Le Cercle d'Études Scientifiques Rayer : la technologie au service de l’art

Thierry Rayer, président du Cercle d'Études Scientifiques Rayer, a partagé les développements de la méthodologie scientifique interdisciplinaire "Universae Analysis" dans le cadre de Vision Golfe 2024. (Photo: Florent Drillon)
Thierry Rayer, président du Cercle d'Études Scientifiques Rayer, a partagé les développements de la méthodologie scientifique interdisciplinaire "Universae Analysis" dans le cadre de Vision Golfe 2024. (Photo: Florent Drillon)
L'analyse Universæ est une méthodologie interdisciplinaire développée pour étudier et interpréter les œuvres d'art. Cette approche mêle biologie, géométrie, mathématiques et sciences humaines pour révéler des détails historiques jusqu'alors inconnus dans les œuvres d'art des grands maîtres et l'architecture. (Photo: CESR)
L'analyse Universæ est une méthodologie interdisciplinaire développée pour étudier et interpréter les œuvres d'art. Cette approche mêle biologie, géométrie, mathématiques et sciences humaines pour révéler des détails historiques jusqu'alors inconnus dans les œuvres d'art des grands maîtres et l'architecture. (Photo: CESR)
Short Url
Publié le Jeudi 15 mai 2025

Le Cercle d'Études Scientifiques Rayer : la technologie au service de l’art

  • L'analyse Universæ est une méthodologie interdisciplinaire développée pour étudier et interpréter les œuvres d'art et pour rendre l'art et la culture plus accessibles
  • Les objectifs de la Vision 2030 visent à diversifier l'économie et à positionner l’Arabie saoudite en tant que leader culturel international et à préserver son patrimoine

PARIS : Inspiré par Pierre Rayer, médecin éminent et président de l'Académie des Sciences au 19ème siècle, le Cercle d'Études Scientifiques Rayer (CESR) est une société savante qui se consacre à l'accès à l'art et à la culture.

Basé sur un héritage de longue date, et une bibliothèque de plus de dix mille volumes, couvrant des domaines variés, comprenant science, médecine, histoire et beaux-arts, le CESR a pour objectif d'enrichir le dialogue entre les sciences et les arts, en soulignant l'importance de l'interdisciplinarité et de l'accès à la culture.

“Nous avons créé "Universæ Analysis", une méthodologie qui vise à découvrir des dimensions cachées et à retracer des liens historiques et culturels profonds à travers ces œuvres en combinant différents domaines scientifiques. Nous appliquons des méthodes scientifiques rigoureuses pour révéler des informations sans précédent sur des œuvres d'art de maîtres tels que Da Vinci, Brancusi et Kandinsky, ainsi que sur des sites culturels importants, » a déclaré Thierry Rayer, Président du Cercle d'Etudes Scientifiques Rayer (CESR), en interview avec Arab News en français.

Dans la région du Golfe, et en Arabie saoudite en particulier, la Vision 2030 vise non seulement à diversifier l'économie mais à enrichir la vie culturelle du Royaume, à se positionner en tant que leader culturel international et à préserver son patrimoine.

« Notre vision s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030. Nous aspirons à soutenir le Royaume dans la préservation de son riche patrimoine mondial tout en encourageant un dialogue culturel global. Nos analyses visent à apporter une nouvelle dimension à la compréhension des trésors culturels, en les rendant plus accessibles et plus appréciés, tant au niveau local qu'international, » confirme Mr. Rayer.

Le CESR voit une opportunité de collaborer avec les institutions saoudiennes pour préserver leur patrimoine culturel en passant par des programmes éducatifs innovants utilisant la technologie, et l’intelligence artificielle, pour rendre l'art et la culture plus accessibles, ainsi que des initiatives de développement touristique attirant des visiteurs du monde entier.

« En 2018, la délégation du Royaume d'Arabie saoudite nous a offert son patronage lors de notre première conférence au siège de l'UNESCO. Je suis enthousiaste à l'idée de poursuivre nos efforts et d'établir des partenariats stratégiques qui bénéficieront à la fois à la région et au patrimoine culturel mondial, » ajoute-t-il.
 

La méthodologie de l'analyse Universæ du CESR

L'analyse Universæ est une méthodologie interdisciplinaire développée pour étudier et interpréter les œuvres d'art et les sites culturels. Cette approche mêle biologie, géométrie, mathématiques et sciences humaines pour révéler des détails historiques et stylistiques jusqu'alors inconnus dans les artefacts, les œuvres d'art des grands maîtres et l'architecture.

