Connecter les leaders : Un dialogue transfrontalier dans l'innovation Fintech saoudienne et suisse

Première édition du Forum Fintech saoudo-suisse à Riyad au siège du Fonds public d'investissement saoudien (PIF) les 25 et 26 novembre2024 (Photo Huda  Bashatah)
Première édition du Forum Fintech saoudo-suisse à Riyad au siège du Fonds public d'investissement saoudien (PIF) les 25 et 26 novembre2024 (Photo Huda Bashatah)
Eva Selamlar, responsable du bureau suisse de l’innovation financière (Photo Huda  Bashatah)
Eva Selamlar, responsable du bureau suisse de l’innovation financière (Photo Huda Bashatah)
Andreas Iten, PDG de Tinety (Photo Huda  Bashatah)
Andreas Iten, PDG de Tinety (Photo Huda Bashatah)
Yazeed Al Shamsi, Co fondateur et PDG d’Ejari (Photo Huda  Bashatah)
Yazeed Al Shamsi, Co fondateur et PDG d’Ejari (Photo Huda Bashatah)
Yasmine Chatila Zwahlen, ambassadrice de Suisse en Arabie saoudite (Photo Huda  Bashatah)
Yasmine Chatila Zwahlen, ambassadrice de Suisse en Arabie saoudite (Photo Huda Bashatah)
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Publié le Mercredi 27 novembre 2024

Connecter les leaders : Un dialogue transfrontalier dans l'innovation Fintech saoudienne et suisse

  • Placé sous le thème « Connecter les dirigeants au-delà des frontières », l'événement a rassemblé des experts suisses et saoudiens afin d’explorer les synergies dans le secteur de la fintech.
  • L'Arabie saoudite possède la plus grande industrie de services financiers du Moyen-Orient et connait une croissance et une transformation numérique en ligne remarquables ces dernières années dans le cadre des réformes avec sa Vision 2030.

RIYAD : L'ambassade de Suisse en Arabie saoudite, en partenariat avec le ministère saoudien de l'investissement et Fintech Saudi, a organisé la première édition du Forum Fintech saoudo-suisse à Riyad au siège du Fonds public d'investissement saoudien (PIF) les 25 et 26 novembre.

Placé sous le thème « Connecter les dirigeants au-delà des frontières », l'événement a rassemblé des experts suisses et saoudiens afin d’explorer les synergies dans le secteur de la fintech. Plus de 100 participants y ont assisté, parmi lesquels des représentants d'entreprises de premier plan, des chevronnés du secteur, des investisseurs et des régulateurs.

Le forum a donc servi de plateforme incontournable pour échanger des idées, favoriser les partenariats et réexaminer les modèles financiers traditionnels sachant que la Suisse est considérée comme une plaque tournante financière établie, et continue de mener l'innovation mondiale.

L'Arabie saoudite possède la plus grande industrie de services financiers du Moyen-Orient et connait une croissance et une transformation numérique en ligne remarquables ces dernières années dans le cadre des réformes avec sa Vision 2030.

Yasmine Chatila Zwahlen, l’ambassadrice de Suisse en Arabie saoudite, a souligné l'importance de cette collaboration et a déclaré que Le forum a marqué un tournant dans l'évolution du partenariat entre la Suisse et l'Arabie saoudite, ouvrant la voie à un dialogue continu, à l'investissement et à l'innovation dans le secteur de la finance technologique. L'événement a reflété l'engagement commun à façonner un avenir numérique pour les deux pays.

M. Nezar AlHaidar, PDG de Fintech Saudi, a souligné l'importance de cette relation et a déclaré que la collaboration entre Fintech Saudi et ses homologues suisses créent des opportunités de partage des connaissances, favorisent la création de partenariats solides et ouvrent la voie à l'accès à de nouveaux marchés pour les fintechs des deux pays et que les dirigeants œuvrent à faire de l'Arabie saoudite un hub mondial de la fintech et que cette collaboration approfondit les liens entre nos écosystèmes, favorisant l'innovation et le progrès. »

En marge de ce forum, Arab news a rencontré des experts saoudiens et suisses ayant participé à cette rencontre inédite et durant ces entretiens, les spécialistes de la Fintech ont abordé d’importants volets de la finance, les opportunités qu’offrent le marché saoudien et suisse et l’importance de l’expertise suisse dans le développement de la Fintech en Arabie saoudite.

