Reprise partielle des vols commerciaux vers la Nouvelle-Calédonie, des blocages perdurent

Des manifestants regardent un convoi de véhicules franchir des barrages routiers accompagnés par des agents des forces de l'ordre s'éloigner sur la RT1 au Col de la Pirogue à Paita, dans le territoire français du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie, le 4 juin 2024 (Photo, AFP).
Des manifestants regardent un convoi de véhicules franchir des barrages routiers accompagnés par des agents des forces de l'ordre s'éloigner sur la RT1 au Col de la Pirogue à Paita, dans le territoire français du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie, le 4 juin 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 juin 2024

Reprise partielle des vols commerciaux vers la Nouvelle-Calédonie, des blocages perdurent

  • L'aérogare n'étant toujours pas accessible depuis le sud de la Nouvelle-Calédonie, un pont aérien sera mis en place
  • Parmi les difficultés, sont cités le couvre-feu en vigueur au moins jusqu'au 10 juin et la situation sur la route RT1 allant de Nouméa

NOUMÉA: Les vols commerciaux depuis et vers l'aéroport international de La Tontouta, en Nouvelle-Calédonie, vont reprendre partiellement à partir de mercredi, illustrant le lent retour au calme sur l'archipel français du Pacifique sud malgré la persistance de nombreux points de blocage des indépendantistes.

"À partir de demain, mercredi 5 juin, Aircalin reprendra de façon progressive une partie de ses vols commerciaux longs et moyens courriers", a annoncé mardi la compagnie aérienne locale, information confirmée à l'AFP par la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie, gestionnaire de la plateforme.

Cette "reprise partielle" concerne un "programme de vols allégé qui restera en vigueur jusqu'au retour à une situation normale", précise toutefois Aircalin.

Parmi les difficultés, sont cités le couvre-feu en vigueur au moins jusqu'au 10 juin et la situation sur la route RT1 allant de Nouméa, la principale ville du territoire, à l'aéroport, qui a été l'un des principaux points chauds des émeutes et reste difficilement praticable.

L'aérogare n'étant toujours pas accessible depuis le sud de la Nouvelle-Calédonie, un pont aérien sera mis en place pour transporter les passagers et leurs bagages entre La Tontouta et l'aérodrome de Magenta, situé dans le quartier du même nom à Nouméa, précise la compagnie aérienne.

La situation sur le territoire océanien, en proie depuis le 13 mai à sa plus grave crise depuis les années 1980, s'est améliorée depuis la fin du mois de mai mais de nombreux barrages continuent de parsemer le territoire. Les autorités en démontent chaque jour. Certains sont ensuite reconstitués dans la foulée, ralentissant le retour à la normale.

Les émeutes, déclenchées par le vote à Paris d'une réforme du corps électoral accusée par les indépendantistes de marginaliser la population autochtone kanak, ont conduit à la mort de sept personnes dont deux gendarmes, et au blocage de nombreuses voies sur la grande île.

Bouche d'égout piégée

L'aéroport international de Nouméa est fermé depuis le début des émeutes. Les premiers vols concernés mercredi par la reprise du trafic sont un vol en provenance de Papeete via Nandi, aux Fidji, et un vol à destination de Brisbane (Australie) en soirée.

Au col de la Pirogue, sur la route menant de Nouméa à l'aéroport situé 50 kilomètres au nord de la ville, des militants indépendantistes ont replacé des barrages lundi à l'endroit où deux hommes ont été blessés dans un échange de coups de feu avec la gendarmerie, intimant aux automobilistes de faire demi-tour, a constaté une journaliste de l'AFP.

Mardi, un long convoi de gendarmes s'est déplacé pour escorter les opérations de déblaiement mais ceux-ci étaient à peine partis que les militants replaçaient pierres, branches et débris de tôle en travers de la route.

Témoignage des conditions sécuritaires toujours précaires, un gendarme a été blessé "au niveau des jambes" en tombant dans une "bouche d'égout piégée" à Dumbéa, près de Nouméa, a annoncé mercredi le procureur de la République sur le territoire, Yves Dupas.

Le gendarme est tombé en marchant sur des branchages placés "par dessus afin de masquer l'ouverture" de la bouche d'égout, qui avait été retirée, a-t-il indiqué: "D'une profondeur de 1m20, des ferrailles à béton de 2mm de diamètre ont été positionnées au fond à la verticale pour créer des pieux".

Au total, 191 gendarmes et policiers ont été blessés "depuis le début des troubles à l'ordre public", a rappelé le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie dans son point quotidien sur la situation dans l'archipel.

Sur le plan politique, les responsables du parti non-indépendantiste modéré Calédonie ensemble ont estimé mardi qu'Emmanuel Macron devait "acter officiellement la fin de la procédure du projet de réforme constitutionnelle" du corps électoral, indispensable selon eux pour mettre fin aux troubles.

Il s'agit d'un "préalable" alors que "l'Etat ne parvient pas à rétablir l'ordre", a estimé lors d'une conférence de presse Philippe Gomès, l'un des leaders de Calédonie ensemble.

Le chef de l'Etat a jusqu'ici seulement indiqué qu'il n'y aurait "pas de passage en force" mais pas non plus de "retour en arrière". Lundi, le FLNKS, principale plateforme de partis indépendantistes, a aussi demandé à Emmanuel Macron de renoncer explicitement à faire adopter la réforme électorale.


Journalisme: le prix Daphne Caruana Galizia décerné à une enquête sur les enfants migrants

Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
Des enfants jouant dans le camp de réfugiés de Kara Tepe, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 19 septembre 2020 (Getty Images)
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  • Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe
  • Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

STRASBOURG : Mercredi, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au projet néerlandais « Lost in Europe » qui enquête sur les mineurs non accompagnés qui disparaissent une fois arrivés en Europe.

