Opération israélienne près d'un hôpital clé du nord de Gaza

Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher, selon l'armée, les combattants du Hamas de se regrouper. (AFP)
Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher, selon l'armée, les combattants du Hamas de se regrouper. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 décembre 2024

Opération israélienne près d'un hôpital clé du nord de Gaza

  • Dans son communiqué vendredi, l'armée a affirmé que l'hôpital était devenu "un bastion des organisations terroristes et continue d'être utilisé comme cachette par les terroristes"
  • S'appuyant sur des informations des services de renseignements, les forces israéliennes ont lancé une opération à proximité de l'hôpital, selon l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé avoir lancé vendredi une opération contre des combattants du Hamas près de l'un des derniers hôpitaux encore opérationnels dans le nord de la bande de Gaza, le mouvement palestinien accusant les soldats d'avoir pris d'assaut l'établissement.

L'opération près de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia intervient au lendemain de l'annonce par le directeur de cet hôpital, le Dr Hossam Abou Safiya, de la mort de cinq membres de son personnel dans une frappe israélienne.

L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'a pas réagi sur cette frappe dans la bande de Gaza, dévastée par 14 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Dans son communiqué vendredi, l'armée a affirmé que l'hôpital était devenu "un bastion des organisations terroristes et continue d'être utilisé comme cachette par les terroristes".

S'appuyant sur des informations des services de renseignements, les forces israéliennes ont lancé une opération à proximité de l'hôpital, selon l'armée.

"Les troupes mènent des opérations ciblées" et essayent d'éviter que les civils, patients et personnel médical ne soient touchés, a-t-elle ajouté.

Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher, selon l'armée, les combattants du Hamas de se regrouper.

Avant de lancer l'opération près de l'hôpital, l'armée a déclaré que ses troupes avaient "facilité l'évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical" de l'établissement.

Mais le Hamas a indiqué dans un communiqué que "l'armée d'occupation a pris d'assaut l'hôpital Kamal Adwan, forçant le personnel médical, les patients, les blessés et les personnes déplacées à évacuer".

Il a accusé les forces israéliennes "de détenir les personnes évacuées".

"Services de chirurgie en feu"

"Le Hamas tient l'occupation entièrement responsable de la vie des patients, des blessés et du personnel médical, qu'elle a arrêtés et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté le mouvement. Toute communication avec a été coupée, selon le Hamas.

L'armée israélienne accuse régulièrement le Hamas d'utiliser les hôpitaux comme centres de commandement pour lancer des attaques contre ses forces. Le Hamas dément ces accusations.

Citant le directeur de l'hôpital, le ministère de la Santé du territoire palestinien dirigé par le Hamas a affirmé que l'armée israélienne avait "mis le feu à tous les services de chirurgie de l'hôpital".

L'armée a aussi "évacué tout le personnel médical et les personnes déplacées", a encore dit le directeur de l'hôpital.

"Il y a un grand nombre de blessés parmi l'équipe médicale", a ajouté M. Abou Safiya.

Vendredi matin, l'hôpital abritait environ 350 personnes, dont 75 blessés et malades, ainsi que 180 membres du personnel médical, toujours selon le directeur de l'hôpital.

Des témoins dans le secteur ont indiqué à l'AFP que l'hôpital avait été évacué et que des centaines de personnes vivant à proximité avaient été "contraintes de se réfugier à l'école Al-Fakhoura et à l'hôpital Indonésien" à Jabalia.

Les responsables de l'hôpital n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces informations.

M. Abou Safiya a accusé lundi les forces israéliennes d'avoir ciblé l'hôpital, "dans l'intention de tuer et de déplacer de force les personnes qui s'y trouvent".

L'Organisation mondiale de la santé a qualifié les conditions de vie à l'hôpital Kamal Adwan d'"épouvantables" et a déclaré que l'établissement fonctionnait à un niveau "minimum".

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice contre le territoire palestinien qu'elle assiège depuis. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, au moins 45.436 Palestiniens y ont péri.

L'attaque du Hamas menée à partir de la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.


Doha accueille un sommet arabo-islamique d'urgence après l'attaque israélienne contre le Qatar

Cette photo diffusée par Amiri Diwan du Qatar montre l'émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-R) et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (D) rencontrant le prince héritier de Jordanie Hussein (C-L) et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie Ayman Safadi (G) à Doha le 10 septembre 2025. (AFP)
Cette photo diffusée par Amiri Diwan du Qatar montre l'émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (C-R) et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (D) rencontrant le prince héritier de Jordanie Hussein (C-L) et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie Ayman Safadi (G) à Doha le 10 septembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, est arrivé à Doha mardi pour exprimer l'entière solidarité de l'Égypte avec le Qatar
  • M. Abdelatty a été reçu par l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani

DOHA: La capitale qatarie accueillera un sommet arabo-islamique d'urgence dimanche et lundi prochains pour discuter de l'attaque israélienne contre Doha qui visait des dirigeants du Hamas, selon une invitation de la nouvelle agence du Qatar.

