Les Nations unies dénoncent le fait que près d'un cinquième des enfants dans le monde sont touchés par les guerres

Le Palestinien Tamim Marouf, 6 ans, est assis dans la tente de sa famille avec sa sœur Hala, 10 ans, et son frère Malek, 4 ans, dans un camp de déplacés palestiniens sur le front de mer à Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza, le vendredi 27 décembre 2024. (AP)
Le Palestinien Tamim Marouf, 6 ans, est assis dans la tente de sa famille avec sa sœur Hala, 10 ans, et son frère Malek, 4 ans, dans un camp de déplacés palestiniens sur le front de mer à Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza, le vendredi 27 décembre 2024. (AP)
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Publié le Dimanche 29 décembre 2024

Les Nations unies dénoncent le fait que près d'un cinquième des enfants dans le monde sont touchés par les guerres

  • C'est le bilan le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale et il a presque doublé depuis 1990.
  • La situation est particulièrement critique à Gaza et au Soudan, qui font partie des pays les plus touchés. On s'attend à ce que d'autres enfants deviennent victimes de la guerre en Ukraine, alors que le bilan ne cesse de s'alourdir.

LONDRES : L'ONU a averti que près d'un enfant sur cinq dans le monde vivait actuellement dans des zones touchées par la guerre. L'UNICEF, l'agence de l'ONU pour l'enfance, a déclaré que 473 millions d'enfants sont confrontés aux pires violences depuis la Seconde Guerre mondiale, un chiffre en augmentation depuis 1990.

Les Nations unies ont déclaré avoir identifié 32 990 violations graves contre des enfants, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré. Elle a ajouté qu'environ 44 % des quelque 45 000 victimes de la guerre d'Israël contre Gaza étaient des enfants, tandis que la guerre en Ukraine a fait plus de victimes parmi les enfants au cours des neuf premiers mois de 2024 que pendant toute l'année précédente.

« À presque tous les égards, 2024 a été l'une des pires années pour les enfants dans les conflits dans l'histoire de l'UNICEF, à la fois en termes de nombre d'enfants touchés et d'impact sur leur vie », a déclaré Catherine Russell, la directrice générale de l'UNICEF.

« Un enfant qui grandit dans une zone de conflit a beaucoup plus de chances de ne pas être scolarisé, de souffrir de malnutrition ou d'être contraint de quitter son foyer, souvent plusieurs fois, qu'un enfant vivant dans des zones de paix.

« Cette situation ne doit pas devenir la nouvelle norme. Nous ne pouvons pas permettre qu'une génération d'enfants devienne un dommage collatéral des guerres incontrôlées dans le monde. »

L'UNICEF a ajouté qu'il y avait eu une augmentation significative de la violence sexuelle envers les jeunes femmes et les filles, et a souligné une explosion des rapports en Haïti, où les cas de viol et d'agressions sexuelles ont augmenté de 1 000 % en 2024.

La malnutrition est également une cause majeure de traumatisme pour les enfants dans les zones de conflit, l'accent étant mis en particulier sur ses effets au Soudan et à Gaza. Environ un demi-million de personnes dans cinq pays en conflit sont actuellement touchées par la famine.

Gaza est également au centre d'une crise concernant l'accès aux soins de santé, une épidémie de polio ayant été détectée dans la région en juillet de cette année. Les Nations unies ont réagi en lançant une campagne de vaccination de masse, qui a permis de vacciner 90 % des enfants de l'enclave à ce jour, malgré les conditions dangereuses. Mais au-delà de Gaza, 40 % des enfants non vaccinés dans le monde vivent dans des zones de conflit ou à proximité.

L'UNICEF a ajouté que plus de 52 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation, Gaza et le Soudan se retrouvant à nouveau en première ligne de cette crise.

L'Ukraine, la République démocratique du Congo et la Syrie ont également vu des pans entiers de leur infrastructure éducative détruits. Au début du mois de décembre, l'organisation caritative War Child rapportait que 96 % des enfants de Gaza pensent que la mort est imminente, près de la moitié d'entre eux décrivant des traumatismes qui leur donnent l'impression que la mort serait souhaitable.

« Les enfants des zones de guerre sont confrontés à une lutte quotidienne pour la survie qui les prive de leur enfance », a déclaré Mme Russell. « Leurs écoles sont bombardées, leurs maisons détruites et leurs familles déchirées. Ils perdent non seulement leur sécurité et l'accès aux produits de première nécessité, mais aussi la possibilité de jouer, d'apprendre et d'être des enfants. Le monde manque à ses devoirs envers ces enfants. D'ici 2025, nous devons redoubler d'efforts pour inverser la tendance et sauver et améliorer la vie de ces enfants. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.