Cette méthode peut offrir des analyses détaillées qui révèlent les intentions et les informations véhiculées par des œuvres et peut enrichir l'expérience du visiteur en proposant des interprétations scientifiques, instructive et innovante.

"L'analyse Universæ peut également être intégrée dans les programmes éducatifs des musées et des institutions culturelles afin d'enseigner aux jeunes Saoudiens et aux visiteurs internationaux l'importance et la complexité de leur patrimoine culturel, ainsi que celui de l'humanité. Cette méthodologie favorise l'innovation dans les pratiques artistiques et culturelles, en encourageant une compréhension plus profonde des œuvres d'art à travers des perspectives scientifiques, » a déclaré M. Rayer.

La méthodologie fait le lien entre le passé, le présent et l'avenir, offrant des perspectives qui résonnent avec les ambitions du Royaume.

« Nous sommes ravis d'avoir l'occasion de collaborer avec des partenaires en Arabie saoudite pour étudier comment l'"analyse Universæ" peut contribuer à la réalisation de ces aspirations culturelles à long terme, » a-t-il ajouté.

« L'analyse Universæ » dépasse les frontières traditionnelles de l'art et de la culture et offre des applications dans l'éducation et l'industrie du divertissement. Cette approche interdisciplinaire vise à enrichir les programmes scolaires en transformant l'enseignement de l'histoire et de l'art. En rendant l'enseignement plus interactif et multidimensionnel, elle stimule l'intérêt des élèves et améliore la rétention des connaissances.

"Universæ Analysis" permet également de créer des documentaires didactiques et des spectacles holographiques qui offrent des productions qui s'adressent à un large public, offrant un contenu interactif et éducatif basé sur une méthodologie scientifique.

« Cette méthode améliore l'expérience touristique en fournissant des récits scientifiquement fondés sur des sites historiques et des musées. "Universæ Analysis" renforce l'attrait des destinations culturelles, en révélant les histoires cachées derrière les œuvres d'art, les artefacts et les monuments, rendant les visites plus attrayantes, » explique Mr. Rayer.

Le CESR a récemment participer à Vision Golfe 2024, l'événement de référence entre la France et les pays du CCG.

« Vision Golfe 2024 est l'occasion pour le CESR de démontrer l'efficacité et la polyvalence de la méthodologie "Universæ Analysis". Cet événement majeur constitue une plateforme idéale pour établir des partenariats stratégiques avec des institutions culturelles et éducatives et des investisseurs intéressés par la culture, en particulier dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), » confie Thierry Rayer.

Au-delà de Vision Golfe 2024, le CESR poursuit une expansion de ces activités, visant à transmettre la connaissance universelle et à renforcer l'application de la science dans l'étude des arts et de la culture.

« Nos initiatives comprennent le développement de modules d'apprentissage en ligne et l'extension de notre méthodologie "Universæ Analysis" à de nouvelles régions telles que l'Asie et l'Amérique latine, afin d'enrichir notre base de données mondiale et d'approfondir notre compréhension des interconnexions culturelles, » confirme le président du CESR.

Le CESR travaille également à la création d'une plateforme numérique qui intégrera l'intelligence artificielle pour automatiser et affiner l'analyse des œuvres d'art.

« Cette technologie promet de révolutionner la politique d'acquisition d'œuvres d'art et la manière dont les musées, les galeries et les institutions académiques accèdent aux données historiques et stylistiques et les exploitent. En outre, nous travaillons sur cette plateforme pour y inclure des fonctionnalités métaverses, permettant des interactions immersives et des explorations virtuelles d'œuvres d'art, » ajoute-t-il.

Par ailleurs, le CESR vise à collaborer avec des universités de renommée internationale pour intégrer "Universæ Analysis" dans leurs programmes académiques et de formation de la prochaine génération de conservateurs, d'historiens de l'art et de scientifiques.

Pour conclure, Mr. Rayer à souligner l’importance de travailler avec des organisations telles que l'UNESCO et le Louvre, dont le CESR est mécène, pour améliorer l'accès à l'éducation, à l'art et à la culture pour les jeunes issus de milieux défavorisés, un projet initié à l'UNESCO pour le continent africain avec l'aide d'une délégation du Royaume d'Arabie saoudite en 2018.

Le CESR s'engage à innover et à appliquer sa méthodologie scientifique unique dans divers contextes culturels, pour préserver la culture mondiale pour les générations futures, en soulignant l'importance de la science dans la compréhension de l'art et de la culture.


