Pour Netanyahu, le plan présenté par Biden pour Gaza est «  incomplet »

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Publié le Lundi 03 juin 2024

Pour Netanyahu, le plan présenté par Biden pour Gaza est «  incomplet »

  • "La proposition présentée par le président Biden est incomplète", a déclaré ce porte-parole, David Mencer, citant des propos de M. Netanyahu
  • Lundi, les partenaires d'extrême droite de la coalition gouvernementale de M. Netanyahu, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont tous les deux durement critiqué cette proposition

JERUSALEM: Un porte-parole du gouvernement israélien a affirmé lundi que le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, jugeait "incomplet" le plan présenté par le président américain, Joe Biden, pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération d'otages.

"La proposition présentée par le président Biden est incomplète", a déclaré ce porte-parole, David Mencer, citant des propos de M. Netanyahu.

Le Premier ministre a également estimé que "la guerre cesserait dans le but de récupérer les otages" avant de nouvelles discussions sur la manière de parvenir à l'objectif de guerre qui est d'éliminer le Hamas, a-t-il ajouté.

"Les allégations selon lesquelles nous avons accepté un cessez-le-feu sans que nos conditions soient respectées sont incorrectes", a déclaré pour sa part M. Netanyahu, cité dans un communiqué séparé envoyé par son bureau.

Vendredi, le président américain avait évoqué un plan en trois étapes, présenté comme une initiative israélienne, qui mettrait fin aux combats, libérerait tous les otages et déboucherait sur le lancement de la reconstruction de la bande de Gaza, près de 8 mois après le début de la guerre entre le Hamas et l'armée israélienne.

Lundi, les partenaires d'extrême droite de la coalition gouvernementale de M. Netanyahu, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont tous les deux durement critiqué cette proposition.

M. Ben Gvir a assuré que la proposition présentée par M. Biden signifierait que la guerre se termine "sans atteindre l'objectif que le cabinet avait clairement fixé: la destruction du Hamas".

Si M. Netanyahu signait un "accord irresponsable", M. Ben Gvir a déclaré que son parti "briserait le gouvernement".

"Si par malheur le gouvernement décide d'adopter cette proposition de capitulation, nous n'aurons rien à faire avec cela", a asséné pour sa part M. Smotrich.

"Nous agirons pour remplacer ces dirigeants défaillants par une nouvelle direction", a-t-il poursuivi.

 

L'armée israélienne annonce la mort de quatre otages à Gaza

L'armée israélienne a annoncé lundi la mort de quatre otages israéliens détenus depuis le 7 octobre par le Hamas à Gaza, y compris Nadav Popplewell, dont le décès avait été annoncé plus tôt par le kibboutz Nirim.

L'armée a "informé les familles de Chaïm Peri, Yoram Metzger, Amiram Cooper et Nadav Popplewell" de la mort de ces quatre otages enlevés lors de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël et emmenés dans la bande de Gaza voisine, indique un communiqué de l'armée, en précisant que leurs corps étaient toujours aux mains du mouvement islamiste palestinien.

"Nous estimons que les quatre (otages) ont été tués alors qu'ils étaient ensemble dans une zone de (la ville de) Khan Younès lors de notre opération là-bas contre le Hamas", a précisé lors d'un point de presse le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne.

"La peine immense qui accompagne cette nouvelle douloureuse devrait secouer tout citoyen de l'Etat d'Israël", écrit le Forum des familles d'otages, dans un communiqué, alors que la pression s'intensifie sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour parvenir à un accord en vue de la libération d'otages.

Ces familles ont réclamé le retour des retour, appelant le gouvernement israélien à "envoyer une délégation de négociateurs ce soir".

Trois de ces otages annoncés morts ce lundi, Amiram Cooper, 84 ans, Yoram Metzger, 80 ans et Chaïm Peri, 80 ans, étaient originaires du Kibboutz de Nir Oz, où ils avaient été enlevés le 7 octobre.

La femme d'Amiram Cooper ainsi que celle de Yoram Metzger avaient été capturées avec leurs époux.

Nurit Cooper avait été libérée après 17 jours de détention aux mains du Hamas, tandis que Tamar Metzger avait, elle, été relâchée lors de la trêve entre Israël et le Hamas fin novembre.

