L'élection de Trump pousse Wall Street à de nouveaux records, l'Europe doute

Des écrans de télévision en réseau sont diffusés sur le parquet de la Bourse de New York (NYSE), le 6 novembre 2024, à New York. (AFP)
Des écrans de télévision en réseau sont diffusés sur le parquet de la Bourse de New York (NYSE), le 6 novembre 2024, à New York. (AFP)
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Publié le Samedi 09 novembre 2024

L'élection de Trump pousse Wall Street à de nouveaux records, l'Europe doute

  • Les Bourses mondiales ont divergé vendredi, entre des indices américains atteignant de nouveaux sommets après l'élection de Donald Trump, et des Européens inquiets de l'état de l'économie chinoise
  • A Wall Street, la Bourse de New York a poursuivi sa course aux records vendredi

WASHINGTON: Les Bourses mondiales ont divergé vendredi, entre des indices américains atteignant de nouveaux sommets après l'élection de Donald Trump, et des Européens inquiets de l'état de l'économie chinoise et du protectionnisme promis par le futur président américain.

A Wall Street, la Bourse de New York a poursuivi sa course aux records vendredi: le Dow Jones a progressé de 0,59%, l'indice Nasdaq de 0,09% et l'indice élargi S&P 500 de 0,38%.

Pour la première fois, en séance, le S&P 500 a dépassé les 6.000 points et le Dow Jones a franchi les 44.000 points.

La place américaine a continué à saluer vendredi la victoire de Donald Trump au scrutin présidentiel de mardi, qui "va promouvoir des taux d'imposition plus bas pour les entreprises et moins de réglementation", a commenté auprès de l'AFP Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.

"On assiste à la poursuite de la dynamique post-électorale (...), et les investisseurs craignent de passer à côté de gains supplémentaires", a-t-il ajouté.

Dans le même temps, Wall Street était toujours séduite par la nouvelle baisse de taux annoncée jeudi par la banque centrale américaine (Fed) et par l'image d'une bonne santé économique aux Etats-Unis.

La publication en cours de séance d'un indice de la confiance des consommateurs américains, au plus haut en novembre depuis six mois, a également porté vendredi les indices à New York.

Sur le marché obligataire américain, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat à 10 ans est ressorti à 4,30%, contre 4,33% la veille en clôture.

Côté européen, les indices du Vieux Continent ont terminé la semaine en nette baisse: Paris a perdu 1,17%, Francfort 0,76%, tandis que Londres a reculé de 0,84%.

"Les tarifs douaniers imposés par Trump, qui se profilent à l'horizon, suscitent" au contraire "une vague d'incertitude", explique Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

Donald Trump veut remonter de 10 à 20% les taxes à l'importation pour les produits entrant aux États-Unis, et jusque 60% pour ceux venant de Chine.

Cette augmentation des droits de douane ne devrait pas arranger la situation de la deuxième économie mondiale, atone depuis plusieurs mois, et dont dépendent de nombreuses entreprises européennes pour leurs exportations.

D'autant que de nouvelles mesures de relance annoncées vendredi par Pékin - un relèvement de 780 milliards d'euros du plafond de la dette des collectives locales- ont laissé les marchés sur leur faim.

Le luxe a par conséquent souffert particulièrement vendredi.

A Paris, Kering a dégringolé de 7,75%, LVMH de 3,33% et Hermès de 4,13%. A Londres, Burberry a plongé de 7,56%. Le Suisse Richemont reculait de 6,61%, après des résultats du deuxième trimestre déjà plombés par la faible demande chinoise.

Du côté de l'automobile aussi, Volkswagen (-1,91%), BMW (-3,21%) et Mercedes (-2,62%) ont reculé nettement en Allemagne. En France, Stellantis a perdu 3,70%.

Vistry fond

Le promoteur immobilier britannique Vistry Group a perdu 15,51% vers 17H00 GMT à la Bourse de Londres après avoir encore tranché dans ses prévisions de résultat annuel, plombé par un coût sous-estimé de certains projets de construction.

Paramount recule

Les investisseurs se sont détournés du groupe de médias Paramount Global (-3,99%), qui a fait état de résultats inférieurs aux projections de Wall Street, plombés par le ralentissement de la télévision traditionnelle et du cinéma.

Le dollar profite aussi de "l'effet Trump"

Le dollar est reparti au galop vendredi, toujours inspiré par la perspective d'une nouvelle présidence Trump qui devrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à ne pas baisser ses taux autant que prévu.

Le "greenback", l'un des surnoms de la devise des Etats-Unis, profite de la victoire électorale de Donald Trump, que les investisseurs associent à une augmentation future du déficit, une croissance américaine soutenue et des perturbations majeures du commerce international.

Vers 20H30 GMT, le billet vert s'octroyait 0,86% face à la monnaie unique européenne, à 1,0714 dollar pour un euro.

Vers 22H20 GMT, le bitcoin montait à 76.521 dollars, après avoir frôlé jeudi la barre des 77.000 dollars, porté par les promesses de Trump en matière de dérégulation des cryptomonnaies.

Le pétrole flanche

Les cours du pétrole se sont repliés vendredi, dans un marché déçu par de nouvelles mesures chinoises de soutien à l'économie et en panne de catalyseur pour se relancer.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a cédé 2,33%, pour clôturer à 73,87 dollars.

Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américaine, avec échéance en janvier, a lui reculé de 2,73%, à 70,38 dollars.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.