L'attrait de l'Arabie saoudite pour les startups s'étend à divers secteurs

La principale raison de l'expansion de l'entreprise dans le Royaume est l'importance des opportunités qu'offre le marché. (AN)
La principale raison de l'expansion de l'entreprise dans le Royaume est l'importance des opportunités qu'offre le marché. (AN)
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Publié le Vendredi 09 août 2024

L'attrait de l'Arabie saoudite pour les startups s'étend à divers secteurs

  • Depuis le début de l'année 2024, le Royaume a vu des startups de divers secteurs lancer leurs plans d'expansion
  • Le paysage économique de l'Arabie saoudite est devenu un pôle d'attraction pour les startups régionales et mondiales, avec de nombreuses entreprises en pleine croissance qui ciblent ce marché florissant

RIYAD: Depuis le début de l'année 2024, le Royaume a vu des startups de différents secteurs lancer leurs plans d'expansion.

Le paysage économique de l'Arabie saoudite est devenu un pôle d'attraction pour les startups régionales et mondiales, avec de nombreuses entreprises en pleine croissance qui ciblent ce marché florissant.

Depuis le début de l'année 2024, le Royaume a vu des startups de différents secteurs lancer leurs plans d'expansion.

Dans le secteur de l'intelligence artificielle, l'Arabie saoudite a suscité l'intérêt de la startup singapourienne Dyna.AI, qui est actuellement en cours d'enregistrement au niveau local.

Présente dans sept pays, Dyna.AI s'intéresse désormais au marché saoudien de la fintech et souhaite s'implanter localement en ouvrant un bureau.

"Nous sommes déjà en train d'assurer notre enregistrement, qui, nous l'espérons, sera achevé au cours du prochain trimestre. Les réactions de nos partenaires en Arabie saoudite ont été extrêmement encourageantes et nous sommes impatients d'avoir une présence physique très bientôt", a déclaré Tomas Skoumal, président de Dyna.AI, à Arab News.

La vision à long terme de l'entreprise vise à influencer le secteur des services financiers saoudiens, qui est sur le point de bénéficier considérablement des progrès de l'IA. La stratégie d'expansion de Dyna.AI en Arabie saoudite comprend l'établissement d'une forte présence locale et une collaboration étroite avec les organismes gouvernementaux.

À propos du paysage actuel du marché, Skoumal a fait remarquer: "Le secteur de l'IA dans le monde, et en Arabie saoudite, en est encore à ses débuts. Cependant, les progrès de la technologie sont fascinants, avec des avancées incroyables en très peu de temps”.

Interrogé sur l'importance de l'expansion sur le marché saoudien, Skoumal a déclaré: "L'IA devrait créer un impact de plusieurs milliards de dollars sur l'économie saoudienne d'ici 2030, et en investissant tôt dans le Royaume, nous pensons que nous serons bien positionnés pour autonomiser le travail et enrichir les vies”.

Fintech

Le secteur saoudien de la fintech a connu son lot de nouveaux entrants au cours du premier trimestre de l'année, le plus récent étant la société américaine MoneyHash. Créée fin 2020 par Nader Abdelrazik, Mustafa Eid et Anisha Sekar, MoneyHash a jeté son dévolu sur le marché saoudien à la suite d'un tour de table de 4,5 millions de dollars en février.

L'entreprise vise à relever les principaux défis du secteur des paiements en Arabie saoudite, en aidant les entreprises à récupérer les revenus perdus en raison des échecs de paiement et des complexités de l'infrastructure.

Dans une interview accordée à Arab News, Abdelrazik, PDG de la société, a exposé la stratégie de l'entreprise visant à faire de MoneyHash un acteur de premier plan sur ce marché essentiel. "Nous nous concentrons principalement sur la poursuite de la pénétration du marché, en nous appuyant sur notre succès antérieur et sur notre marque de confiance en tant qu'infrastructure de paiement", a déclaré Abdelrazik à Arab News.

Abdelrazik souhaite renforcer la pénétration de la société sur le marché saoudien, en s'appuyant sur sa réputation et son succès en tant que fournisseur d'infrastructure de paiement de confiance. Bien que le PDG ait été réticent à partager des détails spécifiques, il a souligné les normes ambitieuses et élevées de l'entreprise, indiquant une stratégie solide pour consolider sa présence régionale.

