La CPI ne se laissera pas influencer par les «Goliath» de ce monde, promet son procureur

Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. (Photo, AFP)
Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 mai 2024

La CPI ne se laissera pas influencer par les «Goliath» de ce monde, promet son procureur

  • Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d'action face à l'offensive israélienne à Gaza
  • La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine

NATIONS UNIES : Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a assuré mardi qu'il ne se laisserait pas "influencer" par les "Goliath" de ce monde, en référence aux menaces le visant dans des dossiers liés à la guerre en Ukraine et à Gaza.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU portant sur son enquête sur les crimes de guerre en Libye, Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d'action face à l'offensive israélienne à Gaza.

"On peut se demander si l'efficacité de la CPI dans ce dossier n'est pas affectée par un projet de loi (...) visant à sanctionner les responsables de la CPI impliqués dans des enquêtes contre les Etats-Unis ou ses alliés",  a lancé l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, en référence à des informations rapportées par la presse sur un projet en ce sens d'élus au Congrès américains.

"Je veux le rassurer, (...) nous ne nous laisserons pas influencer, que ce soit par des mandats d'arrêt de la Russie contre moi ou des membres élus de la Cour, ou par n'importe quel élu d'une autre juridiction", a répondu Karim Kahn, évoquant des "menaces" personnelles et contre son bureau pour les forcer à "arrêter".

La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour son rôle dans la déportation d'enfants en Ukraine.

Début mai, la CPI avait déjà lancé une mise en garde aux "individus qui (la) menacent de représailles", elle ou son personnel, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une "atteinte à l'administration de la justice".

Elle s'exprimait suite à des informations selon lesquelles la Cour s'apprêtait à délivrer des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien -dont pourrait faire partie le Premier ministre Benjamin Netanyahu- en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza en riposte à l'attaque du Hamas.

"Nous avons un devoir de nous battre pour la justice, de nous battre pour les victimes", a insisté Karim Khan mardi devant les membres du Conseil de sécurité.

"Je suis bien conscient qu'il y a des Goliath dans cette salle. Des Goliath avec du pouvoir, de l'influence", mais "nous avons la loi", a-t-il ajouté, assurant qu'il ferait son travail "avec intégrité et indépendance".

 

 


La CPI «condamne» les sanctions américaines et s'engage à «continuer à rendre justice»

La Cour pénale internationale (CPI) a condamné vendredi la décision du président américain Donald Trump de sanctionner la juridiction et s'est engagée à continuer de rendre justice dans le monde. (AFP)
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné vendredi la décision du président américain Donald Trump de sanctionner la juridiction et s'est engagée à continuer de rendre justice dans le monde. (AFP)
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  • "La CPI condamne la publication par les Etats-Unis d'un décret visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial", a déclaré la CPI dans un communiqué
  • Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée d'avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et notre proche allié Israël", qui s'en est "félicité" vendredi

LA HAYE: La Cour pénale internationale (CPI) a condamné vendredi la décision du président américain Donald Trump de sanctionner la juridiction et s'est engagée à continuer de rendre justice dans le monde.

"La CPI condamne la publication par les Etats-Unis d'un décret visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial", a déclaré la CPI dans un communiqué.

"La Cour soutient fermement son personnel et s'engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d'atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie", a ajouté la CPI.

Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée d'avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et notre proche allié Israël", qui s'en est "félicité" vendredi.

Le texte, diffusé jeudi par la Maison Blanche, interdit l'entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu'aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d'enquête de la CPI.

Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes.

"Nous appelons nos 125 États parties, la société civile et toutes les nations du monde à s'unir pour la justice et les droits humains fondamentaux", a poursuivi la CPI.


Les pays critiquant le plan de Trump pour la bande de Gaza devraient eux-mêmes s'impliquer, dit Rubio

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré jeudi que les pays qui critiquent le plan du président Donald Trump sur la bande de Gaza devraient s'impliquer et faire eux-mêmes des propositions pour aider ce territoire palestinien. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré jeudi que les pays qui critiquent le plan du président Donald Trump sur la bande de Gaza devraient s'impliquer et faire eux-mêmes des propositions pour aider ce territoire palestinien. (AFP)
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  • Les pays arabes et les dirigeants palestiniens ont fait part de leur vive opposition à la suggestion de M. Trump de déloger les deux millions d'habitants de la bande de Gaza après la guerre dévastatrice
  • Le chef de la diplomatie américaine a de nouveau insisté sur le fait que M. Trump proposait de reconstruire ce territoire, qui est actuellement "inhabitable"

SAINT-DOMINGUE: Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré jeudi que les pays qui critiquent le plan du président Donald Trump sur la bande de Gaza devraient s'impliquer et faire eux-mêmes des propositions pour aider ce territoire palestinien.

