Liban: un commandant du Hamas tué dans une frappe israélienne

Il s'agit de la première frappe de ce type à Sidon depuis que le Hezbollah libanais, allié du Hamas, et Israël ont commencé à échanger des tirs transfrontaliers quasi quotidiens. (Reuters)
Il s'agit de la première frappe de ce type à Sidon depuis que le Hezbollah libanais, allié du Hamas, et Israël ont commencé à échanger des tirs transfrontaliers quasi quotidiens. (Reuters)
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Publié le Vendredi 09 août 2024

Liban: un commandant du Hamas tué dans une frappe israélienne

  • Un responsable du Hamas dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Heloué au Liban a été tué vendredi par une frappe aérienne israélienne dans le sud du pays
  • Un correspondant de l'AFP a vu des secouristes sortir un corps carbonisé du véhicule tandis que des soldats bouclaient la zone

BEYROUTH: Un responsable du Hamas dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Heloué au Liban a été tué vendredi par une frappe aérienne israélienne dans le sud du pays, selon le mouvement islamiste palestinien et l'armée israélienne

Une frappe israélienne a visé ce responsable de la sécurité du Hamas du camp d'Aïn el-Heloué alors qu'il se trouvait à l'intérieur de son véhicule dans la ville de Sidon", a indiqué une source sécuritaire libanaise, qui a requis l'anonymat car elle n'était pas autorisée à parler aux médias.

Un correspondant de l'AFP a vu des secouristes sortir un corps carbonisé du véhicule tandis que des soldats bouclaient la zone, au sud de Sidon, près du camp, le plus grand des 12 camps officiels de réfugiés palestiniens du Liban.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué que son "commandant" Samer al-Hajj avait été tué "lors d'une frappe sioniste dans la ville de Sidon".

 

Deux combattants du Hezbollah tués au Sud-Liban

Une source proche du Hezbollah a indiqué que deux combattants avaient été tués dans une frappe israélienne vendredi sur le sud du Liban, survolé par des drones israéliens diffusant des messages hostiles à la formation libanaise pro-iranienne.

Des violences quotidiennes opposent le Hezbollah et l'armée israélienne depuis le début de la guerre à Gaza en octobre, mais menacent de tourner à une guerre à large échelle après l'assassinat par Israël le 30 juillet du chef militaire de la formation libanaise.

Les deux combattants ont été tués dans une frappe sur la localité côtière de Naqoura, proche de la frontière avec Israël, a précisé la source proche du Hezbollah.

La puissante formation a par la suite annoncé la mort de deux combattants, sans préciser où ils avaient été tués.

L'armée israélienne a indiqué de son côté que "deux terroristes du Hezbollah qui sortaient d'une structure militaire" du parti à Naqoura avaient été "éliminés" par son aviation.

Le Hezbollah a annoncé avoir riposté en visant une caserne de l'armée israélienne à Kiryat Shmona dans le nord d'Israël à deux reprises, la première fois à l'aide d'une volée de roquettes Katioucha, et la deuxième avec des roquettes Falaq.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a pour sa part rapporté plusieurs frappes israéliennes sur des localités du sud du Liban.

Dans le même temps, des habitants et journalistes locaux ont partagé des vidéos d'un drone israélien survolant le village de Kounine, diffusant un message en arabe disant "ceci est grâce au Hezbollah et à Hassan Nasrallah", son chef.

Jeudi soir, des habitants de la ville de Bint Jbeil dans le sud du Liban avaient déjà partagé des vidéos similaires.

La source proche du Hezbollah a confirmé à l'AFP que les vidéos étaient authentiques et que ces messages visaient à "inciter" la population à réagir contre la formation pro-iranienne.

Dix mois de violences ont fait au moins 560 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également au moins 116 civils, selon un décompte de l'AFP.

Ils ont également provoqué d'énormes destructions et poussé plus de 102.000 personnes à quitter leurs foyers au Liban.

En Israël et sur le plateau du Golan occupé, 22 militaires et 26 civils ont été tués, selon les autorités.

 

Dans un communiqué, l'armée israélienne a confirmé avoir dans une frappe aérienne "éliminé" Samer al-Hajj, qu'elle a identifié comme "un haut commandant" du Hamas au Liban.

Selon elle, "ce commandant des forces militaires dans le camp d'Aïn el-Heloué" était "responsable de l'avancement des attaques terroristes et des lancements de projectiles depuis le Liban vers le territoire israélien", et "du recrutement et de l'entraînement" d'agents.

Selon l'agence de presse libanaise NNA, "deux civils ont été blessés" également dans la frappe, effectuée par un "drone ennemi".

Les canaux du Hamas sur l'application de messagerie Telegram ont diffusé une vidéo de jeunes hommes défilant dans ce qui est présenté comme le camp, "après qu'un martyr du Hamas soit tombé dans le bombardement de son véhicule par un drone israélien".

Au cours des dix derniers mois, Israël a pris pour cible à plusieurs reprises des responsables du mouvement islamiste palestinien au Liban, dont 18 ont été tués dans cette période, selon un décompte de l'AFP.

Il s'agit de la première frappe de ce type à Sidon depuis que le Hezbollah libanais, allié du Hamas, et Israël ont commencé à échanger des tirs transfrontaliers quasi quotidiens à la suite de l'attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien, le 7 octobre, qui a déclenché la guerre de Gaza.

En janvier, une frappe, israélienne selon un responsable de la défense américaine, avait tué le numéro deux politique du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres militants dans le bastion du Hezbollah au sud de Beyrouth. Israël n'a pas revendiqué cette attaque.

En mars, le Hamas a déclaré qu'un de ses membres avait été tué lors d'une frappe israélienne au Sud-Liban qui, selon les médias d'État, a fait trois morts.

En mai, le Hamas a aussi fait part de la mort d'un "commandant" dans une frappe israélienne dans l'est du Liban, près de la frontière syrienne.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.