Le Liban demande à l’ONU de renouveler le mandat de la Finul, la pression sur Israël augmente

Des soldats de la paix espagnols de l’ONU se tiennent sur une colline surplombant les villages frontaliers libanais avec Israël dans la ville de Marjayoun, le 10 janvier 2024. (Photo AP)
Des soldats de la paix espagnols de l’ONU se tiennent sur une colline surplombant les villages frontaliers libanais avec Israël dans la ville de Marjayoun, le 10 janvier 2024. (Photo AP)
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Publié le Jeudi 27 juin 2024

Le Liban demande à l’ONU de renouveler le mandat de la Finul, la pression sur Israël augmente

  • Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, met en garde contre «les risques d’une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah»
  • Le pape François est inquiet face à l’échec de l’élection d’un nouveau président «qui représente l’unité du Liban»

BEYROUTH: Le ministère libanais des Affaires étrangères a envoyé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour demander le renouvellement du mandat des Casques bleus de la Finul pour une année supplémentaire. 

Cette demande intervient après huit mois d’hostilités entre le Hezbollah et l’armée israélienne. 

Candice Ardell, du bureau de presse de la Finul, déclare: «Nos sites et nos véhicules ont été la cible de tirs des deux côtés. Plusieurs Casques bleus ont subi des blessures non critiques et des mesures sont prises par la direction de la Finul pour garantir la sécurité des Casques bleus.» 

Dans le même temps, le front sud demeure la cible d’opérations militaires. Citons notamment un incident au cours duquel un drone israélien a visé une ligne électrique desservant Taybeh, quelques minutes seulement après que la compagnie d’électricité a terminé sa maintenance, provoquant une panne d’électricité à la station de pompage. 

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé le soutien de son pays au Liban et il a appelé «les pays de la région à soutenir le Liban dans un contexte de tensions avec Israël, qui a brûlé et détruit Gaza et semble désormais avoir les yeux rivés sur le Liban, alors que nous constatons qu’il reçoit un soutien secret de l’Occident». 

«Les plans du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, visant à étendre la guerre dans la région, conduiraient à une catastrophe majeure», déclare-t-il. «Le monde islamique et les pays du Moyen-Orient doivent d’abord faire face à ces plans meurtriers. Netanyahou est un malade mental et le silence des pays occidentaux à son égard conduira à une guerre généralisée dans toute la région.» 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, appelle «la communauté internationale à mettre en garde Israël contre les effets dévastateurs de l’extension du conflit au Liban». 

Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, déclare: «Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qu’Israël préférait une solution diplomatique au conflit avec le Hezbollah et qu’une solution diplomatique était toujours possible.» 

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, met en garde contre «les risques d’une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah qui pourrait facilement dégénérer en une guerre régionale». 

Il insiste sur «l’importance de la mise en place d’une solution diplomatique». 

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’est entretenue à Beyrouth avec le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, et le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, dans le cadre des efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions sur le front sud, après des visites à Tel-Aviv et en Cisjordanie. 

«La situation au niveau de la Ligne bleue est difficile et pose des risques. Une coopération entre toutes les parties est nécessaire pour réduire l’escalade et parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui mènerait à un cessez-le-feu dans le sud du Liban», soutient-elle. 

Mme Baerbock a également fait part de «l’inquiétude de Berlin concernant la tension actuelle dans la région», mettant en garde contre «le danger d’aboutir à une impasse, surtout si les parties refusent d’adopter le cessez-le-feu». 

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, est à Beyrouth depuis deux jours pour soutenir le Liban et appeler à l’accélération de l’élection présidentielle. Il a également rencontré M. Mikati et le président du Parlement, Nabih Berri. 

«Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. Elle représente une capitulation face aux forces du mal», déclare-t-il. 

Il a également exprimé l’inquiétude du pape François face à l’échec de l’élection d’un nouveau président «qui représente l’unité du Liban». 

Le Moyen-Orient «traverse une période difficile», affirme-t-il. «Le pape, qui entretient de solides relations avec les Palestiniens et les Israéliens, appelle à la paix, à la fin du conflit, à la libération des otages à Gaza et à l’acheminement de l’aide vers les territoires palestiniens sans entrave». 

Hossam Zaki, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, s’est entretenu, mercredi, à Beyrouth, avec M. Berri et il a rencontré les dirigeants du parti des Phalanges libanaises, Sami Gemayel, et du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. 

Les discussions ont porté sur «la situation régionale tendue et la guerre menée par le Hezbollah dans le sud, ainsi que sur la question de la présidence». 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com