La chute du président syrien Assad marque la fin d'une époque

L'ère de la dynastie Assad s'achève avec la prise de Damas par les rebelles et la fuite de Basher Assad en Russie. (AFP/File)
L'ère de la dynastie Assad s'achève avec la prise de Damas par les rebelles et la fuite de Basher Assad en Russie. (AFP/File)
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Publié le Lundi 09 décembre 2024

La chute du président syrien Assad marque la fin d'une époque

  • Ce qui a commencé comme un coup d'État sans effusion de sang par Hafez Assad en 1970 s'est terminé par la fuite de son fils Bashar
  • Bashar Assad a "hérité et développé" le bilan de la répression brutale qui a marqué le long règne de son père

LONDRES: Dans des scènes qui rappellent tous les changements de régime violents de l'histoire récente du Moyen-Orient, des foules en liesse ont renversé, samedi après-midi, à Jaramana, dans la banlieue de Damas, une statue de Hafez el-Assad, fondateur du régime familial qui, jusqu'à ce week-end, avait gouverné la Syrie pendant plus d'un demi-siècle.

La décapitation de ce buste plus grand que nature, capturée sur des images tremblantes filmées par un smartphone, en dit long sur les racines de la crise qui engloutit aujourd'hui la Syrie.

Le président Bachar el-Assad, qui a fui la Syrie et s'est vu accorder l'asile avec sa famille par la Russie, dimanche, a hérité d'un système autocratique que son père avait forgé dans le chaos qui a marqué le paysage politique syrien pendant deux décennies après l'indépendance du pays en 1949.

Avec le Liban, la Syrie, province ottomane depuis le début du XVIe siècle, a été occupée par la France en 1919 après la défaite de l'empire lors de la Première Guerre mondiale, et est devenue en 1923 un mandat français sous les auspices de la Société des Nations.

Ce mandat a déclenché une révolte multiforme contre la domination française, qui a fait rage de 1925 à 1927, avant d'être finalement réprimée par une force militaire française écrasante.

Deux décennies complexes mais relativement paisibles ont suivi jusqu'à ce que, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Syrie obtienne enfin, en 1946, l'indépendance qu'on lui promettait depuis longtemps.

Mais l'âge d'or attendu par les Syriens n'a pas eu lieu. De 1949 à 1970, le pays a été secoué par une série de 20 coups d'État militaires, ou tentatives de coups d'État.
Pour les Syriens comme pour les observateurs internationaux, la Syrie semblait condamnée à devenir un cas désespéré. Mais un homme attendait dans les coulisses et, avec le temps, il est apparu comme la réponse aux prières de cette nation troublée.
De l'avis général, Hafez, né le 6 octobre 1930, l'un des onze enfants d'une famille d'agriculteurs alaouites pauvres, n'a jamais voulu être un dictateur, ni même s'impliquer dans la politique.

Il voulait plutôt devenir médecin, un rêve qui n'a pu se concrétiser en raison de l'incapacité de son père, Ali Soulayman, à payer ses frais de scolarité (Soulayman adoptera plus tard son surnom local, El-Assad, «le lion», comme nom de famille).
En 1950, Hafez s'inscrit à l'Académie militaire de Homs, apprend à piloter, rejoint l'armée de l'air syrienne et se retrouve mêlé à l'atmosphère fébrile de complots et de contre-complots qui régnait au sein de l'establishment militaire.

En 1955, le président Adib el-Chichakli est renversé par un coup d'État militaire qui marque le retour d'un gouvernement civil en Syrie. Au cours des années qui suivent, Hafez est en service actif, s'entraînant sur des chasseurs MiG en Russie et effectuant des missions de défense aérienne pendant la crise de Suez.

Après la formation par la Syrie et l'Égypte de l'éphémère République arabe unie en 1958, l'officier de l'armée de l'air devient de plus en plus politisé, à tel point qu'en mars 1963, il joue un rôle de premier plan dans le coup d'État militaire baasiste contre le président syrien Nazim el-Kudsi.

