De jeunes volontaires saoudiens se mettent au service des pèlerins à La Mecque et dans les lieux saints

Le volontariat à La Mecque comprend un large éventail de services, notamment guider les pèlerins vers et depuis la Grande Mosquée, distribuer des bouteilles d'eau et des repas gratuits, ainsi que traduire pour les personnes ne parlant pas l'arabe. (SPA)
Le volontariat à La Mecque comprend un large éventail de services, notamment guider les pèlerins vers et depuis la Grande Mosquée, distribuer des bouteilles d'eau et des repas gratuits, ainsi que traduire pour les personnes ne parlant pas l'arabe. (SPA)
Short Url
Publié le Samedi 15 juin 2024

De jeunes volontaires saoudiens se mettent au service des pèlerins à La Mecque et dans les lieux saints

  • Nawaf Khayyat, président de l'Association des hôtes de La Mecque, a déclaré à Arab News que plus de 30 associations étaient au service des pèlerins
  • Dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, le Royaume encourage le travail des bénévoles qu’il espère voir atteindre un million d'ici 2030

La Mecque : Chaque année, un grand nombre de jeunes Saoudiens de toutes les régions du Royaume se rassemblent pour soutenir les pèlerins du Hajj dans leur voyage spirituel, avec une kyrielle d'initiatives garantissant que les fidèles soient traités comme des invités d'honneur.

Les pèlerins sont témoins de la créativité et du dévouement des volontaires qui travaillent sans relâche, mettant à profit leur expertise, leurs compétences et leurs talents, ainsi que l'expérience de leurs superviseurs, pour offrir des services de grande qualité aux fidèles.

Dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, le Royaume encourage le travail des bénévoles qu’il espère voir atteindre un million d'ici 2030. Le bénévolat à La Mecque comprend un large éventail de services, notamment guider les pèlerins vers et depuis la Grande Mosquée, les transporter à l'aéroport, distribuer des bouteilles d'eau et des repas gratuits, traduire pour les non-arabophones et superviser l'ensemble des services aux pèlerins.

Nawaf Khayyat, président de l'Association des hôtes de La Mecque, a déclaré à Arab News que plus de 30 associations étaient au service des pèlerins.

L'association, qui en est à sa quatrième année d'existence, bénéficie du soutien des autorités saoudiennes et offre un large éventail de services aux pèlerins. Elle a lancé plus de 40 initiatives, et le nombre de bénévoles sur la plateforme nationale s'élève à plus de 1 700.

 

EN BREF

Les programmes mis en place tout au long de l'année se concentrent sur la formation des guides touristiques et sur la qualification des femmes au service des pèlerins pendant le Hajj.

Khayyat a déclaré que l'accent était mis sur trois programmes-clés pendant la saison du Hajj de cette année. Le premier, « Qiladah », vise à former les chauffeurs de bus transportant les pèlerins avec la participation d'universitaires. Le deuxième est un programme destiné aux guides touristiques, qui propose diverses initiatives éducatives.

Le troisième programme concerne les guides culturels qui travaillent avec les compagnies de pèlerins nationaux en coopération avec leur Conseil de coordination. Ce programme est développé en partenariat avec l'Université Umm Al-Qura, l'Association des cadeaux pour le Hajj et la Omra, et plusieurs autres entités. Il est conçu pour doter les guides culturels de connaissances et de compétences approfondies leur permettant d'interagir avec les pèlerins. Plus de 200 guides culturels ont participé à ce programme.

Les programmes annuels se concentrent également sur la formation des guides touristiques et sur la qualification des femmes au service des pèlerins pendant le Hajj.

Ali Al-Youbi, membre de l'association caritative Al-Houda, a déclaré que leurs activités étaient centrées sur Al-Juhfah, un lieu désigné pour les pèlerins entrant dans l'état sacré de l'Ihram. Les préparatifs ont commencé à la fin du mois de mai pour accueillir les fidèles arrivant de l'aéroport international du roi Abdelaziz.

