Les Palestiniens fuient Rafah, le Hamas est à Gaza « pour durer » dit son chef

La population menacée de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, est de nouveau sur les routes à la recherche d'un nouveau refuge, même si "il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza", selon l'ONU. (AFP).
La population menacée de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, est de nouveau sur les routes à la recherche d'un nouveau refuge, même si "il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza", selon l'ONU. (AFP).
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Publié le Jeudi 16 mai 2024

Les Palestiniens fuient Rafah, le Hamas est à Gaza « pour durer » dit son chef

  • Les dirigeants de la Ligue arabe se retrouvent jeudi à Manama, à Bahreïn, pour un sommet dominé par la guerre à Gaza
  • Ils s'étaient déjà réunis en novembre en Arabie saoudite et avaient condamné l'offensive d'Israël, tout en s'abstenant d'énoncer contre lui des mesures économiques et politiques punitives

RAFAH: L'armée israélienne poursuit ses opérations dans le nord de la bande de Gaza et dans certains secteurs de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza menacée d'une offensive israélienne d'envergure contre le mouvement islamiste palestinien Hamas qui est "là pour durer" selon son chef.

Les dirigeants de la Ligue arabe se retrouvent jeudi à Manama, à Bahreïn, pour un sommet dominé par la guerre à Gaza. Ils s'étaient déjà réunis en novembre en Arabie saoudite et avaient condamné l'offensive d'Israël, tout en s'abstenant d'énoncer contre lui des mesures économiques et politiques punitives.

Mercredi, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 que Benjamin Netanyahu a promis d'anéantir, était "là pour durer" et qu'il déciderait avec d'autres factions palestiniennes de la gouvernance à Gaza après la guerre avec Israël.

Ismaïl Haniyeh a ajouté que l'issue des pourparlers sur un cessez-le-feu était incertaine car Israël "insiste pour occuper le point de passage de Rafah et amplifier son agression" dans le territoire palestinien.

La population menacée de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, est de nouveau sur les routes à la recherche d'un nouveau refuge, même si "il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza", selon l'ONU.

 

Des «  tirs amis » à l'origine de la mort de cinq soldats israéliens mercredi dans la bande de Gaza

L'armée israélienne a annoncé jeudi que des "tirs amis" étaient à l'origine de la mort de cinq soldats mercredi dans le nord de la bande de Gaza.

Interrogé par l'AFP sur des informations de médias faisant mention de l'événement, un porte-parole militaire l'a confirmé sans donner davantage de détails.

Quatre Palestiniens ont été tués jeudi matin dans un bombardement israélien qui a visé leur domicile, dans le centre de Rafah, a indiqué l'hôpital de cette ville située à la lisière sud du petit territoire palestinien, où sont retranchés les derniers bataillons du Hamas selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

M. Netanyahu est déterminé à lancer une offensive terrestre d'envergure à Rafah. Inquiets pour la population civile, les Etats-Unis, comme une grande partie de la communauté internationale, sont opposés à une telle offensive dans cette ville située à la frontière égyptienne, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

L'Afrique du Sud doit demander jeudi à la plus haute juridiction de l'ONU d'enjoindre Israël de cesser son incursion à Rafah, une opération qu'elle a qualifiée de "génocidaire" menaçant la "survie même des Palestiniens" en tant que groupe. Israël, qui récuse les accusations sud-africaines, y répondra vendredi.

Dans un arrêt en janvier, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait ordonné à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mais la cour n'était pas allée jusqu'à ordonner un cessez-le-feu.

« Désaccord » avec Washington

M. Netanyahu estime, lui, que "la catastrophe humanitaire" à Rafah a été évitée par Israël, affirmant que "près d'un demi-million de personnes avaient évacué la zone des combats" dans cette ville où l'armée israélienne mène des opérations militaires depuis le 7 mai.

"Dans la bande de Gaza, 600.000 personnes ont fui Rafah depuis l'intensification des opérations militaires", a déploré de son côté l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Lors d'une interview à la chaîne américaine CNBC, le Premier ministre israélien a reconnu un "désaccord" avec Washington sur Rafah. "Mais nous devons faire ce que nous avons à faire", a-t-il déclaré.

L'Union européenne a de son côté exhorté Israël à "cesser immédiatement" son opération à Rafah, sous peine de "mettre à rude épreuve" sa relation avec l'UE.

Combats « intenses »

Des journalistes de l'AFP et des témoins ont fait état mercredi de frappes aériennes, de bombardements à l'artillerie et de combats dans la nuit et en matinée à Rafah, Jabalia (nord) et dans le quartier de Zeitoun, dans la ville septentrionale de Gaza.

Le Hamas a fait état d'affrontements avec les forces israéliennes à Jabalia. L'armée israélienne a aussi fait état de combats "intenses" dans cette ville, disant y avoir tué "un grand nombre de terroristes".