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
Short Url
  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


La "Tour des arts" redonne du sens et de la couleur au Boulevard des Sports de Riyad

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
Short Url
  • Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.
  • Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

RIYADH : Lorsque vous vous aventurez sur la promenade de la dernière attraction de la capitale, le Sports Boulevard, un nouveau point de repère ne manque pas d'attirer votre attention.

Une tour située à l'intersection de la route Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz et de la route Prince Turki bin Abdulaziz Al-Awwal est pleine de couleurs et de caractère.  

L'auteur de cette œuvre, baptisée "The Arts Tower", est l'artiste saoudien de renom Abdulnasser Gharem, qui, dès le début de sa carrière, a mis l'accent sur le quotidien dans le paysage architectural avec des œuvres telles que "Siraat" (Le chemin) et "Road to Makkah" (La route de La Mecque). 

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)

Gharem a déclaré à Arab News : "Cette œuvre est le témoin de la transformation qui s'opère ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle qui prouve l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Je pense que la tour représente cette transformation, en particulier parce qu'elle transforme l'un des symboles de l'énergie en un phare pour l'expression créative".

Anciennement l'un des nombreux pylônes électriques de 83,5 mètres, la tour devait être supprimée dans le cadre du projet du boulevard des sports.

"J'ai demandé si je pouvais en avoir une", a déclaré M. Gharem, expliquant qu'en tant qu'un des artistes nominés pour proposer une œuvre destinée à embellir le boulevard, il tenait à utiliser la structure existante.  

Points marquants

La proposition retenue comporte un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade animée de la tour.

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, notamment la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

L'auteur et conservateur Nato Thompson a déclaré à propos de l'œuvre dans un communiqué : "En réaffectant un symbole de l'infrastructure énergétique et en le transformant en phare de l'expression artistique, Gharem met en lumière l'évolution du rôle de la culture et de l'art dans le parcours de développement de l'Arabie saoudite.

"Elle est la preuve vivante de l'engagement du Royaume à entretenir son paysage culturel, en faisant des arts et de la créativité un élément indissociable de son identité, tout comme le pétrole et l'énergie l'ont été dans le passé".

La proposition sélectionnée comprend un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade vibrante de la tour.

Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)
Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)

Il utilise des éléments de l'architecture saoudienne et des motifs que nous reconnaissons dans nos anciennes maisons, principalement la forme triangulaire.  

"J'ai eu la chance que la tour soit composée de triangles, une forme géométrique qui rassemble les différentes régions du Royaume et les caractéristiques historiques de nos débuts, ce qui en fait un symbole d'unité", explique M. Gharem.  

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

Cette pièce est un témoin de la transformation qui se produit ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle, preuve de l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Abdulnasser Gharem, artiste saoudien.

"Les couleurs font allusion au lien entre notre histoire et notre patrimoine et les concepts de gaieté et d'hospitalité mentale. Une tour vous oblige toujours à lever les yeux".

Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

"L'œuvre est basée sur la lumière du soleil", a-t-il déclaré. "La lumière du jour donne une dimension complètement différente à l'œuvre par rapport à son éclairage urbain pendant la nuit. 

L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)
L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)

"Les couleurs ne se contentent pas d'apparaître ; elles changent, se transforment et s'animent de différentes manières tout au long de la journée. Ici, la nature devient un élément crucial de la structure".

Même le vent a joué un rôle dans la détermination du nombre et de l'emplacement des pièces colorées utilisées. "Il m'a appris qu'il fallait des espaces pour permettre à l'œuvre de respirer et m'a forcé à m'humilier devant le pouvoir de la nature.

"Le vent est devenu mon partenaire dans la conception", a-t-il déclaré.

La "Tour des arts" est conçue pour que les gens se sentent représentés et connectés.

Alors que le boulevard des sports encourage l'activité physique, ce point de repère créatif a un objectif plus profond : c'est un espace de réflexion destiné à inspirer l'interaction humaine et la communauté - et plus important encore, à inviter les gens à ralentir, à s'engager et à réfléchir à l'avenir.

"La culture est l'un des facteurs clés du développement de notre pays. En fin de compte, la culture est aussi importante que l'énergie. Cela vaut la peine d'investir dans ce domaine, et c'est un certificat attestant que le Royaume s'est engagé à nourrir sa scène culturelle", a déclaré M. Gharem. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
Short Url
  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.