Plus de 150 bus transportant des pèlerins d'Irak, de Syrie et de pays africains tels que le Niger et le Nigeria ont été accueillis par l'association. L'association a fourni des services essentiels aux pèlerins, notamment la distribution d'eau, de boissons telles que du café et du thé, ainsi que de fleurs, de parapluies protégeant du soleil et de récipients pour conserver l'eau au frais.

Al-Youbi a indiqué que l'association avait construit un portail de photographies sur la base d'une proposition du ministère du Hajj et de la Omra. Le portail sert à commémorer les souvenirs des pèlerins qui arrivent et présente des salutations en anglais, en français, en arabe et en persan.

Pendant la saison du Hajj, l'association se concentre sur l'alimentation et la distribution d’eau aux pèlerins à Muzdalifah, Arafat et Mina, en coordination avec le comité Sqaia et Rvada à La Mecque. Leur objectif est de fournir un million de bouteilles d'eau et autant de repas en six jours. En outre, ils offrent des conseils et une assistance aux pèlerins égarés.

De nombreux professionnels, tels que des médecins, des enseignants et des ingénieurs, rejoignent des associations bénévoles pendant le Hajj pour servir les pèlerins à La Mecque, Il s'agit de répondre à leurs besoins, de traiter les problèmes de santé et de fournir les prestations nécessaires à un pèlerinage confortable.

Jameela Al-Hathli, une bénévole, a déclaré que le travail associatif à La Mecque avait un caractère particulier. Cela fait trois ans qu'elle est volontaire et qu'elle s'occupe des pèlerins, leur offre des cadeaux, s'occupe de leur santé, les éduque sur les rituels et travaille dans le domaine de l'orientation touristique.

Selon elle, les initiatives conçues pour servir les pèlerins fournissent des soins, des conseils et un soutien 24 heures sur 24, ce qui comprend répondre aux questions, prendre en charge les pèlerins et les accompagner dans leurs déplacements. Il s'agit notamment de répondre aux questions, d'emmener les fidèles en excursion à l'intérieur et à l'extérieur de La Mecque, de les orienter et de les aider à surmonter les obstacles qu'ils peuvent rencontrer dans les lieux saints. Les équipes de bénévoles ont également dispensé des cours de premiers secours et de réanimation cardio-pulmonaire, a-t-elle ajouté.

En offrant cette assistance complète, les initiatives visent à enrichir l'expérience du pèlerinage et à tendre une main secourable tout au long du voyage.

Mme Al-Hathli a déclaré que le travail bénévole devait être motivé par l'amour du don et ne pas attendre de reconnaissance. Les bénévoles s'efforcent de créer une atmosphère chaleureuse et accueillante pour les pèlerins, en veillant à ce qu'ils se sentent appréciés et pris en charge.

Pour surmonter les barrières linguistiques et mettre en valeur l'authentique hospitalité saoudienne, les initiatives ont recours à des traducteurs bénévoles maîtrisant plusieurs langues. Cela permet une communication efficace et démontre le véritable esprit d'accueil et d'hospitalité que les pèlerins peuvent s'attendre à recevoir. Depuis leur arrivée jusqu'à leur départ, les pèlerins sont accompagnés, soutenus et traités comme des invités d'honneur.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Lors d'une cérémonie en Irak, les premiers combattants kurdes du PKK ont brûlé leurs armes

Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
Short Url
  • Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak
  • Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé

SOULEIMANIYEH: Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences.

Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé.

Le PKK a salué une "opération historique et démocratique".

Les combattants devaient ensuite regagner les montagnes proches où ils sont basés, avait indiqué précédemment à l'AFP un responsable du PKK.

Des représentants du gouvernement autonome du Kurdistan irakien et de son président Nechirvan Barzani ont assisté aux opérations, mais il n'a pas été précisé qui avait été dépêché par Ankara, hormis des membres des services de renseignements selon les médias turcs.

Les autorités locales kurdes avaient annoncé peu avant avoir abattu deux drones à proximité des positions des forces kurdes, quelques heures avant le début des opérations.

