Des diplomates au Liban évaluent l'ampleur des dégâts dans le sud du pays

De la fumée s'échappe d'un site visé par des tirs israéliens dans le village frontalier de Tayr Harfa, au sud du Liban, le 24 juillet 2024. (AFP)
De la fumée s'échappe d'un site visé par des tirs israéliens dans le village frontalier de Tayr Harfa, au sud du Liban, le 24 juillet 2024. (AFP)
Une roquette tirée depuis le sud du Liban est interceptée par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus de la région de la Haute Galilée, dans le nord d'Israël, le 23 juillet 2024. (AFP)
Une roquette tirée depuis le sud du Liban est interceptée par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus de la région de la Haute Galilée, dans le nord d'Israël, le 23 juillet 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 25 juillet 2024

Des diplomates au Liban évaluent l'ampleur des dégâts dans le sud du pays

  • La commission des affaires étrangères a rencontré les ambassadeurs de l'UE, de la Suisse, de la Norvège, de la Grande-Bretagne et du Canada pour leur présenter les résultats des attaques israéliennes en cours sur le Sud-Liban.
  • Le Hezbollah a publié une nouvelle vidéo enregistrée par le drone Hudhud en Israël, montrant des images de l'intérieur de la base aérienne de Ramat David.

BEYROUTH : Le chef de la commission des affaires étrangères du Parlement libanais, le député Fadi Alama, a révélé que "le nombre d'attaques contre le Sud-Liban a dépassé 5 736 jusqu'au 15 juillet, faisant 538 martyrs et 1 850 blessés".

La commission des affaires étrangères a rencontré mercredi plusieurs ambassadeurs de l'Union européenne, de Suisse, de Norvège, de Grande-Bretagne et du Canada pour leur présenter les résultats des attaques israéliennes en cours contre le Sud-Liban, dans le cadre des préparatifs pour "le travail du gouvernement dans la phase postérieure au cessez-le-feu".

Le député Alama a déclaré que "les représentants des missions diplomatiques et des organisations internationales ont été surpris lorsque nous avons parlé de 1 800 hectares brûlés intentionnellement par l'ennemi israélien. Ils ont également été surpris par le nombre d'écoles qui ont été ciblées et le nombre d'étudiants qui n'ont pas pu terminer leurs études et qui ont déménagé dans d'autres endroits. En outre, elles ont été informées des 28 000 nouvelles familles qui ont été déplacées des zones ciblées chaque jour".

Le parlementaire a déclaré qu'il était urgent que le gouvernement élabore un plan et une feuille de route dans les plus brefs délais.

Le député Wael Abu Faour, membre de la commission parlementaire des affaires étrangères, a déclaré que "les pertes humaines, sanitaires, urbaines, agricoles et environnementales résultant des attaques israéliennes sont devenues énormes. Les premières estimations des institutions libanaises font état d'un coût d'environ deux milliards de dollars à ce jour, en plus d'autres dommages et pertes".

M. Abu Faour a ajouté : "Il s'agit d'un nouveau défi pour le Liban : "Il s'agit d'un nouveau défi pour l'État libanais qui doit être relevé dans le cadre des relations arabes et internationales du Liban. L'État est en faillite et incapable d'assumer de telles responsabilités, mais en même temps, il ne peut pas abandonner ses responsabilités envers ses citoyens, quelles que soient les considérations politiques locales controversées concernant la faisabilité de la guerre ou ses justifications parmi certaines parties."

Les hostilités entre le Hezbollah et l'armée israélienne se sont poursuivies mercredi. Selon les médias israéliens, "43 colonies ont été évacuées dans le nord, (et) plus de 1 500 bâtiments, voitures et infrastructures ont été endommagés dans le nord. En outre, six zones industrielles ont été touchées et des centaines d'entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes en raison des frappes du Hezbollah".

Israël a pris pour cible les villes de Kafr Shuba, Tayr Harfa et Hula mercredi avec des frappes aériennes et des tirs d'artillerie. Un raid a également visé une maison dans la ville de Kfar Hammam, entraînant sa destruction. Ce petit village est situé dans le district de Hasbaya, à l'est du gouvernorat de Nabatieh.

Le Hezbollah a publié une nouvelle vidéo enregistrée par le drone Hudhud en Israël, montrant des images de l'intérieur de la base aérienne de Ramat David, située à environ 50 km de la frontière libanaise.

Selon le Hezbollah, "les images ont été filmées mardi à l'aide d'un drone".

La nouvelle vidéo de huit minutes publiée par le Hezbollah montre plusieurs zones sensibles de la base, notamment des réservoirs de carburant pour avions, le quartier général de l'escadron 109, une plateforme de défense antimissile Iron Dome et des dépôts de munitions. Il révèle également l'emplacement des quartiers généraux de l'escadron 157 et de l'escadron 105. Le Hezbollah a inclus une image du bureau du commandant de la base, révélant des détails complexes de l'installation.

Ce n'est pas la première fois que le Hezbollah utilise de telles tactiques. Auparavant, le groupe avait diffusé des images aériennes d'installations critiques capturées par des drones similaires à Haïfa et sur le plateau du Golan.

Les médias israéliens ont réagi vivement, l'un d'entre eux déclarant : "Plus de huit minutes de vidéo du Hezbollah exposant notre vulnérabilité, c'est une honte".

L'armée israélienne a toutefois minimisé l'incident, affirmant que les images avaient été capturées par un drone conçu uniquement pour la photographie et qu'elles n'avaient pas affecté les opérations de la base.

Une source du Hezbollah a établi un lien entre la diffusion de la vidéo et la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington.

Dans ce contexte, l'armée israélienne a annoncé mercredi que sa "brigade de réserve a terminé un exercice simulant des scénarios de guerre au Liban".

Le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a exprimé son soutien à une guerre globale contre le Hezbollah, déclarant : "Le plus tôt sera le mieux : "Le plus tôt sera le mieux".

Toutefois, l'ambassadrice d'Israël en Russie, Simona Halperin, a maintenu que si Tel-Aviv était prêt à une confrontation militaire avec le Liban, il préférait toujours une solution diplomatique.

Elle a souligné qu'Israël n'était pas intéressé par une guerre à grande échelle. "Nous ne pouvons pas écarter un scénario dans lequel Israël pourrait être contraint de s'engager dans une guerre de grande envergure sur le front nord", a-t-elle ajouté.

Parallèlement à la rhétorique guerrière d'Israël, l'ambassade du Canada au Liban a émis un nouvel avis à l'intention de ses citoyens.

Elle a appelé "les Canadiens, les résidents permanents, leurs conjoints et les enfants à leur charge à tenir compte des conseils aux voyageurs et à quitter le pays tant que des vols commerciaux sont disponibles".

L'ambassade a souligné qu'elle s'efforçait d'aider les personnes à obtenir les documents de voyage nécessaires et à garder les familles unies pendant ce processus.

Cette escalade survient alors que des milliers d'expatriés libanais ayant la double nationalité canadienne, américaine et européenne sont arrivés au Liban pour les vacances d'été.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.