En décembre, le Hamas avait diffusé une vidéo montrant les trois otages originaires du kibboutz de Nir Oz, en vie, demandant leur libération.

Environ 75 personnes ont été capturées au kibboutz Nir Oz, lors de l'attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre.

Nadav Popplewell, citoyen israélo-britannique, avait lui été enlevé dans le kibboutz de Nirim. Sa mère, capturée avec lui, avait été relâchée fin novembre mais son grand frère Roï avait été tué le jour de l'attaque.

De son côté, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a déclaré que le gouvernement israélien ne pouvait "ignorer l'important discours de M. Biden".

Il a rappelé qu'il s'engageait à soutenir M. Netanyahu pour parvenir à un accord sur les otages si ses alliés d'extrême droite quittaient le gouvernement.

Les négociations menées par l'entremise des Etats-Unis, de l'Egypte et du Qatar piétinent depuis l'instauration d'une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de dizaines d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël et une augmentation des livraisons d'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée.

Le Hezbollah, allié libanais du Hamas, échange régulièrement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre.

Lundi, M. Smotrich a déclaré que l'armée israélienne devrait envahir le Liban et repousser "des centaines de milliers de Libanais" de la zone frontalière entre les deux pays.

Il a ajouté qu'Israël devrait établir une "bande de sécurité" dans le sud du Liban, comme il l'a fait pendant 15 ans avant de retirer ses troupes en 2000, notamment en lançant "une invasion terrestre, en occupant le territoire et en éloignant les terroristes du Hezbollah et les centaines de milliers de Libanais parmi lesquels le Hezbollah se cache de l'autre côté du fleuve Litani", à environ 30 kilomètres de la frontière surveillée par les Nations unies.


Gaza : « La souffrance doit cesser », dit la cheffe de la diplomatie européenne en Israël

Cette photo diffusée par le ministère égyptien des Affaires étrangères montre le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (R) recevant la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Kaja Kallas au siège du ministère des Affaires étrangères dans le palais Tahrir au centre du Caire, le 23 mars 2025. (Photo du ministère égyptien des Affaires étrangères / AFP)
Cette photo diffusée par le ministère égyptien des Affaires étrangères montre le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty (R) recevant la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Kaja Kallas au siège du ministère des Affaires étrangères dans le palais Tahrir au centre du Caire, le 23 mars 2025. (Photo du ministère égyptien des Affaires étrangères / AFP)
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  • « La souffrance doit cesser », a déclaré dimanche soir la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à son arrivée en Israël.
  • « Israël a le droit de se défendre, mais doit respecter la vie des civils et le droit humanitaire. Les menaces d'annexion de certaines parties de Gaza sont inacceptables », a-t-elle déclaré.

JERUSALEM : « La souffrance doit cesser », a déclaré dimanche soir la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à son arrivée en Israël. Elle va y réclamer un « retour immédiat » à l'accord de cessez-le-feu pour stopper la « destruction de Gaza ».

« L'offensive militaire d'Israël a causé d'effroyables pertes en vies humaines. Tant que cette guerre se poursuivra, les deux parties seront perdantes », a-t-elle souligné, avant de rencontrer successivement les dirigeants israéliens et palestiniens lundi.

« Israël a le droit de se défendre, mais doit respecter la vie des civils et le droit humanitaire. Les menaces d'annexion de certaines parties de Gaza sont inacceptables », a-t-elle déclaré.

« Lors de mes entretiens avec les dirigeants israéliens et palestiniens, j'insisterai sur l'urgence des négociations. Tous les otages doivent être libérés immédiatement. La souffrance doit cesser. La destruction de Gaza ne fait qu'alimenter la radicalisation », a-t-elle ajouté.

La responsable diplomatique de l'Union européenne doit rencontrer lundi le président israélien Isaac Herzog, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, ainsi que le chef de l'opposition Yair Lapid.

Elle se rendra également dans les territoires palestiniens pour s'entretenir avec le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre Mohammad Mustafa.

Les relations avec Israël divisent profondément les pays de l'Union européenne depuis la guerre dans la bande de Gaza. Certains pays mettent en avant le droit d'Israël à se défendre, tandis que d'autres insistent sur la fin des combats et le droit des Palestiniens à un État.