Des combats ont lieu aussi dans des "secteurs spécifiques" de l'est de Rafah, où l'armée a indiqué avoir mené une opération contre un centre d'entraînement du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'UE.

L'attaque du Hamas menée dans le sud d'Israël le 7 octobre a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une vaste offensive qui a ravagé la bande de Gaza. Au huitième mois de la guerre, 35.233 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans le nord de la Cisjordanie occupée théâtre d'une flambée de violences depuis deux ans, à Tulkarem, trois personnes ont été tuées par l'armée israélienne, ont annoncé tôt jeudi les autorités palestiniennes.

A Jérusalem-Est, un individu a tenté en vain d'attaquer au couteau un agent de la police aux frontières avant d'être "neutralisé" par les forces de l'ordre israéliennes, a rapporté tôt jeudi la police israélienne sur X. Aucun policier n'a été blessé, selon la même source.

L'après-guerre reste incertaine à Gaza. Si M. Netanyahu ne veut pas en parler "tant que le Hamas n'est pas détruit", son ministre de la Défense Yoav Gallant, s'est dit opposé à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et a appelé à une alternative palestinienne au Hamas.

Aide bloquée

Entrée dans le secteur de Rafah avec des chars le 7 mai, l'armée israélienne est toujours déployée du côté palestinien du point de passage avec l'Egypte, crucial pour faire entrer le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures et à la logistique humanitaire.

Plus rien n'entre depuis par Rafah, l'Egypte et Israël se renvoyant la responsabilité. L'aide humanitaire est également bloquée au principal point de passage avec Israël, Kerem Shalom.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé "à la réouverture immédiate" du point de passage de Rafah.

Le Royaume-Uni a annoncé mercredi le départ de Chypre d'une première cargaison de près de 100 tonnes d'aide humanitaire par la mer pour Gaza où elle devrait être déchargée sur un port artificiel construit par l'armée américaine et bientôt opérationnel.

D'autres "centaines de tonnes" d'aide humanitaire sont prêtes à être acheminées vers Gaza, une fois le port ouvert, selon Brad Cooper, du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).


Gaza : la Défense civile fait état d'intenses bombardements israéliens dans le nord

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  • L'armée israélienne a mené d'intenses bombardements sur le nord de la bande de Gaza.
  • L'armée israélienne a indiqué mercredi poursuivre ses opérations dans la bande de Gaza, affirmant avoir tué 20 combattants palestiniens et démantelé un entrepôt d'armes dans le secteur de Jabalia.

TERRITOIRES OCCUPES : L'armée israélienne a mené d'intenses bombardements sur le nord de la bande de Gaza, où elle poursuit des opérations au sol, a affirmé mercredi la Défense civile du territoire, l'agence onusienne pour les Palestiniens affirmant qu'au moins 400.000 personnes y sont prises au piège.

Ces opérations en cours, visant notamment Jabalia, ont fait "un grand nombre" de morts, a affirmé Ahmad al-Kahlout, directeur de la Défense civile du nord de Gaza, selon lequel le décompte des victimes est entravé par les hostilités.

L'armée a aussi fermé des routes, empêchant l'acheminement d'aide humanitaire, a-t-il dit.

Dimanche, l'armée israélienne a annoncé encercler la zone de Jabalia, et appelé à de nouvelles évacuations du secteur mardi, disant que le Hamas cherchait à y reconstituer ses capacités, un an après le début de la guerre menée par Israël contre le mouvement islamiste palestinien.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé mercredi avoir pris en charge trois morts et 15 blessés dans l'école al-Rafaï à Jabalia, abritant des déplacés.

"Les bombardements s'intensifient, visant les civils et leurs maisons, provoquant peur et terreur parmi les habitants", a décrit M. Kahlout.

"Un siège continu a été mis en place pour le quatrième jour consécutif, sans qu'aucun approvisionnement n'entre dans le gouvernorat de Gaza Nord", a-t-il dit.

De leur côté, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, multiplient les communiqués affirmant viser des soldats israéliens dans la zone.

- "Beaucoup de blessés" -

L'armée israélienne a indiqué mercredi poursuivre ses opérations dans la bande de Gaza, affirmant avoir tué 20 combattants palestiniens et démantelé un entrepôt d'armes dans le secteur de Jabalia.

"Nord de Gaza: l'enfer sans fin", a commenté sur X le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, selon lequel beaucoup des quelque 400.000 personnes "prises au piège" dans la zone refusent d'en partir, car "aucun endroit n'est sûr à Gaza".

Au moins six enfants blessés ont été évacués vers l'hôpital Friends of the Patient à Gaza-ville, selon un de ses responsables, Hicham Abou Aoun.

