Gaz: la France a les infrastructures nécessaires « quelle que soit la rigueur de l'hiver » prochain

Depuis l'hiver 2021-2022, en dépit d'une baisse de 70% des importations de gaz russe toutes sources confondues (gazoduc et GNL), le système gazier européen "a réussi à s'adapter pour garantir la sécurité d'approvisionnement". (AFP)
Depuis l'hiver 2021-2022, en dépit d'une baisse de 70% des importations de gaz russe toutes sources confondues (gazoduc et GNL), le système gazier européen "a réussi à s'adapter pour garantir la sécurité d'approvisionnement". (AFP)
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Publié le Mercredi 23 octobre 2024

Gaz: la France a les infrastructures nécessaires « quelle que soit la rigueur de l'hiver » prochain

  • "Le réseau français est en mesure d'assurer les approvisionnements nécessaires pour couvrir les besoins en consommation et en transit vers l'Europe, même en cas de forte baisse des températures"
  • Pour établir ce constat, les deux entreprises ont pris en compte des facteurs comme "les flux d'approvisionnement, la baisse de la consommation observée en 2023, la consommation des centrales électriques à gaz, la production de gaz renouvelable" etc..

PARIS: La France a les infrastructures gazières nécessaires pour se chauffer et être solidaire avec ses voisins "quelle que soit la rigueur de l'hiver prochain", ont estimé mercredi les gestionnaires du réseau de transport de gaz GRTgaz et Teréga.

"Le réseau français est en mesure d'assurer les approvisionnements nécessaires pour couvrir les besoins en consommation et en transit vers l'Europe, même en cas de forte baisse des températures", estiment les deux principaux gestionnaires dans leur "perspectives gazières" pour 2024-2025, très loin des craintes de pénuries suscitées par le bras de fer gazier avec la Russie à l'hiver 2022-2023.

Pour établir ce constat, les deux entreprises ont pris en compte des facteurs comme "les flux d'approvisionnement, la baisse de la consommation observée en 2023, la consommation des centrales électriques à gaz, la production de gaz renouvelable, ainsi que le niveau de remplissage important des stockages".

Celui-ci était lundi de 95%, un niveau comparable aux hivers précédents "afin de pouvoir couvrir les consommations d'un hiver froid et tardif", notent les deux transporteurs.

Cet équilibre, notent-ils, "repose sur des importations soutenues depuis la Norvège, les Pays-Bas et l'Espagne, sur des approvisionnements en GNL dans les terminaux méthaniers, sur une gestion rigoureuse des stocks, ainsi que sur le maintien de la sobriété énergétique à des niveaux comparables à ceux observés l'hiver précédent".

Depuis l'hiver 2021-2022, en dépit d'une baisse de 70% des importations de gaz russe toutes sources confondues (gazoduc et GNL), le système gazier européen "a réussi à s'adapter pour garantir la sécurité d'approvisionnement".

"Douze nouveaux points d'entrée" pour importer du gaz "ont été créés en Europe depuis 2022 (dont quatre seront mis en service d'ici fin 2024) grâce au développement rapide de terminaux méthaniers flottants", permettant notamment de faire venir du GNL des Etats-Unis par bateau, notent les auteurs de l'étude.

Lors de l'hiver 2023-2024, la solidarité européenne s'est "renforcée en France, affichant un important transit vers l'est représentant un volume net de 83 TWh vers la Belgique, l'Allemagne et la Suisse", a-t-on ajouté de même source.

"En cas de pointe de froid tardive où des situations de déficit ponctuel pourraient apparaître, la marge de sécurité est faible, notamment si les stockages ont été trop sollicités au début de l'hiver", notent toutefois GRTgaz et Teréga, qui appellent à "préserver les stockages en début d'hiver" et à poursuivre les efforts de sobriété.

ngu/abb/nth

© Agence France-Presse


La France reconnaît «l'Etat de Palestine», «pour la paix» avec Israël, dit Macron à l'ONU

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  • "Le temps est venu de libérer les (...) otages détenus par le Hamas. Le temps est venu d'arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite"
  • Il a demandé "à Israël de ne plus rien faire qui entrave" l'"aboutissement" des négociations en ce sens

NATIONS-UNIES: "La France reconnaît aujourd'hui l'Etat de Palestine", "pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien", a déclaré lundi solennellement Emmanuel Macron à la tribune des Nations unies.

