L'Arabie saoudite prévoit d'automatiser 40 % de son réseau de distribution d'électricité d'ici à 2025

Le prince Abdulaziz bin Salman s'exprimant lors de la 12e conférence Saudi Arabia Smart Grid 2024 à Riyad. SPA
Le prince Abdulaziz bin Salman s'exprimant lors de la 12e conférence Saudi Arabia Smart Grid 2024 à Riyad. SPA
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Publié le Mardi 17 décembre 2024

L'Arabie saoudite prévoit d'automatiser 40 % de son réseau de distribution d'électricité d'ici à 2025

  • Dans son discours d'ouverture, le prince Abdulaziz a souligné le rôle crucial des technologies de réseaux intelligents dans la transformation des systèmes énergétiques.
  • Le ministre a souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030 : « Plus de 11 millions de compteurs intelligents ont été installés à travers le Royaume depuis 2021,

RIYADH : D'ici la fin de l'année 2025, l'Arabie saoudite s'efforce d'automatiser 40 % de son réseau de distribution d'électricité, un objectif qu'elle a déjà atteint, a déclaré le ministre de l'Énergie.

Le prince Abdulaziz bin Salman a fait cette annonce lors de l'ouverture de la 12^e conférence Saudi Arabia Smart Grid 2024 à Riyad, qui portait sur l'énergie et la durabilité.

L'automatisation d'un réseau de distribution d'électricité utilise des technologies telles que les compteurs intelligents et la surveillance en temps réel pour améliorer l'efficacité, et facilite également l'intégration des énergies renouvelables, ce qui s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 visant à produire 50 % de l'électricité du Royaume à partir de sources renouvelables.

Dans son discours d'ouverture, le prince Abdulaziz a souligné le rôle crucial des technologies de réseaux intelligents dans la transformation des systèmes énergétiques, en mettant l'accent sur les compteurs intelligents, l'automatisation et l'amélioration de la communication pour optimiser la production, la transmission et la consommation d'électricité.

Le ministre a souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030 : « Plus de 11 millions de compteurs intelligents ont été installés à travers le Royaume depuis 2021, contribuant à améliorer l'efficacité de la consommation d'énergie et permettant aux consommateurs de suivre leur consommation en temps réel grâce à des applications intelligentes, améliorant ainsi leur capacité à prendre des décisions plus éclairées sur la conservation de l'électricité. »

Ce déploiement à grande échelle a donné aux consommateurs la possibilité de suivre leur consommation d'énergie en temps réel grâce à des applications avancées, ce qui leur permet de prendre des décisions éclairées pour optimiser l'utilisation de l'électricité et promouvoir la conservation de l'énergie, a rapporté SPA.

Des efforts similaires ont été déployés dans différents pays du Conseil de coopération du Golfe, comme l'Autorité de l'électricité et de l'eau de Dubaï aux Émirats arabes unis et Kahramaa au Qatar, qui ont lancé des initiatives de réseaux intelligents pour améliorer l'infrastructure énergétique. 

Le projet de plusieurs milliards de dirhams de DEWA intègre l'IA, la blockchain et l'IoT pour une communication et une automatisation transparentes, et soutient les objectifs de la ville intelligente. Parallèlement, les compteurs intelligents de Kahramaa, qui couvrent 450 000 unités, permettent d'améliorer la surveillance, de réduire les coûts opérationnels et de soutenir la durabilité en optimisant l'utilisation de l'énergie et en intégrant l'énergie propre.

En ce qui concerne les efforts d'automatisation, le prince Abdulaziz a révélé que le ministère faisait avancer les projets de création de neuf centres de contrôle d'ici à 2026. 

Ces installations seront équipées de technologies de pointe pour permettre une surveillance en temps réel et une gestion précise du réseau de distribution d'électricité. 

Ces avancées visent à optimiser la stabilité et les performances du réseau, tout en garantissant que l'Arabie saoudite demeure un leader innovant en matière de gestion de l'énergie. 

Le ministre a également abordé les défis posés par les sources d'énergie renouvelables, en particulier leur sensibilité aux conditions météorologiques. Pour atténuer ces difficultés et maintenir la fiabilité du réseau, le Royaume renforce ses capacités de stockage de l'énergie.

Les plans actuels prévoient une capacité de stockage en batterie de 26 gigawattheures, qui devrait être portée à 48 GWh d'ici à 2030.

En ce qui concerne les efforts visant à renforcer la stabilité et l'efficacité du réseau national, qui est le plus grand du Moyen-Orient et de l'Afrique, le ministre a déclaré : « Nous continuons à étendre les réseaux de transmission et de distribution et à développer des technologies de systèmes de transmission flexibles qui contribuent à améliorer les échanges d'énergie et à réduire les pertes.

Il a également ajouté : « Quatre centres de contrôle régionaux ont été établis, ainsi qu'un centre de contrôle national, dont les systèmes avancés permettent une surveillance et une exploitation efficaces des réseaux, renforçant ainsi la sécurité et la résilience du réseau électrique. »

Après l'inauguration de la conférence, le prince Abdulaziz a supervisé la signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente visant à faire progresser les solutions énergétiques dans le Royaume. 

Il a également honoré les gagnants du hackathon de l'énergie, auquel ont participé plus de 60 personnes. Les participants ont présenté des projets créatifs et innovants axés sur l'efficacité et la durabilité du stockage de l'énergie, ce qui témoigne de l'importance croissante accordée à la promotion des talents et à l'innovation dans le secteur de l'énergie.

La conférence de trois jours accueillera des discussions sur plus de 40 articles scientifiques, présentant les dernières recherches, technologies et solutions durables dans le domaine des réseaux intelligents. 

Ces discussions mettront en lumière le rôle des réseaux intelligents dans la transformation numérique, l'amélioration des solutions d'énergie renouvelable et la création de nouvelles opportunités pour la participation du secteur privé.

Lancé à Djeddah en 2011, le SASG a été le premier événement spécialisé sur les technologies de réseaux intelligents avec une participation mondiale. Devenu un rendez-vous annuel en Arabie saoudite, il a attiré plus de 55 000 participants et 280 sponsors et exposants, offrant une plateforme pour présenter des produits, des services et des innovations.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.