Oman: quatre morts dans une fusillade près d'une mosquée

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Publié le Mardi 16 juillet 2024

Oman: quatre morts dans une fusillade près d'une mosquée

  • Dans la matinée, un périmètre de sécurité autour du lieu de la fusillade dans l'est de Mascate empêchait les journalistes de s'en approcher
  • Une telle attaque armée est rare dans le sultanat, seul pays musulman du monde à majorité ibadite, qui joue régulièrement le rôle de médiateur dans les conflits régionaux

MASCATE: Quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans une fusillade mardi près d'une mosquée à Mascate, la capitale d'Oman, fait rare dans ce sultanat de la péninsule arabique réputé pour sa neutralité.

"La police d'Oman s'est rendue sur les lieux d'une fusillade qui s'est produite à proximité d'une mosquée dans le quartier d'Al-Wadi Al-Kabir", a-t-elle indiqué dans un communiqué, faisant état de quatre morts et plusieurs blessés.

"Des Pakistanais figurent parmi les blessés, selon l'ambassade du Pakistan à Oman. L'ambassadeur du Pakistan à Oman, Imran Ali, a rendu visite à certains des blessés à l'hôpital, selon un message de l'ambassade sur le réseau social X.

Dans la matinée, un périmètre de sécurité autour du lieu de la fusillade dans l'est de Mascate empêchait les journalistes de s'en approcher.

Une telle attaque armée est rare dans le sultanat, seul pays musulman du monde à majorité ibadite, qui joue régulièrement le rôle de médiateur dans les conflits régionaux et plaide pour l'unité entre les courants musulmans.

Des images vérifiées par l'AFP montrent des personnes fuyant devant une mosquée, dont le minaret est visible, au moment où des coups de feu retentissent.

On entend une personne crier "Oh Dieu" et répéter "Oh Hussein", en référence à l'imam que les chiites considèrent comme le successeur légitime du prophète Mahomet.

Les musulmans célèbrent cette semaine l'Achoura, la plus importante fête religieuse pour les chiites, qui n'a pas la même signification suivant les courants religieux. Le sultanat d'Oman compte des communautés sunnites en plus des ibadites, un courant méconnu de l'islam qui prône la tolérance et la collégialité.

"Toutes les mesures de sécurité ont été prises pour gérer la situation, et les autorités continuent de rassembler des preuves" pour établir les circonstances de l'attaque, a indiqué la police dans un communiqué publié sur le réseau social X.

Alerte de l'ambassade américaine 

L'ambassade des Etats-Unis à Mascate a émis une alerte de sécurité à la suite de la fusillade et annulé tous les rendez-vous concernant les visas mardi.

"Les citoyens américains doivent rester vigilants, suivre les informations locales et tenir compte des instructions des autorités locales", a écrit l'ambassade sur X.

Le sultanat d'Oman, indépendant depuis 1971, n'a pas connu d'attaque armée de ce type ou d'attentat à la bombe dans l'histoire récente du pays, contrairement à plusieurs de ses voisins.

En janvier, un double attentat près d'une mosquée du sud de l'Iran, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), avait fait 84 morts.

Au Koweït, un attentat contre une mosquée chiite pendant la grande prière du vendredi avait fait 27 morts et 227 blessés en juin 2015. Il avait été revendiqué par l'EI.

La même année, l'Arabie saoudite à majorité sunnite avait été le théâtre de deux attentats contre des mosquées de la minorité chiite qui avaient fait 25 morts.

Le sultanat d'Oman occupe une position stratégique étant relié au détroit d'Ormuz dans le Golfe, par lequel transite environ 30% du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.

Le pays a toujours pratiqué une neutralité qui lui a permis de jouer le rôle de médiateur dans les conflits régionaux à l'instar de celui qui oppose les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, au gouvernement appuyé par une coalition menée par l'Arabie saoudite.

Le sultanat accueille le principal négociateur des Houthis, Mohammed Abdelsalam.

Avec l'Iran, Oman a toujours entretenu de bons rapports favorisant les contacts discrets entre Téhéran et Washington sur le dossier du nucléaire iranien et les échanges de prisonniers.

