Trump président : la presse américaine décrypte un « retour historique »

Le candidat républicain à l'élection présidentielle, l'ancien président des États-Unis Donald Trump, s'adresse à ses partisans en compagnie de l'ancienne première dame Melania Trump lors d'une soirée électorale au Palm Beach Convention Center le 6 novembre 2024. (Photo by CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Le candidat républicain à l'élection présidentielle, l'ancien président des États-Unis Donald Trump, s'adresse à ses partisans en compagnie de l'ancienne première dame Melania Trump lors d'une soirée électorale au Palm Beach Convention Center le 6 novembre 2024. (Photo by CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
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Publié le Mercredi 06 novembre 2024

Trump président : la presse américaine décrypte un « retour historique »

  • Après une campagne « improbable et historique », Donald Trump a réalisé « l'un des retours les plus remarquables de l'histoire politique », assure le quotidien américain USA Today.
  • « Dans une nation profondément divisée, Donald Trump a joué sur la peur des migrants et les inquiétudes économiques pour vaincre sa rivale démocrate, Kamala Harris.

WASHINGTON : « Un retour stupéfiant » et « un choix périlleux » : la presse américaine décrypte mercredi la victoire de Donald Trump face à la démocrate Kamala Harris et se projette déjà dans un nouveau mandat du milliardaire républicain.

Après une campagne « improbable et historique », Donald Trump a réalisé « l'un des retours les plus remarquables de l'histoire politique », assure le quotidien américain USA Today.

Après "avoir été mis en accusation à deux reprises, survécu à deux tentatives d'assassinat et été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation au pénal", Donald Trump a été élu mercredi "à l'issue d'une victoire nette et stupéfiante".

L'ex-président de 78 ans a gagné l'élection en « étant Donald Trump », considère le Wall Street Journal mercredi. Il a fait « ce qu'il sait faire de mieux : il s'est rapproché des foules, est passé à l'attaque et a proposé une vision claire pour la nation », ajoute le journal américain.

Son comité de rédaction estime quant à lui que cette victoire est « plus grande que celle de 2016 ».

« Il a de nouveau gagné parce que le président Biden n'a pas réussi à apporter l'unité et la prospérité qu'il avait promises et parce qu'en quatre ans, les électeurs se sont lassés des résultats de ses politiques progressistes », ajoute-t-il.

- « Rancœur » -

« Dans une nation profondément divisée, Donald Trump a joué sur la peur des migrants et les inquiétudes économiques pour vaincre sa rivale démocrate, Kamala Harris.

Selon son comité de rédaction, l'Amérique a fait « un choix périlleux » qu'elle ne peut ignorer, certains électeurs ayant choisi le républicain « en raison d'un profond mécontentement à l'égard du statu quo, de la politique ou de l'état des institutions américaines en général ».

La chaîne d'information en continu CNN se projette déjà dans un second mandat Trump, affirmant qu'il ne « ressemblera en rien au premier ».

« Il entrera dans le Bureau ovale avec à la fois l'expérience d'avoir déjà fait ce travail et beaucoup de rancœur quant à la façon dont il pense que le système l'a laissé tomber », précise la chaîne de télévision.

Le Washington Post se demande pour sa part si « sa présidence sera aussi sombre que sa campagne ?

« Personne n'imaginait, il y a neuf ans, qu'il aurait une telle longévité ou un tel impact sur son parti ou son pays », ajoute le journal américain.

Mais depuis mercredi, « l'avenir de l'Amérique est une nouvelle fois entre ses mains ».