Dans une perspective à long terme, MoneyHash cherche à jouer un rôle déterminant dans son secteur sur le marché saoudien, a déclaré Abdelrazik. Considérant le Royaume comme une plaque tournante, l'entreprise prévoit de développer un écosystème complet de solutions et d'innovations en matière de technologies de paiement. "Nous avons levé 7,5 millions de dollars à ce jour entre nos tours de financement de pré-amorçage et d'amorçage. Nous avons déjà des clients actifs en Arabie Saoudite, y compris des acteurs importants comme Foodics, et le dernier investissement nous aidera à construire un centre de solutions en Arabie Saoudite et à avoir une équipe dédiée au marché", a-t-il ajouté.

La principale raison de l'expansion de l'entreprise dans le Royaume est l'importance des opportunités qu'offre le marché. "Le marché saoudien évolue rapidement, il s'agit d'un grand marché de consommateurs et d'entreprises, et il dispose de nombreux ingrédients de l'écosystème pour stimuler l'innovation régionale. Je pense que toutes les entreprises qui se développent dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et dans le CCG (Conseil de coopération du Golfe) feront probablement de l'Arabie saoudite la plaque tournante de leur expansion au cours des dix prochaines années", a déclaré Abdelrazik.

"Il se passe beaucoup de choses dans le domaine des paiements (sur le marché saoudien), et il se passera encore beaucoup de choses. Il s'agit d'un espace complexe qui évolue très rapidement, et nous sommes à la tête de la catégorie d'orchestration dans ce domaine. Nous nous efforçons de rester en tête et de construire une histoire à succès dans le Royaume en fournissant des solutions technologiques complexes et sophistiquées", a-t-il ajouté.

VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeur)

L'environnement commercial dynamique de l'Arabie saoudite a également suscité l'intérêt des entreprises internationales, le géant estonien du covoiturage Bolt ayant annoncé son intention d'étendre ses activités dans le pays. Fondée en 2013, l'entreprise est devenue un acteur majeur de l'industrie mondiale de la mobilité, opérant dans 45 pays et 500 villes. Sa valorisation actuelle est de 7,4 milliards d'euros (8 milliards de dollars).

Dans une interview accordée à Arab News, Martin Villig, président et cofondateur de Bolt, a exprimé le vif intérêt de son entreprise pour le marché saoudien en pleine croissance.

"Nous opérons en Arabie saoudite depuis 2017 en réalisant des millions de trajets avec des centaines de milliers de conducteurs inscrits sur la plateforme. Notre activité en Arabie saoudite a été multipliée par 10 au cours des trois dernières années et nous sommes désormais présents dans toutes les villes du pays", a déclaré Villig à Arab News. 

"Cependant, nous voyons encore une marge de croissance. Notre objectif à court terme est de poursuivre cette trajectoire de croissance et d'augmenter à la fois le nombre de trajets effectués et le nombre de chauffeurs inscrits sur la plateforme", a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'importance de l'expansion sur le marché saoudien, Villig a répondu: "Le secteur touristique florissant, ainsi que la présence croissante de centres d'affaires et de divertissement, font de l'Arabie saoudite une opportunité de premier ordre pour la croissance du secteur du covoiturage et sont emblématiques d'une opportunité plus large à travers la région MENA”.

Il explique: "Plus de 27 millions de touristes étrangers sont arrivés en Arabie saoudite en 2023 et Bolt est l'une des applications de mobilité qui permet à ces touristes de se déplacer, en veillant à ce que leur expérience de déplacement en Arabie saoudite soit aussi transparente et agréable que possible”. 

Il a ajouté: "Les entreprises privées comme Bolt peuvent jouer un rôle crucial dans le soutien de la Vision 2030 en alignant leurs stratégies et leurs opérations sur les objectifs et les priorités du Royaume. Bolt peut stimuler l'innovation et le progrès technologique en développant et en déployant des solutions de pointe qui répondent aux défis et aux opportunités du Royaume en matière de mobilité."

Villig a souligné la vaste expérience de son entreprise, qui travaille avec des villes de plus de 45 pays d'Europe, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'ailleurs, présentant des défis uniques en matière de mobilité. Il estime que cette expérience fait de l'entreprise le partenaire idéal avec lequel les entités gouvernementales saoudiennes peuvent collaborer pour améliorer les réseaux de transport existants du pays.

