Fausses vidéos au rabais: Joe Biden attaqué sur son âge dans des clips tronqués

Fausses vidéos au rabais: Joe Biden attaqué sur son âge dans des clips tronqués
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Publié le Mercredi 19 juin 2024

Fausses vidéos au rabais: Joe Biden attaqué sur son âge dans des clips tronqués

  • La Maison Blanche s'est insurgée contre ces vidéos tronquées et manipulées au moment où nombre d'électeurs se posent des questions sur l'état de santé physique et mental du chef de l'Etat
  • Ces vidéos, qui prétendent montrer un Joe Biden désorienté devant un spectacle de parachutisme ou figé pendant un concert, illustrent à quel point la campagne est devenue personnelle et haineuse

WASIHNGTON: Le camp républicain inonde internet de  vidéos sorties de leur contexte pour dépeindre Joe Biden, le président démocrate de 81 ans, comme quelqu'un qui n'a plus toutes ses facultés à moins de cinq mois de la présidentielle américaine de novembre.

La Maison Blanche s'est insurgée contre ces vidéos tronquées et manipulées au moment où nombre d'électeurs se posent des questions sur l'état de santé physique et mental du chef de l'Etat. Son rival Donald Trump, lui-même âgé de 78 ans, a fait de l'âge du capitaine un axe d'attaque majeur de sa campagne.

Ces vidéos, qui prétendent montrer un Joe Biden désorienté devant un spectacle de parachutisme ou figé pendant un concert, illustrent à quel point la campagne est devenue personnelle et haineuse après la condamnation pénale de Donald Trump et avant le premier débat électoral entre les deux candidats.

Les vidéos, publiées sur X par un compte du Comité national du parti (RNC), sont selon la Maison Blanche des "faux au rabais", un terme utilisé par les spécialistes pour décrire les contenus manipulés grâce à des technologies basiques et peu coûteuses.

Dans un clip partagé par le compte "RNC Research", le président américain esquisse le geste de s'asseoir durant une cérémonie de commémoration du Débarquement de la Seconde guerre mondiale.

Des influenceurs conservateurs ont sauté sur la vidéo de 13 secondes, accusant à tort le président d'avoir tenté de se poser alors qu'il n'y avait pas de chaise.

Mais si on poursuit le visionnage des images, il est clair qu'il y avait bien un siège derrière lui.

Fact-check 

Jake Schneider, gestionnaire du compte du RNC, a assuré à l'AFP se contenter de publier des clips qui "viennent tout droit des flux vidéo de pool".

La vidéo en question a été publiée avec la mention "Embarrassant".

Un fact-check de l'AFP a permis de démontrer qu'elle avait été éditée pour éliminer les images suivantes, qui montrent que le président a commencé à s'asseoir, s'est arrêté en attendant le ministre de la Défense Lloyd Austin, puis s'est assis pour de bon lorsque ce dernier s'est levé pour parler.

Zeve Sanderson, directeur du Centre chargé des réseaux sociaux et de la politique à l'Université de New York explique que les vidéos tronquées sont efficaces car elles sont manipulées de manière moins évidente que les contenus entièrement inventés ou générés par l'intelligence artificielle.

Les gens sont peut-être davantage tentés de prendre pour argent comptant ces vidéos privées de leur contexte car il existe "des vrais clips de Joe Biden en train d'être vieux", dit-il.

"Elles sont conformes au sentiment général qui existe déjà dans l'opinion. Si les gens pensaient que Joe Biden était jeune et vif, il serait peu probable que ces clips se répandent autant", explique-t-il à l'AFP. "C'est une tactique extrêmement efficace."

Dans une autre vidéo largement répandue, Joe Biden semble désorienté en s'éloignant d'autres dirigeants durant une démonstration de parachutisme au sommet du G7 en Italie.

 « Inventer des choses »

Après la publication des images par le parti républicain, le New York Post a partagé sur internet la vidéo recadrée pour exclure le parachutiste que Joe Biden était allé féliciter.

La Maison Blanche s'est également élevée contre une séquence très commentée publiée par le compte du RNC et le journal, qui montre le président "figé" pendant un concert.

"Il est révélateur que les critiques de droite, y compris le triste petit comité d'action politique (du magnat conservateur) Rupert Murdoch, le New York Post, aient recours à la désinformation et à des contrefaçons bon marché", se désole Andrew Bates, secrétaire de presse adjoint de la Maison Blanche, dans un communiqué à l'AFP.

Selon lui, le bilan du président sortant "est si menaçant à leurs yeux qu'ils ressentent le besoin d'inventer des choses".

Steven Cheung, le directeur de campagne de Donald Trump, rétorque que les commentaires de l'équipe adverse sont "ridicules" face à la "dure réalité".

Les sondages montrent que les Américains sont bien plus nombreux à estimer que le président actuel est trop vieux pour un second mandat que ceux qui pensent la même chose de Donald Trump.

Pour cette raison, Zeve Sanderson s'attend à ce que les campagnes de désinformation visant les facultés de Joe Biden s'intensifient.

"On va continuer à avoir des contenus relatifs à l'âge de Biden car cela continue de préoccuper les électeurs".


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.