Au Japon, un élevage d'escargots de Bourgogne unique au monde

Des éleveurs d'escargots, ou héliciculteurs, existent aussi en France, mais ils se concentrent sur une autre espèce plus facile à produire, helix aspersa (les "petits-gris" et "gros-gris"), et ne pèsent que 5% du marché national. (AFP).
Des éleveurs d'escargots, ou héliciculteurs, existent aussi en France, mais ils se concentrent sur une autre espèce plus facile à produire, helix aspersa (les "petits-gris" et "gros-gris"), et ne pèsent que 5% du marché national. (AFP).
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Publié le Jeudi 13 juin 2024

Au Japon, un élevage d'escargots de Bourgogne unique au monde

  • Farcis au beurre persillé à l'ail et cuits au four, les escargots "à la bourguignonne" sont un monument de la gastronomie française depuis le XIXe siècle
  • Toshihide Takase produit au Japon des escargots de Bourgogne, une espèce pourtant considérée comme impossible à élever

MATSUSAKA: Toshihide Takase produit au Japon des escargots de Bourgogne, une espèce pourtant considérée comme impossible à élever. Son savoir-faire, développé en autodidacte sur quatre décennies, intéresse désormais la France de près.

Farcis au beurre persillé à l'ail et cuits au four, les escargots "à la bourguignonne" sont un monument de la gastronomie française depuis le XIXe siècle.

Mais les escargots de Bourgogne (helix pomatia) sont protégés depuis 1979 en France, car ils y étaient menacés d'extinction. Aussi sont-ils ramassés en Europe centrale et orientale puis exportés, principalement vers l'Hexagone, le premier marché mondial.

Des éleveurs d'escargots, ou héliciculteurs, existent aussi en France, mais ils se concentrent sur une autre espèce plus facile à produire, helix aspersa (les "petits-gris" et "gros-gris"), et ne pèsent que 5% du marché national.

"L'escargot de Bourgogne n'a jamais vu la Bourgogne, c'est ironique mais c'est vrai", déclare à l'AFP William Blanche, coprésident de la Fédération nationale des héliciculteurs et éleveur près de Besançon (est de la France).

Le pomatia "est réputé comme étant impossible à élever (...) parce qu'il ne supporte pas la promiscuité et qu'il met beaucoup de temps à grandir, entre deux et trois ans", rappelle un industriel français du secteur préférant garder l'anonymat.

« On me traitait d'idiot »

M. Takase, 76 ans, dit cependant être parvenu à raccourcir le temps de croissance du pomatia à seulement quatre mois, comme pour l'aspersa français.

Rien ne le prédestinait à devenir un expert dans ce domaine si atypique au Japon, où les escargots sont très peu consommés et perçus comme des nuisibles pour les cultures.

Ses autres secteurs d'activité n'avaient rien à voir non plus avec les gastéropodes: son "laboratoire de développement d'escargots" à Matsusaka (centre du Japon) est installé derrière une bruyante métallerie, la première société créée par ce multi-entrepreneur aujourd'hui retraité.

Sa vocation lui est venue en 1979. "Ma sœur avait voyagé en France et m'avait rapporté en souvenir des escargots en conserve" raconte-t-il à l'AFP. "Mais ce n'était pas bon et ça sentait mauvais."

Après cette expérience décevante, il se lance le pari fou d'élever des escargots de Bourgogne: "J'ai pensé qu'il n'y avait que moi qui pourrait le faire", explique cet homme obstiné et fier d'avoir donné tort à tout le monde: "On me traitait d'idiot".

Il dévore la littérature sur le sujet, rencontre des héliciculteurs en France, investit une petite fortune. Après sept ans de procédures administratives, il obtient un permis d'élevage au Japon et le droit d'importer de France 100 spécimens de pomatia: "J'étais vraiment ému, mon cœur battait la chamade", relate-t-il en affirmant être "le seul au monde" à en élever.

« Coup marketing monstrueux »

Il dit avoir aujourd'hui la capacité d'en produire 600.000 par an. Ses escargots vivent paisiblement dans des bacs rangés sur des étagères coulissantes en métal, dans une terre riche en humus savamment préparée où il ajoute notamment de la poudre de coquille d'huître, pleine de calcium: "Ils adorent".

L'éleveur a mis "vingt ans" pour développer une poudre alimentaire spéciale pour ses escargots, à base de soja et de maïs, bourrée de vitamines et de calcium.

L'hygiène est centrale dans son élevage: les mangeoires et coupelles d'eau sont remplacées tous les trois jours et lavées à la main. "Les escargots aiment la propreté", justifie M. Takase, qui contrôle aussi en permanence la température et le niveau d'humidité.

Il veut désormais transmettre sa méthode à des éleveurs français, approchés via l'ambassade de France au Japon, et envisage aussi des partenariats commerciaux avec des industriels tricolores. Mais de nombreuses questions demeurent.

"Est-ce que si demain on savait élever du pomatia, est-ce qu'on pourrait faire une transition? Est-ce que nos consommateurs, qui sont habitués à un autre type d'escargots, seraient partants, et à quel prix?" s'interroge M. Blanche, séduit toutefois par l'idée de visiter l'élevage de M. Takase.

Des installations aussi soignées, entièrement hors-sol, impliquent des coûts élevés: six autres personnes travaillent à l'année avec M. Takase, qui en vente directe facture 30 escargots près de 60 euros (9.900 yens).

"C'est très cher, environ quatre fois le prix des escargots des industriels français et environ le double des prix des éleveurs français", relève l'industriel interrogé par l'AFP.

Et "il faut que ça ait du goût", prévient-il, doutant pour l'instant qu'un pomatia d'élevage soit aussi savoureux qu'un sauvage ayant "un goût fort de sous-bois".

"Je rêverais d'avoir un escargot de Bourgogne français", confie toutefois cet entrepreneur. "Le coup marketing serait monstrueux."


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com