Les données sur les victimes de Gaza au début de la guerre sont exactes selon une étude

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Publié le Jeudi 25 juillet 2024

Les données sur les victimes de Gaza au début de la guerre sont exactes selon une étude

  • Le groupe indépendant Airwars affirme que ses recherches confirment le nombre de morts établi par le ministère de la santé de l'enclave au cours des 17 premiers jours.
  • Par incident, nous avons plus de morts que dans n'importe quelle autre campagne.

LONDRES : Selon une nouvelle étude, les chiffres du ministère de la santé de Gaza concernant le nombre de victimes au cours des 17 premiers jours de l'assaut israélien sur l'enclave étaient exacts.

Le groupe britannique Airwars a déclaré que le ministère dirigé par le Hamas avait recensé 7 000 personnes tuées par les frappes israéliennes au cours des premières semaines du conflit.

Il a ajouté que ses propres recherches, qui ont porté sur 350 incidents, avaient permis d'identifier 3 000 victimes au cours de la période en question, dont 75 % avaient également été identifiées par le ministère, ce qui l'a amené à penser que les informations communiquées par les autorités étaient probablement en grande partie exactes.

Airwars, qui s'emploie à vérifier de manière indépendante les effets des conflits sur les civils, a déclaré avoir utilisé une méthodologie qu'elle a également déployée pour évaluer les chiffres des conflits en Irak, en Syrie, en Ukraine, en Libye et ailleurs.

Elle a ajouté qu'il y avait eu bien plus de 350 incidents au cours de la période en question et qu'elle continuerait à étudier le conflit, mais a déclaré qu'elle pensait que les statistiques à Gaza étaient devenues moins précises au fur et à mesure que la guerre s'éternisait, les destructions généralisées dans le territoire entravant la capacité des autorités locales à faire leur travail.

Emily Tripp, directrice du groupe, a déclaré que le taux de mortalité dans les phases préliminaires du conflit était remarquable.

« Nous avons, par incident, plus de morts que dans n'importe quelle autre campagne », a-t-elle déclaré au New York Times. « L'intensité est supérieure à tout ce que nous avons pu observer.

De nombreux autres groupes et experts internationaux ont également déclaré que les données du ministère étaient initialement exactes.

Mike Spagat, professeur au Royal Holloway College de l'université de Londres, qui a examiné les conclusions d'Airwars, a déclaré au New York Times que les chiffres du groupe « reflètent une grande partie de la réalité sous-jacente » de ce que les autorités de Gaza ont rapporté dans les premiers jours de la guerre.

Une étude menée par des chercheurs de l'université Johns Hopkins aux États-Unis n'a pas non plus trouvé de preuve que les données du ministère étaient significativement erronées jusqu'au début du mois de novembre. 

Les chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui ont analysé les numéros d'identification figurant dans les données du ministère compilées tout au long du mois d'octobre, n'ont trouvé « aucune raison évidente » de les remettre en question.

Mais en décembre, les autorités de Gaza, invoquant l'effondrement des infrastructures dans l'enclave, notamment dans les hôpitaux et les morgues, ont annoncé qu'elles commenceraient à s'appuyer sur des « sources médiatiques fiables » pour obtenir des chiffres sur les victimes, ainsi que sur les informations pouvant être glanées sur le terrain.

Les chiffres les plus récents du ministère indiquent qu'au moins 39 000 personnes ont été tuées depuis le début de l'invasion israélienne en octobre. 

Israël a souvent mis en doute les chiffres du ministère en raison de sa proximité avec le Hamas. Des doutes ont également été exprimés par des alliés d'Israël en Occident, le président américain Joe Biden ayant déclaré à un moment donné qu'il n'avait « aucune confiance dans le nombre (de morts) utilisé par les Palestiniens ». Des responsables américains ont par la suite déclaré que les données étaient plus exactes que ce que l'on pensait au départ.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite déclare que la saisie de la zone tampon du Golan par Israël confirme la poursuite de la violation du droit international par Israël

Des soldats israéliens patrouillent près de la ligne Alpha qui sépare le plateau du Golan annexé par Israël de la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, lundi 9 décembre 2024. (AP)
Des soldats israéliens patrouillent près de la ligne Alpha qui sépare le plateau du Golan annexé par Israël de la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, lundi 9 décembre 2024. (AP)
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  • Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, cette action montre la détermination d'Israël à saboter les chances de la Syrie de restaurer sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale

RIYAD: La décision d'Israël de s'emparer de zones occupées par des Syriens dans une zone tampon contrôlée par l'ONU sur le plateau du Golan et ses attaques contre le territoire syrien confirment la poursuite de la violation par Israël du droit international, a déclaré l'Arabie saoudite lundi.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé dimanche qu'il avait ordonné à l'armée de "s'emparer" de la zone démilitarisée dans la partie du plateau du Golan contrôlée par la Syrie, après que des militants eurent chassé du pouvoir le président syrien Bachar Assad.

