La France doit reconnaître l'Etat palestinien «avant qu'il soit trop tard»

La représentante de l'Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira. (Photo d'archives AFP)
La représentante de l'Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira. (Photo d'archives AFP)
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Publié le Vendredi 13 septembre 2024

La France doit reconnaître l'Etat palestinien «avant qu'il soit trop tard»

  • "J'attends de la France de reconnaître l'Etat de Palestine avant qu'il ne soit trop tard, pour préserver la perspective et déclencher un processus entre les Palestiniens et les Israéliens", a déclaré Mme Abou-Hassira
  • "Ce serait une dynamique qui va créer une perspective politique" pour parvenir à la solution à deux Etats, a ajouté la représentante palestinienne, jugeant que l'autre alternative était "un seul Etat d'apartheid"

PARIS: La représentante de l'Autorité palestinienne en France Hala Abou-Hassira a appelé Paris à "reconnaître l'Etat de Palestine avant qu'il soit trop tard", pour préserver la possibilité d'une solution à deux Etats, dans une interview vendredi à France 24.

"J'attends de la France de reconnaître l'Etat de Palestine avant qu'il ne soit trop tard, pour préserver la perspective et déclencher un processus entre les Palestiniens et les Israéliens", a déclaré Mme Abou-Hassira, en demandant à la France d'être "cohérente".

"Ce serait une dynamique qui va créer une perspective politique" pour parvenir à la solution à deux Etats, a ajouté la représentante palestinienne, jugeant que l'autre alternative était "un seul Etat d'apartheid".

"Il est de la responsabilité de l'Europe et des Etats-Unis de reconnaître immédiatement l'Etat de Palestine, qui vivrait en paix et en sécurité avec l'Etat d'Israël, et qui vivrait aussi en égalité", a-t-elle martelé.

Des représentants de pays arabes et européens, dont le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, se retrouvent à Madrid vendredi pour essayer de faire avancer cette perspective. Quelques pays européens dont l'Espagne et l'Irlande, la Norvège ont reconnu l'Etat palestinien. Paris de son côté affirme ne pas y être opposé mais répète attendre le moment "favorable" pour le faire.

Au moment où la guerre à Gaza, déclenchée par le massacre du 7 octobre, va bientôt entrer dans sa deuxième année, la représentante palestinienne a réclamé un "cessez-le-feu immédiat" et "la fin de l'occupation militaire israélienne sur l'ensemble des territoires palestiniens occupés".

"Il est temps que la communauté internationale intervienne concrètement et avec force pour imposer ce cessez-le-feu", a-t-elle insisté, alors que des négociations infructueuses se déroulent depuis des mois sous l'égide des Américains, des Egyptiens et des Qataris.

"Le projet israélien est très clair (...)  C'est un projet de colonisation, d'annexion et d'expulser par la force le peuple palestinien de la Palestine occupée", a-t-elle dénoncé.

La guerre à Gaza a fait plus de 41.000 morts selon le ministère de la Santé du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le conflit a été provoqué par la sanglante attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.


le gouvernement français prévoit de faire voter une nouvelle loi sur l'immigration début 2025

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, visite un centre de détention pour immigrants (Centre de Rétention Admnistrative - CRA) à Le Mesnil-Amelot, à l’est de Paris, le 11 octobre 2024. (Photo AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, visite un centre de détention pour immigrants (Centre de Rétention Admnistrative - CRA) à Le Mesnil-Amelot, à l’est de Paris, le 11 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Cette nouvelle loi immigration promet de nouveaux débats houleux dans un contexte parlementaire tendu, avec une Assemblée nationale où la fragile coalition du Premier ministre Michel Barnier (droite) est dépourvue de majorité.
  • Trente-deux lois sur l'immigration et les étrangers ont été adoptées depuis 1980 en France, selon le Musée de l'histoire de l'immigration.

PARIS : Le gouvernement français annonce vouloir soumettre au Parlement dès "début 2025" une nouvelle loi sur l'immigration, un an seulement après les vifs débats provoqués par un précédent texte et au moment où l'UE envisage de durcir encore sa politique migratoire.

"Il y aura besoin d'une nouvelle loi", notamment pour permettre "la prolongation de la durée de détention dans des centres de rétention administrative" des étrangers clandestins jugés dangereux, a déclaré une porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, sur BFMTV.

Une des pistes envisagées est de faire passer la durée maximale de rétention de 90 à 210 jours, ce qui n'est possible aujourd'hui qu'en cas d'infractions terroristes.

"On ne s'interdit pas de réfléchir à d'autres dispositions", a ajouté la porte-parole, jugeant qu'il ne devait y avoir "aucun tabou en matière de protection des Français". L'exécutif souhaite que ce texte arrive au Parlement "début 2025".

