Raid meurtrier sur le Golan annexé par Israël, le Hezbollah paiera « le prix fort  », affirme Netanyahu

La ville de Majdal Shams, peuplée de Druzes, est située aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban, et est frontalière de la Syrie. De nombreux habitants conservent la nationalité syrienne plus d'un demi-siècle après l'occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. (AFP)
La ville de Majdal Shams, peuplée de Druzes, est située aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban, et est frontalière de la Syrie. De nombreux habitants conservent la nationalité syrienne plus d'un demi-siècle après l'occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. (AFP)
La ville de Majdal Shams, peuplée de Druzes, est située aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban, et est frontalière de la Syrie. De nombreux habitants conservent la nationalité syrienne plus d'un demi-siècle après l'occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. (AFP)
La ville de Majdal Shams, peuplée de Druzes, est située aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban, et est frontalière de la Syrie. De nombreux habitants conservent la nationalité syrienne plus d'un demi-siècle après l'occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. (AFP)
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Publié le Dimanche 28 juillet 2024

Raid meurtrier sur le Golan annexé par Israël, le Hezbollah paiera « le prix fort  », affirme Netanyahu

  • Les onze personnes, âgées de 10 à 20 ans, ont été tuées lorsqu'une roquette a touché un terrain de football à Majdal Shams, a indiqué l'armée israélienne, bilan auquel s'ajoutent 19 blessés, selon les secouristes
  • L'armée a imputé le tir meurtrier sur Majdal Shams au mouvement islamiste libanais Hezbollah, qui a de son côté nié en être l'auteur

MAJDAL SHAMS: L'armée israélienne a affirmé qu'une roquette tirée par le Hebzollah depuis le Liban avait tué 12 jeunes sur le plateau du Golan annexé par Israël, une attaque pour laquelle le mouvement islamiste libanais paiera "le prix fort", a affirmé samedi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Dans la bande de Gaza en guerre, une frappe israélienne sur une école a par ailleurs fait 30 morts samedi, d'après le Hamas.

Le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien, a nié être l'auteur du tir de roquette sur le plateau du Golan, contre la ville de Majdal Shams.

M. Netanyahu a indiqué qu'Israël ne laisserait "pas cette attaque meurtrière sans réponse" et que le mouvement islamiste en "paierait le prix fort, un prix qu'il n'a jamais payé auparavant", d'après un communiqué de son bureau.

Il a par la suite annoncé qu'il participerait à une réunion de son cabinet de sécurité à son retour d'un déplacement aux Etats-Unis.

 

Golan: Le chef de la diplomatie de l'UE condamne le «  bain de sang  » 

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a condamné samedi le "bain de sang" après la mort de 11 personnes sur un terrain de football dans le Golan annexé par Israël, victimes d'une roquette tirée depuis le Liban, et a demandé une enquête indépendante.

"Images choquantes depuis le terrain de football de la ville druze de Majdal Shams. Je condamne fermement ce bain de sang. Nous avons besoin d'une enquête internationale indépendante sur cet incident inacceptable. Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter une nouvelle escalade", a déclaré M. Borrell dans un communiqué publié sur le réseau social X.

 

Selon un nouveau bilan fourni par le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, l'attaque contre Majdal Shams "a causé la mort de 12 jeunes garçons et filles". Dix-huit autres jeunes ont été blessés, d'après les services d'urgence.

L'ONU a exhorté "les parties à faire preuve de la plus grande retenue", dans une communiqué conjoint de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Aroldo Lazaro.

Une intensification des échanges de tirs "pourrait déclencher une conflagration plus large qui engloutirait toute la région dans une catastrophe inimaginable", ont-ils ajouté.

La Maison Blanche a réagi en réaffirmant le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël et en assurant "soutenir les efforts visant à mettre fin à ces terribles attaques". Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a condamné "ce bain de sang" et réclamé une "enquête internationale indépendante".

Une source sécuritaire libanaise a indiqué à l'AFP qu'un drone israélien avait visé avec deux missiles dans la nuit de samedi à dimanche un hangar et une habitation à Taraiyya, dans l'est du Liban, à une quinzaine de kilomètres de Baalbeck, les détruisant totalement. Cette source n'a pas fait état de victimes.

Le Hezbollah a ouvert, dès le 8 octobre, un front contre Israël à leur frontière commune et échange quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne.

Le tir de roquette est intervenu après l'annonce par une source de sécurité libanaise que quatre combattants du Hezbollah, soutenu par l'Iran, avaient été tués par une frappe israélienne dans le sud du Liban.