Dimanche, Kaja Kallas était en Égypte pour échanger sur le plan arabe de reconstruction de Gaza.

« Gaza appartient aux Palestiniens. Lorsque cette guerre prendra fin, Gaza devra être reconstruite le plus rapidement possible, et le plan soutenu par les Arabes propose un moyen réaliste d'y parvenir", a-t-elle estimé.

L'initiative arabe est une réponse au plan du président américain Donald Trump qui prévoit de prendre le contrôle du territoire palestinien et d'en expulser ses habitants.

Préparé par l'Égypte, ce plan prévoit de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, sans déplacer ses 2,4 millions d'habitants.

Ce plan met de facto à l'écart le Hamas et prévoit le retour de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le mouvement islamiste.

L'armée israélienne a entamé dimanche une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tout en poursuivant ses opérations dans le nord, cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu avec le Hamas.


Gaza : frappe israélienne contre un hôpital, un responsable du Hamas tué

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  • Une frappe aérienne israélienne a touché dimanche l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, tuant un responsable du Hamas selon l'armée israélienne et le mouvement islamiste
  • Cette nouvelle offensive d'Israël intervient cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu avec le Hamas palestinien

GAZA: Une frappe aérienne israélienne a touché dimanche l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, tuant un responsable du Hamas selon l'armée israélienne et le mouvement islamiste.

Cette nouvelle offensive d'Israël intervient cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu avec le Hamas palestinien.

Le Hamas a indiqué dans un communiqué que la frappe avait tué Ismaïl Barhoum, un membre de son bureau politique.

Il était soigné à l'hôpital Nasser "après avoir été grièvement blessé lors d'une frappe aérienne sur son domicile à Khan Younès mardi", quand l'armée israélienne avait lancé des frappes intenses sur le territoire après deux mois de trêve, a précisé à l'AFP une source au sein du Hamas.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé dans un communiqué que la cible de la frappe était Ismaïl Barhoum.

L'armée israélienne a pour part dit avoir mené une "frappe de précision sur un terroriste clé du Hamas qui opérait au sein du complexe" hospitalier. Le mouvement islamiste palestinien "exploite les infrastructures civiles en mettant en danger la population de Gaza", a-t-elle affirmé.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, la frappe a fait deux morts, dont un jeune homme de 16 ans qui avait été opéré vendredi, et plusieurs blessés "dont du personnel médical touché à des degrés divers".

Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars, au moins 673 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas.

"La souffrance doit cesser", a dit la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dimanche soir à son arrivée en Israël, où elle va réclamer un "retour immédiat" à l'accord de cessez-le-feu pour stopper la "destruction de Gaza".

"L'offensive militaire d'Israël a causé d'effroyables pertes en vies humaines. Tant que cette guerre se poursuivra, les deux parties seront perdantes", a-t-elle souligné, avant de rencontrer successivement les dirigeants israéliens et palestiniens lundi.

Sur des affichettes larguées par drone à Rafah dans le sud de Gaza, l'armée israélienne a lancé un appel à évacuer le quartier de Tel al-Sultan, avant de l'encercler et d'y frapper selon elle "des organisations terroristes".

Emmenant quelques affaires, des familles palestiniennes, plusieurs fois déplacées par la guerre, ont été contraintes de nouveau à fuir la ville, à pied ou à bord de charrettes tirées par des ânes.

"Ils ont tiré sur nous toute la nuit et nous ont ordonné de partir au matin. Puis ils nous ont tiré dessus dans la rue", raconte Aïda Abou Shahir, une déplacée, en fuyant Rafah.

"J'ai perdu la trace de ma fille, de son mari et de leurs enfants dans la rue, et je ne sais plus où ils sont. Que Dieu ait pitié de nous", s'exclame-t-elle.

Plus de 50.000 morts selon le Hamas 

L'armée israélienne a tué samedi un autre haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, avec sa femme à Khan Younès.

Depuis le 18 mars, quatre membres du bureau politique du mouvement ont été tués.

Après des semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve, Israël a rompu celle-ci le 18 mars avec des bombardements massifs sur Gaza suivis d'opérations terrestres, afin de forcer le mouvement palestinien à rendre les 58 otages israéliens qu'il détient encore.