Un processus de paix initié depuis l'automne doit permettre de tourner la page de plus de quatre décennies de violences qui ont fait au moins 40.000 morts, et résoudre la question kurde tant au niveau national que régional, selon les experts.

"Responsabilité historique" 

Le 27 février, le chef du PKK Abdullah Öcalan, 76 ans dont vingt-six en prison, a appelé le mouvement à "déposer les armes et (...) à se dissoudre", affirmant "assumer la responsabilité historique de cet appel".

Parmi un nombre restreint d'invités conviés vendredi, officiellement pour des raisons de sécurité, figurent des élus du parti turc prokurde DEM, médiateur entre le PKK et le gouvernement turc.

Pour la Turquie, comme pour ses alliés occidentaux, le PKK est considéré comme un mouvement terroriste.

C'est paradoxalement l'allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli, qui a tendu la main à l'ennemi public, lui proposant d'appeler les combattants à renoncer à la lutte armée et à "venir s'exprimer devant le Parlement".

Mercredi, dans un message vidéo en turc, "Apo" (oncle) comme l'appellent ses fidèles, a confirmé l'imminence du désarmement.

"Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale et non des armes. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique", insistait-il dans cette longue adresse.

Le chef de l'Etat turc a récemment exprimé sa confiance de voir "une Turquie sans terroriste", espérant que "ce processus prometteur se conclurait avec succès le plus rapidement possible, sans obstacle, ni risque de sabotage".

"Geste de bonne volonté" 

Selon un commandant du PKK, cette première cérémonie était un "geste de bonne volonté".

Abdullah Öcalan, lui, est toujours détenu sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul, et ne réclame pas d'en sortir, alors que ses commandants faisaient de sa libération un des termes de l'équation.

"La situation de notre chef, Apo, affecte le processus et le ralentit", jugeait la semaine dernière un haut responsable du PKK, Mustafa Karasu.

En refusant de lier son sort personnel à l'avenir du processus de paix, M. Öcalan "contredit les conditions posées par le Parti qui demandait son élargissement afin qu'il puisse mener à bien le processus de paix", note l'historien des mouvements kurdes Boris James.

Le chercheur relève par ailleurs l'absence "d'acteur tiers pour garantir la probité du processus" et insiste: "Une très forte défiance subsiste entre le PKK et l'Etat turc, or l'Etat a donné peu de gages" aux combattants kurdes.

Ces derniers ont régulièrement dénoncé la poursuite des bombardements turcs sur leurs positions en Irak malgré le processus en cours.

Depuis les derniers violents combats qui avaient ensanglanté la ville turque à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est) en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Qandil, en Irak, soumis également aux opérations de ratissage de l'armée turque.

 


Dix personnes secourues après l'attaque meurtrière d'un navire en mer Rouge

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
Short Url
  • Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments
  • Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X

DUBAI: Dix personnes ont été secourues après l'attaque d'un navire en mer Rouge par les rebelles houthis du Yémen, tandis que trois autres ont été tuées et douze sont toujours portées disparues, selon la mission européenne Aspides déployée dans la zone.

Cette attaque, l'une des plus meurtrières menées par les Houthis contre la marine marchande, marque une escalade dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, menaçant une trêve conclue en mai avec les Etats-Unis censée préserver la liberté de navigation.

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments.

Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X.

Au total, 25 personnes se trouvaient à bord de ce vraquier battant pavillon libérien.

Mardi, Aspides avait déclaré à l'AFP que trois personnes avaient été tuées et au moins deux blessées, parmi lesquelles un électricien russe qui a perdu une jambe, lors de l'attaque menée par les rebelles yéménites.

Le sort des autres membres de l'équipage reste incertain.

Mercredi, les Houthis ont affirmé avoir "secouru" un nombre indéterminé de personnes à bord du navire et les avoir emmenés dans un " lieu sûr". L'ambassade des Etats-Unis au Yémen les a accusés d'avoir enlevé les survivants.

