L'UE menace de taxer davantage les véhicules électriques chinois à partir de juillet

Les véhicules électriques Ford Mustang Mach E sont proposés à la vente chez un concessionnaire le 5 juin 2024 à Chicago, dans l'Illinois. (AFP)
Les véhicules électriques Ford Mustang Mach E sont proposés à la vente chez un concessionnaire le 5 juin 2024 à Chicago, dans l'Illinois. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 juin 2024

L'UE menace de taxer davantage les véhicules électriques chinois à partir de juillet

  • L'Allemagne, dont les constructeurs sont très engagés en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions contre les constructeurs chinois, craignant des représailles
  • La France et l'Espagne ont au contraire poussé pour des mesures ciblées et proportionnées

BRUXELLES: La Commission européenne a menacé mercredi d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine à partir du 4 juillet, accusant Pékin d'avoir favorisé illégament ses constructeurs automobiles tout en ouvrant la porte à un dialogue.

L'Allemagne, dont les constructeurs sont très engagés en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions contre les constructeurs chinois, craignant des représailles. La France et l'Espagne ont au contraire poussé pour des mesures ciblées et proportionnées.

Les véhicules fabriqués dans les usines chinoises étaient jusqu'ici taxés à hauteur de 10% dans l'UE. Bruxelles prévoit notamment d'augmenter ces droits à 17,4% pour les fabriquants chinois BYD, 20% pour Geely et 38,1% pour SAIC, au terme de près de neuf mois d'enquête.

Pour les autres constructeurs, un droit moyen de 21% devrait s'appliquer. Son montant diffèrera selon les niveaux de subventions publiques perçus.

Ces taux provisoires ont été communiqués aux différentes entreprises concernées et aux autorités chinoises pour "étudier les moyens de résoudre les problèmes recensés", a expliqué la Commission dans un communiqué.

"Si les discussions avec les autorités chinoises n'aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet" mais ils "ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués", a-t-elle précisé.

Bruxelles aura quatre mois, après l'institution de droits provisoires, pour imposer des droits définitifs. Mais les pays membres pourront les écarter si au moins 15 d'entre eux, représentant au moins 65% de la population de l'UE, s'y opposent.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a prévenu mercredi matin, avant même l'annonce de Bruxelles, qu'une taxation des véhicules fabriqués en Chine serait "nuisible" aux intérêts européens, dénonçant une attitude protectionniste.

Aux Etats-Unis, le président Joe Biden avait annoncé le 14 mai une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%, contre 25% précédemment.

Comme Washington, l'Union européenne cherche à protéger son industrie face à une concurrence jugée déloyale de la filière automobile chinoise qui a pris de l'avance dans les technologies de batteries.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait annoncé l'ouverture d'une enquête antisubventions en septembre 2023.

"Dans le cadre de son enquête en cours, la Commission a provisoirement conclu que la chaîne de valeur des véhicules électriques à batterie en Chine bénéficiait de subventions déloyales, ce qui représente une menace de préjudice économique pour les producteurs de l'UE", a expliqué l'exécutif européen, dans son communiqué communiqué.

"Notre objectif n'est pas de fermer le marché de l'UE aux véhicules électriques chinois, mais de veiller à ce que la concurrence soit loyale", a commenté le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, sur le réseau social X.


A la Paris Games Week, le succès encore virtuel de la VR

A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années. (AFP)
A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années. (AFP)
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  • A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années
  • En février, l'abandon par le français Ubisoft de tous ses projets en VR avait déjà sonné comme un sérieux avertissement, après les ventes décevantes de la déclinaison de sa série phare "Assassin's Creed"

PARIS: Après les frémissements, le calme plat: la réalité virtuelle (VR) peine à décoller auprès du grand public et le jeu vidéo ne fait pas exception, comme en témoigne sa discrétion cette semaine à la Paris Games Week (PGW), plus grand salon consacré au secteur en France.

A la Porte de Versailles, rares sont les espaces où cette technologie est présente, alors que plusieurs constructeurs se sont lancés sur ce segment ces dernières années.

En février, l'abandon par le français Ubisoft de tous ses projets en VR avait déjà sonné comme un sérieux avertissement, après les ventes décevantes de la déclinaison de sa série phare "Assassin's Creed".

