Une vraie « usine de joueurs saoudiens »: comment le Royaume nourrit la nouvelle génération de stars

Capitalisant sur l'un de ses meilleurs atouts - son importante population de jeunes - le Royaume a fait des progrès significatifs dans le développement des talents sportifs, visant à transformer le pays en une puissance mondiale du football.  (AN)
Capitalisant sur l'un de ses meilleurs atouts - son importante population de jeunes - le Royaume a fait des progrès significatifs dans le développement des talents sportifs, visant à transformer le pays en une puissance mondiale du football.  (AN)
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Publié le Lundi 23 septembre 2024

Une vraie « usine de joueurs saoudiens »: comment le Royaume nourrit la nouvelle génération de stars

  • Le programme Future Falcons, sous l'égide de la Fédération saoudienne de football, a été mis en place en 2019. Ce programme a permis à de jeunes joueurs saoudiens d'être sélectionnés par des équipes de clubs européens
  • L'entraîneur principal Romeo Jozak, directeur technique du programme, a déclaré à Arab News: “Le talent saoudien est énorme. C'est un pays immense et il y a beaucoup de compétences, de qualité de football... Je pense que ce programme est extraordinaire"

RIYAD: L'Arabie saoudite étant le seul pays en lice pour accueillir la Coupe du monde de la FIFA 2034, le Royaume redouble d'efforts pour développer la prochaine génération de talents footballistiques.  

Capitalisant sur l'un de ses meilleurs atouts - son importante population de jeunes - le Royaume a fait des progrès significatifs dans le développement des talents sportifs, visant à transformer le pays en une puissance mondiale du football.  

Le programme Future Falcons, sous l'égide de la Fédération saoudienne de football, a été mis en place en 2019. Ce programme a permis à de jeunes joueurs saoudiens d'être sélectionnés par des équipes de clubs européens, y compris des transferts récents au NK Jadran Porec de Croatie et au Kavala FC de Grèce.  

L'entraîneur principal Romeo Jozak, directeur technique du programme, a déclaré à Arab News: “Le talent saoudien est énorme. C'est un pays immense et il y a beaucoup de compétences, de qualité de football... Je pense que ce programme est extraordinaire, car il permet de prendre les talents footballistiques de l'Arabie saoudite, de les amener en Europe et de les faire participer à des compétitions”.

Le programme accueille un certain nombre de joueurs sélectionnés par la fédération et d'autres équipes nationales de football. Initialement axé sur les 18-20 ans, il s'est récemment élargi aux moins de 16 ans.  

L'équipe nationale des moins de 16 ans recevra un entraînement professionnel pendant deux saisons consécutives à Salou, en Espagne, à partir de cette année, dans le but de favoriser leur développement alors qu'ils entament leur carrière de footballeur professionnel.  

Jozak a déclaré qu'il espérait que l'inclusion des joueurs de moins de 16 ans “ouvrirait la porte pour l'année prochaine (et les années suivantes)... pour en faire une petite usine de production de joueurs saoudiens, en même temps que l'éducation”.

Les collaborations avec des académies et des équipes de football du monde entier offriront aux joueurs saoudiens la possibilité de participer à des stages internationaux et de se familiariser avec différents styles de jeu. Ces partenariats permettent non seulement de développer les compétences des jeunes joueurs, mais aussi d'élargir leurs perspectives footballistiques.  

Yazan Madani, 19 ans, est l'un des joueurs du programme Future Falcons de la saison dernière qu'Al-Ahli a formé et aidé à signer un contrat professionnel de deux ans avec le FK Egnatia, actuel champion d'Albanie. 
 
S'adressant à Arab News, Madani a expliqué les raisons qui l'ont poussé à poursuivre cette carrière. “Tout a commencé lorsque j'avais presque cinq ans et que j'ai exprimé ma passion pour ce sport. Il est devenu un élément clé de ma vie en général et de ma vie quotidienne en particulier. J'ai également exprimé une grande passion pour la réalisation de tous les objectifs que j'ai toujours rêvé de concrétiser un jour”.

Madani connaissait le programme depuis deux ans et attendait avec impatience d'être sélectionné. “J'ai finalement réussi à rejoindre un club européen grâce au programme”. 

“J'ai acquis beaucoup d'expérience et de compétences à tous les niveaux. Jouer contre les meilleurs clubs européens et internationaux et être un adversaire coriace exige des joueurs, ainsi que des équipes techniques, administratives et médicales, de grands efforts et beaucoup de travail au quotidien. La préparation a été menée sous la direction du directeur général du programme, Ghassan Felemban. Je voudrais également remercier le club Al-Ahli et son directeur d'académie, Qassem Al-Tayeb, pour m'avoir apporté le soutien et la coopération dont j'avais besoin pour atteindre ces objectifs dans ma carrière sportive”, a déclaré Madani. 

Jozak a déclaré qu'en 27 ans d'implication dans le football, il n'avait pas encore vu de programme d'élite à la hauteur de l'initiative du gouvernement saoudien. 

“Emmener l'équipe nationale en Europe, au centre du monde du football, lui donner tout ce dont elle a besoin et assurer l'éducation des jeunes joueurs. C'est quelque chose de vraiment extraordinaire”, a-t-il déclaré. 

Cette approche locale garantit que les talents sont détectés tôt et qu'ils ont la possibilité de se développer grâce à des programmes d'entraînement rigoureux qui préparent les joueurs au plus haut niveau de la compétition internationale. L'accent mis sur le dépistage a déjà porté ses fruits, puisque plusieurs jeunes joueurs se sont fait remarquer dans les compétitions nationales et internationales.

Les jeunes joueurs saoudiens continuent de faire la une des journaux internationaux et de jouer dans certains des plus grands stades. Si l'équipe saoudienne des moins de 23 ans n'a pas réussi à se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris au début de l'année, elle a tout de même fait étalage de ses talents, notamment en remportant une victoire 5-0 sur la Thaïlande lors de la Coupe d'Asie des moins de 23 ans de l'AFC.

La création de l'académie des jeunes de la Saudi Pro League, ainsi que de plusieurs académies régionales, est la pierre angulaire de l'initiative de développement. Les académies offrent des installations de premier ordre, un encadrement professionnel et un régime d'entraînement structuré, garantissant aux jeunes joueurs le meilleur départ possible dans leur carrière de footballeur. 

L'un des éléments clés de la stratégie est l'accent mis sur le dépistage et le recrutement. La Fédération saoudienne de football (SAFF) a mis en place un réseau national pour identifier les jeunes joueurs prometteurs dans les ligues et les écoles locales, y compris la Mahd Academy. 

L'académie a été créée en 2020 pour former de jeunes athlètes dans une variété de sports et développer des stratégies pour atteindre la réussite sportive au niveau régional et international. Bien qu'elle ait été lancée pendant la pandémie, plus de 10 000 athlètes se sont inscrits à l'académie par l'intermédiaire de son forum en ligne au cours de sa première année d'existence.  

Jozak a déclaré: “Dans l'équipe actuelle, nous avons trois joueurs de la Mahd Academy. Nous avons quelques joueurs du club Al-Nassr, quelques joueurs d'Al-Fateh, de la même manière que nous utilisons le talent de la Mahd Academy”.

“En parlant avec des gens de là-bas, l'objectif de la Mahd Academy est de produire des joueurs pour l'équipe nationale, tout comme nous. Nous avons donc tous le même objectif en Arabie saoudite, et nous devrions tous l'avoir, à savoir alimenter et filtrer les talents pour l'équipe nationale”.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".