Un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères du Royaume a déclaré que cette action montrait la détermination d'Israël à saboter les chances de la Syrie de restaurer sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale.

"L'Arabie saoudite insiste sur la nécessité pour la communauté internationale de condamner ces violations israéliennes, d'affirmer le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie et de confirmer que le plateau du Golan est une terre arabe syrienne occupée".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


"Je suis libre!" Un Libanais retourne au pays après 33 ans de détention en Syrie

Un homme passe devant un portrait du président syrien Hafez al-Assad exposé à l'entrée principale d'un bâtiment dans la capitale Damas, le 9 décembre 2024. (AFP)
Un homme passe devant un portrait du président syrien Hafez al-Assad exposé à l'entrée principale d'un bâtiment dans la capitale Damas, le 9 décembre 2024. (AFP)
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  • Souheil Hamawi ne peut retenir ses larmes à son retour lundi dans son village au Liban, après avoir croupi pendant 33 ans dans les geôles du pouvoir syrien déchu
  • Ce Libanais de 61 ans a retrouvé sa famille dans le village de Chekka, dans le nord du Liban, après que les rebelles ont ouvert les prisons en Syrie dans le sillage de la chute du président syrien Bachar al-Assad

BEYROUTH: "Aujourd'hui, je respire à nouveau. La meilleure chose au monde, c'est la liberté!" Souheil Hamawi ne peut retenir ses larmes à son retour lundi dans son village au Liban, après avoir croupi pendant 33 ans dans les geôles du pouvoir syrien déchu.

Ce Libanais de 61 ans a retrouvé sa famille dans le village de Chekka, dans le nord du Liban, après que les rebelles ont ouvert les prisons en Syrie dans le sillage de la chute du président syrien Bachar al-Assad, qui a fui le pays.

M. Hamawi a déclaré être sorti d'une prison de la ville côtière de Lattaquié (ouest) après avoir été transféré dans plusieurs établissements pénitenciers ces trois dernières décennies, dont la tristement célèbre prison de Saydnaya, près de Damas, où il a écrit des poèmes.

Il a déclaré aux médias locaux avoir appris 20 ans après son arrestation qu'il avait été accusé d'appartenir à la formation chrétienne des Forces Libanaises, sans autres explications.

Sa libération a redonné espoir à des centaines de familles au Liban qui exigent depuis des décennies des autorités qu'elles révèlent le sort de milliers de Libanais qui auraient été arrêtés par les troupes syriennes entrées au Liban peu après le début de la guerre civile (1975-1990).

A l'époque c'était le père de Bachar, Hafez al-Assad, qui dirigeait la Syrie.

A Chekka, les habitants ont applaudi et dansé en accueillant l'ex-prisonnier, qui souligne que son épouse et son fils étaient sa "source de force" durant ses années de détention.

"Un soir, il y a 33 ans, ils (les soldats syriens) sont venus dans cette maison, ont frappé à notre porte et ont dit à mon mari: on doit vous parler. Puis il a disparu pendant 11 ans", a raconté son épouse Joséphine Homsi.

Après avoir réussi à le retrouver, elle a pu lui rendre visite dans les prisons syriennes.

Nicolas Hamawi, son frère jumeau, a qualifié son frère de "plus qu'un héros".

Pendant trois décennies, la Syrie a exercé une influence prépondérante au Liban, avant de retirer ses troupes en 2005 sous la pression internationale et de la rue après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

"J'ai beaucoup attendu, j'ai beaucoup souffert, mais au final je suis libre", a déclaré l'ex-prisonnier.


Les rebelles lancent le processus de transfert du pouvoir après la chute d'Assad

Des habitants de Damas fêtent le 9 décembre 2024, après que les rebelles islamistes ont déclaré avoir pris la capitale syrienne lors d'une offensive éclair, faisant fuir le président Bachar el-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (AFP)
Des habitants de Damas fêtent le 9 décembre 2024, après que les rebelles islamistes ont déclaré avoir pris la capitale syrienne lors d'une offensive éclair, faisant fuir le président Bachar el-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (AFP)
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  • Le chef islamiste des rebelles en Syrie, Abou Mohammad al-Jolani, a lancé lundi les discussions sur le transfert du pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad
  • Emporté dimanche après 13 ans de guerre par une offensive spectaculaire de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de M. Jolani, le président Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou selon les agences rus

DAMAS: Le chef islamiste des rebelles en Syrie, Abou Mohammad al-Jolani, a lancé lundi les discussions sur le transfert du pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad, les Occidentaux se montrant prudents face à ces insurgés qui contrôlent la plus grande partie du pays.

Emporté dimanche après 13 ans de guerre par une offensive spectaculaire de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de M. Jolani, le président Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou selon les agences russes.

Dès sa chute après 24 ans à la tête du pays, rebelles et civils se sont rués vers les prisons pour libérer les détenus, d'autres ont enchaîné les célébrations.