Une vingtaine de journalistes d'investigation originaires de différents pays européens, dont les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni, participent au projet journalistique « Lost in Europe » (Perdus en Europe).

Leur dernière enquête, publiée le 30 avril 2024, a révélé que plus de 50 000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe en 2021 et 2023, un chiffre qui pourrait être encore plus élevé.

« Sur les 27 pays européens auxquels nous avons demandé des données, en y ajoutant la Moldavie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse, seuls 20 ont répondu à nos demandes, et seuls 13 pays ont fourni des données. Des pays importants comme l'Espagne et la France n'ont même pas répondu correctement. »

Elle a rappelé que « les États membres de l'Union européenne sont responsables de ces enfants ».

Parmi ces jeunes migrants, certains ont pu tomber entre les mains de trafiquants d'êtres humains, être forcés à mendier ou à se prostituer.

« Avec ce prix, nous sommes encore plus motivés pour continuer à enquêter sur le sort et l'exploitation de milliers d'enfants migrants disparus en Europe », a déclaré Geesje van Haren.

Le nom des gagnants du prix Daphne Caruana Galizia a été annoncé lors d'une cérémonie au Parlement européen par Stavros Malichudis, représentant des lauréats 2023, le média d'investigation grec Solomon, l'organisation Forensis et la chaîne publique allemande StrgF/ARD. Ils avaient été récompensés pour une enquête sur le naufrage d'un navire de migrants en Méditerranée ayant fait plusieurs centaines de victimes.

Soutenu par le Parlement et décerné pour la première fois en 2021, le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été créé en hommage à cette journaliste et militante maltaise anti-corruption, tuée à 53 ans le 16 octobre 2017 dans l'explosion d'une voiture piégée.

Attribué par un jury de représentants de la presse et de la société civile issus des 27 États membres de l'UE, et doté de 20 000 euros, il est décerné chaque année autour de la date anniversaire de son assassinat.

Il est ouvert aux journalistes ayant diffusé un sujet dans l'un des 27 États membres de l'UE et entend récompenser « un journalisme d'excellence qui promeut et défend les valeurs et principes de l'UE : dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et droits de l'homme ».


Muriel Jourda, auteure de la dernière loi sur l'immigration, a été élue présidente de la commission des Lois

Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
Les rapporteurs de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (L), Muriel Jourda (R) et le président de la commission des lois du Sénat français, Philippe Bas (C), publient le 20 février 2019 au Sénat à Paris, les résultats d'une enquête sur l'affaire de l'ancien haut responsable de la sécurité présidentielle, Alexandre Benalla. (Photo AFP)
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  • Muriel Jourda succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.
  • Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025.

PARIS : Muriel Jourda, sénatrice Les Républicains du Morbihan et rapporteure de la dernière loi immigration, a été élue mercredi présidente de la commission des Lois du Sénat, a-t-on appris de sources parlementaires.

La sénatrice, désignée en interne par le groupe LR pour candidater, a récolté 27 voix, contre 14 pour le socialiste Jérôme Durain (et huit votes blancs ou nuls). Elle succède ainsi à François-Noël Buffet, devenu ministre des Outre-mer en septembre, et devient la première femme à occuper ce poste clé de la chambre haute.

Un accord conclu de longue date au sein de la majorité sénatoriale (une alliance LR-centristes) assure à LR la présidence de cette commission saisie de tous les sujets régaliens (sécurité, immigration, justice, etc.).

Fait rare au Sénat, la gauche lui avait néanmoins opposé un candidat, pour manifester sa désapprobation face au choix de ce profil incarnant une ligne dure de la droite par les LR, ont expliqué plusieurs sources parlementaires.

Muriel Jourda, âgée de 56 ans, est politiquement proche de son ancien président de groupe, devenu ministre de l'Intérieur : Bruno Retailleau. Elle avait notamment occupé le rôle de corapporteure de la dernière loi immigration, adoptée en décembre 2023 puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel.

La sénatrice faisait partie intégrante de la commission mixte paritaire qui avait réuni députés et sénateurs pour aboutir à un accord, scellé à l'époque entre Matignon et Les Républicains. Un compromis avait créé un malaise chez une grande partie de « l'aile gauche » des macronistes.

Comme une minorité de sénateurs LR (38 au total), elle s'était par ailleurs opposée à l'inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » à avorter, lors du Congrès du Parlement à Versailles en mars.

Cette avocate de métier sera donc un grand appui pour M. Retailleau et son nouveau projet de loi sur l'immigration prévu pour début 2025. Celui-ci reprendrait les mesures les plus sévères de la dernière loi, censurées par le Conseil constitutionnel car jugées sans lien suffisamment clair avec le texte initial.


Entretien Macron-Mikati en amont de la conférence de soutien au Liban

Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'entretient avec le Premier ministre libanais Najib Mikati en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée
  • Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

PARIS: Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra avec M. Najib Mikati, Président du Conseil des ministres de la République libanaise, ce mercredi 23 octobre 2024 au Palais de l’Elysée. Cet entretien intervient en amont de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui se tiendra le jeudi 24 octobre à Paris.

Najib Mikati devrait arriver à l’Elysée à 16h. heure de Paris selon le déroulé prévisionnel officiel. Il s’ensuivra un entretien bilatéral hors presse.

Lors de la conférence du 24 octobre, c’est Najib Mikati qui représentera le Liban. Selon les informations données par l’Elysée, le but de la  conférence est d’apporter une aide humanitaire urgente aux libanais déplacés et en situation de grande vulnérabilité et de discuter du renforcement des institutions libanaises ainsi que d’un cessez-le-feu à la frontière avec Israël.

Najib Mikati prononcera une allocution devant les participants à la conférence qui sera inaugurée par Emmanuel Macron.