Unanime et l’architecture de santé à l’internationale

Unanime est spécialisé dans les bâtiments techniques et tout ce qui concerne le système de soins de santé: centres de recherche, laboratoires, production, et logistique. (Photo: fournie)
Unanime est spécialisé dans les bâtiments techniques et tout ce qui concerne le système de soins de santé: centres de recherche, laboratoires, production, et logistique. (Photo: fournie)
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Publié le Mardi 28 mai 2024

Unanime et l’architecture de santé à l’internationale

  • Créée à Lyon en 1994, la société Unanime Architectes s'est installée à Paris en 2001 avant d’établir son premier bureau dans les pays du Golfe, à Bahreïn, en 2011
  • «Habituellement, les hôpitaux sont connus pour être les projets les plus longs à exécuter et nous avons pu le faire en très peu de temps», se félicite M. Sfeir

DUBAÏ: Unanime se lance dans l’architecture de santé à l’international. Le groupe pluridisciplinaire français, doté de quatre filiales dédiées à l’architecture, à l’architecture d’intérieur, à la santé et aux travaux, développe une branche santé intitulée «UNHI».

«Nous nous déployons à l’international principalement à travers nos initiatives santé pilotées par l’agence de Bahreïn. L’entité joue un rôle clé dans la promotion et le développement de nos projets de santé à l’étranger», confie Pierre Sfeir, associé.


UNHI permet d’exploiter les compétences du groupe en termes de programmes médicaux et d’architecture à portée internationale. Unanime mobilise la transversalité de ces ressources et la complémentarité de ces expertises à cette fin.

UNHI entame des projets ambitieux, des infrastructures médicales de pointe dans différents cadres culturels, ainsi que des réalisations dans les pays du Golfe centrées sur le bien-être humain et l’expérience utilisateur, tout en relevant les défis liés aux réglementations locales.

Créée à Lyon en 1994, la société Unanime Architectes s'est installée à Paris en 2001 avant d’établir son premier bureau dans les pays du Golfe, à Bahreïn, en 2011.

«Nous avons ajouté un bureau dans la région des Alpes et à Tunis, et bientôt un autre à Riyad, pour faire face à une demande croissante de projet et des spécialités et l'expertise que nous offrons en tant que cabinet d'architecture», explique Pierre Sfeir.

Unanime travaille avec des acteurs locaux, notamment Neom, en Arabie saoudite.

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Le projet de santé de NEOM a été conçu en un mois et livré en six mois. (Photo: fournie)

«Nous avons livré le projet de Neom et d'autres programmes sont en cours à Riyad. Nous avons l’intention d’ouvrir un bureau à Riyad avec environ 15 à 20 architectes et ingénieurs», précise-t-il.

Le projet de santé de Neom a été conçu en un mois et livré en six mois.

«Habituellement, les hôpitaux sont connus pour être les projets les plus longs à exécuter et nous avons pu le faire en très peu de temps», se félicite M. Sfeir.

Spécialité

  • Unanime est spécialisé dans les bâtiments techniques et tout ce qui concerne le système de soins de santé: centres de recherche, laboratoires, production, et logistique.
  • Le Groupe mène des études de projet, de la planification stratégique et médicale, des équipements, des consultations, et une «approche à 360°» qui garantit le succès des projets.

Unanime a mené un projet en cardiologie de pointe, intégrant l'intelligence artificielle (IA) et la robotique, pour le Prince Sultan Cardiac Excellence Center à Riyad. Il comprend la gestion des bâtiments et l’offre de services qui accompagnent les traitements cardiologiques.

«Aujourd'hui, nous introduisons l’IA dans un secteur qui a besoin d'être amélioré: la santé et le bien-être. L'avenir est à l’IA. Le fait de disposer de ces technologies dans la région fera du centre de cardiologie à Riyad l'un des meilleurs d'Asie et du Moyen-Orient», déclare le directeur d’Unanime.

Riyad offre aux architectes des quatre coins du monde l’opportunité de réaliser des projets architecturaux dans différents secteurs: santé, commerce de détail et éducation, entre autres.

«Nous avons la chance d'être à Riyad, car il y a un changement dans la stratégie de l'Arabie saoudite en général, et de Riyad en particulier, pour devenir la ville la plus avancée de la région, voire du monde», confie M. Sfeir.

«L'environnement est favorable aux affaires, les projets sont très intéressants et motivants pour nous, architectes, parce qu'ils nous donnent l'occasion d'être créatifs, innovants et d'apporter quelque chose de nouveau sur les marchés , ce qui peut être perçu comme une percée dans certains domaines de l'architecture, en particulier en termes d’IA», ajoute-t-il.

La Vision 2030 du Royaume passe par le développement des divers secteurs tels que la santé, l’éducation et la recherche, qui sont essentiels pour l’essor de la ville et le bien être des communautés.

«Il est important d'établir un très bon système de centres de recherche, d'universités, de personnes formées pour mener ce changement que le Royaume entreprend», confie M. Sfeir à Arab News en français.

Unanime participe régulièrement aux conférences qui réunissent des architectes français et saoudiens.

«Je pense que ce qu'il faut, maintenant, c'est mettre sur papier tous les accords, toutes les discussions, et avoir une stratégie pour rendre la coopération entre la France en particulier, et le savoir-faire européen en général, plus accessible aux populations locales et à la communauté», souligne-t-il.

Dans cette optique d’expansion de son activité dans les pays du Golfe, Unanime et Rougerie+Tangram ont été sélectionnés pour concevoir le centre de recherche en biologie marine de Jubail, en Arabie saoudite.

La province du nord-est du pays abritera le Marine Applied Research Center, qui a pour vocation d'accueillir, de sauver et de réhabiliter les animaux. Il nécessite une architecture de pointe et la mise en œuvre des nouvelles technologies.

Les architectes français Unanime et Rougerie+Tangram ont uni leurs efforts pour la conception du projet, apportant des décennies d'expérience et de savoir-faire français.

En France, les projets phares du groupe comprennent le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), livré en 2023.

«Nous disposons d'une bibliothèque génomique de plus d’1 million d'échantillons. Elle est stockée de manière très spécifique, ce qui permet aux chercheurs de mener des études et des recherches, de faire des avancées pour la guérison de certains types de cancers», explique Pierre Sfeir.

L’objectif est d’accueillir des chercheurs du monde entier pour échanger et apporter des solutions, pour développer de nouvelles technologies et pour mettre au point les soins de santé et les traitements de demain.

Situé au biodistrict de Lyon Gerland, siège de l’industrie pharmaceutique, le concept du bâtiment favorise les échanges et la circulation des 300 chercheurs sur place.

«Du point de vue architectural, il s'agit d'un bâtiment technologique et durable. Nous avons une technologie de biomimétisme, sur les façades des cours intérieures et sur la façade extérieure, qui n'a pas besoin d'électricité et qui apporte de l'ombre au bâtiment sans rien coûter en termes d’électricité», ajoute-t-il.

«Nous nous efforçons de rendre l'hôpital plus convivial, plus accueillant. Nous devrions être en mesure de mettre les gens à l'aise, psychologiquement prêts à recevoir le traitement physique, qui devrait commencer par là. C'est ainsi que nos bâtiments sont construits, que nos espaces sont pensés pour aider les gens à démarrer leur stratégie de traitement dès qu'ils franchissent la porte de l'hôpital», confie Pierre Sfeir à Arab News en français.


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.