Famine à Gaza: l'ONU «  choquée  » par les propos d'un ministre israélien

Les propos de M. Smotrich ont provoqué des réactions d'indignation au sein de la communauté internationale.  Depuis le début de la guerre à Gaza qui a éclaté le 7 octobre, la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé reste désastreuse. (AFP)
Les propos de M. Smotrich ont provoqué des réactions d'indignation au sein de la communauté internationale. Depuis le début de la guerre à Gaza qui a éclaté le 7 octobre, la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé reste désastreuse. (AFP)
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Publié le Vendredi 09 août 2024

Famine à Gaza: l'ONU «  choquée  » par les propos d'un ministre israélien

  • Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme est "choqué" par les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich 
  • Le Haut-Commissaire, Volker Türk, "est choqué et consterné par les propos du ministre, selon lequel il serait justifié et moral de laisser mourir de faim 2 millions de Palestiniens à Gaza pour libérer des otages"

GENEVE: Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme est "choqué" par les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich  (extrême-droite) sur la famine à Gaza, a indiqué vendredi son porte-parole.

Interrogé lors d'un colloque consacré à l'avenir de la bande de Gaza, où Israël est en guerre depuis dix mois contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, M. Smotrich a déclaré en début de semaine: "Personne dans le monde ne nous laissera affamer deux millions de personnes, bien que peut-être ce soit justifié et moral pour faire libérer les otages" qui y sont retenus depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.

Le Haut-Commissaire, Volker Türk, "est choqué et consterné par les propos du ministre, selon lequel il serait justifié et moral de laisser mourir de faim 2 millions de Palestiniens à Gaza pour libérer des otages", a déclaré son porte-parole, Jeremy Laurence, interrogé par un journaliste lors d'un point de presse régulier.

"Il condamne avec la plus grande fermeté ces propos, qui incitent également à la haine contre des civils innocents", a-t-il dit, soulignant que "le fait d'affamer des civils comme méthode de guerre est un crime de guerre".

"Cette déclaration publique risque d'inciter à commettre d'autres crimes atroces", a-t-il insisté.

Le porte-parole a souligné que "de telles déclarations, en particulier de représentants publics, doivent cesser immédiatement" et "doivent faire l'objet d'enquête", en premier lieu par l'Etat concerné.

"C'est donc un appel immédiat aux autorités israéliennes pour qu'elles surveillent ce type de comportement. (...) C'est la première étape. C'est la responsabilité des Israéliens", a affirmé M. Laurence.

 

«  Il faut que la guerre s'arrête  », «  tous doivent l'entendre  », dit Macron

 

Le président français Emmanuel Macron a martelé vendredi que la guerre devait "s'arrêter" à Gaza alors qu'Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions en vue d'une trêve et d'une libération des otages détenus par le Hamas.

"Il faut que la guerre à Gaza s'arrête. Tous doivent l'entendre. C'est crucial pour les Gazaouis, pour les otages, pour la stabilité de la région aujourd'hui en jeu", a écrit le chef de l'Etat sur X. "Plein soutien de la France aux médiateurs américains, égyptiens et qatariens" dans les discussions, a-t-il ajouté.

 

Les propos de M. Smotrich ont provoqué des réactions d'indignation au sein de la communauté internationale.

Depuis le début de la guerre à Gaza qui a éclaté le 7 octobre, la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé reste désastreuse, la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ayant été déplacée et souffrant de pénuries alimentaires.

Cette guerre a été déclenchée par les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre Israël, doublées d'une vaste prise d'otages et la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée. En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait selon le Hamas près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé.

"Nous répétons ce que nous avons dit à maintes reprises, à savoir qu'il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat, tous les otages doivent être libérés et l'aide humanitaire doit pouvoir entrer à Gaza", a affirmé M. Laurence.

 

Gallant: il est «  important » de «  parvenir rapidement » à un accord sur la libération des otages à Gaza

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a souligné l'importance de parvenir rapidement à un accord sur la libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, Lloyd Austin, selon un communiqué du ministère vendredi.

