Les ministres de la Défense du G7 s'inquiètent des attaques contre les forces de maintien de la paix et s'engagent à soutenir Kiev

Le ministre ukrainien de la Défense Rustem Umerov, le ministre français Sébastien Lecornu, le secrétaire d'État britannique à la Défense John Healey, le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani, le ministre italien Guido Crosetto, le ministre canadien Bill Blair, le ministre allemand Boris Pistorius, le secrétaire américain Lloyd J. Austin, le chef de la politique étrangère de l'UE Josep Borrell et le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte posent pour une photo lors de la réunion des ministres du G7 à Naples, en Italie, le 19 octobre 2024. (REUTERS)
Le ministre ukrainien de la Défense Rustem Umerov, le ministre français Sébastien Lecornu, le secrétaire d'État britannique à la Défense John Healey, le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani, le ministre italien Guido Crosetto, le ministre canadien Bill Blair, le ministre allemand Boris Pistorius, le secrétaire américain Lloyd J. Austin, le chef de la politique étrangère de l'UE Josep Borrell et le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte posent pour une photo lors de la réunion des ministres du G7 à Naples, en Italie, le 19 octobre 2024. (REUTERS)
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Publié le Lundi 21 octobre 2024

Les ministres de la Défense du G7 s'inquiètent des attaques contre les forces de maintien de la paix et s'engagent à soutenir Kiev

  • « Nous sommes préoccupés par les derniers événements survenus au Liban et par le risque d'une nouvelle escalade. Nous sommes préoccupés par toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité de la FINUL », ont déclaré les ministres dans un communiqué.
  • Ils ont également souligné « l'intention du groupe de continuer à fournir une assistance à l'Ukraine, y compris une assistance militaire à court et à long terme ».

NAPLES : Les ministres de la Défense du G7 se sont réunis samedi, exprimant leur inquiétude face à l'escalade au Liban tout en promettant un « soutien inébranlable » à l'Ukraine, en pleine vague de conflits militaires.

L'Italie, qui assure la présidence tournante du Groupe des sept pays, a organisé la première réunion ministérielle du groupe consacrée à la défense dans la ville de Naples, dans le sud du pays, qui abrite une base de l'OTAN.
La guerre que la Russie mène contre l'Ukraine, qui en est à sa troisième année, a été au cœur de l'ordre du jour.

« Nous soulignons notre intention de continuer à fournir une assistance à l'Ukraine, y compris une assistance militaire à court et à long terme », peut-on lire dans la déclaration finale des ministres de la défense du G7, qui s'engagent à apporter un « soutien indéfectible ».

Les ministres de la Défense du G7 (Italie, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Japon, Canada et États-Unis) ont également mis en garde contre les dangers d'une nouvelle intensification au Moyen-Orient, notamment au Liban, où les Nations unies ont accusé Israël d'avoir frappé les forces de maintien de la paix de l'ONU.

« Nous sommes préoccupés par les derniers événements survenus au Liban et par le risque d'une nouvelle escalade. Nous sommes préoccupés par toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité de la FINUL. »

Ils ont également appelé l'Iran à cesser de soutenir le Hamas et le Hezbollah. Samedi également, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rencontré un représentant du Hamas à Istanbul, selon l'agence de presse officielle IRNA.

Les nombreux conflits simultanés « mettent en évidence une détérioration du cadre de sécurité et les prévisions pour l'avenir proche ne peuvent être positives », a déclaré le ministre italien de la défense, Guido Crosetto, en début de réunion d'une journée.

Ces conflits comprennent l'instabilité en Afrique subsaharienne et les tensions croissantes dans la région Asie-Pacifique.

Le sommet a eu lieu deux jours après qu'Israël a annoncé avoir tué le chef du Hamas, Yahya Sinwar, cerveau des attaques du 7 octobre 2023 contre Israël qui ont déclenché la guerre de représailles dévastatrice à Gaza.