Concernant la perception des entreprises saoudiennes sur la collaboration suisse, Yazeed Al Shamsi, Co fondateur et PDG d’Ejari a déclaré : « Notre perception est très clairvoyante, positive. La fintech est probablement le secteur qui a reçu le plus de financements parmi toutes les start-ups au cours des trois ou quatre dernières années en Arabie saoudite. Je pense qu'il y a encore beaucoup de place pour se développer.

Si l'on regarde le secteur bancaire ou celui de l'assurance, on se rend compte qu'ils sont le deuxième ou le troisième contributeur au PIB. Il y a donc encore de nombreuses opportunités à saisir, que ce soit dans la gestion de patrimoine, les investissements, le financement ou le financement alternatif. La Suisse est connue pour être le centre mondial de la gestion de fortune, l'un des secteurs les plus anciens et les plus importants de l'industrie bancaire. »

Abdulmajeed Al Askar, PDG et fondateur de MoneyMoon a confié à Arab News : « Les entreprises saoudiennes considèrent la collaboration helvético-saoudienne comme une puissante opportunité de bâtir un lien entre deux marchés très différents mais complémentaires.

La Suisse a une longue histoire d'excellence en matière d'expertise financière, tandis que l'Arabie saoudite se transforme rapidement en un pôle d'énergie entrepreneuriale et d'adoption du numérique.

Cette collaboration ne se limite pas au partage des connaissances ; il s'agit de construire des partenariats à long terme qui permettent aux deux parties d'innover plus rapidement et de passer à l'échelle supérieure. »

PDG et fondateur de MoneyMoon a expliqué : « L'Arabie saoudite dispose d'un grand nombre de dirigeants et de professionnels talentueux de la finance qui ont une connaissance approfondie du marché local et des tendances mondiales.

En combinant cette expertise avec une approche avant-gardiste, nous pouvons créer un écosystème qui ne se contente pas d'adopter des pratiques mondiales, mais qui établit de nouvelles références. Par exemple, les dirigeants saoudiens sont particulièrement bien placés pour concevoir des solutions adaptées aux besoins de la population. Avec l'arrivée de nouveaux talents dans l'écosystème, nous ne nous contentons pas de créer des startups, nous construisons un paradigme financier entièrement nouveau pour la région.

Eva Selamlar, responsable du bureau suisse de l’innovation financière a déclaré à Arab News : « La finance et la technologie, ou la fintech combinée, sont vraiment là pour aider à résoudre les problèmes grâce à de nouveaux produits ou services. Et si l'on regarde la vision saoudienne, la question est de savoir quels problèmes elle cherche à résoudre. C'est là, selon moi, que les entreprises suisses peuvent intervenir en apportant leur expertise ou leurs modèles d'entreprise. »

Alors que Andreas Iten, PDG de Tinety a avoué : « Il y a beaucoup d'opportunités différentes ici. Je pense que le cadre réglementaire est très favorable. Je pense donc que les entreprises suisses pourraient étudier le marché car il recèle de grandes opportunités. C'est un grand marché ouvert et il y a aussi beaucoup de besoins en matière de solutions numériques. »

Le forum a permis d'explorer l'opportunité pour la Suisse et l'Arabie saoudite de faire avancer mutuellement leurs ambitions dans le secteur des technologies financières, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à diversifier l'économie du pays et à l'axer sur la technologie.


Les marchés mondiaux chahutés par le regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient

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  • Face aux vives tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, les valeurs dites "refuge" sont préférées par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués.
  • L'or grimpait ainsi de 0,69% à 3.409 dollars l'once (31,1 grammes) tandis que les Bourses asiatiques et européennes s'enfonçaient en terrain négatif

WASHINGTON: Les cours du pétrole s'envolent, l'or est en forte hausse et les actions reculent nettement vendredi face au regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient après plusieurs frappes aériennes contre l'Iran, visant son programme nucléaire et ses installations militaires.

L'Iran figurant parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde, les cours de l'or noir réagissaient fortement, l'anticipation d'une offre de pétrole en baisse faisant grimper les prix.

Après s'être envolé de plus de 12% dans la nuit, vers 07H15 GMT, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 5,60% à 71,85 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord grimpait quant à lui de 5,41% à 73,11 dollars.