Ukraine : Zelensky exprime sa volonté d'instaurer une « paix durable » après sa rencontre avec Trump

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) et le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky (à gauche) parlent à côté du premier lot de missiles drones de fabrication ukrainienne « Peklo » (Hell) livrés aux forces de défense ukrainiennes à Kiev le 6 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) et le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky (à gauche) parlent à côté du premier lot de missiles drones de fabrication ukrainienne « Peklo » (Hell) livrés aux forces de défense ukrainiennes à Kiev le 6 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré vouloir une « paix durable » pour son pays, au lendemain d'un entretien à Paris avec le président élu américain Donald Trump.
  • M. Zelensky a longtemps été catégoriquement opposé à toute concession envers Vladimir Poutine, mais a adouci sa position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d'un affaiblissement de l'aide occidentale.

KIEV : Dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré vouloir une « paix durable » pour son pays, au lendemain d'un entretien à Paris avec le président élu américain Donald Trump, qui a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des négociations pour mettre fin à la guerre avec la Russie.

M. Zelensky a longtemps été catégoriquement opposé à toute concession envers Vladimir Poutine, mais a adouci sa position ces derniers mois face aux difficultés de son armée sur le front et aux craintes d'un affaiblissement de l'aide occidentale.

Il a notamment émis l'idée que l'Ukraine renonce temporairement à récupérer les territoires contrôlés par la Russie (près d'un cinquième du pays) en échange de garanties de sécurité de la part de l'OTAN et de livraisons d'armements occidentaux.

« J'ai déclaré que nous avions besoin d'une paix juste et durable, une paix que les Russes ne pourront pas détruire en quelques années, comme ils l'ont fait à maintes reprises par le passé », a annoncé M. Zelensky, en évoquant sa rencontre à Paris avec MM. Trump et Macron.

« Lorsque nous parlons de paix effective avec la Russie, nous devons avant tout parler de garanties de paix effectives », a-t-il ajouté, appelant ses alliés à « garantir la fiabilité de la paix et à ne pas fermer les yeux sur l'occupation » des territoires ukrainiens.

De son côté, le Kremlin a accusé M. Zelensky de « refuser toujours de négocier », soulignant qu'en octobre 2022, le président ukrainien avait interdit par décret tous pourparlers avec Vladimir Poutine.

Il a appelé M. Zelensky à se confronter aux « réalités sur le terrain », où les forces russes progressent sur le front est depuis le début de l'année, malgré une incursion ukrainienne en territoire russe cet été.

- 43 000 soldats ukrainiens ont été tués.

La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions de l'est et du sud du pays, qu'elle occupe partiellement, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle renonce à intégrer l'OTAN. Des conditions jugées inacceptables par Kiev.

M. Zelensky a également révélé dimanche l'ampleur des pertes officielles subies par l'armée ukrainienne depuis 2022 : 43 000 tués et 370 000 blessés. Il s'agissait de la première fois qu'il communiquait ces chiffres, qu'il n'avait révélés qu'une seule fois par le passé, en février 2024.

De son côté, la Russie ne communique pas sur le nombre de ses pertes. Celles-ci ont été estimées à plus de 82 000 tués par le média indépendant Mediazona et le service russe de la BBC, qui se basent sur l'exploitation d'informations publiques telles que les communiqués officiels, les rubriques nécrologiques ou les annonces de décès sur les réseaux sociaux, ainsi que sur l'observation des tombes dans les cimetières.

Ces chiffres de pertes russes et ukrainiens pourraient toutefois être sous-estimés, car ils ne tiennent pas compte des portés disparus, selon des experts.

« Telle est la réalité de cette guerre. Elle ne peut pas se terminer simplement par un bout de papier et quelques signatures », a plaidé M. Zelensky.

Donald Trump avait lui estimé dimanche que l'Ukraine a perdu « inutilement » 400 000 soldats et « bien plus de civils », tandis que « 600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n'aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement ».

Dans son message, Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également assuré que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, « aimerait conclure un accord » pour mettre fin à la guerre.

La rencontre avec Donald Trump à Paris revêtait une importance cruciale pour Volodymyr Zelensky, qui craint un désengagement américain après bientôt trois ans d'une invasion russe dévastatrice.