Mark Rutte, chef de l'OTAN, et Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, étaient également présents. Tous deux ont approuvé les propos du président américain Joe Biden, qui a déclaré que la mort de M. Sinwar pourrait être l'occasion de mettre fin aux hostilités.

« Il est certain qu'après l'assassinat de Yahya Sinwar, une nouvelle perspective s'est ouverte et nous devons l'utiliser pour parvenir à un cessez-le-feu, libérer les otages restants et rechercher une solution politique », a déclaré M. Borrell aux journalistes.

Lors de la session matinale, des discussions ont eu lieu sur les récentes frappes contre les soldats de la FINUL au Liban, où Israël est également en guerre contre le Hezbollah, allié du Hamas.

M. Borrell a suggéré que le mandat des forces de maintien de la paix soit renforcé par le Conseil de sécurité des Nations unies afin de leur donner plus de latitude pour agir face aux attaques répétées contre leurs positions, qu'elles imputent aux forces israéliennes.

« Ils ne peuvent pas agir seuls, leur rôle est certainement limité », a-t-il déclaré.
Plus tôt dans la journée de samedi, M. Borrell avait écrit sur les réseaux sociaux qu'un « mandat plus robuste pour la FINUL » était nécessaire.

Au Liban, vendredi, le Premier ministre italien Giorgia Meloni a qualifié d'« inacceptables » les récentes frappes contre la FINUL.

L'Italie compte environ 1 000 soldats dans la force de maintien de la paix des Nations unies au Liban, qui regroupe des soldats de plus de 50 pays.

La promesse du G7 de continuer à soutenir l'Ukraine intervient alors que le pays entre dans son troisième hiver de guerre.

Elle subit des pertes sur le champ de bataille dans l'est du pays et est confrontée à la perspective d'une réduction du soutien militaire américain si Donald Trump est élu à la Maison Blanche le mois prochain.

Lors d'une visite à Berlin vendredi, M. Biden a exhorté les alliés de l'OTAN à ne pas renoncer à leur soutien à l'Ukraine. Les partisans de Kiev « ne peuvent pas se relâcher », a-t-il déclaré.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, soumis à une pression croissante de la part des alliés occidentaux pour élaborer une stratégie gagnante face à la Russie, a présenté jeudi à l'Union européenne et à l'OTAN ce qu'il a appelé un « plan de victoire ».

L'idée maîtresse de ce plan est un appel à l'adhésion immédiate à l'OTAN, jugée irréalisable par les membres de l'Alliance.

Elle cherche également à obtenir l'autorisation de frapper des cibles militaires à l'intérieur de la Russie avec des armes à longue portée, ainsi qu'un « ensemble de mesures de dissuasion stratégique non nucléaire » encore non défini sur le territoire ukrainien.

L'Ukraine s'inquiète également des informations, basées sur des renseignements sud-coréens, selon lesquelles la Corée du Nord déploie un grand nombre de troupes pour soutenir la guerre de Moscou contre l'Ukraine.

L'OTAN n'a pas encore été en mesure de confirmer ces informations, a déclaré M. Rutte vendredi.

En dehors de la réunion, dans les rues de Naples, les manifestants portaient des drapeaux palestiniens et le keffieh, un foulard traditionnel symbolisant la lutte des Palestiniens contre Israël. Certains manifestants se sont heurtés à la police.


Peu avant son départ pour le Moyen-Orient, les républicains du Congrès fustigent Blinken

 Le secrétaire d'État américain Antony Blinken comparaît devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, dans le Rayburn House Office Building, le 11 décembre 2024 à Washington, DC. (Getty Images via AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken comparaît devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, dans le Rayburn House Office Building, le 11 décembre 2024 à Washington, DC. (Getty Images via AFP)
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  • Antony Blinken, au sujet du retrait chaotique des États-Unis d'Afghanistan, que le président élu Donald Trump a dénoncé avec force.
  • Une élue démocrate, Kathy Manning, a suggéré que « ce serait une bien meilleure utilisation de notre temps de parler de la Syrie aujourd'hui » plutôt que des événements survenus il y a trois ans.

