ALGER : Mardi, le ministre des Affaires religieuses a affirmé que la liberté de culte était « garantie » en Algérie, où l'islam est religion d'État, alors que les États-Unis avaient placé l'Algérie sur une liste de pays portant atteinte à la liberté religieuse en début d'année.
« La liberté de culte est garantie dans le cadre du respect de la loi », a souligné Youcef Belmehdi lors d'une rencontre à laquelle participaient notamment l'archevêque d'Alger, Jean-Paul Vesco, récemment fait cardinal par le pape François, et l'ambassadrice des États-Unis à Alger, Elisabeth Moore Aubin.
« L'exercice des droits et des libertés fondamentales dans notre pays est garanti par la Constitution », a-t-il précisé.
Selon M. Belmehdi, la législation algérienne s'applique « à tout citoyen résidant » dans le pays. « Elle comprend la protection des lieux de culte des différentes religions et offre une protection pénale contre toutes les formes d'agression. »
Début 2024, les États-Unis ont placé cinq pays, dont l'Algérie, sur une liste de surveillance spéciale « pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse ».
Selon un rapport de l'USCIRF (Commission américaine sur la liberté religieuse) mis à jour en octobre 2024, le gouvernement algérien « criminalise le blasphème et restreint la pratique religieuse ».
« Les autorités continuent de fermer des églises (évangéliques, entre autres) et de poursuivre des personnes pour blasphème, prosélytisme et croyance non autorisée », selon la Commission.
« Il est bon que nous puissions nous retrouver pour réfléchir à ce sujet ici en Algérie », a estimé Mgr Vesco, prélat français et algérien, connu pour son attachement au dialogue interreligieux, en soulignant que « les libertés religieuses font partie des droits humains ».
Il a rappelé qu'il se rendrait au Vatican la semaine prochaine pour recevoir sa barrette de cardinal et a déclaré être « très touché » d'avoir été choisi par le pape François, alors qu'aucun cardinal n'avait été nommé en Algérie depuis 60 ans.
En février 2023, le président Abdelmadjid Tebboune a accordé la nationalité algérienne à l'archevêque d'Alger.
« L'islam nous a ordonné de respecter les autres et de ne pas violer le sacré. Elle nous interdit de maudire, d'insulter et d'agresser autrui », a précisé Yahia Sari, un responsable du ministère des Affaires religieuses.
L'islam est religion d'État en Algérie, mais la Constitution garantit la liberté de culte, sous réserve d'un agrément des autorités, accordé au lieu de culte et au prédicateur.