"Tout en oeuvrant à la sécurité d'Israël, le ministre Gallant a souligné l'importance de parvenir rapidement à un accord qui garantira le retour des otages retenus par le Hamas à Gaza. Le ministre Gallant et le secrétaire d'Etat Austin ont convenu de l'urgence de cette question", ajoute le communiqué. Dans la nuit, Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions en vue d'une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, à la demande des médiateurs qatari, égyptien et américain.


Terrorisme : Projet de loi controversé au parlement israélien

Si le projet de loi est adopté, la police pourra lancer des enquêtes sur la base de plaintes formelles « ou de toute autre manière », élargissant ainsi sa capacité à enquêter sur l'incitation au terrorisme. (AFP/File)
Si le projet de loi est adopté, la police pourra lancer des enquêtes sur la base de plaintes formelles « ou de toute autre manière », élargissant ainsi sa capacité à enquêter sur l'incitation au terrorisme. (AFP/File)
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  • La proposition de loi rendrait illégal le fait de faire l'éloge d'un individu ayant commis un acte terroriste, et pas seulement de l'acte lui-même.
  • Selon les groupes de défense des droits, la législation vise à supprimer la liberté d'expression et à cibler les citoyens arabes pour des raisons politiques.

LONDRES : Un projet de loi controversé qui permettrait à la police israélienne d'enquêter sur des allégations d'incitation au terrorisme sans l'approbation préalable du bureau du procureur de l'État progresse à la Knesset.

Les groupes de défense des droits civils et les membres de l'opposition à la Knesset ont fait part de leurs inquiétudes concernant cette proposition de loi, avertissant qu'elle pourrait conduire à des abus de pouvoir et à des restrictions de la liberté d'expression.

Actuellement, la police doit demander l'approbation du procureur de l'État pour enquêter sur de tels cas, une garantie destinée à empêcher des interprétations larges de la loi qui pourraient supprimer la liberté d'expression.

En juillet, le procureur de l'État, Amit Aisman, a révélé que la police avait ouvert plusieurs enquêtes sur l'incitation ou les infractions liées à la liberté d'expression sans autorisation appropriée, accusant les officiers de « contourner délibérément » les directives de son bureau.

Le projet de loi, présenté par la députée d'extrême droite Limor Son Har Melech du parti ultranationaliste Otzma Yehudit, a été adopté en première lecture à la Knesset en juillet.

Melech a depuis ajouté une clause renforçant la loi, rendant illégal le fait de faire l'éloge d'un individu ayant commis un acte terroriste, plutôt que de faire l'éloge de l'acte lui-même.

Si le projet de loi est adopté, la police pourra lancer des enquêtes sur la base de plaintes formelles « ou de toute autre manière », élargissant ainsi sa capacité à enquêter sur l'incitation au terrorisme.

Une audition prévue sur le projet de loi au sein de la commission de la Constitution, du droit et de la justice de la Knesset a été reportée en raison de conflits d'horaire, et une nouvelle date a été fixée pour la fin de cette semaine.

Le projet de loi a été critiqué par l'ensemble de la société israélienne, beaucoup estimant qu'il pourrait être exploité à des fins politiques.

Le député Gilad Kariv, du parti travailliste, a décrit la législation comme une « puissante prise de contrôle » des pouvoirs de la police par le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, un dirigeant de colons ultranationalistes.

M. Kariv a averti que le projet de loi pourrait conduire à des « enquêtes sans fin » visant à intimider les opposants politiques.