Son PDG, Yves Guillemot, avait alors expliqué que son groupe n'investirait plus dans la réalité virtuelle tant qu'elle ne se serait pas davantage imposée auprès des consommateurs.

Cette décision fait également suite à une baisse de 40% des ventes de casques VR et de lunettes de réalité augmentée aux États-Unis entre 2022 et 2023, selon la société de recherche Circana.

Quelques mois plus tard, le marché fait encore grise mine.

Rare manifestation visible à la PGW, le stand Meta Quest met en avant le casque du géant américain de la tech et propose d'essayer un jeu en réalité augmentée sur lequel il faut tirer sur des robots, même si d'autres usages semblent davantage attiser la curiosité des visiteurs.

Fitness chez soi 

"Beaucoup nous parlent de visites de musées ou d'applications éducatives. Le jeu vidéo reste important mais la VR tend à se diversifier vers d'autres usages", explique à l'AFP Lionel Orlando, de Meta.

Il définit son casque comme "une passerelle vers de nouvelles dimensions", où l'utilisateur peut "jouer au piano sur sa table ou combattre des ennemis spatiaux, tout en restant dans son salon", tandis que le fitness fait aussi partie des usages en vogue avec un professeur montrant les mouvements à reproduire chez soi. Le tout en étant noté.

Cet éventail est toutefois loin de séduire tous les joueurs rencontrés au salon.

"Je ne suis pas encore conquis. C'est en bonne évolution mais il n'y a pas encore suffisamment de jeux qui exploitent pleinement la technologie", regrette Benjamin Perrot croisé dans les allées du salon.

Didier Codet, lui aussi visiteur du salon, attend "un jeu qui (l')impressionne autant" que "Resident Evil 7" (2017), qui l'avait emballé et dont l'ambiance effrayante était renforcée par la réalité virtuelle.

Pédagogie 

En attendant, des initiatives plus inattendues émergent à la Paris Games Week comme Recycle VR et Ping VR de la Fédération française de tennis de table (FFTT), témoignant d'une réorientation vers des usages plus pédagogiques et pratiques.

Le premier l'utilise pour sensibiliser au tri des déchets: casque sur la tête, le joueur doit placer un objet en verre ou un reste alimentaire dans la benne prévue à cet effet.

"La VR permet de retenir des gestes à mémoriser et les utilisateurs se souviennent de leurs erreurs, même plusieurs semaines après", fait valoir Kévin Mazard, créateur du projet.

Mais il reste sceptique sur ses chances de succès dans le jeu vidéo car "elle demande une participation physique, alors que la plupart des gens, en rentrant chez eux, veulent plus se +désactiver+ que s'activer".

La FFTT, elle, mise sur Ping VR pour attirer de nouveaux publics vers une discipline en plein essor depuis le parcours olympique des frères Lebrun.

"Cela permet aux utilisateurs de jouer depuis chez eux, de rencontrer d'autres joueurs et de découvrir le tennis de table sans pression", avance Baptistin Reynaud, responsable des nouvelles pratiques à la fédération.

Accessible à tous, y compris aux personnes en situation de handicap, Ping VR permet aussi d'adapter la hauteur de la table pour un confort optimal. "C'est par exemple une opportunité pour les personnes à mobilité réduite de pratiquer le tennis de table", souligne-t-il.

 


Budget: vers un retour de la taxe d'habitation?

Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s'exprime lors d'une séance de débat sur le projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 octobre 2024. (AFP)
Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s'exprime lors d'une séance de débat sur le projet de loi de finances 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 octobre 2024. (AFP)
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  • Promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2017, la suppression de la taxe d'habitation, effective depuis 2023, revient dans le débat en pleine disette budgétaire
  • Supprimé progressivement entre 2018 et 2023, cet impôt payé par les locataires et propriétaires a rapporté 23,8 milliards d'euros à l'Etat en 2020

PARIS: Promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2017, la suppression de la taxe d'habitation, effective depuis 2023, revient dans le débat en pleine disette budgétaire. Mais si beaucoup d'élus condamnent sa suppression, rares sont ceux qui soutiennent une résurrection à l'identique.

