Le Royaume-Uni en route vers les urnes et un retour des travaillistes au pouvoir

Une illustration photo prise à Londres le 26 juin 2024 montre le podcast « The Rest is Politics », animé par Alistair Campbell et Rory Stewart, affiché sur un iPhone devant un ordinateur diffusant un extrait d'une séance de questions du Premier ministre dans le Chambre des communes. (AFP)
Une illustration photo prise à Londres le 26 juin 2024 montre le podcast « The Rest is Politics », animé par Alistair Campbell et Rory Stewart, affiché sur un iPhone devant un ordinateur diffusant un extrait d'une séance de questions du Premier ministre dans le Chambre des communes. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 27 juin 2024

Le Royaume-Uni en route vers les urnes et un retour des travaillistes au pouvoir

  • A travers le pays s'exprime le ras-le-bol face aux listes d'attente interminables dans le système public de santé, ou encore les nids de poule, devenus symbole des maux du Royaume-Uni
  • Surfant sur une légère embellie de la situation économique après une crise du coût de la vie, le chef du gouvernement a fait le pari de convoquer les élections à l'été plutôt qu'à l'automne

LONDRES: Les Britanniques sont appelés aux urnes la semaine prochaine pour des législatives qui laissent augurer une victoire sans appel des travaillistes après 14 ans de règne conservateur secoués par le Brexit, les turbulences économiques et les scandales politiques.

La vingtaine de points d'avance dont bénéficie le Labour depuis des mois dans les sondages laisse peu de place au suspense pour le scrutin du 4 juillet, après une campagne sans éclat, axée autour de l'économie, la santé, l'immigration.

Le travailliste Keir Starmer, ancien avocat et chef du parquet d'origine modeste âgé de 61 ans, s'est appliqué à éviter tout faux-pas au point de sembler manquer d'audace, face au Premier ministre conservateur Rishi Sunak, ancien banquier d'affaires de 44 ans, réputé plus riche que le roi Charles III, à la campagne laborieuse.

A travers le pays s'exprime le ras-le-bol face aux listes d'attente interminables dans le système public de santé, ou encore les nids de poule, devenus symbole des maux du Royaume-Uni.

"Tout s'est dégradé. Je ne vois rien de bien pour le futur dans ce pays", souffle Frank Haslam, un retraité de 70 ans rencontré par l'AFP sur le marché de Bury, ville du nord de l'Angleterre.

Arrivé à la tête du Labour il y a quatre ans, après la débâcle électorale du parti sous la direction du très à gauche Jeremy Corbyn, Keir Starmer a recentré la formation politique, et s'est efforcé de la débarrasser de l'antisémitisme que son prédécesseur est accusé d'avoir laissé prospérer.

Sérieux voire austère, loin de susciter l'enthousiasme d'un Tony Blair en 1997, il promet le "changement" après le "chaos et la division" semés selon lui par les conservateurs, au pouvoir depuis 2010, avec cinq premiers ministres successifs.

Législatives britanniques: à quoi ressemblerait un gouvernement travailliste

Le parti travailliste est bien parti pour former le prochain gouvernement à l'issue des législatives britanniques du 4 juillet. Voici les personnalités qui devraient entourer le chef du Labour Keir Starmer s'il devient Premier ministre.

Selon la tradition britannique, l'opposition forme en effet un "gouvernement fantôme" qui constitue la base d'un futur exécutif en cas de victoire, avec des ministres préparés et connaissant leurs dossiers.

Vice-Première ministre: Angela Rayner

Dans un pays où la classe dirigeante est massivement passée par les universités d'Oxford et Cambridge, Angela Rayner, 44 ans, détonne. Elle a grandi dans un logement social du nord de l'Angleterre, a quitté l'école sans diplôme, mère célibataire à 16 ans.

Passée par le syndicalisme, députée depuis 2015, elle est élue numéro deux du parti travailliste en 2020. Elle forme un duo contrasté avec Keir Starmer, avec son positionnement plus à gauche, son franc parler et son accent populaire du nord.

"Il adoucit mes côtés rugueux. Je le fais sortir de sa coquille", explique celle qui dit avoir "un doctorat en +vie réelle+".

Chargée notamment des dossiers du logement et des inégalités régionales, Angela Rayner veut agir pour la construction massive de logements neufs et la fin des "contrats zéro heure" qui ne garantissent aucun minimum d'heures de travail payées.

Finances: Rachel Reeves

A 45 ans, cette ex-économiste de la Banque d'Angleterre pourrait devenir la première femme chancelière de l'Echiquier, brisant ce qu'elle a qualifié de "dernier plafond de verre en politique".

Rachel Reeves a joué un rôle central dans le recentrage du Labour et sa volonté d'incarner la compétence sur les questions économiques. Elle martèle que son parti est désormais "le parti naturel des entreprises" et promet "une discipline de fer" sur les finances publiques.

Elle a déjà acquis une réputation de dirigeante impitoyable qui n'hésite pas à dire non, ce qui a conduit au renoncement de promesses majeures malgré les critiques de la gauche.

Née dans une famille d'enseignants à Londres, amatrice d'échecs, entrée en politique sous Tony Blair, Rachel Reeves défend un rôle actif de l'Etat par les investissements et veut "reconstruire les services publics".

Affaires étrangères: David Lammy

Cet avocat de 51 ans, descendants d'esclaves du Guyana, en Amérique du Sud, a affûté sa vision de la diplomatie en enchaînant plus de 40 visites à l'étranger depuis deux ans. Selon lui, la diplomatie britannique "a besoin de redécouvrir l'art de la grande stratégie" après la sortie du pays de l'Union européenne.