Au lendemain de son entrée à Damas, M. Jolani a discuté lundi avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour "coordonner la transition du pouvoir", après que le Parlement et le parti Baas de M. Assad ont apporté leur soutien à la transition, selon un communiqué des rebelles.

Dans un communiqué séparé diffusé par la télévision d'Etat, dont le logo sur Telegram arbore désormais le drapeau des rebelles, un responsable de HTS, Mohammed Abdel Rahmane, a déclaré que "les forces de sécurité œuvrent à sécuriser les bâtiments gouvernementaux et les installations publiques et privées, et mènent des patrouilles pour assurer la sécurité à Damas".

Le groupe HTS, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme, sans réellement convaincre les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, qui le classent terroriste.

- "Evaluer les actes" -

Prenant acte de la fin d'un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad, un tournant historique, de nombreux pays ont multiplié les appels à une transition sans violences.

Les Etats-Unis et des pays européens ont dit qu'ils jugeraient HTS sur ses actes, appelant notamment à un gouvernement "inclusif".

"Nous allons évaluer non seulement leurs mots, mais aussi leurs actes", a dit le président américain Joe Biden, en soulignant que certains des groupes rebelles avaient "des antécédents de terrorisme".

Son chef de la diplomatie Antony Blinken a affirmé que les Etats-Unis étaient "déterminés" à ne pas laisser le groupe jihadiste Etat islamique se reconstituer en Syrie.

Berlin a pour sa part indiqué que le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron "étaient prêts à coopérer avec les nouveaux dirigeants, sur la base des droits de l'homme fondamentaux et de la protection des minorités ethniques et religieuses".

A la demande de la Russie, qui maintient des bases militaires en Syrie, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence lundi à huis clos sur la situation dans ce pays.

De son côté, Israël qui a qualifié d'"historique" la chute de M. Assad, a mené lundi plus de 100 frappes contre des sites militaires en Syrie, dont un centre de recherches à Damas, avec l'objectif de détruire "les capacités militaires" du pouvoir déchu, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A Beyrouth, le Hezbollah pro-iranien a condamné ces raids et assuré "soutenir la Syrie et son peuple".

Alors que le pouvoir syrien a été accusé par des ONG d'avoir arrêté des centaines de milliers de personnes, dont des dizaines de milliers tuées notamment sous la torture, une foule de proches de détenus se sont massés devant la prison tristement célèbre Saydnaya, près de Damas.

Invoquant l'existence de "cellules souterraines cachées", le groupe de secours des Casques blancs y a mené des fouilles, à l'aide "des spécialistes de l'abattage des murs et des équipes chargées d'ouvrir les portes en fer".

- "Tortures effroyables" -

"Des détenus sont encore sous terre, la prison a trois ou quatre sous-sols", à l'accès verrouillé par des codes, affirme Aida Taha, 65 ans, qui s'y est rendue à la recherche de son frère, dont elle est sans nouvelles depuis 2012.

Des prisonniers libérés ont déferlé par vagues dans les rues de Damas, certains totalement désorientés, alors que Syriens partagent sur les réseaux sociaux les photos de leur proches détenus dans l'espoir d'obtenir des informations sur eux.

A l'hôpital de Harasta, près de Damas, des rebelles syriens ont déclaré à l'AFP avoir trouvé lundi une quarantaine de corps portant des traces de torture.

"C'était un spectacle horrible: une quarantaine de corps étaient empilés, montrant des signes de tortures effroyables", a décrit auprès de l'AFP Mohammed al-Hajj, un combattant des factions rebelles du sud du pays, joint par téléphone depuis Damas.

Le cofondateur de l'Association des détenus et des disparus de la prison de Sednaya (ADMSP), Diab Serriya, a estimé que les corps étaient probablement ceux de détenus de la prison de Saydnaya.

Sur la place des Omeyyades à Damas, c'est toujours la liesse, avec des tirs de joie nourris et des klaxons.

Seuls quelques commerces ont rouvert à Damas, où les institutions, écoles comprises, sont fermées. La Banque centrale a affirmé que l'argent des déposants était "en sécurité".

Des réfugiés syriens affluent aussi du Liban et de Turquie, à la frontière syrienne.

- Gel des procédures d'asile -

Au moins 910 personnes, dont 138 civils, ont été tuées durant l'offensive rebelle éclair lancée le 27 novembre, selon l'OSDH.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 500.000 morts. Outre la Russie, la Turquie et les Etats-Unis - qui soutiennent les forces kurdes syriennes - maintiennent toujours des soldats au sol dans le nord de la Syrie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient des groupes rebelles et accueille des millions de réfugiés syriens, a dit que la Turquie "n'a aucune visée sur les terres" syriennes.

Sitôt M. Assad renversé, le débat sur l'accueil des réfugiés syriens a ressurgi en Europe, plusieurs pays, dont l'Allemagne, annonçant un gel des procédures de demandes d'asile pour les exilés syriens. Vienne a dit préparer leur expulsion.