Hafez est alors responsable de l'armée de l'air syrienne et membre du commandement régional syrien du parti Baas et du comité militaire, un puissant groupe baasiste au sein de l'establishment militaire syrien.aumatisé, qui n'a que trop tardé, soit enfin imminent.

DATES CLÉS DU RÈGNE DE LA FAMILLE ASSAD

 

- 6 octobre 1930: Hafez Assad, fils d'un pauvre agriculteur, naît à Qardaha, dans le nord-ouest de la Syrie.

- 1950l-e Hafez Assad entre à l'Académie militaire de Homs.

- Février 1966: Hafez el-Assad est nommé ministre de la Défense après un coup d'État militaire.

- 12 novembre 1970: Hafez Assad mène un coup d'État sans effusion de sang et devient président de la Syrie en mars 1971.

- 10 juin 2000: Hafez Assad meurt et son fils Bachar Assad lui succède.

- 2012: Les manifestations contre le régime oppressif d'Assad dégénèrent en guerre civile.

- 6 décembre 2024: L'ère de la dynastie Assad prend fin lorsque les rebelles s'emparent de Damas et que Bachar s'enfuit en Russie.

En février 1966, le Comité militaire renverse le Commandement national du parti Baas au pouvoir, et Hafez est nommé ministre de la Défense par le chef du coup d'État Salah Jadid, chef d'état-major de l'armée syrienne.

Pour Jadid, cette nomination s'est révélée être une erreur de calcul désastreuse. Le 12 novembre 1970, Hafez a organisé son propre coup d'État sans effusion de sang. Dans un premier temps, sa «révolution corrective» (Al-Thawra al-Tashihiyya) semblait promettre un nouveau départ pour tous les Syriens.

Selon Patrick Seale, auteur de la biographie «Assad of Syria: The Struggle for The Middle East», le règne de Hafez a commencé avec «un avantage immédiat et considérable: le régime qu'il a remplacé était tellement détesté que toute alternative était un soulagement».
«Comme c'était un secret de polichinelle qu'il était plus libéral que Salah Jadid, sa victoire a marqué le début d'une lune de miel politique. Les gens pouvaient respirer plus librement.»

Selon une évaluation de son héritage publiée en 2005 par la Brookings Institution, le principal exploit de Hafez «a été de transformer l'ordre politique syrien d'un semi-État postcolonial rongé par les coups d'État en un véritable modèle de stabilité autoritaire». Ce faisant, il a mis en place une structure de pouvoir qui a défini des «choix politiques fondamentaux» pour son fils.

Au moment de sa mort en juin 2000, victime d'un arrêt cardiaque à l'âge de 69 ans, la Syrie était depuis 30 ans sous l'emprise d'un «appareil d'État policier hautement développé et coercitif», conçu pour «réprimer les menaces perçues, potentielles et réelles contre le régime».

En conséquence, «le bilan de la répression brutale reste un élément important et inéluctable de l'héritage d'Assad», dont son fils allait hériter et sur lequel il allait s'appuyer.

Comme son père avant lui, Bachar a cherché à faire carrière dans la médecine, étudiant à Damas et travaillant comme médecin dans l'armée syrienne avant de partir au Royaume-Uni dans les années 1990 pour suivre une formation d'ophtalmologiste.

On ne s'attendait pas à ce qu'il entre dans l'entreprise familiale. Son père préparait son fils aîné, Bassel, à lui succéder, mais ce plan a échoué lorsque Bassel est mort dans un accident de voiture en 1994.

Bachar est rappelé en Syrie, où il entre à l'Académie militaire de Homs et passe les six années suivantes à se préparer à succéder à son père, en s'entourant de fidèles partisans baasistes et alaouites au sein du parti et de l'armée.

Seul candidat à la présidence après la mort de son père le 10 juin 2000, Bachar, 34 ans, était sûr d'être élu, une fois la Constitution syrienne amendée pour abaisser la limite d'âge pour le poste, alors fixée à 40 ans.

Dès le départ, Bachar a suivi l'exemple de son père. Sa première tâche a été de prouver qu'il était à la hauteur de la tâche en réprimant sans pitié la vague de contestation qui a suivi la mort de son père.