Villig a ajouté: "À travers cela, nous créerons des opportunités de gains pour les conducteurs utilisant la plateforme Bolt et rendrons plus facile et plus abordable pour les gens de se déplacer dans leur ville”.

La vision nationale du Royaume, les conditions de marché solides et l'infrastructure technologique croissante ont été les catalyseurs de l'arrivée de ces entreprises et de bien d'autres comme elles dans le pays. L'Arabie saoudite, qui est la plus grande économie de la région MENA, devrait continuer à attirer des startups régionales et mondiales sur son marché en plein essor.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.


Les bénéfices du CAC 40 en baisse sur fond de guerre commerciale

Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
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  • Les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale
  • Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros

PARIS: Automobile et luxe à la peine, aérien, défense et industrie en progression: les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale, d'après un décompte réalisé jeudi par l'AFP.

Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros, en baisse de 32% par rapport au premier semestre 2024 pour ces mêmes entreprises.

Cette somme des bénéfices nets part du groupe ne prend pas en compte d'éventuels résultats ajustés publiés par les entreprises et exclut Pernod Ricard, dont l'exercice comptable est décalé et donc pas comparable.

Le chiffre d'affaires cumulé est de 725 milliards d'euros, en légère baisse de près de 2%.

La première moitié de 2025 a été marquée par l'incertitude sur les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits européens, et a vu l'euro s'apprécier fortement par rapport à plusieurs devises, notamment face au dollar.

"C'est plutôt l'incertitude qui a pesé" avec le risque "qu'il y ait une guerre commerciale", souligne auprès de l'AFP Lionel Melka, gérant à Swann Capital.

Mais "globalement, (...) les résultats sont plutôt solides", avec, d'un côté, "les secteurs où les attentes étaient basses" comme le luxe ou la consommation, et, de l'autre, "les secteurs qui vont bien — défense, banque — là c'est bon comme prévu".

- Les banques résilientes -

Ce semestre "reste décevant", notamment en comparaison avec la situation américaine, juge pour sa part Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM: "il y a ce décrochage français et européen qui est perceptible".

D'autre part, "en début d'année, vous aviez un enthousiasme qui était indéniablement exagéré sur les actions européennes. (...) La réalité c'est qu'on n'est pas sur une période de résultats qui est mirobolante", ajoute-t-il.

Les entreprises de l'aérien et de la défense tirent leur épingle du jeu, portées par les tensions géopolitiques: Airbus a vu ses bénéfices bondir de 85%, Safran de 11%.

Les banques s'en sortent bien également et "sont sur des bonnes dynamiques depuis déjà deux, trois ans", relève Christopher Dembik.

Ensemble, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale réalisent au total 13,5 milliards d'euros de bénéfices, une hausse de 12%.

En face, le secteur automobile se casse la figure. Renault, notamment, enregistre une lourde perte de plus de 11,2 milliards d'euros, due à l'évolution comptable du traitement de son partenaire japonais Nissan et ses mauvais résultats.

Son concurrent Stellantis a lui publié une lourde perte nette de 2,3 milliards d'euros au premier semestre et son nouveau directeur général, l'Italien Antonio Filosa, a prévenu qu'il faudrait prendre des "décisions difficiles" pour "accélérer" fin 2025.

Le luxe a également souffert, avec un bénéfice net en chute de 46% pour Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, ...) et de 22% pour LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...).

Le plus gros bénéfice revient d'ailleurs à BNP Paribas, qui vole la vedette à TotalEnergies et LVMH, duo en tête au premier semestre 2024.

- Risque de taux de change -

L'incertitude reste forte pour les troisième et quatrième trimestres, en raison notamment de la force de l'euro qui devrait peser sur les entreprises françaises.

Christopher Dembik table plutôt sur "un risque de taux de change, qu'un risque de droits de douane", et cela "va beaucoup plus se matérialiser dans les résultats à venir", dans les investissements, les importations, etc.

Concernant les droits de douane, malgré les questions en suspens, les entreprises avaient anticipé, "on savait que ce serait un tarif douanier important, donc elles avaient quand même prévu les choses", ajoute l'analyste.

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont mis fin à l'attente dimanche, en annonçant un accord prévoyant que les produits européens exportés aux États-Unis soient taxés à 15%.