L'accord de trêve arraché par les médiateurs après des mois de tractations difficiles était entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l'armée israélienne.

L'offensive de représailles lancée par Israël a fait au total 50.021 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.

Du côté israélien, l'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Pour faire pression sur le Hamas, Israël avait coupé l'entrée de l'aide humanitaire le 2 mars, puis cessé de fournir en électricité la principale station de dessalement d'eau, aggravant une situation déjà catastrophique pour les quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza.

"Soutien américain sans faille" 

Dimanche, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a "exprimé le soutien sans faille des Etats-Unis à Israël et sa politique", lors d'un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon le bureau de ce dernier.

Le ministère israélien de la Défense a annoncé la création d'une administration dédiée au "départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers", après des déclarations du président américain Donald Trump qui a dit souhaiter le départ volontaire des Palestiniens du territoire.

Sur le front nord, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes dans le sud du Liban voisin, où elle a affirmé avoir tué un membre du Hezbollah libanais.

La veille, Israël a mené des raids intenses contre des cibles du mouvement pro-iranien en riposte à l'interception de roquettes tirées depuis le Liban. Le Hezbollah a nié sa responsabilité dans ces tirs. L'Iran a condamné les frappes israéliennes.

Cette escalade est la plus violente depuis le début, le 27 novembre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, un allié du Hamas.

"Les gens ont peur que la situation n'empire davantage", a déclaré Qassem Istanbouli, un habitant de Tyr dans le sud du Liban.

 


Les États-Unis et l'Ukraine ont tenu des pourparlers « productifs » à Riyad, annonce le ministre ukrainien de la Défense

Des responsables ukrainiens et américains ont entamé dimanche en Arabie saoudite des discussions sur des propositions visant à protéger les installations énergétiques et les infrastructures essentielles (Photo d'archives).
Des responsables ukrainiens et américains ont entamé dimanche en Arabie saoudite des discussions sur des propositions visant à protéger les installations énergétiques et les infrastructures essentielles (Photo d'archives).
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  • Le ministre ukrainien de la Défense a déclaré que les pourparlers visent à se rapprocher d’une « paix juste »
  • L'envoyé américain est optimiste et a affirmé que le président russe Poutine « veut la paix »; le Kremlin a mis en garde contre des « négociations difficiles »

RIYAD : La dernière série de discussions entre les responsables ukrainiens et américains à Riyad sur la désescalade de la guerre avec la Russie a été « productive et ciblée », a déclaré dimanche le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov.

« Nous avons terminé notre réunion avec l'équipe américaine. La discussion a été productive et ciblée - nous avons abordé des points clés, notamment dans le secteur de l'énergie », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux, ajoutant que l'Ukraine s'efforçait de faire de son objectif d'une « paix juste et durable » une « réalité ».

Les discussions de dimanche se sont concentrées sur des propositions visant à sauvegarder les installations énergétiques et les infrastructures essentielles, a déclaré le ministre ukrainien de la Défense, dans le cadre d'une stimulation diplomatique du président américain Donald Trump visant à mettre fin à trois années de guerre.

La réunion, qui a précédé les discussions de lundi entre les délégations américaine et russe, a eu lieu alors que l'envoyé spécial américain Steve Witkoff a exprimé son optimisme quant aux possibilités de mettre fin au conflit le plus meurtrier qu'ait connu l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

"J'ai le sentiment que (le président russe Vladimir Poutine) veut la paix", a affirmé M. Witkoff à Fox News dimanche.

"Je pense qu'en Arabie saoudite, lundi, de vrais progrès seront réalisés, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu sur les navires de la mer Noire entre les deux pays. Et à partir de là, vous tournerez naturellement vers un véritable cessez-le-feu des tirs", a-t-il précisé. 

Par ailleurs, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Mike Waltz, a déclaré dimanche que les États-Unis discutaient d'une série de mesures de confiance visant à mettre fin à la guerre, y compris de l'avenir des enfants ukrainiens emmenés en Russie.