"Ce ne sont pas seulement les perspectives des exportations iraniennes qui sont préoccupantes, mais aussi le risque de perturbation du transport maritime dans le détroit d'Ormuz, dans le golfe Persique, une voie essentielle pour environ 20% des flux mondiaux de pétrole et une proportion encore plus importante du transport de gaz naturel liquéfié" (GNL), souligne Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown.

"Environ un cinquième du GNL mondial transite par ce détroit", précise Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Face aux vives tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, les valeurs dites "refuge" sont préférées par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués.

L'or grimpait ainsi de 0,69% à 3.409 dollars l'once (31,1 grammes) tandis que les Bourses asiatiques et européennes s'enfonçaient en terrain négatif.

Sur le Vieux continent, Paris lâchait 1,13%, Francfort 1,32%, Milan 1,50% et Londres 0,57%. Dans les derniers échanges en Asie, Hong Kong abandonnait 0,97%, Shenzhen 1,10% et Shanghai 0,75%. Tokyo a terminé en repli de 0,89%, Séoul de 0,87% et Taipei de 0,96%.

Sur le marché des changes, vers 07H15 GMT, le billet vert avançait de 0,27% face à la monnaie unique, à 1,1553 euro pour un dollar. La devise israélienne chutait de 1,99% face au dollar, à 3,6284 shekels pour un dollar.

"L'attention se porte désormais sur la forme que pourraient prendre les représailles de l'Iran", commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

"Si l'Iran se retient" de riposter, "on pourrait avoir un soupir de soulagement des marchés", mais une forte réplique de Téhéran contre Israël "pourrait redéfinir les scénarios macroéconomiques pour le reste de l'année" et un emballement de la confrontation aurait "des implications mondiales", a réagi Stephen Innes, de SPI Asset Management.

La diplomatie iranienne a affirmé avoir le "droit légitime" de répondre à l'attaque, tandis que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis à Israël un sort "amer et douloureux".

Quant aux Etats-Unis, ils seront "responsables des conséquences", a assuré Téhéran, bien que la première puissance économique et militaire mondiale, alliée indéfectibles de l'Etat hébreu, affirme ne pas être impliquée.

Israël a expliqué aux Etats-Unis que frapper l'Iran était "nécessaire pour sa défense", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre "les intérêts américains".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que l'opération militaire israélienne durerait "autant de jours que nécessaire".

L'Iran a fermé son espace aérien mais la défense anti-aérienne fonctionne "à 100% de sa capacité", a souligné la télévision iranienne.

"Quoi qu'il en soit, beaucoup d'investisseurs préféreront probablement réduire leur exposition au risque avant un week-end qui s'annonce potentiellement très volatile sur le plan géopolitique", estime Ipek Ozkardeskaya.

La défense sur le devant de la scène

Dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, les valeurs de la défense étaient recherchées. A Paris, Thales prenait 0,88% et Dassault Aviation de 1,25%. A Londres, BAE Systems gagnait 2,57%. A Francfort, Rheinmetall avançait de 1,29% et Hensoldt de 2,55%, Saab de 2,07% à Stockholm et Leonardo de 1,88% à Milan.

Les valeurs pétrolières en hausse

A la cote européenne, les valeurs pétrolières sont portées par la forte hausse des prix de l'or noir. A Paris, TotalEnergies s'octroyait 1,90%, à Londres, BP gagnait 1,69% et Shell 1,99% et à Madrid, Repsol gagnait 1,18%.

 

 


Vision Golfe 2025 : catalyseur de coopérations durables entre la France et le CCG

Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. (Photo: fournie)
Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. (Photo: fournie)
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  • Véritable accélérateur de coopération économique, Vision Golfe confirme sa capacité à faire émerger des partenariats solides dans des secteurs stratégiques
  • Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe

DUBAI : Les 17 et 18 juin, le Ministère de l’Économie et des Finances accueillera la nouvelle édition de Vision Golfe, un événement économique de référence qui rassemble entreprises, institutions et investisseurs des deux rives : la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Véritable accélérateur de coopération économique, Vision Golfe confirme, édition après édition, sa capacité à faire émerger des partenariats solides dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture durable, la technologie, la santé ou encore le sport.

Cultiver des partenariats durables dans l’agriculture

Pour Hassan Halawi, CEO d’Elite Agro Projects, acteur majeur de l’agriculture intelligente dans la région MENA, la participation à Vision Golfe s’inscrit dans une volonté forte de collaboration face aux enjeux mondiaux.