Les insurgés ont également diffusé une vidéo montrant une puissante explosion sur le pont du cargo, qui a ensuite coulé.

"Profonde inquiétude" 

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie aux bombardements israéliens depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Ces attaques ont contraint de nombreux armateurs à éviter la mer Rouge, par où transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du Yémen, en proie à une guerre civile depuis 2014, avaient interrompu leurs attaques maritimes cette année après un cessez-le-feu à Gaza conclu en janvier et qui a pris fin deux mois plus tard.

En mai, ces rebelles proches de l'Iran avaient averti qu'ils continueraient à s'en prendre aux navires israéliens ou liés à Israël, malgré une trêve avec les Etats-Unis qui a mis fin à des semaines de bombardements américains des cibles rebelles au Yémen.

Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, a répété jeudi que ces opérations se poursuivront "tant que l'agression et le siège de Gaza perdureront", en affirmant que les navires visés appartiennent à des compagnies "violant l'interdiction" de se rendre en Israël.

Selon le Centre conjoint d'information maritime, géré par une coalition navale occidentale, le Magic Seas et l'Eternity C ont probablement été attaqués "en raison de précédents passages dans des ports israéliens ou de liens entre leurs propriétaires ou gestionnaires et d'autres navires ayant fréquenté Israël".

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a fait part de sa "profonde inquiétude", en déplorant des "pertes civiles, des blessés, ainsi qu'un risque potentiel de dommages environnementaux".

L'attaque contre l'Eternity C est la plus meurtrière depuis l'attaque de missile contre le navire marchand True Confidence en mars de l'année dernière, qui avait fait trois morts.

Les Houthis ont également capturé le Galaxy Leader en novembre 2023 et coulé le Rubymar, qui transportait 21.000 tonnes d'engrais, en février 2024.


Gaza: la Défense civile annonce 66 morts dont des enfants devant une clinique

La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
Short Url
  • La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes
  • "Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition"

GAZA: La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas.

Un raid aérien a touché en matinée un groupe de personnes qui patientaient devant un établissement médical de Deir al-Balah, a indiqué à l'AFP Mohammad al-Moughayyir, un responsable de l'organisation de premiers secours. Parmi les 17 morts figurent huit enfants au moins, selon lui.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP avoir ciblé à Deir al-Balah un membre d'une unité d'élite du mouvement islamiste palestinien Hamas, la Noukhba, ayant participé selon elle "au massacre du 7 octobre" 2023, à l'origine de la guerre à Gaza.

Elle a dit regretter "tout dommage causé à des personnes non impliquées" et oeuvrer "autant que possible à limiter les atteintes aux civils".

"Il n'y a eu aucun avertissement, juste une frappe directe au milieu des civils", a raconté à l'AFP Mohamed Abou Ouda, qui était dans la file d'attente devant la clinique. "Qu'avons-nous fait et qu'ont fait nos enfants pour mériter cela?"

"Nous étions des dizaines à attendre", a déclaré un autre témoin, Youssef Al-Aydi. "Soudain, nous avons entendu le bruit d'un avion s'approcher, puis l'explosion a retenti. Le sol a tremblé sous nos pieds et autour de nous ce n'était que sang et cris déchirants".

"Familles innocentes" 

La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes.

"Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition", a commenté dans un communiqué le responsable de l'ONG, Rabih Torbay.

"Pourtant, ce matin, des familles innocentes ont été attaquées sans pitié alors qu'elles faisaient la queue en attendant l'ouverture des portes", a-t-il ajouté, appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Selon l'Unicef, l'un des enfants tués devant la clinique avait tout juste un an et venait de prononcer ses premiers mots quelques heures plus tôt d'après sa mère.

"Aucun parent ne devrait avoir à faire face à une telle tragédie", a commenté la directrice de l'agence onusienne Catherine Russell. "Tuer des familles qui tentent d'avoir accès à une aide vitale est quelque chose d'inconcevable".

L'armée israélienne n'a pas commenté les autres incidents rapportés par la Défense civile, dont l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 57.762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.