Alors que le gouvernement s'apprête à mettre à contribution les collectivités locales pour redresser les finances du pays, plusieurs élus ont jeté un pavé dans la mare en appelant au retour de la taxe d'habitation sur les résidences principales (TH).

Supprimé progressivement entre 2018 et 2023, cet impôt payé par les locataires et propriétaires a rapporté 23,8 milliards d'euros à l'Etat en 2020.

"La grande erreur du quinquennat, ça a été la suppression de la taxe d'habitation (...). Si l'on doit recréer un impôt, c'est celui-là", a estimé le maire LR de Meaux Jean-François Copé sur LCI, tout en jugeant que ce serait "la pire des solutions".

"Il faudrait imaginer une autre forme d'impôt", a-t-il nuancé mardi sur Franceinfo en évoquant "une taxe sur la résidence" qui viendrait "annuler l'existence de la taxe foncière et de l'ancienne taxe d'habitation", et qui "concernerait tout le monde sauf les plus modestes".

A gauche, le député LFI David Guiraud a déposé un amendement dans le cadre de l'examen du budget afin de rétablir la TH sur les résidences principales pour les 20% des ménages les plus riches, mais il s'agit du seul amendement en ce sens au Palais Bourbon.

"On a vendu du rêve aux gens, on leur a dit +vous allez moins payer+, mais en fait, vous payez avec la TVA", a-t-il explicité mardi sur Franceinfo, réfutant l'idée d'un gain de pouvoir d'achat pour les plus modestes, déjà exonérés de taxe d'habitation.

"L'argent de la TVA doit revenir à la consommation populaire et au soutien des Français ou de nos services publics", a-t-il ajouté.

Les députés ont en revanche déposé plusieurs dizaines d'amendements visant la taxe d'habitation sur les résidences secondaires, qui autorisent notamment l'ensemble des communes à la majorer, possibilité aujourd'hui réservée aux seules zones "tendues".

-"Cotisation universelle"-

Côté gouvernement, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a convenu lundi que les collectivités avaient "raison" de questionner la fiscalité.

Mais ça ne doit "pas forcément" passer selon lui par la création d'un nouvel impôt, et "certainement pas par le retour de la taxe d'habitation", qui est "du gain de pouvoir d'achat", a-t-il balayé sur France 2.

Même son de cloche pour la ministre du Partenariat avec les territoires Catherine Vautrin, "ouverte à un débat sur la fiscalité locale" mais qui réfute l'idée d'un retour de la TH.

Interrogés par l'AFP, les élus locaux s'accordent à dire que la suppression de la taxe d'habitation a été une erreur, d'autant que contrairement à son intention initiale, elle a aussi profité aux foyers les plus aisés en vertu du principe de l'égalité fiscale.

"Sa suppression était une mesure démagogique. La démagogie, ça paye électoralement mais ça se paye budgétairement, et l'Etat a compensé la perte de 23 milliards d'euros de ressources fiscales par du déficit", tacle Jean-François Debat, président PS par intérim de Villes de France.

"La suppression de la taxe d'habitation a coupé tout lien fiscal entre nombre d'habitants et leur commune, et a très largement détruit l'autonomie fiscale des communes", abonde Antoine Homé, coprésident de la commission des finances de l'Association des maires de France (AMF), jugeant que les collectivités n'avaient, elles, "rien demandé".

Pour Claire Delpech, enseignante au CNAM, "l'Etat détruit consciencieusement depuis des années le lien entre le développement local et le financement payé par l'impôt local".

Mais de là à ressusciter la TH, peu d'élus sautent le pas.

"Ce serait horrible de recréer la taxe d'habitation. Vis-à-vis des Français, ce serait un déni de parole publique", a estimé mercredi l'ancien ministre du Budget Eric Woerth (Renaissance).

De son côté, l'AMF plaide pour une "cotisation universelle progressive" avec dégrèvement pour les non imposables.

"Il ne s'agit pas de rétablir la taxe d'habitation, mais de réfléchir à une contribution citoyenne au service public", explique Antoine Homé, rappelant qu'"il n'est pas injuste ni scandaleux que tous les citoyens concourent à la préservation des services publics locaux".


