Le ministère de la Santé de Gaza déclare le territoire palestinien "zone d'épidémie de polio"

Cette photo montre un service hospitalier protégé situé dans un parking souterrain du centre médical de Galilée à Nahariya, dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 29 juillet 2024, (Photo AFP)
Cette photo montre un service hospitalier protégé situé dans un parking souterrain du centre médical de Galilée à Nahariya, dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, le 29 juillet 2024, (Photo AFP)
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Publié le Mardi 30 juillet 2024

Le ministère de la Santé de Gaza déclare le territoire palestinien "zone d'épidémie de polio"

  • La souche CPV2 du virus a été détectée dans des échantillons d'eaux usées prélevés dans la région de Khan Younès.
  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, confrontée à une grave crise sanitaire après bientôt dix mois de guerre entre le Hamas et l'armée israélienne.

TERRITOIRES OCCUPES : Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a déclaré le territoire palestinien "zone d'épidémie de polio", accusant l'armée israélienne d'y avoir détruit les établissements de soins, ce qui a selon lui entraîné la réapparition du virus.

La souche CPV2 du virus a été détectée dans des échantillons d'eaux usées prélevés dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et dans les gouvernorats du centre du territoire palestinien, a indiqué le ministère dans un communiqué.

La présence du virus "constitue une menace pour la santé des habitants de la bande de Gaza et des pays voisins, et un revers pour le programme mondial d'éradication de la poliomyélite", a-t-il ajouté, sans préciser si des cas de polio avaient été détectés chez des humains dans le petit territoire.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, confrontée à une grave crise sanitaire après bientôt dix mois de guerre entre le Hamas et l'armée israélienne.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2, dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2), dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah (centre) et Khan Younès.

"L'agression israélienne qui a privé la population d'eau utilisable, la destruction des infrastructures sanitaires, l'accumulation de tonnes d'ordures et l'absence de sécurité alimentaire" ont conduit à la réapparition du virus, a affirmé le Hamas.

"La présence d'un poliovirus dérivé d'un vaccin dans les eaux usées signifie très probablement qu'il existe quelque part chez les gens", avait déclaré à des journalistes Christian Lindmeier, porte-parole de l'OMS.

"Mais encore une fois, environ 75% des personnes infectées par la polio ne présentent aucun symptôme. Cela signifie que le virus est très probablement présent dans la population, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'il y ait une flambée de cas", avait-il ajouté.

"Une campagne de distribution de vaccins dans toute la bande de Gaza est nécessaire", avait souligné M. Lindmeier.


L'Arabie saoudite déclare que la saisie de la zone tampon du Golan par Israël confirme la poursuite de la violation du droit international par Israël

Des soldats israéliens patrouillent près de la ligne Alpha qui sépare le plateau du Golan annexé par Israël de la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, lundi 9 décembre 2024. (AP)
Des soldats israéliens patrouillent près de la ligne Alpha qui sépare le plateau du Golan annexé par Israël de la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, lundi 9 décembre 2024. (AP)
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  • Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, cette action montre la détermination d'Israël à saboter les chances de la Syrie de restaurer sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale

RIYAD: La décision d'Israël de s'emparer de zones occupées par des Syriens dans une zone tampon contrôlée par l'ONU sur le plateau du Golan et ses attaques contre le territoire syrien confirment la poursuite de la violation par Israël du droit international, a déclaré l'Arabie saoudite lundi.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé dimanche qu'il avait ordonné à l'armée de "s'emparer" de la zone démilitarisée dans la partie du plateau du Golan contrôlée par la Syrie, après que des militants eurent chassé du pouvoir le président syrien Bachar Assad.

Un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères du Royaume a déclaré que cette action montrait la détermination d'Israël à saboter les chances de la Syrie de restaurer sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale.

"L'Arabie saoudite insiste sur la nécessité pour la communauté internationale de condamner ces violations israéliennes, d'affirmer le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie et de confirmer que le plateau du Golan est une terre arabe syrienne occupée".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


"Je suis libre!" Un Libanais retourne au pays après 33 ans de détention en Syrie

Un homme passe devant un portrait du président syrien Hafez al-Assad exposé à l'entrée principale d'un bâtiment dans la capitale Damas, le 9 décembre 2024. (AFP)
Un homme passe devant un portrait du président syrien Hafez al-Assad exposé à l'entrée principale d'un bâtiment dans la capitale Damas, le 9 décembre 2024. (AFP)
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  • Souheil Hamawi ne peut retenir ses larmes à son retour lundi dans son village au Liban, après avoir croupi pendant 33 ans dans les geôles du pouvoir syrien déchu
  • Ce Libanais de 61 ans a retrouvé sa famille dans le village de Chekka, dans le nord du Liban, après que les rebelles ont ouvert les prisons en Syrie dans le sillage de la chute du président syrien Bachar al-Assad

BEYROUTH: "Aujourd'hui, je respire à nouveau. La meilleure chose au monde, c'est la liberté!" Souheil Hamawi ne peut retenir ses larmes à son retour lundi dans son village au Liban, après avoir croupi pendant 33 ans dans les geôles du pouvoir syrien déchu.