Un long chemin vers la paix

Les discussions entre les États-Unis et la Russie devaient avoir lieu lundi, les médias d'État russes ayant indiqué que la délégation de Moscou était arrivée à Riyad dimanche.

Toutefois, le Kremlin a minimisé dimanche les attentes d'une résolution rapide, affirmant que les discussions ne faisaient que commencer et mettant en garde contre des "négociations difficiles" et un long chemin vers la paix.

"Nous ne sommes qu'au début de ce chemin", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la télévision publique russe.

Il a ajouté que de nombreuses questions demeuraient sans réponse concernant la manière dont un éventuel cessez-le-feu pourrait être mis en œuvre.

Bien que les deux parties aient proposé des plans différents pour des cessez-le-feu temporaires, les attaques se sont poursuivies sans relâche. Une frappe russe sur la capitale ukrainienne a tué trois civils dans la nuit, tandis que des drones ukrainiens ont tué deux personnes en Russie, ont indiqué des responsables dimanche.

Initialement prévus pour se dérouler simultanément afin de permettre la navette diplomatique - les États-Unis faisant le va-et-vient entre les délégations -, les pourparlers sur une trêve partielle se déroulent désormais l'un après l'autre.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté l'appel conjoint américano-ukrainien en faveur d'une pause totale et immédiate de 30 jours, proposant à la place un arrêt des attaques uniquement sur les installations énergétiques.

"Des négociations difficiles nous attendent", a déclaré M. Peskov dans l'interview publiée sur les réseaux sociaux.

M. Peskov a déclaré que l'objectif "principal" des discussions avec les États-Unis serait la reprise éventuelle de l'accord sur les céréales de la mer Noire de 2022, qui garantissait la sécurité de la navigation pour les exportations agricoles ukrainiennes via la mer Noire.

"Lundi, nous avons l'intention de discuter principalement de l'accord du président Poutine sur la reprise de l'initiative dite de la mer Noire, et nos négociateurs seront prêts à discuter des nuances autour de ce problème", a déclaré M. Peskov.

Moscou s'est retiré de l'accord - négocié par la Turquie et les Nations unies - en 2023, accusant l'Occident de ne pas respecter ses engagements d'assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d'engrais.

M. Peskov a également expliqué dimanche que "le potentiel de coopération mutuellement bénéfique dans un large éventail de domaines entre nos pays ne peut être surestimé".

"Nous pouvons être en désaccord sur certains points, mais cela ne signifie pas que nous devrions nous priver d'avantages mutuels", a-t-il ajouté.

Zelensky exhorte les alliés à faire pression sur la Russie

À la veille des négociations, les deux parties ont lancé de nouvelles attaques de drones.

Les autorités ukrainiennes ont déclaré qu'une attaque de drone russe avait tué trois civils à Kiev, dont une fillette de cinq ans et son père.

Les frappes mortelles sur la ville bien protégée sont plus rares qu'ailleurs dans le pays.

L'armée de l'air ukrainienne a déclaré que la Russie avait lancé 147 drones sur le pays lors de ce dernier tir de barrage.

La Russie a déclaré avoir repoussé près de 60 drones ukrainiens au cours de la nuit.

Les autorités ont indiqué qu'un homme avait été tué dans la région de Rostov, dans le sud de la Russie, lorsque sa voiture a été incendiée par la chute de débris de drones, et qu'une femme avait été tuée dans la région frontalière de Belgorod, également à la suite d'une attaque de drones.

L'armée ukrainienne, quant à elle, a déclaré avoir capturé un petit village dans la région de Lougansk, dans l'est du pays, un rare succès sur le champ de bataille pour les forces en difficulté de Kiev.

Dans un discours prononcé dans la soirée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que "la Russie est la seule à faire traîner cette guerre en longueur".

"Peu importe ce dont nous parlons avec nos partenaires, nous devons pousser M. Poutine à donner un véritable ordre d'arrêter les frappes : celui qui a apporté cette guerre doit l'enlever", a-t-il averti.

M. Zelensky a exhorté les alliés de son pays à exercer de nouvelles pressions sur la Russie.

"De nouvelles décisions et de nouvelles pressions sur Moscou sont nécessaires pour mettre fin à ces frappes et à cette guerre", a-t-il écrit sur les médias sociaux dimanche.