Donald Trump s'est montré très critique quant au financement de l'Ukraine. Il a affirmé à plusieurs reprises qu'il comptait marquer une nette différence avec la politique d'appui massif à Kiev menée par Joe Biden et promis de mettre rapidement fin au conflit.

Samedi, le ministère américain de la Défense a annoncé une nouvelle aide militaire à l'Ukraine estimée à 988 millions de dollars, alors qu'il ne reste que quelques semaines pour fournir les fonds déjà budgétisés avant l'investiture du républicain.

Sur le terrain, signe des difficultés ukrainiennes, la Russie a annoncé avoir pris deux nouveaux villages au cours du week-end. Ses forces se rapprochent de trois villes importantes : Kourakhové, Pokrovsk et Koupiansk.


Des Syriens manifestent leur joie dans les rues de Berlin après la chute d'Assad

Des membres de la communauté syrienne brandissent des drapeaux syriens le 8 décembre 2024 à Berlin, en Allemagne, et célèbrent la fin du régime du dictateur syrien Bachar el-Assad  (Photo AFP)
Des membres de la communauté syrienne brandissent des drapeaux syriens le 8 décembre 2024 à Berlin, en Allemagne, et célèbrent la fin du régime du dictateur syrien Bachar el-Assad (Photo AFP)
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  • Environ une centaine de Syriens ont célébré dimanche la chute du régime de Bachar el-Assad dans un quartier populaire de Berlin, klaxonnant et agitant des drapeaux de l'opposition syrienne.
  • L'Allemagne compte la plus grande diaspora de ressortissants syriens dans l'Union européenne, des centaines de milliers d'entre eux ayant été accueillis dans le pays après le début de la guerre civile en 2011, et notamment après 2015.

BERLIN : Environ une centaine de Syriens ont célébré dimanche la chute du régime de Bachar el-Assad dans un quartier populaire de Berlin, klaxonnant et agitant des drapeaux de l'opposition syrienne.

« Nous sommes heureux, la dictature est terminée. Assad est parti », a déclaré à l'AFP Ahmed, âgé de 39 ans, qui a préféré garder l'anonymat. « Tous les Syriens sont maintenant ensemble », a ajouté ce technicien des chemins de fer qui a fui Alep en 2015.

L'Allemagne compte la plus grande diaspora de ressortissants syriens dans l'Union européenne, des centaines de milliers d'entre eux ayant été accueillis dans le pays après le début de la guerre civile en 2011, et notamment après 2015. La capitale allemande compte d'ailleurs une importante communauté.

La fin du régime d'Assad suscite un immense soulagement parmi les participants. Beaucoup habitent dans le quartier populaire de Neukölln à Berlin, épicentre de ce rassemblement spontané sous une pluie fine.

Ahmad al-Hallabi, 27 ans, laisse éclater sa joie, accompagné de ses deux enfants : « Enfin, ce gouvernement est tombé. » « Il y a dix ans, j'étais en Syrie et j'ai vu des choses que personne ne devrait voir, des choses que l'on n'oublie pas », a déclaré ce mécanicien, originaire d'Alep.

« Assad est le plus grand terroriste que l'on puisse imaginer », a ajouté cet homme qui a fui la Syrie en passant par la Turquie et la Grèce en 2015.

« J'espère la paix et que tout ce qu'Assad et ses acolytes ont détruit soit reconstruit », a-t-il ajouté.

Un autre rassemblement, organisé et annoncé à la police, est prévu un peu plus tard dans la journée, dans le quartier voisin de Kreuzberg.

Plus d'un million de personnes originaires de Syrie vivent actuellement en Allemagne.