Le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure de la droite conservatrice et tenant d'une ligne dure sur l'immigration, avait affirmé le 23 septembre penser "que l'immigration massive, ça n'est pas une chance pour la France".

Cette nouvelle loi immigration promet de nouveaux débats houleux dans un contexte parlementaire tendu, avec une Assemblée nationale où la fragile coalition du Premier ministre Michel Barnier (droite) est dépourvue de majorité.

La gauche est déjà vent debout, le patron des socialistes Olivier Faure fustigeant un "gage (donné) à l'extrême droite".

Les législatives anticipées, convoquées par le président Emmanuel Macron après l'échec cuisant de son parti aux élections européennes début juin, ont débouché sur une Assemblée fragmentée en trois blocs irréconciliables: la coalition de gauche, arrivée première aux élections mais absente du gouvernement, le centre droit macroniste, et l'extrême droite de Marine Le Pen.

Promulguée le 26 janvier, une précédente loi sur l'immigration avait été adoptée après des débats très tendus au Parlement.

"Quotas" migratoires fixés au Parlement, rétablissement du délit de séjour irrégulier, caution demandée aux étudiants étrangers pour prévoir leur retour, regroupement familial restreint: le Conseil constitutionnel avait censuré de larges pans du texte pour des questions de forme.

Trente-deux lois sur l'immigration et les étrangers ont été adoptées depuis 1980 en France, selon le Musée de l'histoire de l'immigration.

Cette annonce du gouvernement français survient à l'approche du sommet européen des 17 et 18 octobre à Bruxelles, où seront abordés le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'UE et l'accélération des retours de clandestins.

L'UE a déjà adopté mi-mai un pacte asile et migration qui durcit les contrôles et établit un mécanisme de solidarité entre les 27 dans la prise en charge des demandeurs d'asile.


Laurent Saint-Martin, ministre du Budget n'est « pas favorable » à une augmentation de la fiscalité sur le gaz.

Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, intervient lors d’une conférence de presse pour présenter la loi de finances 2025 (FPP) et la loi de financement de la sécurité sociale (FPSL), au ministère de l’Économie et des Finances à Paris, le 10 octobre 2024. (Photo AFP)
Le ministre français du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, intervient lors d’une conférence de presse pour présenter la loi de finances 2025 (FPP) et la loi de financement de la sécurité sociale (FPSL), au ministère de l’Économie et des Finances à Paris, le 10 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a dit n'être "pas favorable" à une augmentation de la fiscalité sur le gaz samedi sur TF1
  • a ministre de la Transition écologique et de l'Energie Agnès Pannier-Runacher avait dit vendredi que le gouvernement allait le proposer via un amendement au projet de loi de finances.

PARIS : Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a dit n'être "pas favorable" à une augmentation de la fiscalité sur le gaz samedi sur TF1, alors que la ministre de la Transition écologique et de l'Energie Agnès Pannier-Runacher avait dit vendredi que le gouvernement allait le proposer via un amendement au projet de loi de finances.

Agnès Pannier-Runacher "a dit qu'il y aurait peut-être des amendements sur la hausse de la fiscalité du gaz", a affirmé samedi Laurent Saint-Martin. Il a observé que le projet de loi de finances présenté cette semaine "ne contient pas de hausse de fiscalité sur le gaz" et a déclaré n'être "pas favorable" à cette éventualité.

Vendredi lors d'un point presse, Agnès Pannier-Runacher avait indiqué: "l'enjeu est également de travailler sur les niches brunes au travers de l'augmentation du malus automobile, au travers de la suppression du taux réduit de TVA à 5,5% sur l'installation de chaudières à énergies fossiles et enfin par voie d'amendement gouvernemental, au travers d'une hausse de la fiscalité sur les billets d'avion et sur le gaz".

"Il est important de donner des signaux de prix cohérents entre solutions carbonées et solutions décarbonées", avait-elle justifié.

"Il est surtout important d'éviter que des politiques publiques et de l'argent public rendent les solutions carbonées moins chères que les solutions décarbonées", a ajouté Agnès Pannier-Runacher, en référence notamment à la hausse de la fiscalité de l'électricité, essentiellement décarbonée en France en raison de l'importance du nucléaire.

Le gouvernement prévoit dans son projet de loi de finances présenté jeudi d'augmenter la fiscalité de l'électricité à un niveau qui permet de "garantir au consommateur une baisse de 9% du tarif réglementé de vente en 2025 à partir du 1er février".

Il compte sur la baisse des coûts de l'électricité sur les marchés pour absorber le relèvement de la taxe sur l'électricité, qui actera la sortie du bouclier tarifaire mis en place pendant la crise énergétique à partir de fin 2021 pour contenir les factures des Français.