"Il y a des pays dans la région qui expriment beaucoup d'inquiétudes", a relevé M. Rubio devant la presse en République dominicaine. "Nous les encourageons" à s'impliquer et à "apporter une solution et une réponse à ce problème".

Les pays arabes et les dirigeants palestiniens ont fait part de leur vive opposition à la suggestion de M. Trump de déloger les deux millions d'habitants de la bande de Gaza après la guerre dévastatrice.

Le chef de la diplomatie américaine a de nouveau insisté sur le fait que M. Trump proposait de reconstruire ce territoire, qui est actuellement "inhabitable".

Il a affirmé que les remarques controversées de Donald Trump visaient en partie à encourager d'autres pays qui "ont la capacité économique et technologique" à participer à la reconstruction.

"Le président Trump a proposé de participer à cette solution (...). Si d'autres pays sont prêts à intervenir et à le faire eux-mêmes, ce sera formidable, mais personne ne semble se précipiter pour le faire", a ajouté M. Rubio.

Donald Trump a émis mardi l'idée d'une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et répété que sa population pouvait être déplacée vers l'Egypte et la Jordanie voisines - qui ont catégoriquement rejeté cette option - après une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.


Trump affirme que Gaza sera «remis» aux Etats-Unis par Israël

Donald Trump avait provoqué une commotion internationale en annonçant mardi, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Washington, qu'il prévoyait une "prise de contrôle à long terme" de la bande de Gaza par les Etats-Unis. (AFP)
Donald Trump avait provoqué une commotion internationale en annonçant mardi, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Washington, qu'il prévoyait une "prise de contrôle à long terme" de la bande de Gaza par les Etats-Unis. (AFP)
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  • Le républicain a précisé que "la bande de Gaza serait remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats", ajoutant que, d'ici là, les Palestiniens "auraient déjà été réinstallés dans des communautés bien plus sûres et plus belles"
  • "Les Etats-Unis, en travaillant avec de formidables équipes de développement immobilier du monde entier, commenceraient à construire ce qui serait l'un des projets immobiliers les plus beaux et les plus spectaculaires du genre sur toute la planète"

WASHINGTON: Donald Trump a déclaré jeudi qu'"aucun soldat américain ne serait nécessaire" pour mettre en oeuvre sa proposition de prendre le contrôle de la bande de Gaza, puisque cette dernière sera "remise" aux Etats-Unis par Israël une fois la guerre finie.

"Il n'y aura besoin d'aucun soldat américain ! La stabilité régnera dans la région !!!", a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.

Le républicain a précisé que "la bande de Gaza serait remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats", ajoutant que, d'ici là, les Palestiniens "auraient déjà été réinstallés dans des communautés bien plus sûres et plus belles, avec des maisons neuves et modernes dans la région".

"Les Etats-Unis, en travaillant avec de formidables équipes de développement immobilier du monde entier, commenceraient à construire ce qui serait l'un des projets immobiliers les plus beaux et les plus spectaculaires du genre sur toute la planète", a-t-il encore assuré.

Donald Trump avait provoqué une commotion internationale en annonçant mardi, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Washington, qu'il prévoyait une "prise de contrôle à long terme" de la bande de Gaza par les Etats-Unis.

"Nous allons faire du bon boulot. Nous en prendrons possession", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, en donnant peu de détails sur la manière dont les Etats-Unis pourraient déloger plus de deux millions de Palestiniens et contrôler ce territoire dévasté par la guerre.

Il n'a pas non plus précisé où exactement les Palestiniens seraient relogés, ni qui habiterait à terme la bande de Gaza.

Son administration a toutefois semblé faire marche arrière sur cette proposition mercredi, après avoir essuyé une vague de critiques de la part des Palestiniens, des gouvernements arabes et des dirigeants du monde entier.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a assuré que la proposition de Donald Trump n'était pas "hostile", tandis que la Maison Blanche a répété que le président ne s'était pas "engagé" à la présence de troupes américaines à Gaza.

Dans la foulée des propos de Donald Trump, Israël a dit jeudi lancer des préparatifs en vue d'un départ de la bande de Gaza des habitants "qui le souhaitent".