Les revendications des manifestants, qualifiées de «printemps de Damas», ont été formulées dans la «Déclaration des 99», un manifeste signé par des intellectuels appelant à une nouvelle ère de liberté d'expression et à la fin de l'oppression de l'État et de l'emprisonnement des opposants politiques.

De multiples arrestations et mesures de répression ont mis fin au printemps de Damas, mais les graines qu'il avait semées n'étaient que dormantes, pas mortes.

Les fils de Hafez el-Assad, Maher (à droite) et Majed (3e à droite), son frère Jami (2e à droite), son gendre, le général syrien Assef Shawkat (2e à gauche), et le secrétaire général adjoint du parti Baas syrien, Abdallah al-Ahmar (à gauche). (AFP)

En mars 2011, dans le cadre du Printemps arabe, une série de manifestations de masse en faveur de la démocratie a éclaté dans toute la Syrie, les manifestants réclamant la fin du régime Assad.

Ces manifestations ont fait l'objet d'une répression brutale, ce qui a entraîné le pays dans ce que l'ONU a officiellement déclaré être une guerre civile en juin 2012 – une guerre qui a impliqué de nombreux acteurs différents, dont Daech et Al-Qaïda.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, en mars de cette année, 13 ans après le début de cette guerre apparemment sans fin, la guerre en Syrie a tué plus d'un demi-million de personnes. Parmi elles, plus de 164 000 civils, dont plus de 15 000 femmes et 25 000 enfants, et des millions d'autres personnes déplacées.

Dans sa tentative désespérée de s'accrocher au pouvoir, le régime Assad a utilisé toute une série d'armes barbares, notamment des «bombes barils», rudimentaires mais mortelles, larguées sur les civils depuis des hélicoptères.

En violation du droit international, le régime a aussi régulièrement déployé des armes chimiques, notamment le gaz sarin, un puissant neurotoxique contre les civils et les factions armées.

En 2012, dans le cadre d'un accord conclu avec son allié russe pour écarter les menaces d'attaques aériennes des États-Unis, Assad a promis de renoncer à ses armes chimiques et d'adhérer à la convention sur les armes chimiques.

Mais ce n'est que l'année suivante, en août 2013, que sont apparues des photos choquantes d'enfants victimes d'attaques chimiques menées contre des zones tenues par des groupes militants dans la banlieue est de Damas.

Le mois dernier, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a révélé que les promesses d'Assad de remettre toutes ces armes n'avaient toujours pas été tenues.
Au fur et à mesure que les sanctions occidentales imposées dans le sillage de la violence d'État en 2011 s'aggravaient, le régime Assad est devenu un narco-État, de plus en plus dépendant, pour ses rentrées d'argent, des ventes de la drogue Captagon, qui a dévasté la vie de tant de jeunes gens et de leurs familles dans l'ensemble du Moyen-Orient.

Comme l'a révélé une étude approfondie d'Arab News publiée en février 2023, «la grande majorité des dizaines de millions de pilules qui inondent la péninsule Arabique chaque année sont principalement fabriquées en Syrie et avec la participation active du régime du président Bachar el-Assad».

Caroline Rose, analyste principale à New Lines, a déclaré à Arab News qu'il ne faisait aucun doute que le Captagon était «produit et trafiqué par un ensemble d'individus très proches du régime Assad, dont certains sont des cousins et des parents de membres du régime».

Parmi eux, le frère de Bachar, Maher, affilié à la production et à la contrebande en tant que commandant de la quatrième division blindée, une unité militaire dont la mission principale est de protéger le régime syrien contre les menaces internes et externes, joue le rôle le plus important.