La taxe sur l'életricité "augmente parce qu'elle était revenue à néant pendant la crise de l'inflation", a observé Laurent Saint-Martin samedi. "L'Etat a protégé nos concitoyens face aux flambées des prix de l'énergie, (...) aujourd'hui avec une inflation sous les 2%, pour nos finances publiques, il faut retirer ce bouclier s'il n'y a plus d'inflation".


Toujours des violences sur l'île de la Martinique malgré le couvre-feu

Piste de l'aéroport envahie par des manifestants, avions déroutés, pillages et arrestations : la situation restait tendue vendredi en Martinique, île française des Antilles, malgré l'instauration d'un couvre-feu, sur fond de protestation contre la vie chère. (AFP)
Piste de l'aéroport envahie par des manifestants, avions déroutés, pillages et arrestations : la situation restait tendue vendredi en Martinique, île française des Antilles, malgré l'instauration d'un couvre-feu, sur fond de protestation contre la vie chère. (AFP)
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  • Toute la nuit, les forces de l'ordre ont tenté de contenir les émeutiers qui ont érigé des dizaines de barrages à travers l'île
  • Au Carbet (nord), l'unique pharmacie du village a par exemple brûlé. "Il ne reste plus rien. J'ai tout perdu", a réagi son propriétaire

FORT-DE-FRANCE: Piste de l'aéroport envahie par des manifestants, avions déroutés, pillages et arrestations : la situation restait tendue vendredi en Martinique, île française des Antilles, malgré l'instauration d'un couvre-feu, sur fond de protestation contre la vie chère.

Située à près de 7.000 kilomètres de Paris et colonisée par la France en 1635, la Martinique est en proie depuis septembre à une mobilisation contre la vie chère initiée par un mouvement baptisé Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), qui a dégénéré avec des violences urbaines, avec de nombreux épisodes de pillages et d'actes de vandalisme.

Toute la nuit, les forces de l'ordre ont tenté de contenir les émeutiers qui ont érigé des dizaines de barrages à travers l'île.

Au Carbet (nord), l'unique pharmacie du village a par exemple brûlé. "Il ne reste plus rien. J'ai tout perdu", a réagi auprès de l'AFP son propriétaire, Willy Hilaricus, se désolant que "cela crée un problème d'accès aux soins pour la population" de ce village relativement isolé.

Trente-deux personnes ont été interpellées, selon une source à la préfecture et douze policiers légèrement blessés.

"Voyous à moto"

L'aéroport de Fort-de-France, lui, doit rouvrir vendredi matin après avoir été fermé la veille, en raison de l'intrusion sur les pistes d'une centaine de manifestants, jetant des projectiles sur les policiers.

Cette intrusion, sur fond de rumeurs de renforts policiers, démenties par la préfecture, a provoqué le déroutement vers la Guadeloupe, autre île française des Antilles, de trois avions et l'annulation de tous les vols prévus jeudi soir au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Martinique-Aimé-Césaire.

Huit personnes ont été arrêtées à la suite de cet envahissement.

Coeur des affrontements, les quelques kilomètres d'autoroute séparant Le Lamentin de Fort-de-France, sur lesquels ont circulé "une soixantaine de voyous à moto", selon la source à la préfecture.

C'est sur cette route que sont mortes sur le coup jeudi soir deux personnes à moto qui circulaient sans casque à contresens et qui ont percuté une voiture.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme de 20 ans est mort en marge du pillage d'un centre commercial et un autre, âgé de 30 ans, a été "grièvement blessé par balle", selon une source policière.

Ecoles fermés, plan blanc 

Dans un communiqué, l'association des maires de Martinique et celle des maires de France ont appelé "au calme et au dialogue (...) face à l'escalade des violences urbaines".

La préfecture de Martinique a également annoncé jusqu'à lundi l'interdiction des manifestations et des rassemblements sur l'île.

Déjà fermées jeudi, les écoles resteront fermées vendredi "compte tenu de l'incertitude du contexte social actuel et par principe de précaution", selon le rectorat.

Le CHU de la Martinique a annoncé jeudi le déclenchement d'un plan blanc au cours duquel des "déprogrammations d'actes opératoires ou de consultations sont organisées". Les pharmacies de l'île ont déclaré "ne plus être en mesure d'assurer le service d'urgence".

Le mouvement contre la vie chère, thématique récurrente dans les outre-mer, a été lancé début septembre par le RPPRAC, qui exige un alignement des prix des produits alimentaires sur l'Hexagone, affichés 40% plus chers en Martinique.

Plus d'un Martiniquais sur quatre (27%) vit sous le seuil de pauvreté, près de deux fois le taux de la France métropolitaine (14,4%), selon des chiffres de 2020.