"Notre participation à Vision Golfe repose sur une conviction partagée : l’importance de la collaboration interrégionale pour relever les défis mondiaux – en particulier la sécurité alimentaire et l’agriculture durable", déclare M. Halawi.

Après avoir pris part à la première édition, Hassan Halawi souligne la qualité des échanges noués grâce au forum et attend beaucoup de l’édition 2025, notamment dans le domaine de l’innovation agricole.

"La France abrite certaines des solutions agri-tech les plus avancées [...] Vision Golfe nous aide non seulement à identifier les bons partenaires, mais aussi à établir des collaborations basées sur la confiance."

Elite Agro cherche à intégrer des technologies françaises dans ses fermes aux Émirats arabes unis et en Afrique, renforçant ainsi la sécurité alimentaire dans des zones soumises à de fortes contraintes hydriques.

La région Sud s’affirme comme acteur économique international

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, représentée par risingSUD, revient également cette année avec une délégation élargie. Son président, Bernard Kleynhoff, rappelle l’impact concret de la précédente édition.

"Pour notre première participation à Vision Golfe l’année dernière, nous avons emmené 8 entreprises de la région Sud avec de vraies innovations [...] Certaines ont engagé depuis des partenariats avec les pays du Golfe", explique M. Kleynhoff.

Vision Golfe a permis de repositionner la région Sud comme une destination stratégique pour les investissements et l’innovation : "Nous sommes aujourd’hui la 3e région la plus attractive d’Europe pour les projets de recherche et développement."

Pour cette nouvelle édition, risingSUD mettra en avant les secteurs de la tech, de l’intelligence artificielle, de l’énergie et de la santé. 

"Nous allons continuer de promouvoir la région Sud comme une destination stratégique pour les projets d’implantation et de développement", ajoute-t-il.

Au-delà des échanges commerciaux, Vision Golfe joue un rôle clé dans l’élaboration de la stratégie internationale de la région. "Les échanges avec les acteurs du Golfe sur un tel événement nous permettent de recueillir leurs besoins, d’identifier les nouvelles tendances [...] et de partager les bonnes pratiques", explique Bernard Kleynhoff.

Le conseil stratégique français à la conquête du Golfe

Phanuel Abbou, CEO de Thallium Consulting, voit dans Vision Golfe bien plus qu’un simple forum : un levier de croissance stratégique pour son cabinet, spécialisé dans l’accompagnement d’entreprises sur les zones MENA et APAC.

"Le forum s’est révélé être une plateforme exceptionnelle pour identifier des partenaires sérieux, compétents et en phase avec nos ambitions de développement dans les pays du Golfe", souligne M. Abbou.

Depuis sa première participation, Thallium Consulting a accéléré son implantation en Arabie saoudite et à Bahreïn, en partie grâce aux rencontres réalisées lors de l’événement.

"Vision Golfe agit pour nous comme un catalyseur : il favorise non seulement la mise en relation qualifiée, mais également une meilleure compréhension des dynamiques locales", ajoute-t-il.

Phanuel Abbou souhaite profiter de l’édition 2025 pour développer de nouveaux projets, notamment dans le domaine du sport et de l’éducation, avec des initiatives comme Le Club France ou l’expansion régionale de la PSG Academy.

"Nous cherchons à établir des partenariats stratégiques et opérationnels dans les pays du Conseil de coopération du Golfe [...] pour offrir des programmes d’excellence alliant sport, éducation et développement personnel."

Une plateforme unique pour construire les partenariats de demain

À travers les témoignages d’acteurs aussi divers qu’Elite Agro Projects, risingSUD ou Thallium Consulting, une évidence se dégage : Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. Portée par des projets concrets, des ambitions partagées et une vision à long terme, l’édition 2025 s’annonce comme un temps fort pour tisser des liens, innover ensemble et bâtir un futur commun entre les deux régions.


VivaTech: Nvidia en tête d'affiche et Macron en défense de la «souveraineté technologique»

Des personnes quittent la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Des personnes quittent la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • Le salon VivaTech s'ouvre à Paris mercredi en présence de stars de la tech française et internationale et d'un président français soutien de la "souveraineté technologique européenne"
  • Déjà tête d'affiche de l'édition précédente, l'intelligence artificielle (IA) sera à nouveau la vedette

PARIS: Le salon VivaTech s'ouvre à Paris mercredi en présence de stars de la tech française et internationale et d'un président français soutien de la "souveraineté technologique européenne", dans un contexte de tensions commerciales entre Europe et Etats-Unis.