Par ailleurs, le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, est arrivé à Doha mardi pour exprimer l'entière solidarité de l'Égypte avec le Qatar à la suite des attaques israéliennes qui ont visé de hauts dirigeants du Hamas.

M. Abdelatty a été reçu par l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani.


Attaque israélienne au Qatar: le Hamas accuse les Etats-Unis d'être «complices»

L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit. (AFP)
L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit. (AFP)
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  • Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, installant des points de contrôle tout autour de la mosquée
  • Le Hamas a affirmé que les dirigeants du mouvement avaient survécu à l'attaque, mais a fait état de six morts: le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari

DOHA: Le Hamas a accusé jeudi les Etats-Unis d'être "complices" des frappes israéliennes au Qatar contre des responsables du mouvement islamiste palestinien, estimant que l'attaque visait à torpiller les négociations pour une trêve à Gaza.

"Ce crime était (...) une mise à mort de l'ensemble du processus de négociation", a affirmé un responsable du Hamas, Fawzi Barhoum, dans une déclaration télévisée, au moment où se déroulaient les funérailles des six personnes tuées dans le raid.

"Nous affirmons que l'administration américaine est pleinement complice de ce crime", a-t-il ajouté.

L'attaque sans précédent menée par Israël au Qatar mardi visait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, la capitale de ce pays du Golfe allié des Etats-Unis.

Le Qatar a affirmé avoir été informé par Washington "10 minutes" après l'attaque, qui a suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, pourtant allié d'Israël, qui a dit être "très mécontent".

L'administration Trump a affirmé n'avoir été notifiée qu'à la dernière minute "par l'armée américaine". "J'ai immédiatement demandé à l'émissaire spécial Steve Witkoff d'informer le Qatar de l'attaque imminente, ce qu'il a fait, mais malheureusement trop tard pour arrêter" les frappes, a-t-il dit.

Le Qatar accueille le bureau politique du Hamas depuis 2012, avec la bénédiction des Etats-Unis qui cherchaient alors à maintenir un canal de communication avec le groupe classé terroriste par la plupart des pays occidentaux.

Funérailles sous haute sécurité

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a participé jeudi aux funérailles aux côtés de dizaines d'hommes en tenue traditionnelle qatarie, et d'autres en civil ou en uniforme.

Un cercueil ceint d'un drapeau qatari, et cinq autres drapés aux couleurs palestiniennes ont été placés dans la mosquée Cheikh Mohammed ben Abdel Wahab de la ville, selon les images diffusées par la chaîne Qatar TV.

Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, installant des points de contrôle tout autour de la mosquée.

Le Hamas a affirmé que les dirigeants du mouvement avaient survécu à l'attaque, mais a fait état de six morts: le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.

Le ministère qatari de l'Intérieur a confirmé la mort du caporal Badr Saad Mohammed Al-Humaidi Al-Dosari, membre de ses forces de sécurité intérieure, ainsi que de trois autres personnes.

Fawzi Barhoum a en outre indiqué que l'épouse du négociateur en chef du Hamas, la femme de son fils décédé et ses petits-enfants avaient été blessés dans l'attaque du bâtiment où ils résidaient.

Selon les images visionnées par l'AFP, rien ne permettait de confirmer visuellement la présence de Khalil Al-Hayya aux funérailles.

Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'AFP n'est parvenue à joindre aucun d'eux depuis.

Doha réévalue son rôle 

Le petit Etat gazier, qui abrite la plus grande base américaine de la région, joue le rôle de médiateur dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, aux côtés de l'Égypte et des États-Unis.

Mais après les frappes israéliennes, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé que son pays "réévalu(ait) tout" concernant son rôle de médiateur, annonçant la tenue prochaine d'un sommet arabo-islamique à Doha pour discuter de la réponse à l'attaque israélienne.

Il a en outre estimé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devrait être traduit en justice.

Les frappes israéliennes ont choqué les riches monarchies du Golfe, qui ont longtemps misé sur les Etats-Unis pour garantir leur sécurité, et suscité de nombreuses condamnations internationales.


Le président des Émirats arabes unis à Oman pour renforcer les liens bilatéraux et condamner l'attaque israélienne

 Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
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  • Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe
  • Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale

DUBAI : Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, s'est rendu jeudi à Oman, où il a rencontré le sultan Haitham bin Tariq pour discuter de la coopération bilatérale et des développements régionaux, y compris les récentes attaques israéliennes sur le territoire qatari.

Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe et à soutenir les progrès du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale. Ils ont réaffirmé leur solidarité avec le Qatar et se sont engagés à soutenir les mesures prises pour protéger sa sécurité et ses citoyens.

Le cheikh Mohamed a souligné la pérennité des relations entre les Émirats arabes unis et Oman, dont les racines remontent à feu le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan et au sultan Qaboos bin Said, dont les efforts ont jeté les bases de liens solides entre les deux nations.