Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
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Publié le Samedi 23 novembre 2024

Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »


Biden annonce un milliard de dollars d'aide humanitaire à l'Afrique

Le président américain Joe Biden (G) est accueilli par le président angolais Joao Lourenco (D) avant leur rencontre bilatérale au palais présidentiel de Luanda, le 3 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président américain Joe Biden (G) est accueilli par le président angolais Joao Lourenco (D) avant leur rencontre bilatérale au palais présidentiel de Luanda, le 3 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • le président américain Joe Biden a annoncé « une nouvelle aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques », touchés par la famine notamment.
  • Ce financement comprend près de 823 millions de dollars par l'intermédiaire de l'USAID et près de 186 millions via le département d'État.

LUANDA : Mardi, lors d'un discours à Luanda, le président américain Joe Biden a annoncé « une nouvelle aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques », touchés par la famine notamment.

L'Agence américaine pour le développement (USAID) a précisé dans un communiqué qu'il s'agissait d'une « aide supplémentaire pour répondre à l'insécurité alimentaire et aux autres besoins urgents des réfugiés et des personnes déplacées » dans 31 pays du continent.

Ce financement comprend près de 823 millions de dollars par l'intermédiaire de l'USAID et près de 186 millions via le département d'État, précise encore ce communiqué, rappelant que l'Afrique est la région où le pourcentage de la population souffrant de la faim est le plus élevé.

Conflits armés, phénomènes météorologiques extrêmes et catastrophes naturelles expliquent cette situation, et cette annonce d'aide « démontre une nouvelle fois notre engagement ferme aux côtés de nos partenaires africains » pour « relever le défi de l'insécurité alimentaire », affirme le texte, qui appelle d'autres donateurs à se montrer généreux.

En 2024, les États-Unis ont fourni près de 6,6 milliards de dollars d'aide humanitaire en Afrique subsaharienne, mais USAID insiste sur la nécessité de rassembler davantage de fonds « pour répondre aux besoins critiques et croissants ».

Joe Biden, premier président américain à se rendre en Angola, doit visiter le port de Lobito, à quelque 500 km au sud de Luanda, mercredi. Il y évoquera le « couloir », gigantesque voie ferrée et investissement emblématique de sa présidence.

Ce grand projet d'infrastructure vise à affirmer les ambitions de Washington face à la Chine sur le continent, à quelques semaines de l'investiture de son successeur Donald Trump, le 20 janvier.


Le pétrole en hausse, nouvelle vague de sanctions sur l'Iran

La circulation passe devant un panneau d'affichage sur lequel sont affichées les images du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Galant le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
La circulation passe devant un panneau d'affichage sur lequel sont affichées les images du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Galant le 26 novembre 2024. (Photo AFP)
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  • les cours du pétrole progressent, poussés par de nouvelles sanctions des États-Unis contre l'Iran et l'anticipation de nouvelles mesures de relance économique chinoise.
  • Ces nouvelles mesures visent à limiter l'offre de pétrole iranien à l'international, en s'attaquant à la « flotte fantôme » que le pays utilise pour exporter son pétrole.

LONDRES : Mardi, les cours du pétrole progressent, poussés par de nouvelles sanctions des États-Unis contre l'Iran et l'anticipation de nouvelles mesures de relance économique chinoise.

Vers 16 h 25 GMT (17 h 25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, enregistre une hausse de 2,26 %, s'établissant à 73,45 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI pour livraison en janvier, gagne 2,48 %, à 69,79 dollars.

« Les États-Unis imposent des sanctions à 35 entités et navires qui jouent un rôle essentiel dans le transport du pétrole iranien illicite vers les marchés étrangers », a annoncé le Trésor américain dans un communiqué mardi.

Ces nouvelles mesures visent à limiter l'offre de pétrole iranien à l'international, en s'attaquant à la « flotte fantôme » que le pays utilise pour exporter son pétrole.

Cette décision a fait grimper les cours du pétrole qui s'affichaient déjà dans le vert en début de séance.

De nouvelles mesures de relance « pourraient être dévoilées lors de la Conférence centrale sur le travail économique en Chine, mercredi prochain », explique Ole Hvalbye, analyste chez SEB.

La veille, la publication de l'indice Caixin PMI a montré que l'activité était en expansion dans le secteur manufacturier chinois en novembre, « signalant une reprise du premier importateur de pétrole du monde à la suite d'une série de mesures de relance introduites à la fin du mois de septembre », explique John Plassard, stratégiste chez Mirabaud.

Par ailleurs, « les tensions géopolitiques au Moyen-Orient continuent d'injecter une prime de risque dans les prix du pétrole », précise l'analyste.

Lundi, neuf personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur des villages du sud du Liban, après l'annonce par Israël de frappes contre des dizaines de cibles du Hezbollah en représailles à une attaque revendiquée pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

La réunion de jeudi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+), qui doit décider de sa politique de production dans les mois à venir, est également très attendue par le marché.

Le report de la réunion, initialement prévue dimanche 1^(er) décembre, est perçu comme un signe de « discorde » au sein du cartel.

Des pays comme les Émirats arabes unis ou le Kazakhstan aimeraient augmenter leur production, bien que le consensus des analystes s'oriente encore vers une production inchangée.


Netanyahu remercie Trump pour sa déclaration "forte" sur les otages à Gaza

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  • « Je veux remercier le président Trump pour sa déclaration forte d'hier sur l'obligation du Hamas de libérer les otages », a déclaré M. Netanyahu dans un bref message vidéo en anglais, diffusé par son bureau.
  • Lundi, Donald Trump avait prévenu que le « prix à payer serait terrible » pour les groupes palestiniens de la bande de Gaza si les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction, le 20 janvier.

JERUSALEM : Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a remercié Donald Trump pour sa « déclaration forte » sur les otages à Gaza, après que le président élu américain a exigé lundi leur libération avant son entrée en fonction.

« Je veux remercier le président Trump pour sa déclaration forte d'hier sur l'obligation du Hamas de libérer les otages », a déclaré M. Netanyahu dans un bref message vidéo en anglais, diffusé par son bureau.

Lundi, Donald Trump avait prévenu que le « prix à payer serait terrible » pour les groupes palestiniens de la bande de Gaza si les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction, le 20 janvier.

Dans un communiqué en hébreu publié par son bureau, M. Netanyahu a affirmé que cette déclaration « montre clairement qu'il n'y a qu’un seul responsable de cette situation : le Hamas ».

« Le président Trump a mis le doigt sur le cœur du problème : le Hamas, et non le gouvernement israélien comme on l'entend ici régulièrement », a ajouté M. Netanyahu.

Il faisait ainsi allusion aux attaques répétées de l'opposition et de certaines familles d'otages, estimant qu'Israël aurait pu conclure plus tôt un accord pour la libération des otages, mais que le Premier ministre fait tout pour que cela n'arrive pas.

Mardi, Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, a répondu à M. Trump que « Netanyahu a saboté toutes les tentatives d'un cessez-le-feu à Gaza », et que son message « s'adresse avant tout à Netanyahu et à son gouvernement ».

Il conclut son communiqué en appelant les dirigeants américain et israélien à mettre fin à leur « jeu diabolique » qui consiste à utiliser les négociations comme couverture pour leurs intérêts personnels et politiques.

La guerre a été déclenchée par l'attaque surprise lancée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Cette attaque a fait 1 206 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées en territoire israélien, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 35 ont été déclarées mortes par l'armée.

La campagne militaire israélienne lancée en représailles a fait plus de 44 500 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.