"Le temps est venu", a estimé le président français dans un discours très attendu à New York lors d'une conférence sur la "solution à deux Etats", affirmant être ainsi "fidèle à l'engagement historique" de la France "au Proche-Orient".

 


Des drapeaux palestiniens au fronton des mairies lundi, malgré la mise en garde de Beauvau

"Il ne s'agit pas d'un acte militant de longue durée", mais un "choix" fait au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l'Etat de Palestine lors d'une Assemblée générale de l'ONU, fait valoir auprès de l'AFP le maire socialiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Mathieu Hanotin. (AFP)
"Il ne s'agit pas d'un acte militant de longue durée", mais un "choix" fait au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l'Etat de Palestine lors d'une Assemblée générale de l'ONU, fait valoir auprès de l'AFP le maire socialiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Mathieu Hanotin. (AFP)
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  • "Il ne s'agit pas d'un acte militant de longue durée", mais un "choix" fait au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l'Etat de Palestine lors d'une Assemblée générale de l'ONU
  • Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire communiste de Mauléon-Licharre, 3.000 habitants, qui avait affiché un drapeau palestinien dès vendredi, l'a en revanche retiré samedi après saisine de la justice administrative par le préfet

PARIS: Plusieurs maires ont maintenu leur intention de faire flotter lundi le drapeau palestinien au fronton de leur hôtel de ville, en même temps que la France doit reconnaître ce nouvel Etat, faisant fi des mises en garde de Bruno Retailleau et de premières décisions de justice.

A Malakoff, la maire PCF Jacqueline Belhomme a décidé de ne pas retirer le drapeau "avant mardi", malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine. Ce dernier a de nouveau saisi la juridiction et réclame cette fois une "astreinte financière".

La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait être exhibée au fronton d'autres mairies de la banlieue parisienne, telles Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes.

"Il ne s'agit pas d'un acte militant de longue durée", mais un "choix" fait au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l'Etat de Palestine lors d'une Assemblée générale de l'ONU, fait valoir auprès de l'AFP le maire socialiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Mathieu Hanotin.

Ce dernier suit ainsi une consigne donnée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à l'instar du maire de la commune voisine de Saint-Ouen, Karim Bouamrane - qui entend également déployer le drapeau israélien -, et des premiers magistrats de Lille Arnaud Deslandes, ou de Nantes Johanna Rolland.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire communiste de Mauléon-Licharre, 3.000 habitants, qui avait affiché un drapeau palestinien dès vendredi, l'a en revanche retiré samedi après saisine de la justice administrative par le préfet.

Car le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a donné consigne aux préfets dès la fin de semaine de faire respecter un "principe de neutralité des services publics", d'ailleurs reprise par le juge administratif de Cergy-Pontoise pour motiver sa décision.

"L'Etat non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement", a insisté samedi le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Hugues Moutouh.

Si le centre, la droite et l'extrême droite se rangent derrière la doctrine de Beauvau, la question divise à gauche: à Créteil, pas de drapeau au fronton de l'hôtel de ville, le maire socialiste Laurent Cathala estimant que "la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune".

A Brest, la mairie qui arbore le drapeau ukrainien depuis 2022 a choisi d'illuminer lundi le bâtiment aux couleurs de la Palestine.

Benoît Payan, à la tête d'une majorité de gauche à Marseille, a pour sa part promis de poser lundi "un acte fort", sans en préciser la teneur. Mais sans pavoisement de drapeau.


La France et d'autres pays doivent reconnaître l'Etat de Palestine lundi à l'ONU

La France et plusieurs autres pays doivent reconnaître lundi l'Etat de Palestine, tentant de mettre un peu plus la pression sur Israël à l'ouverture de la grand-messe annuelle de l'ONU à New York qui sera dominée par la guerre à Gaza. (AFP)
La France et plusieurs autres pays doivent reconnaître lundi l'Etat de Palestine, tentant de mettre un peu plus la pression sur Israël à l'ouverture de la grand-messe annuelle de l'ONU à New York qui sera dominée par la guerre à Gaza. (AFP)
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  • Les Palestiniens "veulent une nation, ils veulent un Etat et nous ne devons pas les pousser vers le Hamas. Si nous ne leur offrons pas de perspective politique et une telle reconnaissance (...), ils seront coincés avec le Hamas comme unique solution"
  • "Si nous voulons isoler le Hamas, le processus de reconnaissance et le plan de paix qui l'accompagne est une précondition"

NATIONS-UNIES: La France et plusieurs autres pays doivent reconnaître lundi l'Etat de Palestine, tentant de mettre un peu plus la pression sur Israël à l'ouverture de la grand-messe annuelle de l'ONU à New York qui sera dominée par la guerre à Gaza.