 

 

Les États-Unis réaffirment leur «  soutien indéfectible » à Israël 

La Maison Blanche a réaffirmé samedi son "soutien indéfectible" à Israël après une attaque à la roquette plus tôt dans la journée sur une ville du Golan annexé par Israël, qui a fait 11 morts.

"Les États-Unis continueront à soutenir les efforts visant à mettre fin à ces terribles attaques", à la frontière entre le Liban et Israël, a déclaré un porte-parole du Conseil national de sécurité, estimant qu'il s'agissait "d'une priorité absolue".

 

Une école visée à Gaza

Malgré les appels internationaux au calme dans la région et au cessez-le-feu dans le territoire palestinien, la guerre se poursuit sans relâche dans la bande de Gaza assiégée.

Dans son centre, "l'école Khadija, qui abritait une unité médicale de fortune dans la région de Deir al-Balah, a été ciblée (par une frappe qui a) fait 30 martyrs et plus de 100 blessés", a déclaré le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué.

"J'ai été choqué par la scène", raconte à l'AFP Moustafa al-Rifati: "les gens volaient, leurs têtes, leurs jambes et leurs mains volaient".

C'est au moins la huitième fois qu'une école est touchée depuis le 6 juillet. Selon la Défense civile de Gaza, la structure abritait environ 4.000 déplacés.

L'armée israélienne a indiqué de son côté avoir ciblé des "terroristes" qui opéraient depuis l'école.

Josep Borrell a condamné cette frappe et le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à réitéré son appel "à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des civils".

 

l'Iran avertit Israël contre "les conséquences" d'une attaque au Liban

L'Iran a mis en garde Israël dimanche contre les "conséquences imprévisibles" de nouvelles "aventures" militaires au Liban, au lendemain d'une attaque meurtrière sur le plateau du Golan annexé par Israël, imputée au Hezbollah libanais soutenu par Téhéran.

"Toute action (...) du régime sioniste peut conduire à l'aggravation de l'instabilité, de l'insécurité et de la guerre dans la région", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, ajoutant qu'Israël serait responsable des "conséquences et des réactions imprévisibles à un tel comportement stupide".

 

Déplacé pour la « cinquième fois »

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive lancée en riposte par Israël a fait au moins 39.258 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Ces derniers mois, l'armée israélienne est retournée dans plusieurs zones du territoire palestinien d'où elle avait dit avoir chassé le Hamas, comme à Khan Younès.

Elle a élargi lundi ses opérations dans cette ville du sud de la bande de Gaza après des tirs de roquettes depuis cette zone en direction d'Israël.

Environ 170 personnes y ont été tuées et des centaines blessées en six jours, a indiqué samedi à l'AFP un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Dans ce contexte, l'armée a appelé les habitants de plusieurs quartiers de la ville à évacuer vers al-Mawasi, plus à l'ouest, un secteur désigné "zone humanitaire". Mais les Palestiniens craignent de s'y rendre, la zone ayant déjà été visée par des bombardements israéliens.

Selon l'ONU, plus de 180.000 Palestiniens ont fui Khan Younès depuis lundi. "C'est la cinquième fois que je suis déplacé", confie l'un d'eux à l'AFP.

Quatre personnes ont aussi été tuées samedi et plusieurs blessées à Rafah (sud) par une frappe aérienne, ont indiqué des médecins à l'AFP.

L'armée israélienne a elle déclaré avoir "éliminé des cellules terroristes armées" dans plusieurs secteurs.

La situation sanitaire et humanitaire est désastreuse pour les quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza.

Après l'échec de multiples négociations sur une trêve associée à une libération d'otages, une réunion de représentants des médiateurs - Egypte, Etats-Unis, Qatar - avec le chef des renseignements israéliens est prévue dimanche à Rome, selon Al-Qahera News, média proche du renseignement égyptien.

Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, accuse Benjamin Netanyahu, qui a juré de le détruire, de bloquer tout accord.

Samedi soir à Tel-Aviv, une nouvelle manifestation s'est tenue pour la libération des otages et contre le gouvernement israélien.

Israël dit que le Hezbollah a "franchi toutes les lignes rouges" après l'attaque meurtrière

Le ministère israélien des Affaires étrangères a estimé dimanche que le mouvement islamiste libanais avait "franchi toutes les lignes rouges" après le tir de roquette samedi depuis le Liban sur le plateau du Golan annexé en grande partie par Israël, qui a fait 12 morts.

"Le massacre de samedi constitue le franchissement de toutes les lignes rouges par le Hezbollah. Il ne s'agit pas d'une armée qui combat une autre armée, mais d'une organisation terroriste qui tire délibérément sur des civils", a déclaré Israël Katz dans un communiqué.

 


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".