Offensive fulgurante des jihadistes dans le nord de la Syrie, plus de 255 morts

Une photo montre un véhicule blindé de l'armée syrienne endommagé dans le village de Miznaz qui a été repris par les djihadistes et leurs alliés soutenus par la Turquie lors des dernières batailles avec les forces gouvernementales dans le nord de la province syrienne d'Alep, le 29 novembre 2024. (AFP)
Une photo montre un véhicule blindé de l'armée syrienne endommagé dans le village de Miznaz qui a été repris par les djihadistes et leurs alliés soutenus par la Turquie lors des dernières batailles avec les forces gouvernementales dans le nord de la province syrienne d'Alep, le 29 novembre 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 29 novembre 2024

Offensive fulgurante des jihadistes dans le nord de la Syrie, plus de 255 morts

  • Il s'agit des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d'Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d'Idleb
  • Un responsable de la sécurité a indiqué que l'armée syrienne avait "envoyé des renforts" à Alep et assuré que les assaillants "ne sont pas parvenus aux limites de la cité"

BEYROUTH: Les jihadistes et leurs alliés, qui ont lancé une offensive fulgurante contre le régime dans le nord-ouest de la Syrie ayant fait plus de 255 morts, sont arrivés vendredi aux portes d'Alep, la deuxième ville du pays, selon une ONG.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état d'une cinquantaine de localités conquises par les jihadistes depuis mercredi.

Il s'agit des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d'Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d'Idleb.

Un responsable de la sécurité a indiqué que l'armée syrienne avait "envoyé des renforts" à Alep et assuré que les assaillants "ne sont pas parvenus aux limites de la cité".

Selon l'OSDH, le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, sont parvenus vendredi matin aux portes de la ville.

Pendant la guerre civile qui a éclaté en 2011, les forces du régime, soutenues par l'aviation russe, avaient repris en 2016 la partie est d'Alep, la grande ville du nord de la Syrie, aux mains des insurgés à la faveur de bombardements dévastateurs.

Des habitants d'Alep, joints au téléphone par l'AFP, ont fait part de leur inquiétude.

"Pour la première fois depuis près de cinq ans, nous entendons les roquettes et des obus d'artillerie tout le temps, et parfois les avions", a affirmé Sarmad, un homme de 51 ans.

"On a peur que le scénario de la guerre se répète, et qu'on soit obligés de fuir nos maisons", a-t-il ajouté.

L'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état de 24 civils tués au total, dont 19 dans des frappes de l'aviation russe sur les zones rebelles.

Un correspondant de l'AFP se trouvant du côté des rebelles a fait état d'intenses combats aux environs d'Alep.

Il a indiqué avoir vu les assaillants dans une localité à sept kilomètres d'Alep, avançant avec des blindés. Les combattants ont affirmé recevoir des ordres d'une chambre d'opérations commune.

"Panique" 

Les combattants ont bombardé Alep pour la première fois depuis quatre ans, visant la cité universitaire où quatre civils ont été tués, selon l'agence officielle Sana.

"Des obus d'artillerie ont visé une résidence universitaire", "provoquant la panique", a indiqué l'OSDH.

"Il est étrange de voir les forces du régime recevoir de tels coups malgré la couverture aérienne russe (...) Les forces du régime étaient-elles dépendantes du Hezbollah, qui est actuellement occupé au Liban ?", s'est demandé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, en référence à la guerre entre Israël et le mouvement libanais, allié de Damas, qui a pris fin cette semaine.

Un général des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a été tué jeudi dans les combats, a rapporté une agence de presse iranienne.

L'Iran est un autre allié indéfectible de la Syrie, un pays dans lequel Téhéran s'est engagé militairement avec l'envoi de conseillers, à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Assad durant la guerre civile.

A la faveur de cette guerre, HTS, dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, avait pris le contrôle de pans entiers de la province d'Idleb, mais aussi des territoires voisins dans les régions d'Alep, Hama et Lattaquié.

Selon l'OSDH, les combats ont atteint vendredi la ville stratégique de Saraqeb, tenue par le régime et située au sud d'Alep, à l'intersection de deux autoroutes.

Exode 

L'aviation russe a intensifié ses frappes aériennes, selon cette source. Le Kremlin a appelé vendredi les autorités syriennes à "mettre de l'ordre au plus vite" à Alep.

Dans une conférence de presse, le chef du "gouvernement" autoproclamé à Idleb, Mohammad al-Bachir, a justifié jeudi l'offensive en disant que le régime avait "commencé à bombarder les zones civiles, ce qui a provoqué l'exode de dizaines de milliers de civils".

Le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a indiqué que "plus de 14.000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées" par les violences.

Le nord de la Syrie bénéficiait ces dernières années d'un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020.

La trêve a été parrainée par Moscou avec la Turquie, qui soutient certains groupes rebelles syriens à sa frontière.

Le régime syrien a repris en 2015 le contrôle d'une grande partie du pays avec l'appui de ses alliés russes et iraniens. La guerre civile en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

 


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.