Intensification du conflit Israël-Hezbollah: quel sera le sort des Libanais déplacés?

Les autoroutes du sud ont été engorgées par la circulation, les civils tentant d'échapper aux bombardements israéliens contre le Hezbollah. (AFP)
Les autoroutes du sud ont été engorgées par la circulation, les civils tentant d'échapper aux bombardements israéliens contre le Hezbollah. (AFP)
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Publié le Jeudi 26 septembre 2024

Intensification du conflit Israël-Hezbollah: quel sera le sort des Libanais déplacés?

  • La question la plus pressante est de savoir si le déplacement sera temporaire ou permanent
  • Le gouvernement libanais n'est pas en mesure de mettre en place des efforts de secours significatifs

LONDRES: Près d'un demi-million de civils libanais ont été déplacés de leurs maisons dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa depuis qu'Israël a intensifié sa campagne aérienne contre le mouvement libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran, cette semaine, ce qui laisse présager une urgence humanitaire majeure.

Dans un pays déjà aux prises avec une profonde crise économique, l'exode de milliers de civils des villes et villages limitrophes d'Israël met à rude épreuve les ressources limitées du Liban et déstabilise encore davantage sa société fragile.

La question la plus pressante est de savoir si leur déplacement sera temporaire ou permanent.

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Des régions comme Tyr, Sidon et Nabatiyeh ont connu un exode massif. (AFP)

En effet, les villages les plus proches de la frontière ont été les plus gravement endommagés, des zones entières ayant été réduites à l'état de ruines. Les forces israéliennes ont été accusées de créer une «zone morte» comme tampon entre les deux pays.

«Nous ne pensons pas que cette situation sera de courte durée», a déclaré à Arab News Tania Baban, directrice pour le Liban de l'organisation caritative MedGlobal, basée aux États-Unis. «Certaines personnes pourraient ne pas être en mesure de rentrer chez elles si leur maison est détruite.»

Depuis que le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur le nord d'Israël en solidarité avec ses alliés du Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre contre Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, le sud du Liban s'est transformé en champ de bataille, Israël menant des frappes de représailles.

La région, bastion du Hezbollah, a subi des bombardements quasi quotidiens qui ont rasé des villes et des villages et ravagé des forêts et des terres agricoles.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré qu'environ 500 000 Libanais avaient été déplacés depuis l'intensification de l'offensive israélienne contre le Hezbollah, et que plus de 110 000 d'entre eux avaient fui avant la récente escalade.

Des régions telles que Tyr, Sidon et Nabatiyeh ont connu un exode massif. Quelque 70% de la population de Tyr a été évacuée, selon le maire de la ville, Hassan Dbouk. «Les gens ne pouvaient plus tolérer cette situation», a-t-il déclaré au Washington Post.

Baban pense que le nombre officiel de personnes déplacées est sous-estimé. «Nous avons commencé à distribuer des articles de première nécessité dans les abris mardi, tels que des matelas, des serviettes, des oreillers, de l'eau et des kits d'hygiène personnelle», a-t-elle déclaré.

«Nous nous sommes rendus dans plusieurs écoles pour obtenir des informations et procéder à notre évaluation et nous avons constaté que les personnes déplacées affluaient, et ce uniquement à Beyrouth.»

«Les déplacés viennent principalement du sud. Je suis sûre qu'il y en a aussi dans la Bekaa, mais nous n'avons pas encore ce genre de détails, parce que les gens continuent d'affluer.»

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L'exode de milliers de civils des villes et villages limitrophes d'Israël met à rude épreuve les ressources limitées du Liban. (AFP)

Safa Kosaibani, 21 ans, qui a fui Nabatiyeh vers la ville côtière de Sidon avec ses filles et ses belles-sœurs, a déclaré qu'elle avait entendu dire qu'Israël demandait aux civils de quitter le Liban-Sud, mais qu'elle ne se fiait pas à ces avertissements.

«Nous pensions qu'il s'agissait simplement d'une guerre psychologique», a-t-elle déclaré au Washington Post. «Nous pensions qu'il s'agissait d'une guerre psychologique, qu'ils essayaient simplement de nous pousser à quitter notre terre, parce que nous les avions repoussés de leur terre dans le nord. Ils veulent faire la même chose avec nous.»

On estime à environ 60 000 le nombre d'Israéliens déplacés de l'autre côté de la frontière. Le 17 septembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a mis à jour les objectifs de guerre de son gouvernement pour inclure le retour de ces personnes chez elles.

Nour Hamad, étudiante de 22 ans dans la ville libanaise de Baalbeck, a déclaré avoir vécu «dans un état de terreur» toute la semaine. «Nous avons passé quatre ou cinq jours sans dormir, sans savoir si nous allions nous réveiller le lendemain», a-t-elle déclaré à l'agence de presse AFP.

«Le bruit des bombardements est très effrayant, tout le monde a peur. Les enfants ont peur, les adultes aussi.»

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Les forces israéliennes ont frappé de nombreuses cibles au Liban, causant la mort de près de 600 personnes, dont de nombreux civils. (Reuters)

Les civils qui ont tenté de fuir les zones de conflit cette semaine ont vu les autoroutes du sud engorgées par la circulation. Les routes menant à la sécurité étaient tellement encombrées que beaucoup ont passé 12 heures ou plus pour un trajet qui ne prenait auparavant qu'une ou deux heures.

Si certains ont trouvé refuge chez des amis ou des parents, le nombre de personnes déplacées dépasse les capacités d'accueil du Liban. Les écoles, les centres communautaires et les bâtiments inachevés se sont rapidement transformés en abris temporaires.