Les organisations de défense des droits civils se sont fait l'écho de ces préoccupations. En avril, l'organisation Adalah, qui défend les droits des Israéliens arabes et des Palestiniens, a demandé au procureur général et au procureur de l'État de bloquer le projet de loi, avertissant qu'il pourrait être utilisé pour cibler les citoyens arabes pour des raisons politiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël menace le cadre de paix en encourageant la haine selon le chef de la Ligue arabe

Tor Wennesland et Ahmed Aboul Gheit. (X/@arableague_gs)
Tor Wennesland et Ahmed Aboul Gheit. (X/@arableague_gs)
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  • Ahmed Aboul Gheit déclare qu'une reconnaissance plus large de l'État palestinien est nécessaire pour faciliter les négociations avec Israël « sur un pied d'égalité, fondé sur la parité juridique ».
  • Lors de sa rencontre avec le coordinateur des Nations unies pour la paix au Moyen-Orient, il prévient que la tolérance de l'Occident à l'égard de la guerre menée par Israël à Gaza « aura des conséquences importantes sur la stabilité régionale ».

LE CAIRE : Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné la « tolérance dont font preuve les grandes puissances et le monde occidental à l'égard de la poursuite de la guerre de Gaza pendant une année entière » et a averti qu'elle « aura des conséquences importantes sur la stabilité régionale ».

Il a tenu ces propos lors d'une réunion au Caire avec Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, a indiqué un porte-parole, ainsi que sur les risques que la guerre d'Israël contre Gaza fait peser sur la stabilité régionale, notamment à la lumière des appels israéliens à l'escalade du conflit avec le Hezbollah sur le front du Sud-Liban.

Aboul Gheit a averti que « la haine entretenue par Israël à travers ses massacres sape toute perspective de paix globale à l'avenir et menace de déstabiliser le cadre de paix qui a prévalu dans la région pendant plus de quatre décennies ».

Wennesland a présenté son point de vue sur les efforts visant à préserver le cadre d'une solution à deux États, y compris la création d'un État palestinien indépendant. M. Wennesland et M. Aboul Gheit ont discuté des initiatives diplomatiques anticipées qui pourraient faire progresser la solution à deux États d'une position de simple rhétorique et d'intentions vers des actions tangibles et une mise en œuvre.

Le chef de la Ligue arabe a souligné la nécessité d'un engagement politique continu à travers toutes les plateformes, en particulier au sein des Nations unies et de son Conseil de sécurité, afin de soutenir et de maintenir la vision de deux États.

Il a ajouté : « L'extension de la reconnaissance de l'État palestinien est une étape cruciale dans cette entreprise, car elle facilite les négociations entre les deux États sur un pied d'égalité, en s'appuyant sur la parité juridique.

Aboul Gheit et Wennesland ont également discuté des efforts visant à résoudre la crise humanitaire dans la bande de Gaza déchirée par la guerre et ont convenu que, même si ces efforts seront cruciaux au cours de la prochaine phase du conflit, ils doivent être complétés par une voie politique qui s'attaque directement à la question centrale de l'occupation israélienne actuelle des territoires palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Huit morts et près de 2.750 blessés lors d’une explosion de bipeurs au Liban

Des ambulances sont entourées de personnes à l'entrée du centre médical de l'université américaine de Beyrouth, le 17 septembre 2024, après l' explosion des bastions du Hezbollah au Liban, dans le cadre des tensions transfrontalières entre Israël et les combattants du Hezbollah. (AFP)
Des ambulances sont entourées de personnes à l'entrée du centre médical de l'université américaine de Beyrouth, le 17 septembre 2024, après l' explosion des bastions du Hezbollah au Liban, dans le cadre des tensions transfrontalières entre Israël et les combattants du Hezbollah. (AFP)
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  • Les bipeurs, un système de radiomessagerie, ont explosé de manière simultanée dans plusieurs régions libanaises

Beyrouth : "Huit personnes ont été tuées et près de 2.750 autres blessées" dans l'explosion mardi de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah au Liban, a annoncé le ministre de la Santé Firass Abiad lors d'une conférence de presse.

Les bipeurs, un système de radiomessagerie, ont explosé de manière simultanée dans plusieurs régions libanaises où la formation pro-iranienne est implantée. Selon le ministre, la plupart des victimes ont été blessées "au visage, à la main, au ventre et même aux yeux".