WASHINGTON : En pleine effervescence en Syrie, les républicains du Congrès ont interrogé mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, au sujet du retrait chaotique des États-Unis d'Afghanistan, que le président élu Donald Trump a dénoncé avec force.

Le secrétaire d'État a été auditionné par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, mettant fin à une longue querelle entre les républicains et le département d'État concernant le témoignage du plus haut diplomate américain, accusé d'ignorer les nombreuses convocations de la commission.

Les républicains, Donald Trump en tête, dénoncent régulièrement le retrait chaotique des Américains d'Afghanistan en août 2021, ensanglanté notamment par un attentat-suicide à l'aéroport de Kaboul ayant tué 13 soldats américains.

L'audition, qui a été brièvement interrompue par des manifestants contre la guerre dans la bande de Gaza, intervient alors que M. Blinken se rend dans la journée en Jordanie pour évoquer les développements en Syrie après la chute de Bachar el-Assad.

Une élue démocrate, Kathy Manning, a suggéré que « ce serait une bien meilleure utilisation de notre temps de parler de la Syrie aujourd'hui » plutôt que des événements survenus il y a trois ans.

De son côté, le président républicain de la commission, Michael McCaul, a fustigé M. Blinken, le sommant de prendre « la responsabilité de ce retrait désastreux » d'Afghanistan.

« Cet événement catastrophique a marqué le début du fiasco d'une politique étrangère qui a mis le feu au monde », a-t-il dénoncé.

S'adressant à des proches de victimes de l'attentat présents dans la salle, M. Blinken a déclaré « regretter profondément que nous n'ayons pas fait plus pour les protéger », tout en rappelant que la décision de retrait remontait à l'ancien président Donald Trump.

En février 2020, au Qatar, les États-Unis ont signé l'accord de Doha qui a ouvert la voie au retrait des troupes américaines d'Afghanistan et au retour, dans la foulée, des talibans au pouvoir, cette fois sous le mandat du démocrate Joe Biden.

« Dans la mesure où le président Biden a été confronté à un choix, il s'agissait de mettre fin à la guerre ou de l'intensifier », a répliqué M. Blinken, alors qu'un élu républicain accusait l'administration Biden d'avoir du « sang sur les mains ».

Le président de la commission a annoncé lors de l'audition que le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, serait également auditionné le 17 décembre à ce sujet, qui a été largement politisé dans le contexte de l'élection présidentielle remportée par Donald Trump face à la vice-présidente Kamala Harris.


Trump nomme un spécialiste de la Big Tech à l'autorité de la concurrence

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommait un spécialiste des grandes entreprises de la tech, Andrew Ferguson, à la Federal Trade Commission (FTC)
  • Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) pilotent ensemble cinq dossiers judiciaires contre des grandes firmes technologiques, dont Amazon, Apple et Meta

WASHINGTON: Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommait un spécialiste des grandes entreprises de la tech, Andrew Ferguson, à la Federal Trade Commission (FTC), l'autorité américaine de la concurrence.

"J'ai le plaisir de nommer Andrew Ferguson à la tête de la FTC. Andrew a fait ses preuves en s'opposant à la censure des Big Tech (les grandes sociétés du secteur des technologies, ndlr) et en protégeant la liberté d'expression dans notre grand pays", écrit le président élu américain sur sa plateforme Truth Social.

Membre du parti républicain, Ferguson fait déjà partie de la FTC, depuis 2023.

Il "sera le président de la FTC le plus favorable à l'Amérique et à l'innovation de toute l'histoire de notre pays", assure aussi M. Trump, ajoutant qu'"avant de travailler pour le gouvernement, il était avocat spécialisé dans les litiges antitrust au sein de plusieurs cabinets d'avocats de Washington".

Début décembre, Donald Trump avait annoncé qu'il nommait Gail Slater comme responsable du département antitrust du ministère de la Justice, un choix laissant entendre que sa future administration allait surveiller de près les Big Tech.

"Les Big Tech ont fait ce qu'ils ont voulu pendant des années, étouffant la concurrence dans notre secteur le plus innovant", avait alors dit le président élu.

Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) pilotent ensemble cinq dossiers judiciaires contre des grandes firmes technologiques, dont Amazon, Apple et Meta.

Ils ont d'ailleurs récemment remporté une victoire judiciaire contre Google et veulent maintenant forcer le géant de l'internet à se séparer de son navigateur Chrome.

Donald Trump a aussi nommé mardi Jacob Helberg comme son prochain sous-secrétaire d'État à la croissance économique, à l'énergie et à l'environnement.

Il "sera le champion de notre politique étrangère +America First+" et "guidera la politique du département d'État en matière de diplomatie économique (...) et de domination technologique américaine à l'étranger", a dit M. Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier

Jacob Helberg "possède les connaissances, l'expertise et le pragmatisme nécessaires pour défendre les intérêts économiques des États-Unis à l'étranger", a-t-il ajouté.


Meurtre d'un patron américain, le suspect était en possession d'un manifeste contre le système d'assurance santé

Cette photo de réservation du 9 décembre 2024, obtenue auprès de l'administration pénitentiaire de Pennsylvanie, montre Luigi Mangione. Mangione, 26 ans, a été arrêté le 9 décembre pour le meurtre ciblé d'un cadre de l'assurance maladie dans les rues de New York,  (Photo by Handout / Pennsylvania Department of Corrections / AFP)
Cette photo de réservation du 9 décembre 2024, obtenue auprès de l'administration pénitentiaire de Pennsylvanie, montre Luigi Mangione. Mangione, 26 ans, a été arrêté le 9 décembre pour le meurtre ciblé d'un cadre de l'assurance maladie dans les rues de New York, (Photo by Handout / Pennsylvania Department of Corrections / AFP)
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  • Le suspect numéro un de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé à New York avait sur lui un texte manuscrit exprimant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police.
  • « J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des États-Unis », a expliqué Joseph Kenny, le chef des enquêteurs de la police de New York.

NEW-YORK : Le suspect numéro un de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé à New York avait sur lui un texte manuscrit exprimant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police.

« J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des États-Unis », a expliqué Joseph Kenny, le chef des enquêteurs de la police de New York, dans l'émission Good Morning America sur la chaîne ABC.

« Plus précisément, Luigi Mangione, 26 ans, explique que notre système de santé est le plus coûteux du monde, alors que l'espérance de vie d'un Américain se classe au 42ᵉ rang mondial. Il a écrit beaucoup sur son mépris pour les entreprises américaines et en particulier pour l'industrie de la santé », a-t-il ajouté.

Au lendemain de son arrestation et de son inculpation pour l'assassinat de Brian Thompson, le patron de UnitedHealthCare, premier assureur santé privé du pays, beaucoup de questions se posent sur le parcours et les motivations du suspect. Ce dernier est un fils de bonne famille diplômé en ingénierie d'une université privée de l'État de Pennsylvanie.

Luigi Mangione a été arrêté dans un McDonald's d'Altoona, à environ 500 km à l'ouest de New York. Un juge d'un tribunal local de Pennsylvanie l'a placé en détention dans l'attente de son transfert devant la justice new-yorkaise.

Les policiers s'interrogent notamment sur une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X.

Mercredi dernier à l'aube, le tueur s'est approché de Brian Thompson, âgé de 50 ans, et l'a froidement abattu en pleine rue devant un hôtel à Manhattan, une scène capturée par une caméra de vidéosurveillance et visionnée par des millions de personnes.

La mort de Brian Thompson, dans cet assassinat visiblement prémédité en pleine rue, a provoqué un fort émoi, mais elle a aussi donné lieu à des commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l'encontre des programmes d'assurance santé américains, illustrant une colère profonde à l'égard d'un système lucratif accusé de s'enrichir sur le dos des patients.

« On ne tue pas quelqu'un de sang-froid pour des questions politiques ou pour exprimer un point de vue », a condamné lundi Josh Shapiro, le gouverneur démocrate de Pennsylvanie.