Depuis le début de la guerre civile syrienne il y a dix ans, ce qui avait commencé comme un filet d'eau dans la région s'est transformé en un déluge. Confronté à des sanctions mondiales qui l'ont privé de revenus, le régime syrien s'est lancé dans la fabrication de drogues, travaillant avec des milices soutenues par l'Iran en Syrie et au Liban pour introduire en contrebande des quantités industrielles de captagon en Arabie saoudite et dans les autres États du Golfe, par voie terrestre, maritime et aérienne.
Selon un rapport publié en avril 2022 par le groupe de réflexion de Washington New Lines Institute for Strategy and Policy, la Syrie déchirée par la guerre est devenue "la plaque tournante d'une production de taille industrielle". Le rapport ajoute que "des éléments du gouvernement syrien sont les principaux moteurs du commerce du Captagon, avec des complicités ministérielles dans la production et la contrebande, utilisant le commerce comme moyen de survie politique et économique dans un contexte de sanctions internationales".

En août 2012, le président américain Barack Obama a déclaré que Bachar "a perdu sa légitimité (et) doit se retirer. Jusqu'à présent, il n'a pas compris le message et, au lieu de cela, il a redoublé de violence contre son propre peuple".
Il a ajouté : "La communauté internationale a envoyé un message clair selon lequel, plutôt que d'entraîner son pays dans une guerre civile, il devrait s'engager dans la voie d'une transition politique. Mais à ce stade, la probabilité d'un atterrissage en douceur semble assez éloignée".
Aujourd'hui, alors que Bachar se montre à Moscou et que Damas est aux mains des rebelles, les Syriens ne peuvent que prier pour que, la dynastie Assad étant apparemment écartée du pouvoir après un demi-siècle de tyrannie, l'atterrissage en douceur de leur pays tr


Un mort et trois blessés dans une attaque près de colonies en Cisjordanie

Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
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  • L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron
  • La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie

TERRITOIRES PALESTINIENS: Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne.

L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Cet endroit a été le théâtre de plusieurs attaques anti-israéliennes depuis fin 2015.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé le décès d'un homme d'une trentaine d'années.

La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie.

Le MDA a également déclaré que ses services avaient évacué dans des hôpitaux de Jérusalem trois autres personnes, dont un adolescent de 15 ans "présentant des plaies profondes" et une femme d'environ 40 ans.

L'hôpital Hadassah de Jérusalem a précisé dans un communiqué que la femme, "blessée par balle", avait été hospitalisée dans un état grave.

Selon des médias locaux, elle aurait été blessée durant l'attaque par un tir de soldats visant les assaillants.

L'armée israélienne a précisé que ses "soldats ont éliminé deux terroristes sur place" et que des explosifs ont été "découverts" dans leur véhicule. "Les soldats de l'armée israélienne procèdent à des fouilles et ont mis en place des barrages routiers encerclant la zone", a-t-elle précisé.

L'Autorité générale des affaires civiles palestiniennes a identifié les assaillants comme Imran al-Atrash et Walid Sabbarna, tous les deux âgés de 18 ans et originaires de la région d'Hébron.

"Il s'agit de la deuxième attaque au carrefour du Goush Etzion en un an qui se solde par de graves conséquences", a déclaré à la presse Yaron Rosental, président du conseil régional du Goush Etzion, un bloc de colonies dans la zone du lieu de l'attaque.

Violences records 

Plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

"Avec l'armée, nous ferons également payer un prix très élevé aux terroristes et à tout leur entourage, et nous renforcerons également la colonisation", a ajouté M. Rosental.

La veille, des colons extrémistes avaient attaqué le village palestinien de Jabaa, près de Bethléem, après que les forces de sécurité israéliennes ont fait démolir et évacuer l'avant-poste de colonisation juive dit de Tzour Misgavi, dans le bloc de colonies du Goush Etzion.

Les mouvements palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, considérés comme des organisations terroristes par les Etats-Unis, l'Union européenne, et Israël, ont salué l'attaque dans des communiqués distincts.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

Selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, civils et soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Dans le même temps, au moins 1.006 Palestiniens, combattants et civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Ces violences n'ont pas cessé avec la trêve en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Selon l'ONU, la Cisjordanie a d'ailleurs connu en octobre un pic inédit de violences en près de deux décennies.