Trump appelle à un « cessez-le-feu immédiat » en Ukraine

Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne le 7 décembre 2024 montre le président français Emmanuel Macron (C), le président élu des États-Unis Donald Trump (G) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posant avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. . (Photo AFP)
Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne le 7 décembre 2024 montre le président français Emmanuel Macron (C), le président élu des États-Unis Donald Trump (G) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posant avant une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. . (Photo AFP)
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  • Dimanche, le président américain élu Donald Trump a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine, dans lequel des centaines de milliers de personnes sont mortes « inutilement », selon lui.
  • Dans son message, Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky « aimerait conclure un accord » pour mettre fin à la guerre.

PARIS : Dimanche, le président américain élu Donald Trump a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine, dans lequel des centaines de milliers de personnes sont mortes « inutilement », selon lui.

« Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations devraient commencer. Trop de vies ont été perdues en vain, trop de familles ont été détruites, et si ça continue, cela pourrait prendre une autre dimension, bien pire », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

Selon lui, l'Ukraine a perdu « inutilement » 400 000 soldats et « bien plus de civils », tandis que « 600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n'aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement ».

Dimanche, le ministère russe de la Défense a annoncé que Moscou avait abattu 46 drones ukrainiens dans les régions frontalières et du sud de la Russie durant la nuit.

Par ailleurs, Moscou a également annoncé dimanche la prise du village de Blahodatne dans l'est de l'Ukraine, confirmant l'avancée progressive des troupes russes sur le front est ces derniers mois.

Dans son message, Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky « aimerait conclure un accord » pour mettre fin à la guerre.

« Zelensky et l'Ukraine aimeraient conclure un accord et mettre fin à cette folie », a-t-il écrit à la suite de sa rencontre à Paris, samedi, avec M. Zelensky pour la première fois depuis son élection, et ce, sous les auspices du président français Emmanuel Macron.

- « Temps d'agir » -

« Je connais bien Vladimir (Poutine, ndlr). Il est temps d'agir. La Chine peut aider. Le monde attend ! », a ajouté M. Trump.

La victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de novembre a jeté le doute sur l'avenir du soutien des États-Unis à l'Ukraine dans son conflit contre la Russie, alors que les délais pour fournir les milliards de dollars d'aide déjà budgétisés avant l'investiture du républicain sont comptés.

Samedi, le ministère américain de la Défense a annoncé une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, d'un montant de 988 millions de dollars.

Donald Trump s'est montré très critique à l'égard des milliards de dollars débloqués par les États-Unis pour l'Ukraine au cours des derniers mois. Le président élu a affirmé à plusieurs reprises qu'il comptait marquer une nette différence avec la politique d'appui massif à Kiev menée par Joe Biden lors de la guerre provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Il a également promis de mettre fin au conflit, sans jamais expliquer comment il comptait procéder.

Les alliés européens de l'Ukraine craignent pour leur part un désengagement des États-Unis dans ce conflit, voire des pressions américaines pour un accord au détriment de Kiev.

Volodymyr Zelensky, qui veut aborder une éventuelle négociation de paix avec la Russie en position de force et avec des garanties de sécurité suffisantes, a insisté samedi lors de sa rencontre avec M. Trump sur la nécessité de conclure une « paix juste ».

« Nous voulons tous que cette guerre se termine aussi tôt que possible et de manière juste », a-t-il commenté sur les réseaux sociaux à l'issue de la réunion tripartite, précisant que les trois dirigeants étaient « convenus de continuer à travailler ensemble ».

Emmanuel Macron a quant à lui réagi sur X en déclarant : « Poursuivons l'action commune pour la paix et la sécurité. »

Alors que l'Ukraine se bat depuis près de trois ans contre l'invasion russe avec l'aide des pays occidentaux, cette rencontre revêtait une importance cruciale pour Volodymyr Zelensky, qui n'avait eu qu'une brève discussion téléphonique avec Donald Trump depuis l'élection de ce dernier, le 5 novembre.

Samedi, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a souligné que la tâche de l'administration Biden avait consisté à mettre l'Ukraine dans la position la plus forte possible sur le champ de bataille et dans la position la plus forte possible à la table des négociations.