Le gouvernement libanais n'est pas en mesure de mettre en place des efforts de secours significatifs. Ces dernières années, il a été paralysé par une impasse politique et un effondrement financier, sa monnaie ayant perdu plus de 90% de sa valeur.

«Le Liban a dû faire face à de multiples crises et ne s'est toujours pas remis des effets dévastateurs de l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, ainsi que de la crise économique qui a englouti le pays à partir de fin 2019», a déclaré Hovig Atamian, directeur des programmes de CARE International au Liban, à Arab News.

«Les organisations humanitaires se préparent depuis des mois au pire scénario d'une escalade très importante, mais la réalité sur le terrain, y compris les contraintes d'accès dues aux risques sécuritaires, restera toujours un défi.»

«Nous appelons les parties au conflit à respecter les dispositions du droit international humanitaire, notamment en prenant des mesures pour éviter et minimiser les pertes en vies humaines, les blessures aux civils et les dommages aux biens de caractère civil, ainsi que pour protéger l'ensemble du personnel et des opérations humanitaires.»

Le financement international étant déjà très sollicité en raison des crises à Gaza, en Ukraine et dans d'autres zones de conflit, il est à craindre que le Liban soit négligé en termes d'aide humanitaire.

Imran Riza, coordinateur humanitaire des Nations unies pour le Liban, a alloué une aide d'urgence de 24 millions de dollars provenant du Fonds humanitaire libanais pour répondre aux besoins urgents des personnes touchées par les hostilités. Toutefois, ces besoins sont susceptibles de s'accroître rapidement.

Le Liban est «aux prises avec des crises multiples qui ont dépassé la capacité du pays à y faire face», a déclaré M. Riza dans un communiqué.

«L'escalade des hostilités dans le sud du Liban se prolongeant plus longtemps que nous ne l'avions espéré, elle a entraîné de nouveaux déplacements et aggravé les besoins déjà critiques.»

Des organisations caritatives telles que MedGlobal se mobilisent actuellement pour livrer des produits de première nécessité dans les abris temporaires.

«Nous allons distribuer de la nourriture préparée à l'avance, parce qu'ils n'ont pas de matériel de cuisine, mais aussi des matelas, des kits d'hivernage, des couvertures – parce que l'hiver est aux portes et qu'ils ont besoin d'être préparés» a déclaré Baban.

«Les personnes qui arrivent dans les abris sont souvent des personnes âgées qui ont tout laissé derrière et qui ont besoin de médicaments pour leurs maladies chroniques.»

«Nous parlons de diabète, de problèmes cardiaques, d'hypertension et certains patients sont sous dialyse. Certains patients sont peut-être sous chimiothérapie et nous n'avons même pas encore évoqué le risque de maladies transmissibles.»

«Les écoles seront surpeuplées, les abris transformés et l’hiver sera bientôt là. C’est sans compter la grippe, la Covid-19 et tout ce qui s'ensuit. La situation est donc très inquiétante.»

Les forces israéliennes ont frappé de multiples cibles au Liban, causant la mort de près de 600 personnes, dont de nombreux civils. Ces frappes font suite à une attaque synchronisée, menée la semaine dernière contre les dispositifs de communication du Hezbollah, qui a fait 39 morts et plus de 3 000 blessés.

Les forces de défense israéliennes ont déclaré mardi qu'elles avaient frappé 1 500 «cibles d'infrastructures terroristes dans le sud du Liban et à l'intérieur du territoire libanais».

«Le Hezbollah d'aujourd'hui n'est pas celui que nous connaissions il y a une semaine», a déclaré le ministre de la Défense Yoav Gallant, affirmant que le groupe «a subi une série de coups au niveau de son commandement et de son contrôle, de ses combattants et de ses moyens de combattre».

quelques chiffres


- 500 000 personnes déplacées au Liban. – 600 morts, dont 50 enfants et 94 femmes.

- 1 700 personnes blessées par les frappes au Liban.

- 60 000 Israéliens évacués des zones frontalières depuis octobre.

La violence s'est intensifiée mercredi lorsque le Hezbollah a déclaré avoir lancé un missile balistique sur Tel-Aviv. Bien qu'Israël ait intercepté le missile, il s'agit d'une action sans précédent et d'une nouvelle phase dangereuse du conflit.

Tôt dans la journée de mercredi, le Hezbollah a confirmé que le commandant de son unité de missiles, Ibrahim Mohammed Qobeissi, a été tué, quelques heures après que l'armée israélienne a déclaré qu'il avait été «éliminé» lors d'une frappe aérienne sur Ghobeiri, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Cette escalade intervient près d'un an après que le Hezbollah a commencé à lancer des attaques peu après l'attentat perpétré le 7 octobre par le groupe militant palestinien Hamas dans le sud d'Israël, qui a fait environ 1 200 morts et 240 otages.

Israël a réagi en envahissant la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, ce qui a conduit à un conflit qui a fait plus de 41 000 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Les efforts diplomatiques visant à désamorcer le conflit entre Israël et le Hezbollah ont jusqu'à présent échoué. Le président américain Joe Biden, s'adressant à l'Assemblée générale des Nations unies mardi, a mis en garde contre les dangers d'une guerre totale au Liban, appelant toutes les parties à la retenue.

«Une guerre totale n'est dans l'intérêt de personne», a déclaré M. Biden. «Même si la situation s'est aggravée, une solution diplomatique reste possible.»

Pour Baban, de MedGlobal, l'urgence humanitaire qui se profile pourrait avoir de graves répercussions sur l'ensemble de la région.

«Il faut faire quelque chose pour mettre fin à tout cela et empêcher que cette catastrophe ne devienne une catastrophe régionale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com