Le développement des ressources humaines est essentiel pour le secteur industriel saoudien, selon un responsable.

Ministre d'État et membre du cabinet saoudien Hamad bin Mohammed Al-Sheikh. Capture d'écran
Ministre d'État et membre du cabinet saoudien Hamad bin Mohammed Al-Sheikh. Capture d'écran
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  • Hamad bin Mohammed Al-Sheikh a souligné que l'éducation permanente et la formation sur le lieu de travail sont des éléments qui contribueront à l'essor du Royaume.
  • Le ministre d'État a déclaré que la stratégie nationale d'investissement du Royaume prenait en considération les différentes régions et segments de la société.

RIYADH : Le développement des ressources humaines dans le secteur industriel de l'Arabie saoudite est essentiel pour rester à la pointe du marché, en particulier parce que la technologie continue d'évoluer, a souligné un responsable. 

S'exprimant au premier jour du Forum multilatéral sur la politique industrielle, qui s'est tenu à Riyad les 23 et 24 octobre, le ministre d'État et membre du cabinet saoudien Hamad bin Mohammed Al-Sheikh a déclaré que l'éducation et la formation continue sur le lieu de travail sont les clés de la réussite du Royaume. 

Cela correspond à l'objectif du Royaume de multiplier le produit intérieur brut industriel par trois environ d'ici 2030, de doubler les opportunités d'emploi à 2,1 millions et de viser des exportations industrielles de SR557 milliards (148 milliards de dollars), selon Set Up Saudi, qui aide les entreprises à s'établir et à se développer en Arabie saoudite.

« Il faut créer une éducation et une formation continues sur le lieu de travail en introduisant différents types de cours de courte durée ou de mini-cours pour améliorer le niveau des compétences, car sans compétences et sans formation continue, la technologie évolue. Il faut donc mettre à niveau les ressources humaines grâce à des programmes de développement professionnel, qui sont également introduits sous la forme de nombreux cours et diplômes ou certificats professionnels », a déclaré M. Al-Sheikh lors d'une table ronde ministérielle intitulée “Tirer parti de la politique industrielle pour influer sur les objectifs du Millénaire pour le développement - Perspectives pratiques”.

Il a ajouté : « En outre, grâce à des partenariats conjoints avec la formation professionnelle et technique, ils proposent des programmes spécifiques d'embauche avant même la formation. Ils signent un contrat avec le stagiaire. Nombre de ces établissements ont conclu des accords avec Aramco, SABIC et Ma'aden, puis ils commencent à former la population locale en fonction de l'avantage comparatif qu'elle possède dans sa localité.  

Le ministre d'État a en outre souligné que de telles initiatives sont cruciales pour garantir que l'industrialisation profite à tous les segments de la société tout en optimisant l'efficacité afin de produire la plus grande valeur pour le pays.

« En ce qui concerne l'industrialisation et la manière dont elle pourrait être inclusive, je pense que l'Arabie saoudite a fait des efforts pour la rendre multidimensionnelle et multirégionale dans tous ses travaux. Toutes les stratégies sont alignées et font l'objet d'un processus de planification stratégique sur lequel toutes les parties prenantes s'entendent. » 

Il a ajouté que la stratégie nationale d'investissement du Royaume prenait en considération les différentes régions et les différents segments de la société. 

« Nous avons 36 villes industrielles réparties dans toutes les régions d'Arabie saoudite afin de ne laisser aucune région privée de sa part d'industrialisation », a déclaré M. Al-Sheikh.

Le ministre d'État a continué à souligner que la stratégie est axée sur les personnes, visant à améliorer les compétences par le biais de programmes de développement qui garantissent que les hommes et les femmes bénéficient de ces avancées industrielles.

Coordonné par le ministère de l'Industrie et des Ressources minérales en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel sous le slogan « Politiques industrielles pour un avenir durable », le forum de deux jours vise à soutenir le développement du secteur industriel mondial en formulant des politiques efficaces et innovantes qui suivent le rythme des défis et des tendances mondiaux actuels. 

Cet événement est le premier du genre à se tenir en dehors du siège de l'ONUDI à Vienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com