudite condamne l'attentat d'Orebro

Des policiers montent la garde devant le centre d'enseignement Campus Risbergska à Orebro, en Suède, le 5 février 2025, au lendemain d'une fusillade qui a fait onze morts (AFP).
Des policiers montent la garde devant le centre d'enseignement Campus Risbergska à Orebro, en Suède, le 5 février 2025, au lendemain d'une fusillade qui a fait onze morts (AFP).
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  • Au moins 11 personnes sont mortes et de nombreuses autres ont été blessées lors d'une attaque dans le centre d'enseignement pour adultes Campus Risbergska à Orebro, dans le centre de la Suède, mardi
  • Dans un communiqué publié par le ministère saoudien des Affaires étrangères, le Royaume rejette et dénonce toutes les formes de violence

RIYAD: L'Arabie saoudite a condamné jeudi la fusillade meurtrière qui a fait plusieurs morts dans un centre d'enseignement d'Orebro, en Suède.

Au moins 11 personnes sont mortes et de nombreuses autres ont été blessées lors d'une attaque dans le centre d'enseignement pour adultes Risbergska à Orebro, dans le centre de la Suède, mardi.

Dans un communiqué publié par le ministère saoudien des Affaires étrangères, le Royaume rejette et dénonce toutes les formes de violence.

Par ailleurs, l'Arabie saoudite exprime sa solidarité et ses sincères condoléances aux familles des victimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Turquie commémore le «séisme du siècle» avec chagrin et colère

Cette photographie montre la porte du marché de l'art et de la culture d'Antakya (Hatay Art and Culture Bazaar) à Antakya le 29 janvier 2025. Aucun endroit n'a été plus touché qu'Antakya, où 90 % des bâtiments ont été détruits et où plus de 20 000 personnes ont trouvé la mort dans la ville et sa province, Hatay.  (AFP)
Cette photographie montre la porte du marché de l'art et de la culture d'Antakya (Hatay Art and Culture Bazaar) à Antakya le 29 janvier 2025. Aucun endroit n'a été plus touché qu'Antakya, où 90 % des bâtiments ont été détruits et où plus de 20 000 personnes ont trouvé la mort dans la ville et sa province, Hatay. (AFP)
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  • Des incidents ont éclaté dans Antakya, traditionnellement frondeuse, quand une foule qui voulait avancer vers le centre-ville a été bloquée par la police. Selon les médias locaux, trois personnes ont été arrêtées
  • "Vous nous envoyez du gaz, allez-vous aussi arroser nos morts?", a crié la foule en colère

ANTAKYA: La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023 qui a englouti près de 60.000 vies et dévasté des villes entières dans le sud-est du pays.

Dès 04H17 (01H17 GMT), l'heure exacte du séisme de magnitude 7,8 survenu il y a deux ans, des proches de victimes et des rescapés se sont rassemblés dans plusieurs villes meurtries, dont Adiyaman et Antakya, la vieille Antioche, pour se souvenir de ces terribles minutes qui ont emporté leur vie.

Le séisme, ressenti jusqu'en Egypte, avait fait s'écrouler des milliers d'immeubles, prenant au piège leurs habitants endormis.

"Deux ans ont passé mais c'est toujours la même émotion, nous la vivons comme au premier jour", confie à l'AFP Emine Albayrak, 25 ans, qui s'est jointe au rassemblement d'Antakya.

"Ça fait deux ans mais c'est comme si c'était hier. La vie continue, mais comment?", lâche Hümeysa Bagriyanik, 18 ans. "Je me sens étrangère dans ma propre ville, elle est rasée, je ne reconnais aucune des rues que j'emprunte".

Des incidents ont éclaté dans Antakya, traditionnellement frondeuse, quand une foule qui voulait avancer vers le centre-ville a été bloquée par la police. Selon les médias locaux, trois personnes ont été arrêtées.

"Vous nous envoyez du gaz, allez-vous aussi arroser nos morts?", a crié la foule en colère.

Dans la matinée, une messe a été dite devant les ruines de l'église orthodoxe d'Antakya, l'un des berceaux du christianisme.

"En colère" 

Depuis Adiyaman, le président Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié le séisme de 2023 de "catastrophe du siècle", a salué les "mémoires précieuses" des plus de 53.500 victimes du séisme en Turquie -- auxquelles s'ajoutent 6.000 morts côté syrien.