Ce pays de quelque quatre millions d'habitants incluant 40% d'étrangers s'étend sur une superficie de plus de plus de 309.000 km2 dans le sud-est de la péninsule arabique et a des frontières terrestres avec le Yémen, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.


L'armée israélienne dit avoir mené des frappes dans l'est et le sud du Liban

Des soldats de la paix des Nations Unies circulent dans des véhicules de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et patrouillent le long d'une route dans le village de Kfar Kila, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 mars 2025. (AFP)
Des soldats de la paix des Nations Unies circulent dans des véhicules de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et patrouillent le long d'une route dans le village de Kfar Kila, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 17 mars 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé avoir mené jeudi des frappes aériennes contre le Hezbollah dans la région de la Békaa, dans l'est, et dans le sud du Liban, pays avec lequel Israël a signé un accord de trêve le 27 novembre
  • L'agence de presse officielle libanaise Ani avait auparavant fait état de frappes israéliennes sur le sud et l'est du pays

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé avoir mené jeudi des frappes aériennes contre le Hezbollah dans la région de la Békaa, dans l'est, et dans le sud du Liban, pays avec lequel Israël a signé un accord de trêve le 27 novembre.

L'armée "a mené une frappe contre un site militaire comprenant une structure terroriste souterraine dans la région de la Békaa au Liban, et contre un site militaire (abritant) des lance-roquettes dans le sud, dans lesquels des activités du Hezbollah avaient été repérées", a indiqué l'armée dans un communiqué.

L'agence de presse officielle libanaise Ani avait auparavant fait état de frappes israéliennes sur le sud et l'est du pays.

"Des avions ennemis ont attaqué la région de Shaara, sur le versant oriental de la chaîne de montagnes, près de la ville de Janta, dans la Békaa", a rapporté l'Ani.

Une autre frappe a été signalée à la périphérie de la ville de Taraya, à l'ouest de Baalbek, également dans l'est du Liban.

L'agence de presse a également indiqué que "quatre missiles" avaient été tirés dans une zone "située entre Jbaa, Zahleti et Sanya", dans la région de Nabatiyeh, dans le sud du pays.

Aucune victime n'a été signalée. L'Ani a fait état d'"avions ennemis" volant à basse altitude dans le sud du Liban.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël, tirant sur le territoire israélien depuis son fief du sud du Liban.

Il disait agir en soutien au Hamas. Les tirs transfrontaliers ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, avant un accord de cessez-le-feu.


Algérie: 10 ans de prison requis contre l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal

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  • L'affaire Sansal a aggravé les tensions entre Paris et Alger, dont les relations s'étaient brutalement dégradées après la reconnaissance par le président français, Emmanuel Macron, d'un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara
  • Ce territoire non autonome, au statut à définir selon l'ONU, est le théâtre d'un conflit depuis 50 ans entre le Maroc, qui en contrôle de facto 80%, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger

ALGER: Le parquet d'un tribunal près d'Alger a requis jeudi 10 ans de prison ferme à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie, dont le cas a envenimé des tensions déjà fortes entre Alger et Paris.

Le tribunal correctionnel de Dar El Beida rendra le 27 mars son jugement dans le procès de ce romancier connu pour ses critiques du pouvoir algérien et des islamistes, emprisonné depuis le 16 novembre, à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les médias Echorouk et TSA.

L'affaire Sansal, qui bénéficie d'un vaste élan de soutien en France, a aggravé les tensions entre Paris et Alger, dont les relations s'étaient brutalement dégradées après la reconnaissance, en juillet 2024, par le président français, Emmanuel Macron, d'un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental.

Ce territoire non autonome, au statut à définir selon l'ONU, est le théâtre d'un conflit depuis 50 ans entre le Maroc, qui en contrôle de facto 80%, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.

Boualem Sansal, âgé de 80 ans selon son éditeur français Gallimard, a été accusé entre autres d'"atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays".