Amal Nasr, une habitante de Jabalia, raconte que sa fille Dana et son mari Rami ont été blessés par des balles israéliennes alors qu'ils fuyaient la zone.

Depuis l'hôpital Al-Ahli de Gaza-ville, sa fille décrit "beaucoup de blessés dans les rues de Jabalia".

La Défense civile, a ajouté M. Kahlout, a reçu des appels à l'aide de différents secteurs, sans que son personnel puisse y accéder.

L'Unrwa a indiqué avoir dû interrompre ses services, et notamment évacuer sept écoles qu'elle gère, abritant des déplacés, face à "l'intensification des opérations militaires" dans la zone.

"La situation est extrêmement difficile à l'hôpital Kamal Adwan" de Jabalia, avertit son porte-parole, Hakim Wissam al-Sakani, faisant état de bombardements et tirs "visant l'établissement et ses abords" et d'une situation sanitaire "catastrophique".

Mardi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait appelé la communauté internationale à fournir du carburant aux hôpitaux, menacés de mise à l'arrêt.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages tués en captivité.

L'offensive militaire d'Israël a fait 42.010 morts à Gaza, la plupart des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du territoire, dont les données sont jugées fiables par l'ONU.


Rencontre au Caire entre le Hamas et le Fatah pour discuter de la situation à Gaza

Yehya Sinwar, chef du Hamas, s'adresse aux médias. (Fichier/Reuters)
Yehya Sinwar, chef du Hamas, s'adresse aux médias. (Fichier/Reuters)
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  • Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mercredi qu'une réunion avec le parti rival du Fatah, basé en Cisjordanie occupée, était en cours au Caire pour discuter de la guerre dans la bande de Gaza.
  • le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne, menée par le Fatah qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, et le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

DOHA : Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mercredi qu'une réunion avec le parti rival du Fatah, basé en Cisjordanie occupée, était en cours au Caire pour discuter de la guerre dans la bande de Gaza avec Israël et des efforts d'unité nationale.

"Une réunion vient de commencer dans la capitale égyptienne, Le Caire, entre les délégations du Hamas (...) et du Fatah", a-t-il indiqué dans un communiqué, en ajoutant que la rencontre visait à "discuter de l'agression contre la bande de Gaza, des développements politiques et sur le terrain, et de l'unification (...) des rangs" palestiniens.

Le Hamas, soutenu par l'Iran, et le Fatah, dirigé par Mahmoud Abbas, sont rivaux depuis des décennies et se sont affrontés en 2007.

Depuis, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne, menée par le Fatah qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, et le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

En juillet, le Hamas avait annoncé avoir signé à Pékin un accord d'"unité nationale" avec d'autres organisations palestiniennes, dont le Fatah.


Combats en cours avec les forces israéliennes dans le sud du Liban, selon le Hezbollah.

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  • Le mouvement avait annoncé dans la matinée que ses combattants avaient fait détonner "un engin explosif sur une force de l'ennemi israélien" et engagé "le combat alors qu'elle tentait de s'infiltrer" à Blida, dans le sud-est du Liban.
  • Outre les opérations au sol, l'armée israélienne mène chaque jour depuis le 23 septembre des frappes aériennes sur le sud et l'est du Liban et sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

BEYROUTH : Le Hezbollah a fait état mercredi en début d'après-midi de combats en cours avec des soldats israéliens dans le sud du Liban, après avoir dit repousser plusieurs incursions israéliennes.

Le mouvement avait annoncé dans la matinée que ses combattants avaient fait détonner "un engin explosif sur une force de l'ennemi israélien" et engagé "le combat alors qu'elle tentait de s'infiltrer" à Blida, dans le sud-est du Liban.

Il a également rapporté avoir tiré "des obus" sur des soldats israéliens qui "tentaient d'avancer (...) vers la zone frontalière de Labouneh", dans le sud-ouest et de Maiss al-Jebel, dans le sud-est.

"Les combats se poursuivent", ajoute un communiqué du Hezbollah.

Le mouvement assure également avoir bombardé une zone du nord d'Israël.

Depuis que l'armée israélienne a lancé le 30 septembre ses opérations terrestres dans le sud du Liban, dont elle s'était retirée en 2000 après 22 ans d'occupation, le mouvement pro-iranien affirme régulièrement repousser des incursions.

Mardi, il a dit avoir repoussé des soldats israéliens "infiltrés" près d'une position des Casques bleus alors que 10.000 soldats de la force de maintien de la paix de l'ONU (Finul) sont déployés le long de la ligne bleue qui marque la frontière entre les deux pays.

Outre les opérations au sol, l'armée israélienne mène chaque jour depuis le 23 septembre des frappes aériennes sur le sud et l'est du Liban et sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Ces opérations ont fait près de 1.200 morts à travers le Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.