Alors que le gouvernement turc s'était retrouvé sous le feu des critiques face à la lenteur des secours dans certaines régions et aux images de survivants livrés à eux-mêmes, le chef de l'Etat a promis de ne "laisser aucun citoyen sans maison" d'ici la fin de l'année.

Pour l'heure, 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d'être tirées au sort pour pouvoir emménager dans des appartements construits par l'Etat.

Près de 201.500 nouveaux logements ont été livrés dans la vaste région affectée par le séisme, et plus de 220.000 autres doivent l'être encore cette année, a répété M. Erdogan.

Sema Genç, 34 ans, une rescapée de la province d'Hatay, fait partie des relogés, mais "partout où je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond", confie-t-elle à l'AFP. "Je me demande s'il s'effondrera et si je resterai coincée sous les décombres".

Unique survivante de sa famille, elle se dit toujours "en colère" contre l'entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s'est écroulé sur elle et ses proches.

À ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de "négligences" dans la construction des bâtiments, ont été condamnées à des peines de prison. Et 1.342 procès impliquant 1.850 prévenus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.

 "Promesses non tenues" 

Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition turque, avait dénoncé mercredi depuis Adiyaman "les promesses non tenues" de M. Erdogan, qui s'était engagé au printemps 2023, en pleine campagne présidentielle, à reconstruire plus de 300.000 logements en un an.

M. Özel a aussi évoqué les séismes à répétition en mer Egée, près de l'île grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d'ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.

Mardi, le ministre turc de l'Urbanisme, Murat Kurum, a lui mis en garde contre les conséquences d'un "Big One" à Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d'une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.

En 1999, une rupture sur cette faille avait provoqué un séisme de magnitude 7,4 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Vingt-six ans plus tard, nombre d'immeubles de la mégapole ne répondent toujours pas aux normes antisismiques.

"Istanbul n'aura pas la force de résister à un nouveau tremblement de terre" d'ampleur, a prévenu mardi le ministre turc, estimant que "des millions de nos frères et sœurs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s'effondrer".

 


«Des Syriens» parmi les victimes de la fusillade en Suède

"Des Syriens" se trouvent parmi les victimes de la fusillade qui a fait dix morts mardi à Örebro, dans le centre de la Suède, a indiqué l'ambassade de Syrie à Stockholm. (AFP)
"Des Syriens" se trouvent parmi les victimes de la fusillade qui a fait dix morts mardi à Örebro, dans le centre de la Suède, a indiqué l'ambassade de Syrie à Stockholm. (AFP)
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  • "L'ambassade de la République arabe syrienne dans le royaume de Suède (...) exprime ses condoléances et sa sympathie aux familles des victimes, dont des Syriens", a-t-elle écrit sur Facebook
  • "Plusieurs nationalités" figurent parmi les victimes de la fusillade qui a fait dix morts mardi à Örebro, dans le centre de la Suède, a indiqué jeudi à l'AFP une responsable de la police suédoise

STOCKHOLM: "Des Syriens" se trouvent parmi les victimes de la fusillade qui a fait dix morts mardi à Örebro, dans le centre de la Suède, a indiqué l'ambassade de Syrie à Stockholm.

"L'ambassade de la République arabe syrienne dans le royaume de Suède (...) exprime ses condoléances et sa sympathie aux familles des victimes, dont des Syriens", a-t-elle écrit sur Facebook.

"Plusieurs nationalités" parmi les victimes 

"Plusieurs nationalités" figurent parmi les victimes de la fusillade qui a fait dix morts mardi à Örebro, dans le centre de la Suède, a indiqué jeudi à l'AFP une responsable de la police suédoise.

Chargée de l'enquête, Anna Bergkvist a évoqué "plusieurs nationalités, différents sexes et âges" parmi les victimes.

La police suédoise a décrit jeudi les lieux sur lesquels une fusillade a fait dix morts deux jours plus tôt à Örebro (centre) comme une scène d'"enfer".

Les policiers dépêchés dans le centre de formation pour adultes où a eu lieu la fusillade mardi ont évoqué "ce qui pourrait être décrit comme un enfer: des morts, des cris et de la fumée", a déclaré un responsable de la police, Lars Wirén, lors d'une conférence de presse.