 

 


Les États-Unis annulent la visite du commandant en chef de l'armée libanaise

Le président libanais Joseph Aoun félicite le nouveau commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, au Liban, le 13 mars 2025. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun félicite le nouveau commandant en chef de l'armée, Rodolphe Haykal, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, au Liban, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Une source fait part à Arab News des nombreuses préoccupations des Etats-Unis concernant l'armée
  • La décision a été prise quelques heures seulement avant son départ prévu et en dépit des nombreux préparatifs de la visite

BEYROUTH : L'administration américaine a brusquement annulé mardi les rencontres prévues à Washington avec le général Rodolphe Haykal, commandant de l'armée libanaise.

La décision a été prise quelques heures seulement avant son départ prévu et en dépit des nombreux préparatifs de la visite.

L'ambassade du Liban à Washington a annoncé l'annulation d'une réception qui avait été organisée en l'honneur du commandant de l'armée, exprimant sa gratitude pour la compréhension des invités et déclarant qu'elle les informerait d'une nouvelle date une fois fixée, sans donner d'autres explications à la communauté libanaise.

L'administration libanaise a considéré cette décision comme un message fort adressé à l'armée libanaise, d'autant plus que plusieurs sénateurs américains avaient directement critiqué le commandant de l'armée.

Haykal devait rencontrer de nombreux hauts fonctionnaires, notamment des représentants de la Maison Blanche, des membres du Congrès et des chefs militaires.

Selon une source militaire, l'annulation de la visite serait liée à la déclaration de l'armée libanaise, dimanche dernier, concernant les tirs de l'armée israélienne visant les casques bleus de la FINUL au Liban.

Dans un message publié dimanche sur X, l'armée avait accusé "l'ennemi israélien, qui s'obstine à violer la souveraineté libanaise, (de) déstabiliser le pays et d'entraver le déploiement complet de l'armée dans le sud".

Selon la source, cette déclaration a suscité des discussions au sein du Congrès sur "l'opportunité de poursuivre l'aide à l'armée libanaise".

La source a déclaré à Arab News que les Etats-Unis avaient de nombreuses préoccupations concernant les performances de l'armée libanaise, y compris "son incapacité à progresser dans les tâches qui lui ont été assignées pour s'attaquer de manière adéquate au Hezbollah".

La source a ajouté : "Les Etats-Unis sont également mécontents des positions adoptées par le commandement, y compris l'insistance à décrire Israël comme l'ennemi".

Le sénateur Joni Ernst, militaire à la retraite, a publié sur X : "Déçu par cette déclaration de (l'armée libanaise). Les FAL (Forces armées libanaises) sont un partenaire stratégique et - comme j'en ai discuté avec le CHOD (chef d'état-major de la défense) en août - Israël a donné au Liban une véritable occasion de se libérer des terroristes du Hezbollah soutenus par l'Iran. Au lieu de saisir cette opportunité et de travailler ensemble pour désarmer le Hezbollah, le CHOD rejette honteusement la faute sur Israël".

Le sénateur Lindsey Graham a également publié un message sur le site X, dans lequel il déclare : "Il est clair que le Liban n'a pas été désarmé : "Il est clair que le chef de la défense libanaise - en raison d'une référence à Israël comme l'ennemi et de ses efforts faibles et presque inexistants pour désarmer le Hezbollah - est un énorme revers pour les efforts visant à faire avancer le Liban. Cette combinaison fait que les forces armées libanaises ne sont pas un très bon investissement pour l'Amérique".

Pendant ce temps, Tom Harb, membre du Parti républicain d'origine libanaise, a déclaré sur X : "L'administration Trump est frustrée par le gouvernement et l'armée libanais. Ils ont annulé toutes les réunions prévues à Washington pour le commandant de l'armée libanaise Rodolphe Haykal demain, et l'ambassade du Liban à Washington a dû annuler une réception prévue en son honneur."

Il a remercié M. Graham "d'avoir pris note du comportement de l'armée libanaise et de la réticence du gouvernement libanais à prendre des mesures contre le Hezbollah et à mettre en œuvre la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies - au lieu de se contenter de blâmer Israël".