Cette reconnaissance à la portée essentiellement symbolique, prévue lors d'un sommet qu'organisent la France et l'Arabie saoudite sur l'avenir de la solution à deux Etats, israélien et palestinien vivant côte à côte en paix et sécurité, est l'aboutissement d'un processus de plusieurs mois pour lequel Emmanuel Macron a bataillé ferme.

Il a permis l'adoption par l'écrasante majorité de l'Assemblée générale de l'ONU d'un texte qui soutient un futur Etat palestinien, excluant sans équivoque le mouvement islamiste Hamas. Une condition exigée par de nombreux pays occidentaux.

Les Palestiniens "veulent une nation, ils veulent un Etat et nous ne devons pas les pousser vers le Hamas. Si nous ne leur offrons pas de perspective politique et une telle reconnaissance (...), ils seront coincés avec le Hamas comme unique solution", a justifié dimanche le président français dans l'émission Face the Nation sur CBS.

"Si nous voulons isoler le Hamas, le processus de reconnaissance et le plan de paix qui l'accompagne est une précondition", a-t-il ajouté.

Avant même cette réunion à l'ONU, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal ont formellement reconnu dimanche l'Etat palestinien.

Cela porte désormais à au moins 145, sur 193 Etats membres de l'ONU, le nombre de pays reconnaissant l'Etat palestinien, selon les vérifications et le décompte de l'AFP. Cela ne change pas le statut d'observateur des Palestiniens à l'ONU, dont l'adhésion pleine et entière a été bloquée par les Etats-Unis.

Plusieurs autres pays devraient rejoindre le mouvement lundi avec, outre la France, Andorre, Belgique, Luxembourg, Malte et Saint-Marin, selon la présidence française.

Ces annonces interviennent alors que l'armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du Hamas en 2023, et que la pression s'accentue sur Israël face à la situation humanitaire désastreuse dans le territoire palestinien assiégé.

"Effacement" des Palestiniens 

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit s'exprimer lundi au sommet par vidéo car privé de visa par les Etats-Unis, a salué les nouvelles reconnaissances comme "un pas important et nécessaire vers la concrétisation d'une paix juste et durable".

Mais certains diplomates craignent des représailles israéliennes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répété dimanche qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien et menacé d'étendre la colonisation en Cisjordanie, tandis que deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, appelaient à l'annexion de ce territoire palestinien occupé.

Mais "nous ne devons pas nous sentir intimidés par le risque de représailles, parce que, quoi que nous fassions, ces actions vont continuer", a insisté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un entretien à l'AFP, en référence à la guerre à Gaza et à "l'annexion insidieuse de la Cisjordanie".

Dans ce contexte, le discours de Benjamin Netanyahu à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU vendredi est très attendu, tout comme celui de Donald Trump mardi alors que les Etats-Unis, principal allié d'Israël, se sont clairement opposés à ce processus de reconnaissance, ne jugeant pas l'Autorité palestinienne comme un partenaire crédible pour la paix.

Le département d'Etat a critiqué dimanche des annonces "pour la galerie", disant "privilégier une diplomatie sérieuse".

Pour Max Rodenbeck, de l'International Crisis Group, tout effort diplomatique pour soutenir les droits des Palestiniens est "bienvenu", mais sans "mesures concrètes" pour les accompagner, ces reconnaissances risquent de "distraire de la réalité, qui est l'effacement accéléré de la vie des Palestiniens sur leur terre natale".

L'attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

Si la guerre à Gaza risque d'éclipser de nombreuses autres crises à travers le monde cette semaine à l'ONU, quelques dossiers devraient quand même réussir à se faire une place, comme les négociations sur le nucléaire iranien, ou la guerre en Ukraine et les risques dans le reste de la région, avec dès lundi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'incursion d'avions russes dans l'espace aérien de l'Estonie.