Pour sa première journée, la neuvième édition du salon, qui s'achèvera samedi, accueille pour la première fois en France une conférence du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, avec une prise de parole très attendue de son patron Jensen Huang.

Habitué du salon, Emmanuel Macron sera présent pendant cette journée inaugurale, a indiqué l'Elysée.

Le président déambulera dans les allées et s'entretiendra avec plusieurs start-up européennes, avant d'échanger depuis la scène principale avec Jensen Huang et le patron de l'entreprise française Mistral AI, Arthur Mensch.

Déjà tête d'affiche de l'édition précédente, l'intelligence artificielle (IA) sera à nouveau la vedette.

Au salon, situé porte de Versailles, la technologie qui s'est installée depuis plusieurs années dans le quotidien devrait se décliner en solutions et usages concrets.

"Ce qui change par rapport aux années précédentes, c'est que l'on est vraiment passés de l'IA science-fiction à l'IA application", souligne auprès de l'AFP le directeur général de l'événement, François Bitouzet, qui promet des exemples pratiques dans une trentaine de secteurs, du luxe à l'assurance, en passant par la santé, l'énergie, l'automobile, la logistique, l'énergie, etc.

Avec 14.000 start-up et plus de 3.000 investisseurs venus du monde entier, les organisateurs attendent une affluence au moins égale à l'année précédente, soit 165.000 visiteurs.

"Ambitions" 

Le ton de la première journée sera donné par Jensen Huang en fin de matinée, alors que le dirigeant de Nvidia, reconnaissable à son éternel blouson de cuir, s'exprimera au cours d'une conférence inaugurale de plus d'une heure.

Pour le patron de VivaTech, "c'est une fierté" d'accueillir le géant des GPU, des microprocesseurs surpuissants considérés comme indispensables au développement de l'IA générative.

"Ca prouve bien que le marché européen en général, et le marché français en particulier, est intéressant et, aujourd'hui, ils ont des ambitions pour ce marché", souligne François Bitouzet.

"Il va sûrement y avoir des annonces à destination de l'Europe", complète Cédric Foray, responsable technologie, médias et télécoms pour l'Europe au sein du cabinet EY.

L'activité de Nvidia se trouve au cœur de tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Chine.

Peu avant la prise de fonctions de Donald Trump, son prédécesseur Joe Biden avait annoncé de nouvelles mesures de restrictions sur l'exportation de puces vers la Chine. Annulées par la nouvelle administration, elles ont néanmoins impacté les ventes de la firme américaine, privée de débouchés.

Souveraineté technologique 

Tandis que le nouveau président américain souffle le chaud et le froid sur l'économie mondiale au rythme de ses mesures sur les droits de douane, le secteur européen de la tech est secoué par des interrogations sur la souveraineté technologique.

"Le sujet de la souveraineté, qui n'était pas aussi important dans les discussions il y a encore un an ou deux ans, est devenu une priorité absolument stratégique", pointe François Bitouzet.

La question de la dépendance aux outils numériques américains est renforcée par un écart massif de financements entre le Vieux Continent et les États-Unis, qui se maintient depuis les mesures protectionnistes de Donald Trump.

"Ca n'a pas trop contraint les investissements aux États-Unis", qui ont continué à affluer notamment dans le secteur de l'IA générative, commente Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l'AFP.

Un mois après le sommet Choose France, destiné à attirer les investissements étrangers dans l'Hexagone, et quatre mois après le sommet sur l'IA qui a réuni plusieurs chefs d'États et de gouvernements à Paris, Emmanuel Macron sera à VivaTech pour vanter "la souveraineté technologique européenne" face aux Etats-Unis et à la Chine, a précisé la présidence française.

La journée de mercredi se conclura par un dîner à l'Elysée en présence de plusieurs personnalités dont la liste n'a pas été détaillée.

Le Premier ministre François Bayrou fera lui une visite au salon jeudi après-midi.

Plus de la moitié des start-up présentes à VivaTech sont françaises, ont fait savoir les organisateurs.