Il a déclaré que M. Graham avait "pris la bonne décision" en annulant la réunion avec M. Haykal, et a ajouté : "L'argent de nos impôts doit fournir un retour sur investissement au Liban. Espérons que le président Joseph Aoun interprétera très bien l'administration Trump et remplacera bientôt le chef de l'armée par quelqu'un désireux de faire le travail !"

Les responsables politiques libanais ont évité de commenter l'action des États-Unis, une source officielle ayant déclaré à Arab News que "l'affaire concerne l'armée libanaise."

Une source militaire libanaise a déclaré : "L'institution militaire a décidé de contenir ce qui s'est passé en n'amplifiant pas la question afin de préserver les intérêts de l'armée.

La source a réaffirmé que l'armée libanaise accomplissait toutes ses missions conformément à son plan visant à limiter à l'État les armes présentes sur le territoire libanais.

Il a ajouté que l'armée "poursuit sa mission au sud du fleuve Litani avec sagesse et dans le délai qu'elle s'est fixé pour la fin de l'année, après quoi elle poursuivra sa mission au nord du fleuve Litani, en appliquant les décisions de l'autorité politique".

M. Haykal avait précédemment indiqué lors de deux sessions du cabinet, alors qu'il faisait le point sur les réalisations de l'armée au sud du Litani, qu'Israël avait fait pression sur l'armée pour qu'elle pénètre dans les maisons des habitants du sud à la recherche d'armes appartenant au Hezbollah - une demande que M. Haykal a rejetée. Il a également souligné les attaques israéliennes qui entravaient les opérations de l'armée libanaise sur le terrain.

Conférence des investisseurs

Parallèlement aux développements politiques et militaires, le front de mer de Beyrouth a accueilli la conférence Beirut One intitulée "Beirut is Rising Again".

D'éminents investisseurs libanais et arabes, notamment une délégation d'Arabie Saoudite, ont participé à cet événement placé sous le patronage du président libanais qui a souligné dans son discours "l'ouverture du Liban sur son environnement arabe et international".

Il a souligné que "le Liban doit retrouver son rôle naturel d'acteur économique et culturel dans la région, de pont entre l'Orient et l'Occident, et de plateforme d'interaction et de coopération entre les entreprises, les investisseurs et les institutions de développement".

M. Aoun a souligné que le Liban s'était engagé sur "la voie des vraies réformes", notant que le gouvernement avait pris des mesures sérieuses pour reconstruire les institutions de l'État sur des bases solides et renforcer la sécurité intérieure.

Il a ajouté : "Les investisseurs qui viennent au Liban doivent être assurés que leur protection n'est pas soumise à des caprices politiques, mais qu'elle est au contraire fermement ancrée dans la loi.

Il a ajouté : "Nous ne recherchons pas un calme temporaire, mais une stabilité durable", soulignant que les réformes entreprises par le gouvernement n'étaient pas faciles.

"Nous nous heurtons à des résistances au sein même du système, car les changements réels affectent des intérêts bien établis, mais nous restons inébranlables", a déclaré M. Aoun.


Le prince héritier saoudien arrive à la Maison Blanche pour rencontrer Donald Trump 

 Le président américain Donald Trump accueille le prince héritier et Premier ministre du Royaume d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur la pelouse sud de la Maison Blanche. (AFP)
Le président américain Donald Trump accueille le prince héritier et Premier ministre du Royaume d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur la pelouse sud de la Maison Blanche. (AFP)
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  • Au cours de cette visite, le prince héritier et le président devraient discuter des relations entre leurs pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines
  • Des avions de chasse américains ont survolé la Maison Blanche dans le cadre d'une cérémonie officielle en l'honneur du prince héritier

WASHINGTON: Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est arrivé mardi à la Maison Blanche à Washington, où il a été accueilli par le président américain Donald Trump.

Des avions de chasse américains ont survolé la Maison Blanche dans le cadre d'une cérémonie officielle en l'honneur du prince héritier.

Au cours de cette visite, le prince héritier et le président devraient discuter des relations entre leurs pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines, tandis que des questions d'intérêt commun seront également abordées, a rapporté l'agence de presse saoudienne.