Ce Libanais de 61 ans a retrouvé sa famille dans le village de Chekka, dans le nord du Liban, après que les rebelles ont ouvert les prisons en Syrie dans le sillage de la chute du président syrien Bachar al-Assad, qui a fui le pays.

M. Hamawi a déclaré être sorti d'une prison de la ville côtière de Lattaquié (ouest) après avoir été transféré dans plusieurs établissements pénitenciers ces trois dernières décennies, dont la tristement célèbre prison de Saydnaya, près de Damas, où il a écrit des poèmes.

Il a déclaré aux médias locaux avoir appris 20 ans après son arrestation qu'il avait été accusé d'appartenir à la formation chrétienne des Forces Libanaises, sans autres explications.

Sa libération a redonné espoir à des centaines de familles au Liban qui exigent depuis des décennies des autorités qu'elles révèlent le sort de milliers de Libanais qui auraient été arrêtés par les troupes syriennes entrées au Liban peu après le début de la guerre civile (1975-1990).

A l'époque c'était le père de Bachar, Hafez al-Assad, qui dirigeait la Syrie.

A Chekka, les habitants ont applaudi et dansé en accueillant l'ex-prisonnier, qui souligne que son épouse et son fils étaient sa "source de force" durant ses années de détention.

"Un soir, il y a 33 ans, ils (les soldats syriens) sont venus dans cette maison, ont frappé à notre porte et ont dit à mon mari: on doit vous parler. Puis il a disparu pendant 11 ans", a raconté son épouse Joséphine Homsi.

Après avoir réussi à le retrouver, elle a pu lui rendre visite dans les prisons syriennes.

Nicolas Hamawi, son frère jumeau, a qualifié son frère de "plus qu'un héros".

Pendant trois décennies, la Syrie a exercé une influence prépondérante au Liban, avant de retirer ses troupes en 2005 sous la pression internationale et de la rue après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

"J'ai beaucoup attendu, j'ai beaucoup souffert, mais au final je suis libre", a déclaré l'ex-prisonnier.


Les rebelles lancent le processus de transfert du pouvoir après la chute d'Assad

Des habitants de Damas fêtent le 9 décembre 2024, après que les rebelles islamistes ont déclaré avoir pris la capitale syrienne lors d'une offensive éclair, faisant fuir le président Bachar el-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (AFP)
Des habitants de Damas fêtent le 9 décembre 2024, après que les rebelles islamistes ont déclaré avoir pris la capitale syrienne lors d'une offensive éclair, faisant fuir le président Bachar el-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (AFP)
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  • Le chef islamiste des rebelles en Syrie, Abou Mohammad al-Jolani, a lancé lundi les discussions sur le transfert du pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad
  • Emporté dimanche après 13 ans de guerre par une offensive spectaculaire de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de M. Jolani, le président Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou selon les agences rus

DAMAS: Le chef islamiste des rebelles en Syrie, Abou Mohammad al-Jolani, a lancé lundi les discussions sur le transfert du pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad, les Occidentaux se montrant prudents face à ces insurgés qui contrôlent la plus grande partie du pays.

Emporté dimanche après 13 ans de guerre par une offensive spectaculaire de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de M. Jolani, le président Assad a fui le pays avec sa famille pour Moscou selon les agences russes.

Dès sa chute après 24 ans à la tête du pays, rebelles et civils se sont rués vers les prisons pour libérer les détenus, d'autres ont enchaîné les célébrations.

Au lendemain de son entrée à Damas, M. Jolani a discuté lundi avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour "coordonner la transition du pouvoir", après que le Parlement et le parti Baas de M. Assad ont apporté leur soutien à la transition, selon un communiqué des rebelles.

Dans un communiqué séparé diffusé par la télévision d'Etat, dont le logo sur Telegram arbore désormais le drapeau des rebelles, un responsable de HTS, Mohammed Abdel Rahmane, a déclaré que "les forces de sécurité œuvrent à sécuriser les bâtiments gouvernementaux et les installations publiques et privées, et mènent des patrouilles pour assurer la sécurité à Damas".