Selon l'accusation, l'écrivain a tenu des propos portant atteinte à l'intégrité du territoire algérien. Il s'agit notamment de déclarations faites en octobre dernier au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Le procès a eu lieu "ce jeudi 20 mars, dans des conditions ordinaires, sans dispositions particulières", selon le journal arabophone Echorouk, qui a noté que M. Sansal avait "préféré assurer lui-même sa défense" et n'était assisté d'aucun avocat.

Dans un communiqué reçu par l'AFP, son avocat français, Me François Zimeray, a dénoncé "un procès fantôme tenu dans le plus grand secret, sans défense, incompatible avec l'idée même de justice", rappelant avoir saisi "les organes compétents du Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU d'une plainte contre l'Algérie" pour détention arbitraire.

Une démarche qu'il avait annoncée à la mi-mars assurant que M. Sansal n'avait pas un accès normal à des avocats ni à des soins médicaux. Ces affirmations avaient été rejetées par le bâtonnier d'Alger, Mohamed Baghdadi, selon lequel l'écrivain avait décidé de se défendre seul et poursuivait son traitement contre le cancer.

"Exprimer une opinion" 

Selon un journaliste d'Echorouk, M. Sansal, paraissant "en bonne santé", a nié jeudi devant le tribunal toute intention de porter atteinte à l'Algérie, assurant n'avoir fait qu'"exprimer une opinion comme tout citoyen algérien".

Il a admis, selon la même source, n'avoir pas imaginé que ses déclarations pouvaient porter atteinte aux institutions algériennes, se présentant comme "un Algérien qui aime son pays".

Après le revirement français sur le Sahara occidental, dossier sur lequel Paris avait auparavant une position plus neutre, l'Algérie a retiré depuis l'été dernier son ambassadeur à Paris et menacé la France d'autres représailles.

A partir de l'automne, l'affaire Sansal a eu un grand retentissement en France où il a reçu le soutien des cercles intellectuels et politiques.

L'arrestation à Paris début janvier d'influenceurs algériens pour apologie de la violence, puis l'expulsion d'Algériens renvoyés par Alger ces dernières semaines, ont encore aggravé la situation.

La tension est montée d'un nouveau cran après l'attentat le 22 février à Mulhouse (est de la France) ayant fait un mort, dont l'auteur est un Algérien ayant fait l'objet d'obligations de quitter le territoire, rejetées par l'Algérie.

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a multiplié les déclarations virulentes contre Alger, menaçant d'abroger divers accords bilatéraux dans le cadre d'une "riposte graduée".

Fin février, le président Macron a tenté de calmer le jeu, estimant que les relations bilatérales ne devaient pas "faire l'objet de jeux politiques", alors que la droite et l'extrême droite françaises se sont emparées du sujet porté par M. Retailleau, lui-même en campagne pour la présidence du parti Les Républicains (LR, droite).

M. Macron avait appelé Alger à "régler" le cas Sansal dont "la santé nous préoccupe beaucoup", afin que "la confiance soit pleinement rétablie" entre les deux pays.

Son chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, a réitéré jeudi sur la chaîne française TF1 l'inquiétude française "pour sa santé et ses conditions de détention", soulignant la détermination de Paris à "obtenir sa libération".


Gaza: l'armée israélienne appelle la population à quitter une zone du sud avant une frappe

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  • "A ceux qui se trouvent dans la zone appelée Bani Souheila, ceci est un avertissement avant une frappe", a indiqué le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee, dans un message sur son compte X accompagné d'une carte
  • "Les organisations terroristes reviennent dans les zones peuplées pour tirer des roquettes", a-t-il ajouté, après les tirs de trois roquettes vers Israël revendiqués par la branche armée du Hamas

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé jeudi les habitants d'une zone du sud de la bande de Gaza à évacuer avant une frappe aérienne.

"A ceux qui se trouvent dans la zone appelée Bani Souheila, ceci est un avertissement avant une frappe", a indiqué le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee, dans un message sur son compte X accompagné d'une carte. "Les organisations terroristes reviennent dans les zones peuplées pour tirer des roquettes", a-t-il ajouté, après les tirs de trois roquettes vers Israël revendiqués par la branche armée du Hamas.