Si le Labour suit en grande partie la ligne du gouvernement actuel en termes de politique étrangère, il veut se rapprocher de l'Union européenne, dossier très sensible des deux côté de la Manche.

S'il entre au Foreign Office, David Lammy, qui était devenu à 27 ans le plus jeune député à la Chambre des Communes, sera sous pression d'une partie du Labour qui reproche à sa direction une ligne trop pro-israélienne.

Cet ami de l'ancien président américain Barack Obama risque aussi de devoir gérer un possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump qu'il avait qualifié "sociopathe aux sympathies néo-nazies". Il a assuré depuis avoir été mal compris et, selon la presse britannique, a récemment rencontré des conseillers du candidat républicain.

Défense: John Healey

Ce dossier clé en période de guerre en Ukraine revient à John Healey, 64 ans, vétéran du parti travailliste. Elu député en 1997 lorsque Tony Blair est arrivé au pouvoir, il a enchaîné des postes dans plusieurs ministères puis, dans l'opposition, a été responsable du Logement et de la Santé avant de passer à la Défense.

S'il devient ministre, il devra mettre en oeuvre la hausse des dépenses militaires à 2,5% du PIB (2,3% cette année) promise par le Labour. Il héritera cependant d'une armée soumise à une cure d'amaigrissement ces dernières années et appelée à s'investir davantage en Asie face à la Chine.

Intérieur: Yvette Cooper

Autre représentante de la génération Blair élue en 1997, Yvette Cooper s'occupe de l'Intérieur depuis 2021 au Labour, après avoir déjà occupé ce poste entre 2011 et 2015. Candidate malheureuse à la tête du Labour face à Jeremy Corbyn en 2015, elle s'est illustrée au Parlement avec ses interventions pugnaces, lui donnant une image d'autorité cruciale pour ce dossier.

Si elle prend la tête du Home Office, Yvette Cooper héritera de l'immigration, sujet majeur dans la campagne et souvent considéré comme un point faible des travaillistes. Elle devra incarner une ligne qui se veut ferme -réduction de l'immigration légale et lutte contre les arrivées irrégulières- mais aussi plus humaine avec l'abandon du projet conservateur d'expulsions vers le Rwanda.

Santé: Wes Streeting

Si le Labour gagne, cette jeune figure de l'aile centriste du Labour sera confronté à la tâche titanesque de redresser un système public de santé mis à genoux après des années d'austérité et la pandémie. Les mois d'attente pour certains rendez-vous exaspèrent les Britanniques.

A 41 ans, Wes Streeting, qui a eu un cancer du rein en 2021, se prépare en revendiquant son enfance très pauvre dans un logement social de Londres mais aussi son ambition de devenir un jour Premier ministre.

Valse des Premiers ministres 

En pleine cure d'austérité dans le sillage de la crise financière de 2008, Cameron avait convoqué en 2016 le référendum qui a abouti après des années de déchirements à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Lui succèderont Theresa May, emportée par les désaccords autour du divorce entre Londres avec Bruxelles, Boris Johnson qui a réalisé le Brexit sous la promesse d'un nouvel âge d'or.

Auteur lors des dernières élections législatives en décembre 2019 d'un triomphe électoral inédit depuis Margaret Thatcher, le turbulent ancien maire de Londres a été poussé à la démission sous l'accumulation de scandales, avant les 49 jours à Downing Street de l'éphémère Liz Truss, dont les baisses d'impôts non-financées ont provoqué une panique sur les marchés financiers.

Arrivé au pouvoir en octobre 2022, Rishi Sunak a remis de l'ordre, mais a semblé pris au piège de ses promesses, comme celle d'expulser des migrants vers le Rwanda ou de mettre fin aux arrivées de clandestins à bord de petites embarcations traversant la Manche.

Surfant sur une légère embellie de la situation économique après une crise du coût de la vie, le chef du gouvernement a fait le pari de convoquer les élections à l'été plutôt qu'à l'automne.

Après le fiasco de son départ précoce des commémorations du Débarquement qui l'a contraint à présenter des excuses, Rishi Sunak a vu sa campagne virer au calvaire, entre constat de son propre camp que le seul enjeu est tenter de limiter l'ampleur des pertes et scandale de paris frauduleux sur la date de l'élection.

Succession

Si la victoire de Keir Starmer ne semble pas faire de doute, certaines inconnues demeurent.

Les électeurs iront-ils voter alors que les jeux semblent faits ?

Les résultats du parti anti-immigration Reform UK, le plus à droite du spectre politique britannique, et la possible arrivée au Parlement de son chef Nigel Farage, figure de la campagne du Brexit qui a échoué à sept reprises à se faire élire à Westminster, seront particulièrement scrutés.

Enfin dans quel état le parti conservateur sortira-t-il de ce scrutin ? Les sondages les plus pessimistes pour les Tories estiment qu'ils n'auraient plus que quelques dizaines de députés, contre 344 dans le Parlement sortant, dans une Chambre des Communes qui compte 650 sièges.

Rishi Sunak lui-même n'est pas à l'abri de perdre le sien, ce qui ferait de lui le premier chef du gouvernement sortant à perdre sa circonscription.

Le même obstacle se dresse dans la course à sa succession pour devenir le prochain chef de l'opposition, car pour nombre de prétendants, conserver son siège est loin d'être acquis.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Short Url
  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
Short Url
  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com