Le groupe HTS, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme, sans réellement convaincre les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, qui le classent terroriste.

- "Evaluer les actes" -

Prenant acte de la fin d'un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad, un tournant historique, de nombreux pays ont multiplié les appels à une transition sans violences.

Les Etats-Unis et des pays européens ont dit qu'ils jugeraient HTS sur ses actes, appelant notamment à un gouvernement "inclusif".

"Nous allons évaluer non seulement leurs mots, mais aussi leurs actes", a dit le président américain Joe Biden, en soulignant que certains des groupes rebelles avaient "des antécédents de terrorisme".

Son chef de la diplomatie Antony Blinken a affirmé que les Etats-Unis étaient "déterminés" à ne pas laisser le groupe jihadiste Etat islamique se reconstituer en Syrie.

Berlin a pour sa part indiqué que le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron "étaient prêts à coopérer avec les nouveaux dirigeants, sur la base des droits de l'homme fondamentaux et de la protection des minorités ethniques et religieuses".

A la demande de la Russie, qui maintient des bases militaires en Syrie, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence lundi à huis clos sur la situation dans ce pays.

De son côté, Israël qui a qualifié d'"historique" la chute de M. Assad, a mené lundi plus de 100 frappes contre des sites militaires en Syrie, dont un centre de recherches à Damas, avec l'objectif de détruire "les capacités militaires" du pouvoir déchu, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A Beyrouth, le Hezbollah pro-iranien a condamné ces raids et assuré "soutenir la Syrie et son peuple".

Alors que le pouvoir syrien a été accusé par des ONG d'avoir arrêté des centaines de milliers de personnes, dont des dizaines de milliers tuées notamment sous la torture, une foule de proches de détenus se sont massés devant la prison tristement célèbre Saydnaya, près de Damas.

Invoquant l'existence de "cellules souterraines cachées", le groupe de secours des Casques blancs y a mené des fouilles, à l'aide "des spécialistes de l'abattage des murs et des équipes chargées d'ouvrir les portes en fer".

- "Tortures effroyables" -

"Des détenus sont encore sous terre, la prison a trois ou quatre sous-sols", à l'accès verrouillé par des codes, affirme Aida Taha, 65 ans, qui s'y est rendue à la recherche de son frère, dont elle est sans nouvelles depuis 2012.

Des prisonniers libérés ont déferlé par vagues dans les rues de Damas, certains totalement désorientés, alors que Syriens partagent sur les réseaux sociaux les photos de leur proches détenus dans l'espoir d'obtenir des informations sur eux.

A l'hôpital de Harasta, près de Damas, des rebelles syriens ont déclaré à l'AFP avoir trouvé lundi une quarantaine de corps portant des traces de torture.

"C'était un spectacle horrible: une quarantaine de corps étaient empilés, montrant des signes de tortures effroyables", a décrit auprès de l'AFP Mohammed al-Hajj, un combattant des factions rebelles du sud du pays, joint par téléphone depuis Damas.

Le cofondateur de l'Association des détenus et des disparus de la prison de Sednaya (ADMSP), Diab Serriya, a estimé que les corps étaient probablement ceux de détenus de la prison de Saydnaya.

Sur la place des Omeyyades à Damas, c'est toujours la liesse, avec des tirs de joie nourris et des klaxons.

Seuls quelques commerces ont rouvert à Damas, où les institutions, écoles comprises, sont fermées. La Banque centrale a affirmé que l'argent des déposants était "en sécurité".

Des réfugiés syriens affluent aussi du Liban et de Turquie, à la frontière syrienne.

- Gel des procédures d'asile -

Au moins 910 personnes, dont 138 civils, ont été tuées durant l'offensive rebelle éclair lancée le 27 novembre, selon l'OSDH.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 500.000 morts. Outre la Russie, la Turquie et les Etats-Unis - qui soutiennent les forces kurdes syriennes - maintiennent toujours des soldats au sol dans le nord de la Syrie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient des groupes rebelles et accueille des millions de réfugiés syriens, a dit que la Turquie "n'a aucune visée sur les terres" syriennes.

Sitôt M. Assad renversé, le débat sur l'accueil des réfugiés syriens a ressurgi en Europe, plusieurs pays, dont l'Allemagne, annonçant un gel des procédures de demandes d'asile pour les exilés syriens. Vienne a dit préparer leur expulsion.